Un Grenadier Mecklembourgeois (3/GR89) fait prisonnier sur l´Ourcq le 10.9.14

Bonjour,

Il suffit souvent de très peu pour que le destin d´un soldat soit scellé. Les circonstances sont à géométrie variable, curieuses, totalement imprévisibles. Certains hommes s´en sont sortis sans égratignures pendant plusieurs années de guerre sans interruption. D´autres tombent lors de leur tout premier baptême du feu... 

Certains sont faits prisonniers après des combats épiques de plusieurs semaines qui ont fait coulé beaucoup d´encres aux chroniqueurs de l´époque, d´autres se retrouvent en captivité lors d´une  escarmouche éphémère dans un secteur peu connu, remplissant à peine quelques lignes succintes dans les rapports officiels, historiques régimentaires, JMO et autres War Diaries... 

Des fois plusieurs compagnies entières se retrouvent en captivité, des fois ce ne sont que quelques camarades de la même compagnie dont le nombre ne dépasse pas celui des doigts d´une seule main...

Une captivité ayant représenté pour la plupart une seconde naissance, une chance de pouvoir enfin échapper à la gigantesque boucherie et de retrouver ses foyers n´a pourtant été, pour un certain nombre de malheureux, qu´un bref sursis avant que la "grande faucheuse" ne se repenche vers eux, revêtant alors une forme plus insidieuse...

Ce fut le cas du malheureux soldat mecklembourgeois tombé en captivité britannique et dont voici la brève histoire. Son casque arriva jusqu´à nous dans un très bel état de conservation. Ses garnitures métalliques sont recouvertes par endroit d´une patine de vert de gris. Il fut un certain temps accroché à un mur, comme le témoigne la ficelle encore présente sous le jonc arrière. Il séjourna ensuite très longtemps dans la malle d´un officier francais, le Lieutenant Trichard, avec l´uniforme de ce dernier et un autre casque à pointe ramené en trophée. (Je remercie à cet endroit le membre qui eu la gentillesse de me céder ce casque  ). 
Lieutenant Jean Joseph Trichard commenca la guerre au sein d´un escadron de réserve du 9ème cuirassier qui ne participa pas aux premiers combats. 
Jusqu´à la fin de l´année 1914, il fera un service en Belgique  (Nieuport) et dans la Somme (Maricourt, Péronne). En février 1915, il sera muté au 4ème Zouave. Une liaison directe avec ce casque n´a donc pas pu être établie. Les trophées circulaient cependant allègrement en arrière du front et il est fort probable que Trichard pu obtenir ce casque lors de ses séjours de fin 1914 en Belgique et dans la Somme, régions dans lesquelles fluctuaient également de nombreuses troupes britanniques.

Wilhelm Franz KLEINFELDT fut mobilisé en août 1914 à la 3ème Cie du GR89 de Schwerin. Il faisait sans doute son service d´active lorsque la mobilisation se produisit car son numéro de matricule (51) est très bas. Les numéros élevés de chaque compagnie, pouvant atteindre à la mobilisation le numéro 280, étaient attribués aux réservistes et hommes surnuméraires. 




La photo ci-dessus est celle de sa fiche de captivité britannique (angl.) le mentionnant à la CICR. (L´orthographe de son patronyme est parfaitement respectée!).


Dans un premier temps, KLEINFELDT est mentionné comme blessé lors des combats de début septembre 1914 illustrant la phase de retraite de l´armée allemande entre la Marne et l´Ourcq. L´orthographe de son nom est erronée en ne mentionnant pas le "t" en fin de nom. Beaucoup d´autres noms de ses camarades de la même publication subissent le même sort dans les retranscriptions des pertes de ces journées chaotiques

http://des.genealogy.net/search/show/227888




Une seconde publication de janvier 1916 complète la donne en ajoutant que KLEINFELDT est en captivité.

http://des.genealogy.net/search/show/3562857



KLEINFELDT était originaire de Lockwisch / Schönberg, un minuscule village à l´ouest du Mecklenbourg, situé dans la zone limitrophe au Schleswig-Holstein. La grande ville de Lübeck ne se trouve qu´à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest.
















Le nom apposé dans la bombe du casque, mentionnant bien le "dt" en fin de nom 










Dans le prochain épisode, nous survolerons d´abord rapidement le parcours des premières semaines de guerre du GR89. 
Nous nous attarderons ensuite sur les combats de la journée du 9 septembre 1914 qui opposa l´éphémère Brigade Kraewel (GR89, JR84, II/FAR60, une compagnie de pionniers fantôme) à des unités britanniques de la 5ème division au sud de Montreuil aux Lions (Aisne). 
Même si le GR89 ne joua qu´un rôle de réserve dans cet affontement au nord de la Marne, cette journée fut le présage de la captivité de KLEINFELDT le jour suivant, à quelques centaines de mètres au sud du pont sur l´Ourcq de Neuilly Saint Front.

Par ailleurs, cette journée du 9 septembre vit un engagement très corsé du JR84 qui subit à lui seul le choc de l´attaque britannique car il se trouvait en première ligne ligne entre la Marne et les positions de réserve du GR89.
Un camarade de vitrine et ancien frère d´armes de cette seule et unique journée y prit vraisemblablement part sur la tête d´un premier porteur anonyme, avant qu´il ne soit réattribué en automne 1915 à un second porteur qui y laissa son nom. Ce dernier sera blessé lors d´une violente attaque sur la côte 304 du début du mois de juin 1916, lors de laquelle il perdra son casque.
Ce casque de la 7/JR84 fut lui aussi récupéré dans la malle d´un officier francais (originaire de Clermont-Ferrand).




Le GR89 fut l´une des unités allemandes qui fut le plus rapidement mobilisée.

Dès la nuit du 2 au 3 août 1914, les I et IIIB sont embarqués par voie ferrée à partir de Schwerin, le IIB à partir de Neustrelitz. Du fait de cette rapidité, les effectifs sont encore limités à 130 hommes par compagnie, soit un effectif total réduit d´environ seulement 1600 hommes. 
Les hommes d´Ersatz (réservistes)  destinés à doubler l´effectif de chaque compagnie sont encore en cours de mobilisation dans les casernes et seront acheminés quelques jours plus tard vers la Belgique, pour fermer les rangs de leurs camarades combattants.

Wilhelm KLEINFELDT (matricule 51) fait donc partie de ce régiment "aminci" et se retrouve devant Liège dans les premières heures de la nuit du 6 août. 
Le régiment a l´ordre de s´emparer du fort et l´assaut débute à 2 heures du matin entre les forts de Liers et de Pontisse qui ouvrent le feu sur les troupes mecklenbourgeoises. Les compagnies se retrouvent totalement désordonnées après les premiers combats de rue, l´armée belge résistant avec bravoure. 
Vers 10 heures du matin, le général von Kraewel, chef de la 34ème brigade mecklenbourgeoise (GR89 et FR90) se voit contraint de battre en retraite à quelques kilomètres au nord-est de Liège, laissant un grand nombre de blessés et de prisonniers sur le terrain. Une grande partie de ces prisonniers regagneront les rangs du GR89 le 11 août, une fois le fort de Liège tombé aux mains des Allemands. Les effectifs ont à un tel point fondu au soleil, que le GR89 est réorganisé provisoirement en 4 compagnies (1à 4), ne comptant en tout à peine plus de 600 hommes...
Cependant, les réservistes arrivent au régiment le 8 août et comblent les effectifs. Jusqu´au 13 août, le GR89 voit son effectif gonfler jusqu´à environ 3000 hommes et les nouveaux venus subissent une courte période d´exercice accélérée.

Le 14 août, le GR89 commence sa marche au sein de la 17 Infanterie Division en direction de Bruxelles. Le 21 août, la capitale belge est occupée par le IV AK et le GR89 oblique vers Waterloo et ensuite Mons, sous une chaleur accablante, talonnant les armées francaises et anglaises en retraite. 

Le 26 août à 7 heures du matin, le GR89 traverse la frontière francaise et bivouaque à Bavay. Le 28 août, Le Cateau-Cambrésis est atteint et le 30 août, le régiment se tient en réserve aux abords de Saint-Quentin où la bataille fait rage et lors de laquelle les Francais sont mis en déroute. En fin d´après-midi, le GR89 traverse le champs de bataille et ensuite l´Oise à Thenelles. Le 2 septembre, les Mecklenbourgeois sont à Soissons, le 3 à Chateau-Thierry et le 5 à Montmirail. 

Le dimanche 6 septembre, le GR89 se voit ordonné un jour de repos suite à la terrible fatigue dûe aux marches de 40-50 km par jour des dernières semaines. 
Mais il n´en sera rien. Peu avant midi, les Mecklembourgeois sont alarmés car la 33ème brigade soeur (JR75 et 76) se trouvant au sud et au sud-est d´Esternay se trouve en plein combat avec des forces francaises importantes. Cette journée allait être la plus sanglante pour le GR89 dans la phase de la guerre de mouvement. 



Tout l´après midi, les combats font rage. Ce sont d´abord les I et II/89 qui sont envoyés en avant, pour occuper les deux rives du Grand-Morin. La 3/89 de KLEINFELDT est positionnée avec la 2/89 et la 1/PB9 au centre du théâtre d´opération (dans la zone sud du parc du chateau d´Esternay). Une grande partie de la 3ème Cie est même envoyée sur l´autre rive du Grand Morin, à Châtillon-sur-Morin, pour prêter main forte aux troupes de Hambourg et de Brême sérieusement prises à partie par les Francais. KLEINFELDT et ses camarades doivent cependant se replier au nord du Grand Morin vers 16 heures 30, lorsque que de nombreuses forces francaises essayent de pénétrer vers le nord-ouest en traversant la Forêt de la Loge à Gond. 
2/89, 3/89 et 1/PB9 parviennet à enrayer cette attaque dans les sous-bois et capturent 4 mitrailleuses francaises.

En fin d´après midi, les Francais du 73ème RI de Béthune continuant à accentuer leur pression sur le flanc gauche démuni du I/89, c´est tout le III/89 qui est envoyé de l´avant, la baionnette au canon et repousse totalement l´ennemi au prix de lourdes pertes (8 officiers et 177 hommes). 
Le parc du chateau d´Esternay est rempli par les nombreux blessés du GR89. Le I/89 de KLEINFELDT a le plus souffert de la journée, il dénombre 300 hommes mis hors de combat.



Au petit matin du 7 septembre, à la surprise générale des Mecklembourgeois, l´ordre général de repli vers le nord est donné. Les nombreux blessés transportables peuvent être évacués mais les blessés graves sont laissés sur place, tout comme les nombreux morts jonchant encore le champ de bataille et qui ne peuvent être enterrés. 

Le GR89 se replie sur Fontenelle, au nord-ouest de Montmirail où il bivouaque la soirée du 7. Très tôt le matin du 8 septembre, la marche est reprise sous un soleil de plomb en direction de Château-Thierry. À 13 heures, ordre est donné à chacun des deux régiments fermant la marche des 16ème et 17ème Infanterie Divisionen de stopper immédiatement leur repli et de faire demi-tour. Il s´agit du JR84 et du GR89 (avec II/FAR 45 et II/FAR60), qui forment alors la Brigade von Kraewel et qui se mettent en marche vers Montreuil aux Lions.

Cette brigade a comme mission d´occuper une ligne au nord de la Marne s´étendant de la Ferté-sous-Jouarre à Nogent-l´Artaud. Une compagnie de pionniers doit accompagner ces troupes et si nécessaire, faire sauter 3 ponts sur la Marne (à Nanteuil, Nogent et Saacy). L´ordre n´arriva jamais à cette compagnie de pionniers...Les explosifs nécessaires étant eux aussi manquants, et la troupe totalement exténuée pour parcourir les derniers 7-11 km séparant Montreuil des 3 ponts sur la Marne, il fut donc renoncé à occuper ces ponts, ce qui facilita grandement la tâche aux bataillons britanniques le lendemain...

À suivre 

Un régal, comme toujours, et de très beaux casques...

Bonsoir Rheinbaben,

merci pour cette nouvelle présentation : c'est toujours un plaisir, tant pour le texte que pour les photos
J'apprécie toujours autant la qualité de tes recherches.
Cordialement.

Bonjour Philippe,
Encore bravo pour le texte. On sent votre imprégnation allemande, le régiment est alarmé, c'est vraiment une formule allemande.

La prise de quatre mitrailleuses, c'est un gain important, sachant qu'un RI français n'en comptait que 8 en 1914...

Encore bravo pour votre travail, j'aime beaucoup et j'en sais l'investissement.

Cordialement
P. Lamy

Vauquois a écrit:

Bonsoir Rheinbaben,

merci pour cette nouvelle présentation : c'est toujours un plaisir, tant pour le texte que pour les photos
J'apprécie toujours autant la qualité de tes recherches.
Cordialement.

Tout à fait !

Bonjour

Superbe Philippe, toujours passionnant et bataille qui me passionne..
Le casque est vraiment sympa

Bonjour,

Merci Messieurs de suivre mes posts avec attention, surtout en cette période où le forum souffre apparemment d´un manque notoire de fréquentation.

Revenons en à la matinée du 9 septembre à Montreuil aux Lions. La situation devient très critique pour les troupes allemandes en retraite car de nombreuses colonnes ennemies sont observées en progression sur la route menant de la Ferté-Gaucher à Montmirail. Par ailleurs, d´autres mouvements de troupe ont lieu vers la Marne, en particulier en direction des trois ponts de Nanteuil, Saacy et Nogent. Il est clair que la Brigade von Kraewel va subir sous peu une violente attaque en provenance de cette direction.

Les troupes (8 bataillons) qui se dirigent vers Montreuil par le sud font partie de la 5ème division britannique, composée de la 14ème brigade:

- 2B Manchester Regiment
- 2B Suffolk Regiment
- 1B East Surrey Regiment
- 1B Duke of Cornwall Light Infantry Regiment

Et de la 15ème brigade:

- 1B Dorsetshire Regiment
- 1B Norfolk Regiment
- 1B Bedfordshire Regiment 
- 1B Cheshire Regiment

Voici une carte extraite du War Diary du 1B Duke of Cornwall, montrant le secteur précis de l´affrontement (merci Michel!  ):



Dans la nuit du 8 au 9 septembre, le General von Kraewel avait ordonné que le JR84 s´enterre dans plusieurs positions en bordure du bois des Essertis, sur la côte 169 (ou 189) dans une direction sud / sud-ouest (ce sont les 6 segments portant sur le croquis ci-dessus la légende "German trenches").
 
Le GR89, quand à lui, se vit octroyé une position de réserve au nord de Montreuil, au hameau de la Sablonnière.
Les 18 canons des 3 batteries du II/FAR45 (4,5 et 6) furent également placés dans un premier temps sur la côte 169/189 légèrement en retrait des tranchées occupées principalement par le I/JR84 et quelques éléments du III/JR84. Les pièces d´artillerie sont enterrées jusqu´aux essieux.  Les compagnies du II/JR84 et le reste du III/JR84 restent retranchés dans Montreuil.

Après avoir traversé la Marne au pont de Saacy tôt le matin, les bataillons britanniques s´infiltrent lentement en éventail vers le nord, dans le secteur situé entre Pisseloup et Bézu-Le Guéry. À 8 heures 30, le GR89 est envoyé vers Haloup. Vers 10 heures, les Britanniques déploient leur attaque sur toute la ligne sud de Montreuil. Le GR 89 est alors aussitôt envoyé vers la Ferme de l´hôpital, située à 1 km au nord-est de Haloup, ceci afin d´anticiper un éventuel contournement du Bois des Essertis des unités britanniques par l´est. 
Les tirs concentrés provenant des tranchées allemandes et des trois batteries du FAR45 sur la hauteur 169/189 font des ravages dans les rangs des assaillants anglais. Toute la journée, de nouvelles vagues s´élancent et les pertes sont nombreuses de part et d´autre. Quelques éléments anglais parviennent à s´infiltrer en lisière sud-est du Bois des Essertis mais également dans les sous-bois et peuvent de ce fait prendre en enfilade les artilleurs allemands. L´artillerie anglaise a également localisé les trois batteries allemandes et les écrasent sous un terrible pillonage. Les 6 pièces de la 6/FAR45 sont rapidement mises hors de combat, il ne reste plus que 3 survivants parmi les servants. Un chariot à munitions est touché de plein fouet et explose. La 5/FAR45 effectue alors aussitôt un changement de position et vient se placer au sud-ouest de Montreuil (sur la carte anglaise ci-dessus: "German guns"). La 4/FAR45 tourne ses canons vers le sud et arrive à enrayer à bout portant la progression anglaise le long du Bois des Essertis, les Britanniques ayant réussi à s´approcher à 30m des canons. Cette batterie parvient ensuite à atteler ses 6 canons au prix de la perte de nombreux chevaux et se retire au hameau de la Sablonnière dans une nouvelle position.

Parallèlement à cet épisode de la bataille, il alors est ordonné d´urgence à la 7/JR84 qui se trouve encore dans Montreuil, d´assurer la couverture par le sud et par l´est des batteries du FAR45 en se rendant dans le Bois des Essertis et en nettoyant ce dernier de toute infiltration anglaise. Le chef de compagnie émet des réserves concernant l´utilité de se livrer à un combat sans visibilité dans les sous-bois, se plie cependant aux ordres, le chef de la II/FAR 45 le menacant alors de le traîner devant le conseil de guerre. La tribulation de la 7/JR84 est bien visible sur la carte ci-dessous tirée de l´historique du JR84 (les positions initiales des 3 batteries du FAR45 sont visibles au sud du petit bosquet nommé "c"):



Les hommes de la 7/JR84 (dont vraisemblement aussi le premier porteur du casque du JR84 présenté en début de post) ratissent donc les sous-bois et se heurtent en effet à une cinquantaine de soldats britanniques sur lesquels ils ouvrent le feu, les contraignant à battre en retraite. 5 Anglais sont faits prisonniers. 
Arrivés à la lisière sud du bois, les hommes de la 7ème Cie obliquent et se dirigent vers la lisière ouest du bois au niveau de laquelle ils restent dissimulés un instant, le panorama de la bataille s´ouvrant devant leurs yeux, recevant des tirs des tranchées allemandes car étant pris pour des Anglais. Le Vizefeldwebel Matthiessen dépouille alors son casque du couvre casque, le place au bout de son sabre qu´il brandit en direction des tranchées allemandes. L´erreur est reconnue et la 7/84 peut se réfugier sans pertes notoires dans les tranchées du I/JR84, dans lesquelles elle lui prêtera main forte jusqu´en fin d´après midi avant de regagner le reste du II/JR84 dans Montreuil.

Le rôle du GR89 restera majoritairement passif lors des événements de cette journée. Les Mecklembourgeois n´auront pratiquement pas de pertes à déplorer et aucun prisonnier, car retranchés en réserve en arrière de la ligne de combat. Le JR84 n´ayant cependant pas emmagasiné assez de munitions en 1ère ligne, ce seront les chariots à munition du GR89 qui serviront à approvisionner en cartouches la troupe combattante. Vers 17 heures, la MGK/89 entra très brièvement en action en ouvrant le feu sur les dernières vagues d´assaut britanniques. Ce fut sa toute  première intervention depuis le départ en campagne!

Vers 18 heures 30, le JR48 et le LGR8 arrivant à la rescousse, renforcant l´aile droite de la Brigade Kraewel par la route de Dhuisy. Les anglais cessent alors l´offensive et se retirent sur la Marne. 

À la tombée de la nuit, ordre est donné à la Brigade Kraewel de se retirer sur Gandelu où elle arrivera vers minuit. De nouveau, incompréhension totale chez la troupe, cette journée ayant été un échec cuisant pour les troupes britanniques. L´espoir était grand de pouvoir rejeter le lendemain, d´un effort commun, les restes des bataillons anglais au delà de la Marne...Les 6 pièces d´artillerie endommagées de la 6/FAR45 doivent être abandonnées aux Anglais, faute d´attelages. Châssis et fermetures des canons sont détruits. Ls Brigade peut se détacher de l´ennemi en silence sans que ce dernier s´en rende compte.

Ce sont 4 corps d´armée allemands qui battent en retraite vers le nord (II, III, IV et IX). Les routes sont totalement encombrées par une multitude d´attelages, de véhicules, de longues colonnes d´infanterie, de pièces d´artillerie, d´ambulances, etc.. On marche sur 4 files parallèles. La direction générale est Neuilly-Saint-Front, sur l´Ourcq, le GR89 formant l´arrière garde. 
Vers 10 heures en cette matinée du 10 septembre, alors que le GR89 se trouve entre Monnes et Neuilly Saint Front, des troupes francaises sont signalées, marchant en direction de Priez. En fait, il s´agit de troupes britanniques de la 2ème brigade, 1ère division, dont le 2B Royal Sussex. La longue cohorte du Bagage du III Armee Korps et ses nombreux attelages (chariots à munition, cuisines roulantes, pontons, ambulances) qui progresse à ce moment avec peine sur la route entre Latilly et Neuilly Saint Front en direction de l´Ourcq est alors signalée.

Ordre est aussitôt donné aux trois bataillons du GR89 de se déployer sur la droite sur les hauteurs à l´ouest du village de Rassy. Le front doit être tourné contre la ligne Rassy-Priez-Breul, ceci afin de donner le temps nécessaire à la colonne de passer le pont de l´Ourcq.
À droite le I/89, à gauche le III/89 et entre les deux bataillons, la MGK/89. Légèrement en arrière et au centre, le II/89. Deux batteries d´artillerie de campagne (Feldartillerie) sont positionnées derrière l´aile droite et une batterie lourde (Feldhaubitze) du I/Garde Fußartillerie Regiment N°2,  près de la chaussée au sud-ouest de Neuilly-Saint-Front.



Le Kommandeur du GR89, Curt von Wangenheim, se rend lui même sur les hauteurs au sud de Neuilly et apercoit à la jumelle les troupes britanniques progressant à environ 1800m au sud, prêt à traverser le village de Priez. Il s´agit du bataillon d´avant-garde de la 1ère division britannique, le 2B Royal Sussex. Les grenadiers ouvrent le feu sur les troupes britanniques. Le I/89 de KLEINFELDT est le bataillon qui se trouve le plus en avant et essuie des coups de feu à moyenne distance.  Il pleut à torrent. Les batteries allemandes se mettent également à battre le secteur de Priez sous un feu violent. 
Les Britanniques ont eux aussi positionné leur artillerie et c´est également un déluge de fer et de feu qui s´abat sur les 3 bataillons du GR89. Les grenadiers savent que chaque minute compte, ils jettent de temps à autre un coup d´oeil furtif derrière leur gauche pour se persuader de la progression de l´interminable file de chariots du III AK sur Neuilly et vers le pont sur l´Ourcq situé 2 km plus au nord.

Laissons maintenant parler le War Diary du 2. Royal Sussex:




Le 2. Royal Sussex fait son apparition aux abords de Priez ("Preiz") vers 10 heures du matin et apercoit déjà les Allemands se déployer sur les hauteurs à l´ouest de Rassy ("Raissy"). Les Anglais ouvrent le feu dans leur direction.
Dès que les soldats anglais traversent le village de Priez, l´artillerie allemande se met à les écraser sous un déluge d´obus. Comme il pleut averse, les soldats ont revêtu leur imperméable noir. 
La compagnie de tête, la "B Coy" ainsi que l´état major du bataillon s´infiltrent jusqu´à 700m des lignes allemandes, suivis de près par le reste des autres compagnies. À ce moment là, l´artillerie britannique prend le bataillon sous son propre feu, confondant la couleur foncée des imperméables britanniques avec le feldgrau trempé des uniformes allemands. Pris entre les tirs de fusils allemands et de leur propre artillerie, le bataillon totalement isolé du reste de sa brigade, se voit obligé d´obliquer provisoirement sur la gauche pour se mettre un peu plus à l´abri des tirs concentrés. Peu de temps plus tard, il réoccupe la position abandonnée sur le flanc droit, soutenu par les autres unités de la brigade qui débouchent enfin au sud de Priez. 

Vers 13 heures 30, les dernières colonnes de chariots du IIIème Armee Korps ont enfin atteint les environs du pont sur l´Ourcq et les troupes verrouillant aux Britanniques la route sur Neuilly commencent à se retirer successivement. Tout d´abord la batterie lourde du I/G.Fuß.AR.2, ensuite les deux batteries de FAR, suivies de la MGK/89, du II/89, du I/89 et finalement du III/89. Les différents éléments du GR89 devront encore se patienter avant de passer l´Ourcq l´un après l´autre, une pièce d´artillerie lourde bloquant d´abord le pont pendant un moment et un chariot du III AK tombant ensuite dans la rivière. 
Les Anglais dénombrent des pertes assez importantes pour cette escarmouche de quelques heures, soit une vingtaine de morts et environ 85 blessés ainsi que quelques disparus. Le War Diary déplore aussi le fait que l´avant garde du bataillon n´ait pas été secondée par une reconnaissance de cavalerie suffisante. Seuls quelques éléments épars du 15th Hussar étaient présents dans ce secteur lors de cette matinée.

L´historique du GR89 ne s´attarde pas à compter les pertes apparemment très maigres pour cette journée du 10 septembre 1914. En consultant l´Ehrentafel chronologique en fin d´historique, compagnie par compagnie, on ne trouve qu´un seul mort pour cette journée, un Ewald HERZBERG de la 8/89. Il est mentionné comme décédé á Chouy, à 5 km au nord de Neuilly Saint Front.
Il est pratiquement impossible de compter le nombre exact de blessés pour cette journée, les Verlustlisten dénombrant les pertes pour un espace temporel couvrant la période du 6.8 au 14.9.14.
Le second historique (plus succint) du GR89 calcule les pertes commes suit pour la période allant du 17.8 au 10.9.14. La grande majorité des 105 disparus (vermißt) s´est en fait retrouvée en captivité.



Par contre, en recoupant les noms mentionnés dans la publication des Verlustlisten du 4.10.14 avec les données de la CICR, on arrive à une petite dizaine de blessés fait prisonniers par les Anglais lors de cette journée du 10.9.14, tous du I/89 de Wilhelm KLEINFELDT, l´écrasante majorité à la 3ème cie, soit 7 en comptant KLEINFELDT. (outre 1 prisonnier à la 2K et un autre à la 4K). Il est fort possible que le secteur tenu par la 3/89 fut la proie de combats particulièrement acharnés ou fut la cible d´un tir d´artillerie précis causant plusieurs blessés au sein de la même section, difficiles à soigner en raison de leur position peut-etre isolée et de la retraite effrénée s´ensuivant... C´est uniquement lors de cette journée de la guerre de mouvement que des hommes du GR89 tombèrent en captivité anglaise, la majorité écrasante ayant été capturée par les Francais, essentiellement lors du terrible affrontement à Esternay.

Wilhelm KLEINFELDT passa plus de 4 ans de captivité dans le Dorchester. Il fut admis dans un hopital le 6.11.18, atteint de la grippe espagnole (Influenza). Le 12.11.18, soit un jour après l´armistice, il décéda sur son lit d´hôpital...Les destins sont parfois particulièrement cruels...

Encore un superbe post ! Fouillé, précis, détaillé.
Et avoir deux Mecklembourg dans sa collection, en plus nominatif, ça c'est du grand collectionneur !

Bonsoir

Encore un post passionnant à lire et qui a occupé ma soirée..

festwagner a écrit:

Et avoir deux Mecklembourg dans sa collection, en plus nominatif, ça c'est du grand collectionneur !

Je plussoie et pourtant je cherche...

Et les combats d'août septembre 14 sont toujours un régal à lire, quand on est encore dans la guerre de mouvement.

Paul Lintier dans son récit "Ma Pièce" raconte très bien la guerre de mouvement, l'ennemi insaisissable, les pièces qu'il faut rapidement deteller ou atteler, les chevaux blessés par les harnais, les duels d'artillerie violents. Il décrit à un moment un convoi qui vient d'être frappé par un obus, la description est glaçante.
Bravo Philippe pour ce récit très documenté.

Cordialement.
P. Lamy

Bonjour,

Encore une enquête passionnante dont tu as le secret .

Merci pour le partage

Bonjour,

Merci aux intervenants de m´avoir lu !

Je vous rejoins sur le fait que ces combats d´août-septembre 1914 restent ceux les plus palpitants à suivre, mais aussi extrêmement complexes à comprendre et ensuite à synthétiser. Il y eu tellement d´unités de plusieurs nations qui se sont mélangées, les événements se précipitant chaque jour, chaque heure, bref un kaléidoscope changeant ses couleurs de manière permanente et difficile à fixer. 
La localisation des bataillons britanniques lors des différents combats est particulièrement difficile à effectuer, du moins pour moi, ignare en la matière (mais je m´efforce de faire des progrès   )
Je tiens au passage à remercier une nouvelle fois le membre "argyll" (Michel) qui eu l´extrême gentillesse en septembre dernier de me faire parvenir gratuitement les War Diaries des bataillons de la 5th Division ainsi que celui du 2. Royal Sussex qui constitua la boucle de cette enquête. 


La difficulté de trouver des casques du Mecklembourg et du GR89 en particulier relève peut-être du fait que ces unités n´ont pas vraiment livré des combats de grande envergure lors de la phase de la guerre de mouvement, lors desquels de nombreux équipements ont été perdus sur le champ de bataille. Le GR89 se trouvait par exemple bien souvent en position de réserve, prêt à intervenir. Seule exception: la journée à Esternay où de nombreux morts et blessés graves mecklembourgeois ont été abandonnés dans le parc du château. La plupart des casques en collection en parfait état doivent provenir de cette journée du 6.9.14.
Sans oublier les affrontements du 6 août à Liège, lors desquels de nombreux soldats du GR89 tombèrent en captivité belge très éphémère. Quelques rares trophées ou souvenirs peuvent aussi avoir été faits à ce moment par la population belge, un peu comparable à un casque du LGR100 perdu lors du Sac de Dinant, ayant récemment fait l´objet d´un autre post. Car il est en effet très intéressant de lire dans l´historique du GR89, que les Mecklembourgeois furent pris sous un feu extrêmement nourri de franc-tireurs qui s´associèrent à l´armée régulière belge, sans pour autant qu´il y ait ensuite eu de massacres de civils.
Je connais un tel casque trophée nominatif du III/GR89 qui survécu à cette journée liègeoise sur la tête d´un prisonnier mecklembourgeois et qui se trouve maintenant, lui aussi, en collection définitive 

Voici l´extrait en question issu de l´historique du GR89:



"Le journal flamand "Burgerwelzyn" (Burgerwelzijn paraissant à Bruges) en date du 14.8.14 relate de la facon suivante les combats de Herstal (quartiers nord de Liège): 


" Voici encore plus de détails relatifs aux combats s´étant déroulés à Herstal. Environ 2000 Allemands s´étaient infiltrés jusqu´à l´usine d´armes nationale et furent accueillis par une pluie de projectiles. Toutes les maisons, même les plus petites, avaient été transformées en forteresses, dans lesquelles soldats et civils s´étaient retranchés. L´approvisionnement en munition était assuré par les femmes et les enfants. La résistance dura jusqu´au dernier homme, jusqu´à la dernière femme. Les Allemands pénétrèrent dans le village et ne tiraient pas suivant des ordres précis donnés par les officiers mais où bon leur semblait. Ils se dissimulaient dans les fourrés épars encore existants; car les habitants avaient déjà auparavant détruit et brûlé tout ce qui pouvait encore servir aux Allemands de protection. Les trompettes allemands sonnèrent le rassemblement de leurs hommes ou plutôt de ce qu´il en restait et battirent en retraite sur Vivegnis.
Les habitants du village observèrent la retraite de l´ennemi avec la plus grande des réjouissances lorsque soudain, un son de clairon retentit. Des ulans montèrent en selle et arrivèrent au trot dans le village tandis que les infanteristes faisaient demi-tour et revenaient eux aussi au village. La population laissa les barbares s´approcher . Les ulans attaquèrent férocement, mais aussi féroce fut la réaction des habitants. 
Hommes, femmes et enfants tirèrent si redoutablement sur les ulans que leurs premiers rangs s´effondrèrent. 
Les Allemands continuèrent cependant leur progression dans les rues du village, l´infanterie derrière la cavalerie. La population en colère continua à tirer par les fenêtres sur l´ennemi. Les femmes jetèrent de l´huile et de l´eau bouillie sur les Allemands qui se roulèrent au sol en hurlant de douleur.
Ce que les Allemands endurèrent à Herstal, peu de gens en auront vent en Allemagne; car on peut compter les survivants sur les doigts d´une seule main. 
La courageuse population a subi de lourdes pertes mais le but de sauver notre usines d´armes nationale fut atteint. Fort heureusement, le village resta aux mains des Belges; les Allemands auraient sinon sans aucun doute épanché leur soif sanguinaire et auraient massacré toute la population."


De par son manque de précision, sa manière peu militaire et peut-être quelque peu exagérée, cet article de journal reste cependant la preuve qu´à Herstal, là où se trouve la plus grande usine de fusils de Belgique, la population a pris une part active aux combats."


Il est très étonnant que le livre blanc allemand paru en 1915, destiné à déculpabiliser les troupes saxonnes des massacres envers la population civile de Dinant, n´ait pas évoqué de telles sources belges pour sa défense!!!

festwagner a écrit:

Encore un superbe post ! Fouillé, précis, détaillé.
Et avoir deux Mecklembourg dans sa collection, en plus nominatif, ça c'est du grand collectionneur !

Loin de moi cette prétention!    Il y a des "grandes" collections dans lesquelles on cherche désespérément la pièce intéressante...

Dans ce domaine, seule ma passion du nominatif et des recherches mérite cet adjectif   

Par ailleurs, j´ai plus particulièrement un faible, comme la plupart d´entre vous, pour les régiments locaux.

Ci-dessous, Rostock (I/FR90 - I/RJR90) et Schwerin (I/GR89) réunis 

Bonjour Rheiny,
c'est vrai que c'est tellement bien écrit, ... que ça pourrait faire l'objet d'un bel article dans un magazine de "Militaria"....

bonjour
Passionnant...

Passionnant post fort instructif et superbement documenté!

Bonjour

Superbe de qualité comme d habitude.... quel plaisir.
Vite le prochain

bonjour,

toujours aussi agréable à lire la petite histoire dans la grande Histoire au travers un objet.

un grand bravo à Rheinbaben pour son travail de recherche et de mise en valeur.



michel

Bonsoir,

Merci à vous tous pour vos précieux encouragements, vivifiantes sources de motivation pour d´autres posts à venir 

Il est vrai que ces derniers temps, la monotonie et le manque de participation qui s´emparent de cet espace de partage (hormis les rubriques ventes et estimations) ont un certain effet paralysant qui fait réfléchir à deux fois avant de publier le fruit de telles recherches chronophages.    

Tout à fait vrai Philippe,
Je me suis parfois posé cette question : à quoi bon...mais après la passion, c'est sans compter, et je ne compte pas pour mes publications.
Et c'est effectivement vrai que peu partagent leurs connaissance et passion, nous ne sommes tout de même pas que quelques uns à avoir l'érudition infuse et les clefs du savoir, en toute modestie. Dans la notion de partage, il y a aussi celle de participation, donc implication.

Après c'est le même débat : quand vous publiez par exemple dans des publications régionales, eh bien tout le monde attend vos articles, mais personne ne tente aussi de prendre la plume...
Enfin, c'est l'éternel débat du monde bénévole, et c'est souvent les mêmes qui rangent la salle, une fois la fête achevée.

Bonne soirée.
P. Lamy

Bonsoir
Poste super passionnant
avec une superbe documentations .

de nous faire partager

Merci Philippe
Très beau témoignage de cette terrible et grande guerre. Cette guerre de mouvement a été un bain de sang pour les deux armées et notamment pour l’armée Française. Ce témoignage donne du sens aux pièces que nous présentons, elle en donne un visage humain et un sens à la collection qui dépasse encore trop souvent le sens de l’histoire.
Superbe récit.

Rheinbaben a écrit:

Ce fut le cas du malheureux soldat mecklembourgeois tombé en captivité britannique et dont voici la brève histoire. Son casque arriva jusqu´à nous dans un très bel état de conservation. Ses garnitures métalliques sont recouvertes par endroit d´une patine de vert de gris. Il fut un certain temps accroché à un mur, comme le témoigne la ficelle encore présente sous le jonc arrière. Il séjourna ensuite très longtemps dans la malle d´un officier francais, le Lieutenant Trichard, avec l´uniforme de ce dernier et un autre casque à pointe ramené en trophée. (Je remercie à cet endroit le membre qui eu la gentillesse de me céder ce casque  ). 
Lieutenant Jean Joseph Trichard commenca la guerre au sein d´un escadron de réserve du 9ème cuirassier qui ne participa pas aux premiers combats. 
Jusqu´à la fin de l´année 1914, il fera un service en Belgique  (Nieuport) et dans la Somme (Maricourt, Péronne). En février 1915, il sera muté au 4ème Zouave. Une liaison directe avec ce casque n´a donc pas pu être établie. Les trophées circulaient cependant allègrement en arrière du front et il est fort probable que Trichard pu obtenir ce casque lors de ses séjours de fin 1914 en Belgique et dans la Somme, régions dans lesquelles fluctuaient également de nombreuses troupes britanniques.

Bonjour,



Je remercie le membre qui eu la gentillesse de me céder ce casque.
Il vient de me faire de surcroit parvenir trois photos en sa possession, montrant le Lieutenant Trichard, quand il était chez les Cuirassiers et revêtant encore le grade de Maréchal des Logis Chef. 

Avec son sympathique accord, je publie ces photos . Trichard est facilement reconnaissable avec sa taille de 1,85m très grande pour l´époque.

Bonjour Philippe,

Un énorme merci ainsi qu'au collectionneur pour le partage de nouveaux documents.

J'espère de tous coeur qu'à votre tour Philippe, vous ne quitterez pas cet espace de partage(s).

En espèrant vous lire prochainement au travers d'un nouveau Post, je vous souhaite Philippe un excellent Dimanche.
Jean-Luc
WARS AND PEACES MINIATURES
FRANCE