Généralités et photos de mortier au pied de monuments :texte de
TurpiniteLes études se poursuivirent donc en vue de perfectionner cette première ébauche de solution, et en Avril 1915 sortit le mortier de 58 T N° 2, accompagné de nouvelles bombes de 16 kilos dont tous les éléments étaient soudés, et de bombes de 45 kilos, renfermant 24 kilos d’explosif.
Le nouveau mortier était plus puissant, lançant la bombe de 16 kilos à 600 mètres et celle de 45 kilos à 350 mètres. La commande de la nouvelle arme avait été passée à l’industrie privée au cours de la première quinzaine de Février. Comme on le voit, la rapidité était de rigueur.
Le mortier N°2 pesait 417 kilos en batterie. Il fallait seize hommes pour le transporter sur la position de tir. La mise de feu se faisait au moyen d’une étoupille obturatrice simplifiée, ce qui permettait l’emploi d’un appareil à percussion. La cadence de tir était de trois coups par minute. Plus tard, on arriva à des portées de 1050 mètres avec la bombe de 18 kilos LS et de 650 mètres avec des bombes de 35 kilos. Les angles de tir allaient de 45° à 80°, avec un champ de tir horizontal de 35°.
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Ce qui est intéressant ici, c'est que ce mortier de 58 N°2 est du modèle 1915 modifié 1917, par adjonction du volant de pointage en hauteur et sur l'arrière, de la vis de stabilisation du pointage en direction.
Ce qui est encore plus rare ici, C'est que le mortier est équipé du système de mise à feu pour l'étoupille à friction MSR Mle 1885. (C'est la partie hexagonale sur le tube).
Autre élément rare, c'est ce restant de plateforme "Eudier" pour mortier de 58, qui est à l'arrière de l'auget.
Voici l'engin en place sur la plateforme "Eudier" et la sous plateforme.
Notez également la présence des anneaux de pointage avec la baguette.
Photos d'époque :un mortier de 58 T en position à Vauquois (collec.
killer2lamor)
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d'autres photos (collec.
BIBI_87)
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d'autres (collec.
j.langer)
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Les munitions :Post de TURPINITE ______________________________________________________________________________
Post de lephilou94______________________________________________________________________________
deux bombes de mortier de 58 n°2 complètement inerte bien sur (collec.
Le gaulois)
n°1Bombe de 58 n°2 (DLS) de 35 Kg à chargement nitré, équipée d'une fusée 24/31 P.R. Mle 1916.
n°2Bombe de 58 n°2 type B de 16 Kg à chargement chloraté, équipée d'une fusée I.T. sans retard Mle 1915.
photo d'un systeme de transport de crapouillots (collec.
jojo)
voici une deuxieme photo mais avec un seul projo (collec.
jojo)
post de
TurpiniteLa première photo nous montre deux bombes de 58 en acier de 16 kg à trois ailettes.Corps en acier soudé, à queue obturatrice vissée. Le corps était long de 385 mm. Son diamètre était de 151 mm. Longueur totale : 63 cm.
Poids : 16 kilos, dont 6,35 kilos d’explosif P (perchloraté). Les premières productions furent chargées de 5,7 kilos d’explosif 86/14.
Gaine relais modèle 1915 type A, contenant 25 g de mélinite pulvérulente. Relais de détonation d’une cartouche de 26 x 160 mm sous carton, chargée à 105 g de mélinite fondue, incorporé dans l’explosif et prolongeant la gaine.
Portées :
- 470 mètres (en 1917) avec le mortier N°1 bis et 60 g. de poudre BC et 12 g de poudre noire F3 (530 mètres avec 50 g. de balistite 8).
- 650 m avec le mortier N°2 et 110 grammes de poudre BC et 12 grammes de poudre noire F3.
Le corps de bombe se composait d’un cylindre, de deux coquilles hémisphériques ou tronconiques et de trois ailettes.
Le cylindre était fait d’une feuille de tôle rectangulaire de 4 mm d’épaisseur, cintrée au rouge ou à froid et soudée suivant une génératrice.
Les coquilles tronconiques étaient des emboutis en acier, munis de filetages destinés à recevoir soit la gaine relais, soit l’extrémité de la queue.
On soudait ensuite les deux coquilles au corps de la bombe, et on vérifiait ensuite les coutures en introduisant une lampe électrique dans le corps.
Les queues étaient constituées de morceaux de tube de 58 mm de diamètre. Pour des raisons de difficultés d’approvisionnement en tubes, les principales usines de fabrication étant dans le département du Nord, sous contrôle de l’ennemi, il arrivait que les queues soit réalisées en forant des bouts d’arbres qui étaient ensuite tournés extérieurement. Dans ce cas, le bouchon était pris dans la même pièce.
Les bouchons de queue étaient tournés à 58 mm de diamètre, et introduits par forcement au moyen d’une presse hydraulique. La queue, filetée à sa partie supérieure, était vissée dans le culot de la bombe. Les filets étaient ensuite matés pour en éviter le dévissage.
Les ailettes préalablement découpées à la presse étaient ensuite soudées sur le corps.
Une fois terminées, les bombes de tranchée de 16 kilos étaient testées sous la pression hydraulique de 30 kilos.
Pour éviter le contact direct de l’explosif avec l’acier, la bombe était chauffée dans un four (150° à 200°) et un peu de brai liquide était versé à l’intérieur. L’engin était alors bouché puis tourné en tous sens pour répandre le brai uniformément.
Sur d’autres fabrications à ogive et culot tronconiques, la queue de bombe n’était pas vissée dans le culot du corps. Ce dernier présentait un orifice fileté dans lequel se vissait un obturateur, courte tige filetée de 5 cm de diamètre qui faisait saillie de la tranche arrière du corps sur environ 12 mm. C’est sur ce saillant que se vissait la queue de bombe, intérieurement filetée dans ce cas.
Variante chimique :
Le corps de la bombe explosive en acier modèle 1916, spécialement préparé pour recevoir un chargement liquide et avec oeil aménagé pour la mise en place de la rondelle métalloplastique de 50 mm, pouvait recevoir :
• - un chargement N°4, de 3,72 kilos de Vincennite quaternaire. La bombe était peinte en vert, avec deux anneaux blancs sur le corps et le chiffre 4 peint en blanc sur le cône d'ogive.
• - un chargement N°5 de 5,2 kilos de Collongite à 25% d'Opacite. La bombe était peinte en vert, avec un anneau blanc sur le corps et le chiffre 5 peint en blanc sur le cône d'ogive.
• - un chargement N°13, de 4,55 kilos de Sulvinite (chlorosulfate d'éthyle, lacrymogène et suffocant). La bombe était peinte en vert, sans anneau blanc sur le corps et le chiffre 13 était peint en blanc sur le cône d'ogive.
En Juillet 1916, les services chimiques allemands repéraient un chargement de 4,65 kilos de Sulvinite dans une telle bombe de tranchée d'une capacité de 4 litres et d'un poids à vide de 9,7 kilos. En Juin 1917, ils précisaient leur étude sur une bombe identique chargée à Vincennes en Juin 1916.
Le poids de l'engin était de 9,65 kilos à vide, et de 14,8 kilos avec son chargement. La capacité était toujours de 4 litres, et constituée par 4,5 kilos de Sulvinite, identifiée par la lettre S peinte sous le 13 porté par l'ogive.
Toujours en Juin 1917, ils identifiaient une bombe semblable, d'un poids à vide de 9,78 kilos, et renfermant 6,4 kilos d'un mélange de 71% de phosgène et de 29% de tétrachlorure d'étain.
Fermeture des bombes chimiques de tranchée de 16 kilos en acier.
Les bombes de 16 kilos en acier (à trois ailettes) étaient fermées par une gaine spéciale monobloc, longue de 152 mm, dont la tête cylindrique était haute de 24 mm et avait un diamètre externe de 55 mm.
Le diamètre externe du corps de gaine était de 35 mm.
Cette gaine recevait une charge d'éclatement estimée (en 1917, par les services chimiques allemands) à 65 grammes de mélinite.
En fait la gaine proprement dite, à tête cylindrique plus haute et plus large que celle de 40/50 mm modèle 1895, assurait l'étanchéité de la bombe, d'une part grâce au ciment magnésien retenu dans les filets, ensuite par l'écrasement d'une rondelle métalloplastique de 50 mm.
Pour la fonction d'ouverture de la munition, on avait vissé dans cette gaine à oeil de 40 mm une gaine relais classique modèle 1915 A de 40/55 mm, laquelle pouvait recevoir une fusée de 24/31 mm pour bombe de tranchée. Une charge complémentaire de 40 grammes de mélinite était logée au fond de la gaine spéciale, et maintenue par le relais de la gaine A.
Cette bombe chimique de tranchée fut la seule dont les Français disposaient à l'Eté 1916. Il fallut attendre le Printemps de 1917 pour voir charger les premières bombes chimiques type LS.
La deuxième photo nous montre une bombe en acier flèche D de 40 kg de à trois ailettes.Longueur du projectile : 107 cm.
Poids : 40 kilos dont 11,1 kilos d’explosif P. Les premières productions furent chagées de 10 kilos d’explosif 86/14.
Gaine relais modèle 1915 type A, vissée dans une bague de raccordement et contenant 25 g de mélinite pulvérulente. Relais de détonation de trois cartouches de 26 x 160 mm sous carton, chacune chargée à 105 g de mélinite fondue, incorporé dans l’explosif et prolongeant la gaine.
Portée : 445 m avec le mortier N°2 et 120 grammes de poudre BC.
Le corps de bombe se composait d’un cylindre, de deux coquilles tronconiques et de trois ailettes. Le cylindre était fait d’une feuille de tôle rectangulaire de 9 mm d’épaisseur, cintrée au rouge ou à froid et soudée suivant une génératrice. Les coquilles tronconiques étaient des emboutis en acier, munis de filetages destinés à recevoir soit la gaine relais, soit l’extrémité de la queue.
On soudait ensuite les deux coquilles au corps de la bombe, et on vérifiait ensuite les coutures en introduisant une lampe électrique dans le corps.
Les queues étaient constituées de morceaux de tube de 58 mm de diamètre. Pour des raisons de difficultés d’approvisionnement en tubes, les principales usines de fabrication étant dans le département du Nord, sous contrôle de l’ennemi, il arrivait que les queues soit réalisées en forant des bouts d’arbres qui étaient ensuite tournés extérieurement. Dans ce cas, le bouchon était pris dans la même pièce.
Les bouchons de queue étaient tournés à 58 mm de diamètre, et introduits par forcement au moyen d’une presse hydraulique. La queue, filetée à sa partie supérieure, était vissée dans le culot de la bombe. Les filets étaient ensuite matés pour en éviter le dévissage.
Les ailettes préalablement découpées à la presse étaient ensuite soudées sur le corps.
Une fois terminées, les bombes de tranchée étaient testées sous la pression hydraulique de 30 kilos.
Pour éviter le contact direct de l’explosif avec l’acier, la bombe était chauffée dans un four (150° à 200°) et un peu de brai liquide était versé à l’intérieur. L’engin était alors bouché puis tourné en tous sens pour répandre le brai uniformément.
(source, service du déminage de Metz)
Lien vers un post spécifique au porte crapouillot :
https://lagrandeguerre.1fr1.net/t100193-le-porte-crapouillot