Bonjour,
Je suis en train de compléter un nouvel ensemble de
harnachement d’artillerie, en voici quelques photographies ;
J’ai acquis le bissac auprès d’un membre du forum et je crois me souvenir qu’il y a de nombreux mois (voire un ou deux ans), l’orifice arrondi bordé de cuir avait soulevé quelques interrogations. Il avait été conclu au passage d’un manche d’outil.
La mise en place du bissac sur la selle a, d’emblée, donné la réponse en positionnant ce passage juste en regard du dé destiné au boucleteau du porte-sabre.
Le port du sabre à la selle ayant été rendu obligatoire, pour tous les hommes montés de l’artillerie et du train des équipages le 2 février 1888 :
« Paris, le 2 février 1888.
Le Ministre a décidé, le 2 février courant, que le port du sabre à la selle sera rendu réglementaire dans tous les services à cheval pour le personnel monté (officiers et troupe) des troupes de l'artillerie et du train des équipages militaires.
L'adoption de cette mesure entraîne la suppression du bracelet inférieur du sabre.
… »
On peut, sans risque, avancer que cette modification du bissac est postérieure à cette date et qu’elle est, logiquement, plus destinée à livrer passage au fourreau du sabre (sabre sous la poche gauche du bissac) qu’au boucleteau et à sa plaque de frottement.
La rareté de ces bissacs peut, aisément, s’expliquer à la lumière des deux textes suivants ;
« Direction de l'Intendance militaire; Bureau de l'Habillement, du Campement, des Lits militaires et Invalides. — N° 23.
Notification relative au sac d'homme monté d'artillerie.
[B. 0., p. r., p. 104.]
Paris, le 30 janvier 1902.
Art. 80 bis. — DE LA DESCRIPTION DE L'UNIFORME DE L'ARTILLERIE.
Ce sac est obtenu par la transformation des anciens bissacs d'artillerie.
Un bissac fournit, avec l'adjonction de deux courroies de troussequin, deux sacs d'homme monté.
Cette opération est effectuée comme il suit :
Séparer les deux poches A et B du bissac, en coupant en a, b (figure 1) la sangle qui les réunit.
Enlever les deux contresanglons c et d, ainsi que les deux boucleteaux f et g (même figure) et leurs renforts en basane.
Sac B. — Couper et remplier en pointe la sangle du sac B, comme l'indique la figure 2. Fixer par une couture en U au fil poissé (5 à 6 points par deux centimètres) sur le milieu de la pointe formée, une courroie de troussequin. Consolider la couture en plaçant sur la face opposée de la sangle un renfort en basane fauve pris dans les points de la couture.
Fixer en K, au fil poissé, parallèlement à la sangle, un des contresanglons enlevés du bissac en utilisant les trous de l'ancienne couture. Consolider l'attache en posant derrière la toile un des renforts en basane provenant du bissac.
Sac A. — Sur le sac A, couper et façonner l'extrémité de la sangle comme sur le sac B. Y fixer de la même manière une courroie de troussequin.
Border la partie coupée a, b, d'un ruban de sangle de 0m, 02 environ de largeur semblable à celui qui borde le sac.
Poser en M, parallèlement à la sangle, le second contresanglon enlevé du bissac en doublant également la partie cousue d'un renfort en basane pris dans les points de la couture.
Dimensions :
Longueur de la sangle mesurée au milieu, de la base à l'extrémité
de la pointe (sacs A et B)……………………………………………………………………………………….285mm
Couture en U fixant la courroie de sangle (ancienne courroie de
troussequin) :
Hauteur de l'U………………………………………………………………………………………………………………43mm
Largeur à la base……………………………………………………………………………………………………………10mm
Ecartement en haut………………………………………………………………………………………………………15mm
Distance de la sangle au contresanglon dans œuvre……………………………………………..70mm
Devis de l'opération.
(…suit un devis sans réel intérêt pour cet exposé)
Nota. — La présente instruction annule et remplace celle qui était annexée à la dépêche ministérielle du 22 novembre 1901, N° 8817. »
« Direction de l'Intendance militaire ; Bureau de l'Habillement et du Campement. — N° 174.
Instruction et notice pour la transformation en sacs d'artillerie à peu près conformes à la description, des anciens bissacs et des sacs déjà obtenus par transformation de bissacs. [B. 0., p. r., p. 1454].
Paris, le 6 novembre 1906.
Cette instruction s'applique aux bissacs en toile blanche et aux bissacs en toile cachou, sauf sur certains points qui seront mentionnés plus loin.
Un bissac fournit, avec l'adjonction de deux courroies neuves, deux sacs d'hommes montés.
Couper le bissac suivant les deux lignes AB, CD {Fig. 1).
Découdre et enlever la patelette de chacun des deux sacs ainsi obtenus (Fig. 2).
Patelette (P. Fig. 2). — Tirer sur la doublure intérieure une ligne EF qui devra s'arrêter à 10mm des bords latéraux (Fig. 2).
Couper la toile formant doublure suivant cette ligne et en remontant le long des côtés vers le bord libre de la patelette. On obtient ainsi une poche dont la partie supérieure devra être rempliée. Hauteur de la poche, non compris le rempli, environ 170mm. Faire à 90mm de chacun des bords latéraux de cette poche une couture verticale GH qui se replie à angle droit au-dessus du renfort en basane, par quatre points formant arrêtement {Fig. 2). Pratiquer au milieu de cette poche et à 15mm du bord remplié une boutonnière K correspondant à un bouton cousu sur le dessous de la patelette.
Mettre de côté le morceau de toile qui a été enlevé de la patelette, et qui, coupé en deux parties égales, fournira les deux oreillons (00'. Fig. 2), dont il sera parlé plus loin.
Le trou qui existe sur l'une des deux patelettes, devra être bouché au moyen d'une pièce en toile rapportée et qui sera prélevée sur les chutes de coupe.
2° Poche proprement dite (p p'. Fig. 2). — Défaire la bordure de l'ouverture supérieure de chaque côté à partir des bords latéraux jusqu'à 80mm des œillets et abattre les coins relevés de cette ouverture, de manière à former une ligne horizontale qui se relève à angle droit à 10mm des bords latéraux. Reborder.
Coudre de chaque côté sur une longueur de 90mm des bords latéraux un oreillon (00'. Fig. 3) de 140mm de hauteur apparente sur 130mm de largeur non compris les remplis.
Coudre à 110mm du bord gauche (en regardant le sac du côté des boucles), une cloison de séparation de 140mm de largeur entre piqûres sur 200mm de hauteur (Fig. 3).
La toile neuve sera fournie par le maître ouvrier.
Le trou qui existe sur l'une des poches devra être bouché comme il est dit plus haut pour la patelette.
3° Réunion de la patelette et de la poche. — La patelette est placée sur la poche de façon que leurs parties libres empiètent de 45mm environ l'une sur l'autre. Elles sont ainsi fixées par une couture rectangulaire au fil poissé, à points serrés (deux par centimètre).
Le sac ainsi reconstitué devra avoir 620mm environ de hauteur développée depuis la bordure de la patelette jusqu'au milieu du soufflet inférieur de la poche (Fig. 3).
4° Courroie de suspension du sac transformé (Fig. 2 et 4). — Reprendre les sangles du bissac, et les diviser en quatre parties égales (deux pour chaque sac) après avoir enlevé les contre-sanglons qui seront utilisés comme il est dit plus loin.
Remplier en pointe chaque partie et en coudre une sur le derrière du sac, à chaque extrémité de la partie supérieure de la poche, de telle façon que les piqûres soient placées sur les parties superposées de la patelette et de la poche et en consolidant l'assemblage (Fig. 2).
Fixer par une couture en U au fil poissé (cinq à six points 2 par centimètres) sur le milieu de la pointe formée de la sangle S (Fig. 2) (gauche en regardant le derrière du sac) une courroie neuve.
Cette courroie est en cuir de vache fauve, demi-nourri, de 3mm à 3mm, 5 d'épaisseur. Sa longueur totale est de 880mm, y compris l'enchapure ; sa largeur de 22mm.
A une extrémité, elle porte une boucle à rouleau et ardillon en fer étamé, de 22mm de largeur dans œuvre, prise dans une enchapure de 50mm de longueur apparente, cousue au fil poissé au moyen de deux coutures parallèles aux bords de la courroie et solidement arrêtée.
Dans l'enchapure, à 18mm du pli, est cousu un passant fixe de 13mm de largeur, en cuir de même nature que la courroie mais de 2mm, 5 à 3mm d'épaisseur.
Fixer par une même couture au fil poissé, sur le milieu de la pointe formée de la sangle S' (Fig. 2) (droite en regardant le derrière du sac), un des contre- sanglons enlevés du bissac. Consolider l'attache en posant derrière la sangle un des renforts en basane provenant du bissac.
Devis de transformation d'un bissac en toile cachou en sacs à peu près conformes à la description insérée au fascicule trimestriel n° 8, page 43.
(…suit un devis sans réel intérêt pour cet exposé)
Devis de transformation d'un bissac en toile blanche en sacs à peu près conformes à la description insérée au fascicule trimestriel
n° 8, page 43.
(…suit un devis sans réel intérêt pour cet exposé)
MAIN-D'ŒUVRE MILITAIRE.
(…suit un devis sans réel intérêt pour cet exposé et diverses considérations comptables.) »
« Notice ayant pour objet de guider les corps dans la transformation des sacs d'artillerie obtenus par transformation de bissacs en sacs à peu près conformes à la description insérée au fascicule trimestriel n° 8.
On se reportera à la figure 2 jointe à l'instruction modifiée du 30 janvier 1902 (B. O., P. R.).
Tracer une ligne horizontale immédiatement au-dessous de la sangle et du contre-sanglon.
Couper le sac suivant cette ligne.
Découdre la courroie et le contre-sanglon fixés à la partie qui tombe.
Couper le bout de sangle en deux parties égales.
Détacher la patelette de la poche.
Faire subir à ces parties constitutives du sac les modifications indiquées dans la nouvelle instruction qui précède (Fig. 2).
Remonter le sac comme il est dit plus haut (Fig. 3 et 4), et ajouter deux oreillons prélevés dans les chutes de coupe.
DEVIS.
MAIN-DOEUVRE MILITAIRE.
(…suit un devis sans réel intérêt pour cet exposé) »
Les textes officiels qui précèdent proviennent de la banque de données numérisées de Gallica–bnf. En voici les liens correspondants :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5409411x/f103.image.r=bissac.langFRpages 97 à 99
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58593197/f623.image.r=bissac.langFRpages 616 à 623
Enfin, pour terminer, je reviens, par l’image, à la question soulevée par stabsveterinär de l’existence éventuelle de sacoches de pommeau simplifiées pour le
harnachement de l’artillerie :
J’ai photographié la paire de sacoches de ce type que je viens d’acquérir (non encore graissées) au dessus du modèle classique avec poches à fers :
A vous de vous faire une opinion et, éventuellement, de nous éclairer sur cette question.
PS: je viens de m'apercevoir que j'ai oublié de prendre le seul cliché comparatif susceptible de fournir la bonne réponse! La comparaison du dessous des sacoches.
Je viens de réaliser rapidement quelques photographies avec une autre paire de sacoches 1879 avec poches à fers:
On remarque que les dessous sont strictement identiques (passes de courroie de charge, mortaises des courroies d'intérieur de sacoches) à l'exception des sanglons et contre-sanglons de fermeture des poches à fers. Je pense que nous sommes vraiment en présence de sacoches d'artillerie qui se sont vues simplifiées et allégées par suppression des poches à fers.
Je pense que l'avis de stabsveterinär et de cavalier qui possèdent, apparemment, ce type de sacoches serait le bienvenu.