Bonsoir à tous,
L'obusier pneumatique de 60 mm Brandt modèle 1915 type A était constitué d'un tube à âme lisse, long de 1,3 mètre, autour duquel était monté un réservoir concentrique tubulaire soudé à l'avant et d'une longueur d'environ la moitié de la volée.
Les deux tubes étaient ouverts à l'arrière, mais pouvaient être obturés par une culasse pivotante comportant un joint de caoutchouc monté sur ressort, et dont les diverses positions permettaient le service de pièce : introduire le projectile, interrompre la communication entre les deux tubes pour faire monter la pression d'air comprimé dans le réservoir, et rétablir la communication pour chasser le projectile vers l'avant.
Le remplissage du réservoir pouvait être réalisé à l'aide d'une bouteille d'air comprimé, ou en utilisant quatre pompes manuelles. Une fois atteinte la pression recherchée, on actionnait la détente, ce qui faisait échapper une béquille immobilisant le joint mobile : la pression du réservoir refoulait ce joint et passait dans le tube : le projectile était lancé.
La faible dispersion en direction permettait d'atteindre presque à coup sur en tir d'enfilade une tranchée de 1 mètre de large, ceci jusqu'à une distance comprise entre 20 mètres et 150 mètres.
L'ensemble canon-réservoir pesait 22 kilos. Sa frette à tourillon était supportée par une fourche comportant des secteurs gradués, pour le pointage en site et en direction. La fourche pivotait sur un affût trépied, comprenant trois bêches, dont deux télescopiques. L'ensemble affût pesait environ 16 kilos. Ces éléments étaient dotés de bretelles de portage.
Les portées étaient intéressantes, surtout pour une arme aussi discrète.
L'arme était construite pour fonctionner sous la pression maximale de 15 kilos, mais il était recommandé de ne pas dépasser la pression de 12 kilos en service normal avec l'obus A modèle 1915, et de 10 kilos avec l'obus B Mile 1916, la dispersion augmentant nettement audelà en raison du principe flexible de l'affût. De même la précision diminuait très rapidement à mesure de l'augmentation de la portée. Si à 100 mètres on arrivait à placer 90 % des
projectiles dans une tranchée large d'un mètre, on ne pouvait en espérer plus de quatre ou cinq à 200 mètres, et d'un ou deux à 300 mètres.
Une déformation même légère de l'empennage pouvait entraîner des diminutions de la portée de l'ordre de 50%. Or les empennages des deux projectiles mentionnés ci-dessus étaient en tôle mince, sertis dans un bouchon en métal tendre vissé dans le fond du corps explosif.
Chaque pièce était servie par une équipe qui comprenait un observateur chef de pièce, un tireur et un chargeur, ainsi que des personnels auxiliaires dont le nombre pouvait varier, pour assurer la manoeuvre des pompes à main, le transport des matériels, de la caisse d'accessoires et des bouteilles d'air comprimé, ainsi que le ravitaillement en munitions.
OBUSIER MLE 1916 B
L'obusier pneumatique de 60 mm type B modèle 1916 se composait d'un ensemble canonréservoir semblable à celui de l'obusier modèle 1915, mais raccourci et monté sur un affût en aluminium moulé, à angle fixe de 42°.
Le réglage en portée ne s'obtenait plus qu'en modifiant la pression du réservoir.
La culasse était fixe, le raccourcissement du tube permettant le chargement par la bouche.
Le tir en était simplifié, de même que le service de la pièce, qui ne pesait plus que 16 kilos.
La solidité du nouvel affût autorisait de tirer sous une pression de 20 kilos, mais il était recommandé de ne pas tirer ordinairement au-dessus de 12 kilos. Le réservoir était prévu pour résister à une pression de 40 kilos. En outre, l'air qui s'infiltrait derrière le piston obturateur au départ du coup agissait un peu à la manière d'un amortisseur, limitant le recul.
Le remplissage du réservoir d'air comprimé était réalisé à la bouteille ou par deux pompes à main.
Le projectile A modèle 1915 n'était pas tiré par cet obusier, qui était prévu pour lancer l'obus B modèle 1916, de 650 grammes.
Amicalement
Florian