Bonjour,
avant de poursuivre avec quelques autres outils de maréchalerie et les méthodes de ferrage, à la française et à l'anglaise, je vous présente une clé à crampons de cavalerie que la lecture des textes officiels m'incitent à dénommer ; "clé de brigadier modèle 1891 ou, 1889/1891".
J'ai trouvé cette clé sur ebay et elle est, actuellement, en chemin
!
Voici les textes auxquels je fais référence :
- celui du
26 octobre 1889 correspond à l'introduction du crampon à vis dans la cavalerie. Il attribue, à chaque brigadier, une clé en acier dans la tête de laquelle est pratiqué un trou carré :
- C'est le texte suivant, du
31 janvier 1891, qui complète cette description par la mention d'une extrémité filetée :
Je complèterai cette présentation à réception de cette clé, avec de nouveaux clichés.
De 1899 à 1909, la clé de démontage des crampons sera le modèle "Marbach-Ollier" :
Très couteux, il sera remplacé à l'occasion d'une uniformisation des crampons de ferrure à glace par la clé utilisée depuis 1897 par l'artillerie, modèles A et B (à taraud) :
Comme pour les modèles précédents, il y a
une clé par brigadier, fixée sur la poche à fers droite :
Les cavaliers, s'ils peuvent faire appel au brigadier et à sa clé, disposent, pour démonter les crampons de leurs fers des aménagements apportés aux étriers pour ce faire :
On remarquera le dessin de la clé adoptée le 26 octobre 1889, ne comportant pas de taraud...
L'adaptation des étriers :
-
1845 (1854) :
-
1874 :
Seront adaptés de la même façon au démontage des crampons ; les étriers dits "du modèle anglais" et les étriers des spahis.
J'en mettrai en ligne quelques images...
Les textes correspondants :
- les étriers "
de type anglais" :
- le harnachement des
spahis :
Voici, très récemment reçue, une clé pour démontage de crampons de cavalerie que la note ministérielle du 31 janvier 1891 ,et le dessin qui l'accompagne, m'ont incité à dénommer "
clé modèle 1891" :
je l'ai photographiée en compagnie d'une clé modèle B d'artillerie...
pour être complet, cette clé pèse 63 grammes :
______________________________________________________________________________
Quelques CP pour introduire ce sujet des méthodes de ferrage :
- le
ferrage français :
- le
ferrage anglais... enseigné à l'école de maréchalerie de Saumur !
Pour faire suite à ces photographies, il faut souligner que la principale différence entre les deux types de ferrage réside dans le nombre d'opérateurs nécessaires.
Le ferrage à la française mobilise 2 personnes, au moins, le "teneur de pied" et le maréchal ferrant.
Le ferrage à l'anglaise ne fait appel qu'au seul maréchal ferrant.
Voici, tirés d'un manuel numérisé sur le site de gallica/bnf, des illustrations de ces deux modes de ferrage :
-
à la française :
Les temps de préparation :
-
à l'anglaise :
A ces principaux acteurs, il convient de rajouter un aide tenant, éventuellement, le cheval par le licol et un autre auxiliaire, "armé" d'un chasse mouche, en maréchalerie civile.
Comme ici :
Les deux méthodes, pour comparaison :
Aux résultats ; le verdict !
Sous d'autres latitudes :
- en Algérie :
- au Maroc :
Des photographies de meilleure définition des deux derniers clichés ci-dessus :
Ces clichés offrent une vision intéressante du fer mis en place qui est un "fer à la marocaine", ce qui est normal à Oudjda
!
Comme d'habitude, quelques documents :
le retour du chevalet de ferrage !
Cette photographie qui date de 1955 est hors période, mais le chevalet de ferrage est toujours là, inchangé et toujours très discret !
J'édite pour rajouter ce découpage qui me parait plus "parlant" :