Bonjour,
stabsveterinär ayant vaillamment introduit le sujet des poches à fers hier soir, voici un début de développement de ce sujet passionnant:
Les poches à fers du
harnachement modèle 1874.
Dans la « description détaillée du
harnachement de cavalerie modèle 1874, adopté par décision ministérielle du 29 novembre 1874 », les poches à fers sont au nombre de deux par selle, confectionnées en « cuir jaune , à soufflet et à recouvrement, elles sont garnies d’une courroie dite de fermeture ». La contenance de chaque poche est de deux fers. Chacune renferme une « petite poche ou sachet destiné à contenir les clous à ferrer »
Suit, dans le cours de cette description, la procédure de fixation de chaque poche à fers à la selle par le biais du dé mobile de la pointe de l’arçon et du contre-sanglon de fermeture du panneau.
Ce chapitre consacré aux poches à fers se termine ainsi : « Les poches à fers sont complètement mobiles et peuvent ne pas comporter leur emploi pour le service ordinaire de la garnison »
Les tables annexées à cette description donnent les mensurations suivantes (en mètres) suivant qu’elles sont destinées à la cavalerie de réserve ou à la cavalerie de ligne ou à la légère :
Longueur totale de la poche à fers :
- Cavalerie de réserve : 0,280
- Cavalerie de ligne et légère : 0,260
Largeur à son entrée :
- Cavalerie de réserve : 0,180
- Cavalerie de ligne et légère : 0,165
Hauteur du recouvrement :
- Cavalerie de réserve : 0,185
- Cavalerie de ligne et légère : 0,165
Largeur au sommet, à hauteur du passant fixe :
- Cavalerie de réserve : 0,062
- Cavalerie de ligne et légère :: 0,052
Suivent d’autres cotes, identiques pour les trois subdivisions d’Arme, sauf :
- La distance de l’axe de la mortaise au sommet de la poche à fers qui est de 0,052 pour la réserve et de 0,050 pour la ligne et la légère.
- Le développement du soufflet en cuir souple qui est de 0,445 pour la réserve et de 0,430 pour la ligne et la légère.
La poche à clous est haute de 0,123 pour toutes les subdivisions de cavalerie et son développement est uniformément de 0,145.
La « description détaillée de la selle de cavalerie modèle 1884, adoptée par décision ministérielle du 11 juin 1884 » reprend textuellement le chapitre consacré aux poches à fers de la DM de 1874 mais ne mentionne plus la possibilité de ne pas emporter ces poches à fers pour le service courant de la garnison. La poche à clous y est toujours mentionnée.
Certaines dimensions de ces poches à fers sont légèrement inférieures à celles de 1874 :
La longueur totale de la poche à fers est de :
- Cavalerie de réserve : 0,250 au lieu de 0,280
- Cavalerie de ligne et légère : 0,230 au lieu de 0,260
La hauteur du recouvrement est de :
- Cavalerie de réserve : 0,150 au lieu de 0,185
- Cavalerie de ligne et légère : 0,140 au lieu de 0,165
La largeur à son entrée est la même que celle donnée par la DM de 1874.
Le reste m’a paru sans changement.
Voici, pour illustrer ce qui précède, quelques images :
Une nomenclature succincte :
Deux de mes poches à fers d’époques différentes,
- celle de gauche que j’attribue à la cavalerie de réserve, ne contient pas de poche à clous et mesure 0,275 de
hauteur longueur ce qui ne correspond ni aux tables de 1874, ni à celles de 1884 ( ?) mais est très proche des 0,280 de 1874.
- celle de droite, datée de juin 1888 (difficilement lisible), mesure 0,255 de
hauteur longueur, à égale distance des 0,260 de la ligne et de la légère de 1874 que des 0,250 de la cavalerie de réserve des tables de 1884. J’ai du mal à la classer. Son verso est intéressant car il présente ce qui pourrait constituer des stigmates de poche à clous ?
Pour terminer, rappelons que la gendarmerie a adopté par 2 fois le
harnachement 1874, la première fois en 1887 et la deuxième en 1916-17 après avoir adopté pour quelques années le modèle 1894.
L’histoire de la poche à fers dans la Gendarmerie est plus agitée et je la développerai succinctement dans un message à venir.
Pour, à la fois, illustrer cette conclusion et faire une transition, les deux images qui suivent montrent le montage de la poche à fers sur une selle de gendarmerie modèle 1894 (ces deux photographies ou, peut-être, seulement l’une d’entre elles ont déjà été mises en ligne sur ce post. Veuillez pardonner la poussière que je n’avais pas remarquée en prenant ces clichés.) qui se fait de la même manière dans la cavalerie:
Bonne fin d'après midi,