Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois

Bonsoir Philippe,

voici les extraits du plan directeur :

Partie sud :


Partie nord :


Témoignage de Jean Weber recueilli le 3 novembre 1990 :
Il est devant Péronne (Somme) :

"la XIe compagnie de l'IR 354 dont je faisais partie était dans les tranchées, à subir les bombardements ou à être victime des avions anglais qui rasaient les tranchées en mitraillant tout ce qui s'y trouvait, même un homme seul"
(né le 11 avril 1897).


Bonne soirée.
P. Lamy

Mon secteur préféré.
Souvenir ému des défrichage des années 70...

butterfly a écrit:

Bonjour

Époustouflant !
"Les Américains font de nombreux prisonniers"
Ne seraient ce pas plutôt des Brit sur la photo ?

Bonsoir,

Tout à fait possible     Je vais de ce pas corriger 

J´ai essayé de trouver des photos parlantes sur la toile pour étoffer mais surtout aussi pour entrecouper la narration et pour permettre aux attentifs lecteurs   de reprendre quelque peu leur souffle...

festwagner a écrit:

Même si il n'y a aucun doute, on a peine à croire que ce casque ait pu subir autant de combats si violents. Impressionnant même si moins esthétique qu'un beau pointu.

Les terribles combats du KBRJR18 auxquels prit part Lorenz ZWICK ont en fait eu lieu dans un espace de temps très limité: une campagne de fin juillet à la fin octobre 1918, soit uniquement 3 mois avec interruptions de repos. Finalement "seulement" environ une vingtaine d´âpres journées de combats coiffé du casque:

- du 23 juillet au 1er août (Oulchy / Beugneux)
- du 25 septembre au 2 octobre (Somme Py)
- les 14 et 15 octobre (Saint Juvin)
- 3 novembre (Ferme de Belle Volé)

En Roumanie, Ukraine, à Verdun et lors des nombreuses marches et transports, ainsi que pendant la longue retraite finale, c´est essentiellement le Krätzchen qui fut porté. 

Certes aucune bosse ni impact important dans la coque. Mais tout de même de multiples éraflures de surface entre temps patinées ou rouillées, dedans comme dehors, témoins d´une utilisation intense et continue.

p.lamy a écrit:

Bonsoir Philippe,

voici les extraits du plan directeur :

Merci Patrice pour cet apport!

Ces positions allemandes de Somme Py extrêmement fortifiées, sont commentées de la manière suivante dans l´historique du KBRJR18, lorsque les Bavarois s´y installèrent la toute première fois, le 1er septembre 1918:

" Les positions allemandes ne comprenaient pas seulement les tranchées allemandes d´origine, mais également les tranchées francaises conquises lors de l´offensive de juillet. Nous devions donc occuper un vaste réseau ramifié de profondes tranchées s´étalant sur plusieurs kilomètres. Les vétérans parmi nos officiers se réjouissaient à la vue de ce champ de bataille idéal: le terrain descendait très doucement vers les lignes ennemies qui étaient surplombées par nos positions très bien aménagées comportant de nombreux abris fortifiés. La "Arberhöhe", la "Nassauerhöhe", le "Kirschbergrücken" offraient de nos 3èmes lignes un magnifique panorama, permettant lors des prochains combats, de bien pouvoir répartir les troupes de soutien. Lorsque nous, "18er", arpentâmes de bon matin le secteur après la relève de la nuit précédente, chacun de nous était persuadé que même le diable en personne ne serait capable de nous chasser de ces positions. Mais contrairement à ce que nous pensions, nous les simples soldats, il en fut tout autre..."

Rheinbaben

Bonsoir Philippe et à tous,

..."souffle repris "
Fort intéressant à lire Philippe.

Vivement la suite
Merci beaucoup,
Jean-Luc

Dans le récit de Jean Suby, celui-ci et ses camarades ont enlevé les corps des chasseurs à pied qui avaient pris les hauteurs de cette position, le diable était donc bleu. Au prix de très fortes pertes, il décrit le champ de bataille recouvert des morts de cet assaut.
Un autre artilleur du 28e que j'ai aussi cité parle d'un blockhaus de mitrailleurs où, outre les deux mitrailleurs tués, se trouvait un monceau de douilles d'un mètre ou presque de hauteur.
Les combats ont visiblement été très durs...
Cordialement.
P. Lamy

PETIT DIABLOTIN a écrit:

Bonsoir Philippe et à tous,

..."souffle repris   "
Fort intéressant à lire Philippe.

Vivement la suite  
Merci beaucoup,
Jean-Luc

Bonjour Jean-Luc,

Merci   
Le récit est maintenant terminé, Lorenz ZWICK ayant été démobilisé le 12.12.18 

Philippe

Bonjour à tous,

Même si 1918 ne fut peut être pas "l'année terrible" de 1915 j'ai souvenir que mon artilleur de grand'père à la 47è DI racontait que la fameuse "poursuite"(c'est moi qui parle) de fin 1918 n'a pas été une promenade de santé.
les Allemands s'accrochaient partout où ils pouvaient...

Merci Philippe pour ce poignant récit..
S'il y en a d'autres aucune hésitation.

JP (Quaren'tro)

Bonjour
Comme d'habitude, l'histoire d'un homme parmi tant d'autre dans la l'histoire de la guerre.
Passionnant et plein de détails.
et

quarentroeunpourtro a écrit:

les Allemands s'accrochaient partout où ils pouvaient...

Bonsoir Jean-Paul,

Effectivement, c´est la mentalité germanique. C´était également totalement vrai en hiver 1944-1945, m´a raconté mon père. En tant que pilote de Sherman  au sein de l´armée Rhin-Danube de De Lattre, lors de la réduction de la poche de Colmar et de l´entrée en Allemagne s´ensuivant, il me raconta certaines anecdotes me confirmant cette volonté de fer de ne pas vouloir perdre un seul centimètre de terrain sans occasionner le maximum de pertes à l´ennemi. Les Allemands ont toujours été les plus dangereux et les plus "effectifs" quand ils étaient accolés le dos au mur...

Merci à vous tous de m´avoir suivi dans ces longues tirades 

quarentroeunpourtro a écrit:

ce poignant récit..
S'il y en a d'autres aucune hésitation.

Deux récits sont encore en préparation. Un de ces jours....Un récit assez court, qui de par sa limpidité et simplicité serait presque banal, mais pour une pièce qui est loin de l´être   Et un autre récit plus long, lui aussi très fourni en détails, pour un casque à particularités   

Rheinbaben

Eh oui, cette poursuite a été difficile, tant pour les hommes que pour les bêtes.

Pour revenir aux propos de JP au sujet de la 47eDI,

à l'automne 1918 les batteries des RAC passent de 4 à 3 pièces de 75 mm par manque d'animaux pour les attelages. Les munitions ne manquent pas, la production est à plein régime, d'où ces bombardements terribles, mais les effectifs d'hommes et animaux sont en défaut.
Dans les BCA de la 47e DI, les compagnies sont parfois réduites à 50 hommes, c'est le même problème que du côté allemand où le régiment de Zwink est décimé.
L'offensive de Lorraine qui devait débuter le 14 novembre 1918 au sud et sud-est de Metz, et prévue pour atteindre la Sarre, n'a heureusement pas eu lieu et aurait sans doute coûté cher. La participation américaine y était prévue importante, car les DI françaises étaient exsangues.

A bientôt Philippe pour de nouveaux récits.

Cordialement.
P. Lamy

Bonsoir Philippe,

Merci encore avec toute ma sincérité pour cette lecture permettant de rendre Hommage à ces Gars.
Merci aussi aux différents intervenants qui ont enrichis ce Post.

Excellente soirée à tous.
Jean-Luc

Bonjour,

Ayant avancé en début de post l´hypothèse d´une seconde utilisation du casque de Lorenz ZWICK au sein de l´Einwohnerwehr (garde citoyenne) bavaroise, j´essaye d´élargir un peu mon horizon dans cette direction encore assez inconnue et tombe sur une photo intéressante faite en 1920. L´homme du milieu porte encore un M16, la jugulaire pendante permet de bien voir les passants et les clés pour tourillons. On devine aussi le rivet de fixation du tourillon sur la face externe du casque.



Cette organisation, fondée par le géomètre Rudolf Kanzler et soutenue par le Reichswehrkommando de Münich, vit le jour à Rosenheim, en Bavière vers la mi-avril 1919, en coopération avec deux partis politiques catholiques (Bayerische Volkspartei et Christlicher Bauernverein) regroupant des ouvriers et des paysans. Beaucoup d´anciens soldats au chômage gagnèrent ensuite aussi les rangs de cette organisation atteignant environ 400000 membres et qui avait uniquement le but d´une défense locale des citoyens.

Contrairement aux nombreuses autres organisations plus ou moins paramilitaires du reste du Reich, la direction de l ´Einwohnerwehr bavaroise fut confiée, dès l´été 1919,  à des civils dépendant du ministère de l´intérieur bavarois , ce qui lui permit de résister plus longtemps aux résolutions de désarmement des Alliés et ne cessa d´exister qu´en juin 1921, soit un an plus tard que tous les autres groupuscules. Son rôle était essentiellement le support de la police locale en ces temps mouvementés. Elle se définissait comme organisation de volontaires sans but politique, issus d´ associations d´anciens soldats, de notables locaux, de sociétés de tir sportif et autres associations de gymnastique. 

Le centre de gravité géographique de cette Einwohnerwehr régionale était l´Oberbayern (Haute-Bavière), région la plus au sud de Bavière, s étendant de Ingolstadt à la frontière alpine (Berchtesgaden, Bad Reichenhall), avec Münich comme capitale. 
Obereberfing, le village de Lorenz ZWICK, près du Lac de Starnberg, se trouvait en plein centre de cette région.






Un groupe local d´une Einwohnerwehr bavaroise:






Un pépère plutôt sympathique   Rien à voir avec la violence des Freikorps:







Carte de 1920 annoncant le concours de tir annuel de l´Einwohnerwehr bavaroise:




Rheinbaben

Dans les provinces recouvrées d'Alsace- Lorraine naissaient parallèlement -ou se sont développées sur les scories de l'annexion- de nombreuses sociétés de gymnastique ou de musique avec des buts nettement francophiles et patriotiques.
Autres lieux, autres objets...Après, la France victorieuse n'était pas dans les aléas révolutionnaires outre-Rhin des débuts de la République de Weimar...
En tous cas belle conclusion possible à ce beau post.
Cordialement
P. Lamy

Bonjour,

Merci pour la présentation de ce superbe casque.

Et un grand bravo pour la recherche effectué sur ce casque !

On rentre dans une partie de l'Histoire

J'adore.

Bonjour,

À titre d´info, ce casque sera mis en vente sur le forum en cours de weekend 

Bonjour

Il n était pas nécessaire de faire si compliqué

Re-

Pour laisser une chance à tout le monde, mis en vente ce soir entre 18 et 20 heures 

Ça tombe bien suis pas là

junker88 a écrit:

Ça tombe bien suis pas là

Pas de souci, avec un smartphone, n'importe où, ... suffit d'avoir du réseau.

CLOVIS 57 a écrit:

junker88 a écrit:

Ça tombe bien suis pas là  

Pas de souci, avec un smartphone, n'importe où, ... suffit d'avoir du réseau.

Re

Suis invité je peux pas être sur mon téléphone...tant pis pour moi ca me fera des économies...