Bonjour à tous
Voici quelques conseils de base relatifs aux Colbacks de Hussards, car ce domaine est peu connu et donc sujet à beaucoup de "on-dit".
Je suis preneur de toutes vos remarques et critiques !
En intro, le 18e Saxon:
I.) Généralités sur les colbacksI.A) Fabrication:Un colback est constitué d'une armature en osier recouverte de peau à l'extérieur. A cela s'ajoutent des pièces amovibles: flamme (dite aussi chaussette, moins heureux....), cordon-fourragère, plaque et bandeau, jugulaires, Feldzeichen et Haarbush
I.A.1) L'armature L'armature est constituée de 3 cerclages en osier (souvent vernis). Deux sont apparents, le troisième est recouvert par une toile cirée noire (vert foncé sur mles 15 et ersatz).
Les 2 cerclages en osier apparents sont tenus par 5 pattes d'osier verticales.
La forme générale du colback évoluera de cylindrique à tronconnique.
I.A.2) La coiffe en cuirLa coiffe, de couleur noire (ou parfois brune sur les mle 15) est constituée de
6 dents de loup pointues.
I.B) Phoque et loutre: la grande questionInitialement, le poil était disposé verticalement. Sur les colbacks 1866 et postérieurs, le sens du poil sera toujours:
face au Colback, toujours de la gauche vers la droite....
Note: Les colbacks du Brunswick resteront toujours noir. Les officiers conserveront donc la peau d'ours noir à reflets brun et n'adopteront pas l'oppossum gris
I.C) Le Feldzeichen et le cordon I.C.1) Le Feldzeichen est identique à celui des Uhlans.Le corps du Feldzeichen est en bois (4 cm x 1 cm d'épaisseur) recouvert de petites pièces de drap cousues à la main (donc de coutures irrégulières; utile à vérifier pour différencier des reproductions). Ce corps en bois est monté sur une patte en laiton de 1mm de diamètre.
On peut trouver des corps de Feldzeichen en bois plus ou moins bombés.
Certains Eigentum auraient un petit cordon tressé, fantaisie, qui auraient été porté également par des sous-officiers subalternes. Bien souvent ce sont des accessoires de photographes pour agrémenter un colback Troupe
Le feldzeichen d'officier (également porté par les sous-officers supérieurs) est en velours noir et en cannetille d'argent
I.C.2) Le cordon
Les attaches du cordon sur le haut du Colback sont caractéristiques.
I.D) La jugulaireLa jugulaires est toujours à écailles bombées. Elle est fixée sur les premiers mles de colback par des boulons - vis en fer (comme sur le casque mle 1860) puis sur des tourillons de jugulaires 1891, pointe le plus souvent tournée vers l'arrière.
I.E) La flamme (ou chaussette)La flamme est constituée de 3 pièces : 2 morceaux de tissus cousus et un cerclage de fer magnétique, d'aspect métal galvanisé mat. Elle peut être
tamponné du régiment, de la taille du cerclage et datée.
I.F) Le Haarbush droitTroupe en crin blanc, rouge pour les musiciens. Taille: 15 cm.
Ces Haarbush de colback sont assez rares. La grande majorité de ceux qui sont vendus sont en fait des plumets actuels en crin pour bonnets d'ours des Guards britanniques, qui coûtent en surplus une dizaine d'€. Un plumet de Welsch Guard fera un parfait Haarbush saxon.
Sous-officiers: blanc avec une manchette de crin noir au bas
Officier: en plume de vautour (Geierbusch) (en plume de héron blanc pour le 1er, 2e et 7e). Très fragiles et très rares.
Ces Haarbush pour Officier ont un petit manchon en métal blanc souvent argenté, tronconnique. Ils sont constitués d'un corps en bois, recouvert d'un fin tissu blanc. Les plumes sont liées par du fil blanc du haut vers le bas sur ce tissu.
I.G) La ReichskokardeTroupe: Classique 1891 d'infanterie. Diamètre: 48 mm. Magnétique. Centre blanc typique "émaillé et craquelé" et non pas peint.
Sous-officier supérieur: Diamètre: 48 mm, à une anneau central rapporté.
Officier: Diamètre: 55mm
I.H) Les marquages- Les marquages au fer se touvent sur le dessus et à l'intérieur.
- Les marquages au tampon se trouvent à l'intérieur et sous la coiffe. Peinture blanche ou rouge. De nombreux Colbacks prussiens ont été artistiquement et postérieurement réattribués à des régiments prestigieux.
- La flamme est parfois également tamponnée.
- Certaines plaques d'offciers auraient un numéro inscrit au revers (non vérifié)
En conclusion:Il faut être très méfiant face à un Colback et repousser son achat si on n'est pas sûr.
Prendre son temps et vérifier:L'ensemble des pièces fixes doit être conforme: pas de dents de loup rondes, pas d'armature en carton recyclé (pièce de théâtre patiné en ersatz),...et surtout privilégier les marquages au fer aux marquages (et surmarquages) au tampon pour les régiments rares...
Bien regarder les perçages et reperçages. Toujours être méfiant face à un reperçage
L'ensemble des pièces amovibles doit être cohérent avec le Colback: couleur de flamme avec le régiment, Feldzeichen du bon Land,...
II.) Les repros, bidouilles et autres remontagesPrincipe: Tous les Colbacks ont été entièrement reproduits et la doc est rare. Voilà donc un milieu propice au "n'importe quoi très cher". Donc, face à une pièce sur une Bourse, se demander toujours en quoi c'est une bonne.Les Colbacks ont subi, comme la plupart des casques à pointe, de nombreuses manipulations. Elles sont de deux ordres:
- les reproductions intégrales
- les bidouilles et remonatges (utilisant parfois ces reproductions intégrales)
II.A) Les reproductions intégrales.Elles ont surtout été réalisées pour le marché du cinéma et du théâtre. Elles sont principalement de fabrication nord-américaine. Souvent fabriqués avec des armatures en carton épais, ces repros se caractérisaient (se caractérisent) par la qualité du poil utilisé, en particulier. Cependant, il ne s'agit pas des mêmes peaux d'animaux (phoque et oppossum) que sur les originaux. Encore faut-il s'y connaître en poil. Une viste chez un fourreur est très utile.
Une autre génération de colback a été réalisée pour le marché de la reconstitution, en particulier en Allemagne.
Exemple :
http://mysite.verizon.net/vzeo7abf/id61.htmlElle se caractérise par la volonté de refaire à l'identique.
Voici de belles reproductions (vendues comme telles, rien à redire)
II.B) Bidouilles et remontagesA partir de là, tout était (est) possible pour les bidouilleurs pour satisfaire une demande forte , en particulier sur les Leib Husaren.
La question des reperçages.
Règle: S'il porte un Bandeau, un Colback ne peut pas être théoriquement reperçé .
En effet de nombreux Colbacks ont été repercés dans le cerclage supérieur en osier pour devenir des Leib Husaren. Puis certains ont été re transformés en d'autres régiments. le bandeau se re trouvait donc plus bas. Subsistent ces perçages dans le cerclage en osier, parfois rempli à la pâte à bois....
Donc...un vendeur qui vous présente un Colback bourré de papier journal et qui vous explique très sérieusement qu'il ne peut pas le retirer parce que c'est très fragile: n'achetez pas !De même, l'aspect extérieur des Colbacks est très facile à patiner et souvent ils ont une "super gueule". Mais l'intérieur ne trompe pas.
En conclusion, soyez très méfiant face à des vendeurs qui vous poussent à l'achat dans l'urgence de la pièce rare à ne pas manquer. C'est une technique de vente pour provoquer l'achat compulsif, pas une explication rationnelle d'un vrai professionnel.La partie III sur les fourrures utilisées arrive à la suite.