Un casque très rare, peut-être unique M15 connu de la 3. Old. Batt./FAR62

Bonjour,

Aujourd´hui il ne sera malheureusement pas question d´une enquête nominative passionnante à partir d´un nom apposé ou gravé dans un casque. 
Après une observation acribique à la loupe et sous divers éclairages de toutes les recoins de ce casque d´artilleur, je n ai pu détecter aucune inscription manuscrite allant dans ce sens, même pas l´ombre d´une ou plusieurs initiales pouvant représenter le début d´une piste.

Le principal atout de ce post ne sera donc pas cette fois principalement le plaisir de la lecture mais plutôt celui des yeux.
À cet effet, et du fait de la très grande rareté dont nous sommes ici en présence, je me suis particulièrement appliqué à documenter l´objet le plus soigneusement possible en faisant un maximum de photos. 
Afin de pouvoir vous faire apprécier au mieux l´optique très attrayante de l´extérieur de ce casque, les photos de son extérieur ont été réalisées avec et sans flash, à la lumière du jour et les mêmes vues seront présentées ci-dessous de facon alternée, avec et sans flash 

Je tiens particulièrement à remercier le collectionneur très respectable (il se reconnaîtra   )qui su tenir sa parole ainsi que la promesse qu´il me fit il y a quelques années, dans le cas d´une éventuelle vente ultérieure. Ceci ne se rencontre guère plus dans le monde actuel de la collection...Les mots et les écrits s´envolent, les promesses s´oublient rapidement, à la vue d´un portefeuille bien rembourré ou suite à des propositions plus "juteuses"...

Malheureusement, les circonstances et lieux de trouvaille de ce casque n´ont pas survécus à l´objet. 
Outre l´information que ce casque resta très longtemps au sein d´une même ancienne collection francaise, il restera impossible d´affirmer si il fut à l´origine un trophée récupéré sur l´ennemi pendant la Grande Guerre, ou échangé par un membre des forces alliées contre quelques cigarettes ou tablettes de chocolat dans l´Oldenbourgeois de l´immédiat après guerre 1945, voire même une pièce de famille ayant coiffé une des dernières recrues oldenbourgeoises rentrée dans ses foyers avec son casque après avoir quitté en fin de guerre l´Ersatz-Abteilung du FAR62 qui se trouvait en garnison à Oldenburg et dont la famille se sépara bien plus tard lors d´une succession ou suite à un décès. Beaucoup de nos pièces garderont une grande partie de leur mystère...

Venons en maintenant à la présentation.




















Nous sommes donc en présence d´un casque M15 d´artilleur avec jonc arrière règlementaire non ventilé comme il se doit pour un casque de Feldartillerie (artillerie de campagne), contrairement à la Fußartillerie (artillerie lourde à pied) dont les casques arborèrent un jonc arrière ventilé. (Il faut cependant préciser que bon nombre de casques M15 de la Feldartillerie recurent par esprit de simplification de production, de manière généralisée, un jonc arrière ventilé, ce qui confère un aspect plus rare aux quelques M15 qui furent encore affûblés d´un jonc sans ventilation). 

Comme le montre l´intérieur du casque avec sa basane encore en cuir noir, nous sommes en présence d´un modèle de M15 très précoce, vraisemblablement une fabrication datant du second trimestre 1915 (avril-juin) pour répondre à l´ordonnance du Ministère de la guerre en date du 6 avril 1915 qui prescrivait que toutes les parties métalliques de l´équipement devaient être fabriquées en fer recouvert de peinture grise ou d´un traitement qui lui donne un aspect gris mat. Le lacet de serrage est encore présent, l´état de la basane et de l´intérieur du casque laisse penser à un port continu et prolongé dans le temps, sans toutefois pouvant être qualifié d´intensif.
Les clichés ci-dessous permettent de particulièrement bien apprécier la configuration que doivent avoir les linguets de rivets d´embase de pointe pour qu´ils puissent mériter le prédicat "intouchés". Effectivement, ils n´ont jamais été manipulés et se trouvent parfaitement repliés d´origine contre la Teller.





Un second détail qui a également son importance soubasse ici l´hypothèse d´une production encore très précoce du premier semestre 1915: la boule et son embase ne sont pas encore du type de fixation à baionnette comme souvent observé sur la plupart des M15. Le col de la boule est fixe tandis que la boule est dévissable, comme il se doit pour le FAR62 qui était autorisé à porter le Haarbusch noir en parade. Nous voyons donc que l´éventualité des parades était encore envisagée en ce début d´année 1915!





Autre détail extrêmement intéressant que l´on découvre dans la bombe, à mi-hauteur entre la Teller et la petite contre plaque du jonc arrière: un tampon daté 1915 du fabricant saxon Moritz Stecher de Freiberg in Sachsen.
Ceci permet de constater et d´établir avec certitude des fluctuations à la fois surprenantes et innatendues d´équipements produits en Saxe et destinés à l´armée prussienne.




Les fixations intérieures des tourillons ainsi que leurs contre plaques sont elles aussi totalement intouchées. 
Les coins de cuir retenant la plaque du Grand Duché d´Oldenbourg semble avoir été faits à partir du même genre de cuir granuleux que celui souvent utilisé dans la fabrication des cartouchières.





La nuquière révèle deux tampons qui confèrent à ce casque son extrême rareté, voire éventuellement son caractère unique. Jusqu´à présent, il semblerait qu´aucun autre casque M15 de cette rare unité n´existe encore ou n´ait subsisté dans une autre collection. Si quelqu´un devait être en connaissance d´un autre exemplaire, je serai ravi de l´apprendre afin de pouvoir comparer, même sans marquages   
Les casques M95 bien marqués à l´une des deux seules batteries oldenbourgeoises du FAR62 (la 2ème et la 3ème) ne sont déjà pas monnaie courante et ne sont que très rarement rencontrés. Bien souvent, soit ces casques ne sont pas marqués, soit ils le sont uniquement au FAR62 sans mention de la batterie qui va bien.
Les casques M15 étant eux, déjà très rarement régimentés, on peut alors encore mieux apprécier la très grande rareté de ce casque dont la plaque déjà unique en variante M15 est de plus soubassée par la présence des marquages parfaitement cohérents: à gauche: F.A.R.62 et à droite: 3.B.






Venons en maintenant aux détails de la plaque dont nous allons visualiser sous toutes leurs facettes les éléments la composant: l´aigle de ligne, le soleil (ou étoile) et le centre aux armoiries du Grand Duché. 















Ce rare casque, aurait-il été nominatif, aurait pu nous plonger dans un nouveau destin fort intéressant, car les troupes composant ces unité d´artillerie n´étaient pas légion et leurs effectifs que très réduits, du fait qu´en général, ces troupes n´étaient pas aussi exposées que celles de l´infanterie (du moins dès le début de la guerre de position).
Ainsi, un FAR était composé jusque vers début 1917 de 2 Abteilungen comptant chacune 3 batteries à 6 pièces d´artillerie chacune.
Chaque batterie de 6 canons comptait un effectif d´environ 5 officiers et 148 sous-officiers et hommes de troupe s´occupant des tirs pendant le combat, mais aussi des 17 attelages ( 3 chariots de munition, une forge de campagne, une voiture d´observation avec tout son équipement, divers chariots d´approvisionnement, de fourrage, d´outils) et  ainsi que des nombreux chevaux (env. 140 pour chaque batterie). 

On peut donc s´imaginer la rareté d´un tel casque qui coiffa vraisemblablement la tête d´une recrue d´Ersatz sporadique arrivant à la 3/FAR62 dans le courant de l´année 1915, la grande majorité des artilleurs portant encore leurs casques d´entrée de guerre, à savoir le M95 à garnitures en laiton.

Nous pouvons à ce stade de la discussion nous casser la tête sur les toutes premières dates d´arrivée des M15 précoces, comme cet exemplaire, car elles ne sont nulle part documentées, du moins à ma connaissance. En partant du principe que ces tout premiers casques répondant à cette fameuse ordonnance d´avril 1915 furent fabriqués dès mai 1915 pour être immédiatement distribués aux recrues d´Ersatz, on pourrait envisager leur première apparition au front vers le printemps-été 1915. Encore faudrait-il être sûr que ces casques ne furent pas destinés dans un premier temps à uniquement équiper les nouvelles recrues effectuant leur formation militaire de 3 mois  au sein de l´Ersatz Abteilung du FAR 62 à Oldenbourg. Je ne le pense pas, car dans ce cas, le casque n´aurait jamais été marqué en temps de guerre à une batterie d´active combattante qui ne se trouvait plus à Oldenbourg depuis août 1914. Il semble donc clair que le casque ne fut pas destiné à perdurer en garnison. Dans le cas du FAR62, on pourrait imaginer une nouvelle recrue arrivant à la 3ème batterie vers l´été 1915, le FAR62 se trouvant alors sur le front de l´est depuis le début du mois de mai et ceci jusqu´au 25 septembre 1915 où le régiment se retrouve à Liège pour se reposer pendant plusieurs semaines des fatigues de la guerre de mouvement en Russie. Du fait de l´offensive francaise en Champagne, le FAR62 fut jeté dès le 1er octobre dans la fournaise des combats ainsi qu´une grande partie des autres unités du Xème Armee Korps également juste de retour de Russie.
Il est donc fort probable que le porteur de ce casque prit part aux violents combats de Champagne, lors desquels la 3/FAR62 se vit engagée au sud de Saint-Souplet-sur-Py en tirs directs et extrêmement exposés pour épauler plusieurs batteries saxonnes de la RFAR24 se trouvant à rude épreuve.




Une pièce d´artillerie du RFAR24 saxon, cliché pris lors de l´offensive de Champagne, près Auberive:



Un poste d´observation de la même unité saxonne. Le casque n était pas toujours forcément porté dans les postes d´observation plus en arrière:



Les pertes de l´Ehrentafel en fin d´historique sont parlantes. C´est lors de ces rudes journées du 4 au 7 octobre 1915 que la 3/FAR62 subit le plus de pertes dans un même secteur et sur seulement quelques jours pendant toute la guerre, du fait de nombreux coups au but de l´artillerie francaise et de la position très exposée de la batterie sur un plateau dominant la vallée de l´Ain et de la Suippe  (6 hommes dont un Sergeant décédé le 22.10.15 des suites de ses blessures).




L´historique du FAR62 mentionne en page 75 qu´après ces combats en Champagne, le FAR62 est envoyé en repos à Laon le 18 octobre.
Pour la journée du 23 octobre est mentionné qu´un arrivage de nouvelles recrues en provenance de la garnison d´Oldenbourg est intégré au FAR62. La garnison d´Osnabrück étant responsable des 4 autres batteries strictement prussiennes du FAR62 (1, 4,5 et 6), ces recrues furent donc très certainement réparties au sein des 2 et 3/FAR62 oldenbourgeoises, équipées d´un casque oldenbourgeois percu à l´Ersatz-Abteilung de la garnison d´Oldenbourg. Si on compte une durée moyenne de 3 mois de formation militaire de base dans un EB (infanterie) ou dans une EA (artillerie) avant d´être envoyé dans une unité combattante, les recrues qui arrivèrent le 23 octobre au FAR62 firent leur arrivée à l´EA d´Oldenbourg à la fin du mois de juillet 1915, ce qui serait aussi cohérent avec la perception d´un tel casque M15 de production très précoce.

Après, tout ne restera plus que supputations et hypothèses pour déterminer où et quand ce casque a vraiment été porté...Mais celà reste toutefois intéressant de se donner la peine d´énoncer ces éventuelles possibilités. 
Il n´est pas exclu que ce casque coiffa ensuite le porteur lors de la période du FAR62 au Chemin des Dames (27.10.15 - 14.5.16) lors de laquelle les batteries ne subirent que très peu de pertes car non engagées en première ligne et disposées dans des positions bien abritées. Très possible également que ce casque vit le front de l´est (Wolhynie) vers lequel les batteries du FAR62 furent envoyées dès la mi-juin et ceci jusqu´à la fin novembre 1916. 
Le jour noir de la FAR62 se produisit le 28.7.16 à Aleksandrowka, sur la rive ouest du Stochod,  lorsque la I/FAR62 régiment perdit en une seule journée 11 de ses 24 pièces d´artillerie. 
Lors de cette journée, le JR91 ainsi que le Kuk JR94 autrichien furent assaillis par une violente attaque d´un régiment de la Garde de Saint-Petersbourg. Le JR91 put maintenir ses positions mais les Russes purent s´infiltrer dans les lignes autrichiennes, encerclant ensuite par surprise les 3 et 4/FAR62 qui avaient perdu leurs postes d´observation suite à plusieurs coups au but de l´artillerie russe. 
Si la 4/FAR62 parvient encore à temps à sauver l´une de ses 6 pièces, la 3/FAR62 perd la totalité de ses 6 canons. Malgré cette infiltration russe massive et cet encerclement, les batteries n´eurent à déplorer que 2 officiers faits prisonnier et un Vizewachtmeister tué au combat. Les blessés furent cependant nombreux et il est fort envisageable que si le porteur du casque présenté prit part à ces combats et fit partie de ces blessés, il regagna la mère patrie pour être soigné et pour une période de convalescence. Nous trouvant alors pratiquement en automne 1916, très probable que les M15 des blessés perdurèrent alors à l´EA d´Oldenbourg, les M16 ayant été entre temps livrés au FAR62, celui-ci s´étant retrouvé dès le début de l´année 1917 dans la fournaise des combats d´Artois à Arras et à Lens...

Bonjour,

Très beau et rare pointu, merci du partage

Cdt

Magnifique piece !

Bonjour Philippe

Alors la sacrée casque félicitations





Alexandre

Bonjour Philippe

Alors la , respect....

C est une très belle pièce. Même si c est un modèle 15, il a un charme magnifique comme je les aime..

Bonjour,
Beau et rare casque. La fabrication globale semble très spéciale. La plaque est beaucoup plus détaillée que les plaques des autres Oldenburg 15 que je connais mais l’ensemble du casque semble très soigné.
Bravo
Le mulot

Bonsoir Philippe,
No comment, aussi magnifique que peu courant.
Cordialement.
P. Lamy

Bonjour,
Beau casque tombé dans les mains de quelqu'un sachant l'accueillir !

Cordialement

Bonsoir Rheinbaben,

pour la présentation de ce (très) rare casque qui va certainement faire des envieux

Chose étonnante : la différence de teinte de la boule et de son support par rapport au reste des garnitures ; ce casque aurait-il été réservé ou monté ainsi d'origine en prévision d'une ou plusieurs parades (réalisées ou non) ?

Cordialement.

Effectivement ça rigole pas... Bravo !

Bonsoir Rheiny,
...voilà un modèle que je n'ai pas...
Superbe, rarissime, et en plus avec une boule jamais vue à ce jour . Effectivement, production de mai à septembre 15, soit après l'AKO d'avril et avant l'AKO de septembre.      Peut-être un "Probe" non adopté,  car je n'ai jamais vu.  

Superbe casque !

Quel plaisir à regarder cette pièce et surtout partager l'analyse purement "scientifique"
Top

Bonjour Philippe,
Merci aussi des indications sur la composition des FAR.
A noter, sujet peu évoqué, le nombre de chevaux par batterie, 140, presque aussi important que l'effectif humain de 153 personnes officiers compris.
Les animaux ont aussi payé un lourd tribut dans ce conflit, et comme je l'avais indiqué pour l'artillerie française, la descente à 3 pièces de 75 par batterie fin 1918 (au lieu de 4), en raison du manque de chevaux. Beaucoup de mobilisés étaient de la campagne, et c'était souvent un crève coeur pour eux de voir les chevaux maltraités, blessés ou tués.
Un régiment français d'artillerie avec tous ses attelages représentait une colonne de presque un kilomètre de long.
En tous cas, très belle acquisition, bravo !

Cordialement.
P. Lamy

p.lamy a écrit:

Bonjour Philippe,
Merci aussi des indications sur la composition des FAR.
A noter, sujet peu évoqué, le nombre de chevaux par batterie, 140, presque aussi important que l'effectif humain de 153 personnes officiers compris.
Les animaux ont aussi payé un lourd tribut dans ce conflit, et comme je l'avais indiqué pour l'artillerie française, la descente à 3 pièces de 75 par batterie fin 1918 (au lieu de 4), en raison du manque de chevaux. Beaucoup de mobilisés étaient de la campagne, et c'était souvent un crève coeur pour eux de voir les chevaux maltraités, blessés ou tués.
Un régiment français d'artillerie avec tous ses attelages représentait une colonne de presque un kilomètre de long.
En tous cas, très belle acquisition, bravo !

Cordialement.
P. Lamy

Merci pour cette très intéressante information. On oublie parfois la réalité de ces troupes.
Le mulot

Coucou, Rheiny, c'est encore moi.  
Encore un grand merci pour nous faire partager ce casque exceptionnel !! et peut-être bien unique...  
Je te cite :
"Le col de la boule est fixe tandis que la boule est dévissable, comme il se doit pour le FAR62 qui était autorisé à porter le Haarbusch noir en parade."
Je n'ai trouvé aucune trace de cela. D'où tiens-tu cette affirmation.
Selon ma doc, pour l'0ldenburg, seul le DR19 portait le Busch pour la parade. L'0JR91 et l'0FAR62 avaient des cimiers fixes.

Vauquois a écrit:

Chose étonnante : la différence de teinte de la boule et de son support par rapport au reste des garnitures ; ce casque aurait-il été réservé ou monté ainsi d'origine en prévision d'une ou plusieurs parades 

Bonsoir,

D´abord merci à tous pour vos réactions et commentaires!

Fabrice, cette différence de teinte ressort particulièrement sur les photos prises avec flash. Sur celles sans flash, et le casque en main, elle n´est que très peu visible. 
Je pense que celà peut provenir de la différence de traitement entre les éléments lisses et sans détails de surface (peinture sur boule et son embase) et la plaque et ses armoiries dont les détails sont vraiment très filigranes, ces dernières ayant vraisemblablement plutôt été traitées chimiquement.
Celà se voit parfois aussi sur d´autres M15, je ne me souviens pas d´avoir déjà vu une plaque M15 recouverte d´une couche de peinture feldgrau, c´est souvent plutôt un traitement chimique.
Cette différence de teinte est également toujours constatée sur les M95, les plaques étant traitées avec plus de soins (fine dorure) que les pointes, boules ou embases dont la surface ne recevait pas de dorure.

CLOVIS 57 a écrit:

"Le col de la boule est fixe tandis que la boule est dévissable, comme il se doit pour le FAR62 qui était autorisé à porter le Haarbusch noir en parade."
Je n'ai trouvé aucune trace de cela. D'où tiens-tu cette affirmation.
Selon ma doc, pour l'0ldenburg, seul le DR19 portait le Busch pour la parade. L'0JR91 et l'0FAR62 avaient des cimiers fixes.

Salut Cloclo,

Pour l´OJR91, il recu le droit de porter le Haarbusch noir par AKO du 16.8.13 

Pour les deux batteries oldenbourgeoises du FAR 62 (2 et 3) c´est plus corsé car JLL ne les différencie pas dans son Tome II avec les autres batteries prussiennes du même régiment (1, 4, 5 et 6).

J´en avais discuté avec le gentil et érudit ex-proprio du casque qui m´avait expliqué la raison du port du Busch dans ces deux batteries et m´avait même cité une source mais ma mémoire me fait maintenant défaut. Je crois me souvenir que celà provient de la genèse de formation de ces deux batteries qui furent à l´origine des batteries portées (groupes à cheval), une question de tradition conservée au fur et à mesure du développement de l´artillerie de ce Grand Duché.

Le 22 août 1867, l´artillerie oldenbourgeoise fut intégrée dans les rangs prussiens et forma le 1er octobre 1867 deux batteries portées du FAR10 prussien qui portaient bien toutes les deux le Haarbusch noir. En 1874, ces deux batteries oldenbourgeoises deviennent les 2 et 4 FAR26 (de 1872 à 1899, le FAR 26 était en garnison à Celle, Verden et Oldenbourg. Le FAR 26 fut formé à partir du FAR10). Ce n´est qu´en 1899 que le FAR26 sera uniquement centralisé à Verden, année lors de laquelle les 2 batteries oldenbourgeoises devinrent les 2 et 3/FAR62. Donc une pure et simple question de tradition tenace, comme ce fut souvent le cas dans le domaine de l´armée impériale allemande


Voici ci-dessous le lien d´un ouvrage datant de 1898 traitant de la genèse de formation du FAR26 et la très longue histoire du contingent oldenbourgeois dans l´artillerie  prussienne, et ceci dès 1815:

https://digital.lb-oldenburg.de/ihd/content/pageview/428281

Pas facile le domaine de l´artillerie!!!



PS: Cloclo, je te fais la photo demandée dès que possible, ici au septentrion il fait déjà sombre et le casque est au fin fond de la vitrine 

Merci Rheiny, je comprends mieux pourquoi la plupart de mes 0JR ont une pointe fixe, quant à mon 0FAR 2B M95/14, il a une boule fixe, mais je ne dois pas m'en offusquer, car daté 1914...


Oui merci pour la photo de la cocarde, ça m'intéresse car à ce jour je n'ai que peu d'authentiques de cette matrice.

Une pièce exceptionnelle qu’on croyait ne jamais voir tel le dodo ou le grand pingouin.
Aucun livre à ma connaissance n’en montre même une simple photo. Et la nous bénéficions d’un vrai cours d’anatomie. La collection révèle parfois des occasions uniques comme celle-ci. C’est aussi l’occasion d’apprécier les marquages à la configuration très simple.

Salut,

Rheinbaben a écrit:

la raison du port du Busch dans ces deux batteries et m´avait même cité une source mais ma mémoire me fait maintenant défaut.

Larcade tome 2 page 143. (entre autres)  

Très beau casque, en effet.

Bonjour à vous tous,
Constitution des batteries 2 et 4 du FAR 62 (issu de l'historique du régiment)





il s'agit bien de Fahrende batteries.

Un casque absolument exceptionnel...
merci pour le partage
Joel

staffy68 a écrit:

Rheinbaben a écrit:

la raison du port du Busch dans ces deux batteries et m´avait même cité une source mais ma mémoire me fait maintenant défaut.

Larcade tome 2 page 143. (entre autres)   .

Bonjour messieurs,
Merci Staffy pour ton intérêt, pour ce casque... et pour la discussion qu'il engendre...entre passionnés...  

Je n'ai pas pris en compte l'affirmation de J-L-L page 143 car elle concerne l'artillerie montée du Royaume de Prusse en 1843, et donc ne s'appliquait pas à l'époque pour l'artillerie d'0ldenburg qui par ailleurs était peut-être coiffée avant 1867 d'une casquette de type "russe".  
En 67, les 2 batteries d'0ldenburg, intègrent le FAR10 prussien, donc Haarbusch noir.
Mais en 1874  mutation au FAR26, lequel n'a pas de Busch.
En 1899 remutation au FAR62, où rien ne me dit que ce régiment portait le Busch à la parade. (J-LL Tome2 page 167, les Lainé,  Genwiki etc...) Donc toujours pas de Busch.

Concernant l'0JR 91, 0K au vu de l'AKO du 16 Août 1913, attribuant expressément le Busch à l'0JR91.

Par contre, pour le FAR 62, quelles que soient les batteries, pas de supputation hasardeuse... sans AKO express, pas de Busch. C'est pour cela que JLL ne différencie pas les 2 et 3ème batteries du FAR62, qui a mon avis ne se distinguaient que par le "crachat" sur l'aigle prussien.  



Ma réflexion s'appuie sur l'observation de mes deux FAR62 qui ont respectivement des pointes fixes. Celui de la Batterie 2 ne m'inquiète pas, il est daté 1914. Mais le Batterie 3 est un pur 1895...

La plupart des 0JR91 que j'ai pu observer, avaient des pointes fixes. Ceci se comprend par le fait que l'AKO concernant l'octroi du Busch est très tardif, soit un an avant la mobilisation. Assurément, il n'y a que la collection "pour la parade" du régiment d'active qui du être modifiée à cet effet.

Bonsoir,

Merci staffy pour ce rincage de neurones avec la page 143 du tome II de JLL.
Mais en effet, je l´avais aussi un peu zappé comme l´ami Cloclo car on est là dans l´artillerie prussienne.
Cependant, d´un autre côté, le contingent oldenbourgois a toujours été partie intégrante de l´armée prussienne, comme très bien expliqué dans l´ouvrage dont j´ai inséré le lien plus haut et dont voici quelques pages. En outre, la pure origine historique des batteries oldenbourgeoises trouve son fondement traditionnel dans le fait que ces deux toutes premières batteries étaient des batteries montées, donc portant le Haarbusch noir!

Première grosse remarque qui a peut-être son importance 

L´ouvrage mentionne que la naissance de l´artillerie oldenbourgeoise a eu lieu en 1815. 
Serait-on peut être avec ce casque dans le domaine d´une sorte de Probe destiné à commémorer le centenaire de ce petit contingent oldenbourgeois d´artillerie?    Rappelons-le, la finition de ce casque est très soignée et il s´agit d´une production (saxonne !) de 1915.

Les troupes d´infanterie oldenbourgeoises  (l´OJR91 formé en 1814) avaient participé avec bravoure à la prise de Sedan et au siège de Mezières Theil lors de la campagne de 1815.
En guise de remerciement et de reconnaissance, deux pièces d´artillerie et deux Munitionswagen prises à l´ennemi furent offertes symboliquement au contingent d´infanterie oldenbourgeois qui détacha quelques infanteristes pour la formation et le maniement de ces deux canons qui ne servirent cependant plus en campagne. Ce fut la véritable naissance de l´artillerie oldenbourgeoise en 1815. Jusqu´en 1820, années de paix, il ne fut pas vraiment porté grande importance au développement de l´artillerie de ce contingent oldenbourgeois, hormis le fait que les soldats mutés au service de ces deux canons recurent des passepoils noirs d´artilleur sur leur uniformes au lieu des rouges de l´infanterie.

Ce n´est qu´en 1820-21, sous le commandement du capitaine d´artillerie saxon Schumann, détaché à Oldenbourg, que ce minuscule contingent fut enfin complété par 11 pièces supplémentaires, divers véhicules d´approvisionnement et autres pièces d´attelages, à la mode saxonne, ce qui permit enfin à cette petite artillerie oldenbourgeoise de prendre part aux manoeuvres.

Re-

Intéressant de constater que l´OJR91 se vit octroyer le Haarbusch en 1913, soit exactement 100 ans après la formation de l´Oldenburgisches-Infanterie-Korps qui donna naissance le 01.08.1914 au premier régiment d´infanterie prussien comprenant dans ses rangs des recrues oldenbourgeoises   Ce n´est que le 01.10.1867 que la dénomination OJR91 fut officielle. 


En parallèle, nous venons de voir que l´artillerie oldenbourgeoise vit le jour en 1815, générée par l´OJR91.  

Il est donc aussi fort possible qu´un port du Haarbusch fut prévu (ou reprévu par tradition) 100 ans plus tard, justement pour cette année 1915 au petit contingent d´artillerie oldenbourgeois, de facon encore officieuse qui n´atteignit jamais le stade officiel, car la guerre mit court à cette intention.