Le mortier Aasen

L’obusier Aasen à vitesse initiale constante se composait d’un tube lisse en acier qui se chargeait par la culasse. Cette dernière consistait en un simple volet qui pivotait sur une charnière. Au dessus du tube était fixé un canon de fusil Gras raccourci, débouchant dans le tube et muni d’une culasse mobile portant un taquet qui verrouillait simultanément le canon et le tube. La détente était actionnée en tirant à distance, à l’aide d’une ficelle, une lame-ressort placée sur le côté gauche du canon.

Le projectile normal de cet obusier mis en service en 1915 était la grenade de 86 mm Excelsior B, de construction danoise.
Il aurait également existé une grenade Excelsior AB à la fois incendiaire et fumigène, de forme générale semblable à la grenade B mais démunie de système percutant et initiée par les gaz chauds de la charge propulsive. Cet engin ne pouvait donc être lancé par les obusiers pneumatiques.
La charge propulsive était constituée d’une cartouche de 8, 10 ou 12 grammes de poudre noire. La charge la plus fréquemment utilisée était celle de 8 grammes.
Les gaz débouchaient dans le tube à l’arrière de la tête de la grenade.

L’arme pesait de 15 à 20 kilos. Servie par quatre hommes, elle était plus appréciée par la précision que par la puissance de son tir. Elle était rapidement mise en batterie, sans nécessiter un aménagement particulier de la position. Elle pouvait ainsi suivre les vagues d’assaut et s’attaquer aux concentrations adverses pour en gêner les contre-attaques.
Outre la faiblesse de son projectile, elle présentait toutefois des défauts de conception qui finirent en 1916 par en amener l’abandon, au profil d’obusiers pneumatiques plus faciles à servir.
Tout d’abord l’emploi de poudre noire encrassait le tube qu’il fallait nettoyer tous les quatre coups. La fumée bien blanche indiquait à l’ennemi l’emplacement exact de la position et attirait les tirs de contre-batterie.
La fragilité de l’empennage de la grenade, en tôle mince pliée et soudée, interdisait de le soumettre directement à l’action des gaz propulsifs qui devaient déboucher en arrière de la tête. Le montage du fusil Gras sur le tube de tir amenait inévitablement une fatigue du métal au point de liaison et finalement un éclatement local. Toute amélioration était impossible, car elle aurait entraîné un nouvel inconvénient.

deux photos sont faites en mars 1916 dans les tranchées de Ville Aux Bois (collec. subaq)





photo prise dans une tranchée en novembre 1916 aux alentours de BAILLY (Oise). (collec. demarcapple)



une autre photo (collec. minen)


Merci à Turpinite pour le texte

bonjour
juste 1 précision le boitier culasse et la culasse ne son en aucun cas des pièces de fusil gras ,le boitier culasse et la culasse son entièrement fabriquées ,la seul pièce qui et de fusil gras c'est le ressort qui sert de gâchette , ma source et que j en possède 1 complet et il suffit de regarder les photos ,et il ne faut peu être pas  toujours recopier mot pour mot  les textes mis dans certains ouvrages qui ne sont pas toujours juste  
DB

Bonsoir
les cartouches propulsives sont bien des étuis de cartouches gras....

Bonsoir,

L'étui de la cartouche modèle 1879-83 du fusil Gras contient 5,25 grammes de poudre noire occupant tout le volume de la douille jusqu'à l'épaulement de celle-ci et ne pourrait contenir 12 grammes de poudre noire.
La cartouche propulsive utilisée dans le mortier Aasen de construction française est constituée d'une cartouche de chasse contenant une charge 8, 10 ou 12 grammes de poudre noire. Dans plusieurs textes de 1915, il est noté que cette "cartouche de chasse" serait du calibre 8.
Cordialement,
Guy François.

Merci ALVF
Alors,il y a un autre lanceur utilisant une feuillette GRAS
A moins qu'il y ai eut des gras modifiés en lance-grenade
mes exemplaires proviennent d'un dépot allemand de la deuxième GM dont récup de matériel français...

Bonsoir,

Concernant les engins employant une cartouche feuillette "Gras", je ne vois que ceux-ci pendant la Grande Guerre:
-le fusil-tromblon utilisant un mécanisme de fusil Gras pour lancer une grenade sphérique.
-le fusil Guidetti, utilisant lui-aussi un mécanisme de fusil Gras pour lancer des grenades Guidetti ou Citron-Foug (2 types de calibres différents).
-la bombarde Driant-Renouard (D.R) utilisant 4 mécanismes de fusils Gras et 8 mandrins D.R pour lancer des salves de 8 grenades D.R.
Il y a peut-être d'autres matériels prototypes ou construits en faible nombre.
Cordialement,
Guy François.

Bonsoir
merci des précisions
j'ai cherché un peu...la grenade DR était livrée avec cette cartouche feuillette mais aucune grenade de ce modèle,ni élément,ne trainait dans le coin
et j'imagine mal ce matériel utilisé en 40,bien qu'on ai trouvé de la tank gewehr aussi!
Cela dit,comme les allemands réquisitionnaient des gardes et les "armaient" de fusils gras,il est possible qu'ils leur ai fourni
ce genre de cartouches-juste pour donner l'alerte-et éviter de leur fournir des cartouches a balle!?
Bien qu'il trainait aussi quelques cartouches a balle plomb et que j'en ai trouvé a balles blindées en lisière de dépot sur l'aérodrome de Dreux...
Cela dépendait peut-être du commandement

secteur Marie Thérèse en Argonne 261éme RI:



2 nouvelles photos sur le thème:

Bonjour

J'apporte ma contribution avec cette photo du 260ème RI
Détail intéressant le soldat de droite est équipé d'un fusil de chasse

bonjour,

merci pour la présentation de cette artillerie de tranchée.
est ce que quelqu'un aurait une photo de la munition propulsive? Et à quelle quantité fut distribué ce mle de mortier de tranchée dans chaque unité?
est ce que chaque régiment d'infanterie étaient doté d'une section ou bien d'une compagnie d'artillerie de tranchée?
ou bien est ce l'affaire de l'artillerie (Régiment d'artillerie)?

merci par avance pour vos réponses.



michel

Bonjour,

En complément d'une des photographies de Jérémie, je joins deux autres photographies de ce Centre d'Instruction de Bombardiers, non formellement identifié, où les "Marsouins" se succèdent mais où les instructeurs sont les mêmes:

-la 3e batterie, composée de bombardiers du 5e R.I.C, la correspondance de la carte est datée du 26 octobre 1915:


-la "Batterie Infernale", 5e batterie, composée également de "Marsouins", l'un d'entre eux envoie sa carte non datée, accompagnée d'une bague pour sa Mère:


A noter au premier plan, des mortiers genre "Cellerier" mais réalisés à partir de douilles qui semblent être de 155 C.
Cordialement,
Guy François.

Bonjour

Ma participation avec cette photo montrant des projectiles du mortier Assen et la munition elle-même (inerte)




 Julien

Bonjour,

Le mortier Aasen a été construit à plus de 2000 exemplaires en France dont 1282 pour la seule période de septembre 1915 à février 1916 (la production cesse ensuite). Plusieurs centaines ont été livrées à l'Italie où nos alliés appellent curieusement le mortier Aasen "bombarde Thévenot". Ce n'est pas un engin improvisé car son créateur danois l'a présenté, sous une forme presque identique à celle construite pendant la guerre, dès 1913, l'engin est d'ailleurs décrit dans la Revue du Génie d'avril 1913.
En France, les engins de tranchée sont classés en deux catégories:
-les engins de tranchée de faible puissance, servis par l'Infanterie et gérés par le Génie (dont le mortier Aasen).
-les engins de tranchée de grande puissance, servis par l'artillerie (dès le vieux mortier de 15 cm mle 1838 "Crapouillot" jusqu'aux 58T, 75T, 150T, 240T, 340T, etc...).

Le Aasen est d'abord servi par des "équipes" de bombardiers.
Peu à peu ces équipes sont regroupées dans un Peloton de bombardiers rattaché à la compagnie hors-rang du Régiment d'Infanterie (1 sergent, 3 caporaux, 24 bombardiers).
Ensuite, il sera admis que c'est au niveau du Bataillon que l'on doit trouver une équipe servant 2 "engins de tranchée de faible puissance".
Les dotations ont donc varié et on les trouve parfois dans les JMO des Régiments d'Infanterie. Les chiffres permettent de penser que, le plus souvent, le Régiment d'Infanterie a disposé de 3 à 6 Aasen, pendant une courte période car, à partir de 1916, l'engin réglementaire devient le mortier pneumatique Brandt (2 types livrés) ce qui n'empêche par la survie du Aasen (et d'autres modèles d'engins) jusqu'en 1917 car il est très apprécié notamment en défensive.
Pour d'autres détails, voir:
-mon livre sur l'Artillerie de Tranchée paru en 2010 chez "Histoire et Fortifications", en voie d'épuisement.
-mon article de la Revue GBM n° 121 de juillet 2017 "Les engins de tranchée de faible puissance" où vous trouverez un certain nombre de photographies de ce sujet car Jérémie a donné son autorisation à la publication mais aussi d'autres photographies et détails inédits sur ce sujet qui mériterait bien un véritable livre!
Cordialement,
Guy François.

Bonjour

Merci pour toutes ces informations

Julien

bonjour,

merci pour ces information très précises.



michel