bonjour
Voici une photo plutot rare car prise dans le vif de l'attaque du 11 mai 1915 sur neuville saint vaast
elle se situe sur la route arras bethune approximativement en direction du secteur du labyrinthe
la photo est saisissante , on voit un groupe sur la droite montant a l'assaut ainsi qu'un autre s'agitant pour monter au combat
un coupe papier reprennant les grandes dates des offensives de ce secteur
11 mai (3ème journée d’attaque)
Le temps est toujours magnifique.
D’après les ordres, le 26ème R.I. et une compagnie du 69ème R.I. du bataillon Azan doivent s’établir en avant-postes de combat et ont pour mission de maintenir l’inviolabilité du nouveau front.
Le général Aimé me donne le commandement des avant-postes de la 21ème brigade étalés sur les positions conquises et se raccordant à l’ancien front du 26ème R.I. Mes braves poilus sont arrivés au bout de leur effort.
Une attaque est montée à notre gauche avec une brigade fraîche.
Ce renfort arrive malheureusement un peu tard, car l’ennemi a eu le temps de se renforcer et l’effet de surprise est passé. Quel dommage que cette brigade ne soit pas intervenue le 9 au soir ou le 10 mai au matin.
A 13 heures, déclenchement de la préparation d’artillerie. Elle dure deux heures. L’artillerie allemande riposte avec des fusants de 105 sur nos tranchées.
A 14 heures, l’attaque de l’infanterie débouche à gauche du bataillon Lepage.
Le coup d’œil est magnifique. On voit les lignes de tirailleurs du 224ème R.I. s’avancer avec des compagnies du 69ème R.I. par vagues successives, malgré un violent barrage de 105 fusants et percutants. Les baïonnettes luisent au soleil. Les hommes bondissent au-dessus des tranchées. C’est un spectacle inoubliable.
Je fais appuyer l’attaque par les compagnies de gauche du 26ème R.I. (bataillon Lepage) et à 14h 30, j’interviens personnellement pour accentuer l’action énergique de trois compagnies (9ème et 10ème compagnies du 26ème et ne compagnie du 69ème) sur la partie nord-ouest du Labyrinthe, avec mission de se rabattre sur la tranchée de Hambourg, pour prendre à revers et par derrière les « Tas Blancs », nid de mitrailleuses ennemies qui résistent toujours.
La progression se fait bien, et je vois mes poilus prendre à revers les boyaux ennemis. Le bruit est infernal. La grosse artillerie, les mitrailleuses, les canons de 37, les 58 et jusqu’au 80 de montagne donnent en même temps.
C’est un fameux concert au milieu duquel on perçoit à peine les éclatements des grenades.
La nuit arrive et nous pouvons encore enregistrer une nouvelle progression.
L’ennemi continue cependant à se cramponner dans le Labyrinthe.