Bonsoir 104RI,
Je crois, d'après ce que j'ai pu lire sur un autre forum bien documenté, que les anglais avaient, en matière d'équipements optiques, en début de guerre, un certain retard par rapport à la France et à l'Allemagne. Ne pouvant se fournir chez l'ennemi, ils ont choisi les jumelles de fabrication française. En ce qui concerne les fabrications anglaises, Barr and Stroud et autres Dollond, je suis entièrement de ton avis en ce qui concerne la qualité de fabrication. Les petites "franglaises" que je montre plus haut ne font pas honneur à la mention "made in France" quand on les a en mains!
Une demande d'identification de jumelles formulée par un membre m'a fait reprendre aujourd'hui la recherche de renseignement concernant ce fabricant.
Voici ce que j'ai pu retirer de ma navigation sur le net:
Il semblerait, si on se réfère aux deux documents ci-dessous, que le
fabricant de jumelles parisien Deraisme se soit "délocalisé" dans l’Oise vers le
milieu du 19ème siècle et
ait installé une usine dans le Compiegnois,
à Cuise-la-Motte,
usine reprise en 1864 par Colmont.A la
cessation d’activité de Colmont, l’usine de Cuise- la-motte est
reprise par la société Deraisme-Clément à laquelle succède, entre 1964 et 1971, la raison sociale Valette et Cie.
Les deux sociétés étant regroupées sous le nom de
"société industrielle de jumelles et instruments de précision".
L’activité s’est arrêtée vers 1972.
Il s’agit là d’une synthèse des renseignements donnés par deux sources trouvées sur le net dont voici les liens ou les moyens d’accès (copiés-collés des résultats donnés par le moteur de recherche de google):
Première source:
•
www.patrimoine-de-france.org/richesses-80-23034-154272-M128523-369760.htmlDeuxième source:
• [PDF]
• Histoir e & P atr imoin e Industr iels d e l'Oise
• Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat
Loin du foyer songeonnais, le fabricant de jumelles parisien Deraisme installe une usine dans le Compiegnois, à Cuise-la-Motte, reprise en 1864 par Colmont. ...
www.oise.fr/.../histoire_et_patrimoine_industriels_de_l_Oise.pdf - Pages similaires
Ce qui laisse une large fourchette de temps de fabrication pour essayer de dater les productions de la raison sociale Deraisme et ne nous simplifie pas la tache!
Je pense que tout ce qui précède concerne uniquement le site de Cuise la Motte, les raisons sociales Colmont, Colmont - Lemaire, etc...continuant d'exister bien au delà si on se fie aux encarts publicitaires des revues et journaux des années trente.
une petite réflexion concernant le marquage MG pour Ministère de la Guerre apposé sur certaines jumelles:
Ce ministère ayant cessé d'exister, sous cette appellation, en 1948, il paraitrait logique que les jumelles fabriquées après cette date pour l'usage militaire n'en soit pas revêtues. Le marquage AG pour Artillerie - Génie des jumelles à micromètre pouvant continuer d'exister?
A creuser et vérifier!
Beaucoup moins courant que les exemplaires du fabricant Huet, ils sont aussi beaucoup plus recherché.
L'exemplaire qui suit, fabrication AFSA lui aussi, est plus récent, je pense même de l'entre deux guerres, et ce, bien que certains le présentent comme utilisé au cours de la première guerre mondiale.
Je n'ai rien trouvé de bien précis sur le net, si ce n'est quelques annonces de ventes de modèles identiques et la proposition d'un catalogue de la marque daté de 1933, si je me souviens bien, proposé par un bouquiniste allemand.
Ce que je peux, par contre, affirmer c'est qu'il existe un modèle artillerie - génie avec micromètre et un modèle infanterie qui en est dépourvu.
Si certains peuvent apporter leurs lumières concernant ce fabricant et ce modèle "Sthenara"!
Elles sont marquées AG mais je n'ai pas vu de MG, ce qui, si on se réfère à mon hypothèse du message précédent, les situerait même postérieurement à 1948.
Si le coté archaïque des jumelles système Galilée les situe, sans coup férir, antérieurement à la Grande Guerre ou contemporaines de celle-ci, il me parait, personnellement, plus difficile de situer très exactement les jumelles prismatiques par rapport à la période qui nous intéresse, et ce d’autant plus que certains modèles antérieurs à la première guerre mondiale semblent avoir eu une certaine longévité au prix d’une évolution constante.
Il me semble en être ainsi du modèle « stéréo » de E. Krauss.
Les stéréo jumelles sont initialement construites par Krauss sous licence Zeiss et marquées des deux noms, comme l’est l’exemplaire que j’ai posté il y a quelques jours. Zeiss décide, en 1902, de ne pas maintenir son brevet français, ce qui permet à Krauss, à partir de cette date, de vendre les jumelles stéréos de sa fabrication sous son seul nom.
Elles possèdent un micromètre dans l’optique droite comme l’aurait laissé supposer le marquage AG.
Remarquons que le marquage MG est absent et que si je m’en tiens à mon hypothèse, cela situerait cette jumelle postérieurement à 1948 !
Elles sont contenues dans un étui que j’ai volontairement rendu anonyme par souci de discrétion vis-à-vis de son ancien propriétaire. Cet étui dispose d’un logement contenant des filtres.
Je le répète, compte tenu de la difficulté d’obtenir des éléments précis par recherches sur le net, catalogues, textes officiels… il m’est difficile de dater précisément les exemplaires de jumelles prismatiques que je vous présente.
Je vous ferai participer, dans les jours qui viennent, à une enquête amusante à laquelle je me suis livré pour tenter de situer dans le temps une paire de jumelles prismatiques Huet.
Avant de vous présenter les jumelles Huet « indix » que je mentionnais dans ma précédente intervention j’ai effectué quelques recherches sur le net dans le but, à la fois, de vérifier que le modèle « indix » a eu une utilisation militaire et aussi d’essayer de situer cette production de la maison Huet dans le temps.
Je vous soumets les quelques évènements que j’ai pu retrouver sur le net concernant ce fabricant :
Voici ce que cela donne dans l’ordre chronologique, il est intéressant de constater l’évolution de la raison sociale :
En
1892,
Henri-Louis Huet prend la
succession de l'opticien Clermont, spécialisé dans la fabrication de jumelles, dont la Maison, fondée en 1854, est située
114 rue du Temple à Paris.
1912La
Société Huet et Cie en commandite par actions au capital de 1.000.000 de francs, dont le siège est
à Paris, 114, rue du Temple, est
convertie en Société anonyme ayant pour objet l'exploitation du fonds de commerce de construction d'Instruments d'optique et de précision actuellement établi à Paris, 114 et 110, rue du Temple, et consistant dans la vente de tous instruments d'optique, appareils cinématographiques, etc.
Nouvelle raison sociale:
Anciens établissements Huet et Cie.
Siège social:
114, rue du Temple, à Paris.
1913Marques de Fabrique publiées en novembre1913
FRANCE
Optique:
« Main ». —
Société Générale d'Optique, Anciens Etablissements Huet et Cie, et Jumelles Flammarion, 114, rue du Temple, à Paris.
1914AU TÉLÉPHONE
Nouvelles inscriptions (Paris et banlieue)
…
Huet et Cie et Jumelles Flammarion, instr. d'optique, 114, rue du Temple. Archives 13-62.
Huet et Cie et Jumelles Flammarion, instr. d'optique, 48, rue de Turenne. Archives 04-11.
1930SOCIETE GENERALE D’OPTIQUE (HUET ET Cie), 76, boulevard de la Villette, Paris. – Jumelles et instruments de précision et d’optique.
A ne pas confondre, me semble-t-il, avec :
1912 - 1913Formation de Sociétés
Société « Jules Huet et Cie», fabrique de Jumelles à prismes, instruments d'optique et de précision,
25/27, rue de la Grange-aux-Belles, Paris.— Société en commandite par actions au capital de 100.000francs divisé en 1.000
Cette homonymie, ces multiples raisons sociales et adresses ne simplifient pas le sujet!
Marques de Fabrique publiées en novembre1913
FRANCE
Photographie:
« Stand Caméra ».— Etablissements Poulenc Frères, 92, rue Vieille-du-Temple, à
Paris.
« Stand ».—Etablissements Poulenc Frères, 92, rue Vieille-du-Temple, à Paris.
« Delta ».—Marchandier et Verrière, rue de la Sellerie, à Saint-Quentin.
Optique:
« Main ». — Société Générale d'Optique, Anciens Etablissements Huet et C", et Jumelles Flammarion, 114, rue du Temple, à Paris.
Comment faut-il, à votre avis, interpréter le « Main » concernant la marque de fabrique de cette société ?
A quand remonte le logo bien connu suivant ? :
Aurait-il un quelconque rapport avec cette marque de fabrique publiée en 1913 ?
J’ai laissé volontairement les autres marques de fabrique publiées simultanément pour aider à la réflexion.
Pour ce qui est de l’utilisation militaire des jumelles Huet « indix », le résultat de mes recherches sur le net a été plutôt maigre mais m’a confirmé qu’une «INDIX 6X24 DECIGRADES » a bien été utilisée par l’armée française et revêtue du marquage MG.
Quelles sont vos suggestions et remarques qui pourraient m’aider à affiner l’étude de l’exemplaire que je vous présenterai dans les jours qui viennent ?
La quasi totalité des renseignements glanés sur le net proviennent de la documentation numérisée proposée par le site Gallica - bnf
Voici les jumelles « indix » 6x24 de Huet que j’ai quelques difficultés à dater :
Bien que ne possédant pas de micromètre elles offrent, avec leur étui, quelques caractéristiques compatibles avec une utilisation militaire, réglage séparé des optiques, étui muni d’une courroie faisant le tour du boitier combiné avec un dispositif de port au ceinturon.
Achat par un officier à titre personnel ?
Comme je l’ai écrit auparavant, l’Armée française a bien utilisé des jumelles « indix 6x24 decigrades » confirmé par le marquage MG.
C’est la présence de cette adresse sur ces jumelles qui m’a permis d’approcher, si ce n’est la date de fabrication du modèle, tout au moins celle de sa vente.
Il s’agit, en effet, de l’adresse d’un opticien lyonnais.
Après vérification sur l’annuaire et sur place, la maison J. Peter n’existe plus au n° 11 de la rue de la République à Lyon.
J’ai retrouvé la trace actuelle de sa succession sous la forme d’une : SOCIETE DES ANCIENS ETABLISSEMENTS JULES PETER, 24 Rue Neuve, 69002, LYON.
La page 6 du fichier pdf dont le lien suit m’a permis, par quelques recoupements, de situer au moins une partie de la période d’activité de ce Jules Peter dans les années 1920.
http://www.memoire.celestins-lyon.org/var/ezwebin_site/storage/original/application/69780e505b23cca94faf31073b4e0908.pdfL’encart publicitaire de la page 6 concerne à coup sur cet opticien, l’âge apparent des personnalités photographiées, Alibert, Gaby Morlay, Joséphine Baker, confronté à leurs dates de naissance est compatible avec les années 1920, enfin, la pièce de théâtre « Banco » de Monsieur Alfred SAVOIR dont il est question en première page, apparemment une nouveauté, est « sortie » en 1922 comme le confirme le lien suivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_SavoirJe pense, qu’à la lumière de ce qui précède, ces jumelles datent de l’entre deux guerres, mais sans documentation technique précise on ne peut l’affirmer sans se livrer à ce genre de petite enquête.
Bonne soirée,
PS: comme il faut tenir compte de tout et dépasser ses propres pôles d'intérêt dans ce genre d'enquête, une "réclame" contenue dans l'avant dernier lien et que je découvre en relecture éloigne ces jumelles des années 1920 pour les situer, au minimum, fin des années 1930.
En effet, la Peugeot 202 est apparue en 1938 et la Juvaquatre en 1937!
En analysant un peu plus ce fichier pdf, on relève que, en ce qui concerne la pièce de théâtre "banco", une matinée a lieu le samedi 20 janvier; j'ai utilisé un calendrier perpétuel qui donne l'année 1945!