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 Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois

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PETIT DIABLOTIN
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Rheinbaben

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MessageSujet: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyMar 8 Mar 2022 - 19:04

Bonsoir,

Je ne me considère pas faire partie des puristes et des inconditionnels du Stahlhelm M16 et de ses dérivés, la complexité du domaine des pointus me suffisant déjà largement. Je laisse cette prétention à ceux qui le méritent vraiment. 
Ceci n´est qu´une petite excursion hors des sentiers battus, le caractère "nominatif" de l´objet m´ayant une nouvelle fois "obligé"...

Je suis donc persuadé que beaucoup d´experts en la matière fréquentant régulièrement cet espace sont en possession d´exemplaires bien plus jus et à leurs yeux nettement plus attractifs que l´humble casque qui va faire l´objet de cette enquête. Soyez donc SVP indulgents avec moi!  
Me refusant d´être fétichiste de l´objet, ce dernier me sert essentiellement de catalysateur, de lucarne sur le passé pour faire ressortir de l´ombre le destin de celui qu´il a accompagné pendant plusieurs semaines, mois, parfois années d´atrocité et de boucherie indicible...Ma pénibilité concernant les casques à pointe ne cherchera pas ici son égal  Very Happy Le casque présenté n´est donc certainement pas parfait mais sa tracabilité nominative compense pour moi largement d´éventuels petits bémols qui outrageront peut-être les yeux des puristes!  Very Happy Peu importe, il me plaît de par la fascinante profondeur historique qu´il m´a permis d´atteindre, ce qui est très rare pour ce type de coiffes, son optique générale me satisfait également amplement. 
Deux historiques de régiments bavarois extrêmement riches en détails m´accompagneront dans la narration des combats dantesques des derniers mois du conflit dont le porteur et son casque ont été témoins, lors desquels toute la machinerie infernale d´annihilation humaine a atteint son sanglant paroxysme  pale Les champs de bataille ont été en partie les mêmes qu´en août 1914, la renaissance de la guerre de mouvement rappelant aussi un peu la période suivant la mobilisation. Ce qui en diffère totalement: d´un côté la formidable puissance de destruction et de l´autre, le terrible épanchement en effectif humain  pale

Nous voilà donc au coeur du sujet: je cherchais depuis déjà plusieurs longues années un casque M16 parfaitement nominatif me permettant d´identifier de manière indubitable et totalement sans appel le porteur et son parcours militaire. Hormis l´aspect symbolique représenté par un M16 au milieu d´une collection de pointus, c´est surtout le côté "challenge" qui me poussa à chercher un tel objet. Car comme tout collectionneur le sait, les Stahlhelme sont vierges de tout Kammerstempel permettant d´affilier un porteur si ce dernier a eu la présence d´esprit de mentionner son nom manuscritement à l´intérieur du casque. Pour compliquer encore plus la chose, les listes des pertes allemandes (Verlustlisten) cessent d´affilier un porteur à une unité dès décembre 1916, tuant dans l´oeuf toute tentative de recherche.
Les exemples de M16 nominatifs ne manquent pourtant pas... J´en ai vu beaucoup, mais les noms étaient toujours incomplets (sans prénom ou unité), indéchiffrables, effacés sur l´acier trop lisse, trop communs ou tout simplement intracables sans les données des Verlustlisten et des Kriegsstammrollen. Même les plus beaux noms appliqués à la peinture blanche sur l´acier, de véritables chefs d´oeuvre en fioritures gothiques, n´ont jamais mené à un résultat sans appel...Bref, je n´ai encore jamais rencontré un seul M16 permettant de retracer le parcours intégral de son porteur comme celà est parfois possible avec les casques à pointes pour la période août 1914 -automne 1916.
On peut donc pratiquement oublier toutes les unités prussiennes, saxonnes et les divers autres petits états dont les Kriegsstammrollen ont été intégralement détruites en 1943-45, hormis les rares exemplaires qui ont pu être retrouvés dans la famille du porteur avec photos et documents à l´appui, mais je n´en connais point...

Il ne restait donc plus que d´espérer avoir la chance de pouvoir dénicher un casque comportant suffisamment d´informations manuscrites, ayant été porté par un soldat badois, württembergeois ou bavarois, car les Kriegsstammrollen de ces trois états ont subsisté jusqu´à nos jours et permettent une vérification ultime. Le casque objet de ce post a été porté dans les MGK de deux régiments d´infanterie Bavarois par le même homme.

Pour terminer ce (long) prologue et avant de conter en plusieurs épisodes le parcours riche en détails du porteur, place aux nombreuses photos. 
Qu´il soit encore dit que ce casque arriva chez moi avec une jugulaire post WWI de type pompier à boucle-ardillon et coulisseau adaptée sur clés pour tourillons. Il est donc vraisemblable que le casque ait pu voir une seconde utilisation après la guerre (Einwohnerwehr bavaroise ou pompiers?). Notre ami Éric (le Graf) pense qu´une couche de peinture a pu être appliquée sur la peinture feldgrau lors de cette seconde utilisation. Chose est que cette couche de peinture (impossible pour moi d´en déterminer la couleur) a été enlevée depuis bien longtemps, par endroit (malheureusement) un peu trop vigoureusement frottée, pour laisser néanmoins réapparaître une bonne partie de la peinture originale (j´estime environ 50-60 %). 
Sur les photos ci-dessous, le casque est équipé provisoirement d´une jugulaire M15 prélevée sur un de mes casques M15, en attendant de lui trouver une jugulaire orpheline de casque.
Par soucis de précision, le lacet de coiffe n´est pas d´origine, contrairement à l´intérieur (cerclage métal typique des fabrications à partir de l´été 1917) qui est fixé d´origine sur le casque avec ses rivets intouchés, ses trois coussinets en cuir dont les trois pochettes en tissu contiennent encore le rembourrage d´époque en crin de cheval et paille.

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Le casque est un Si66 suivi d´un petit tampon "14" dont j´ignore la signification et qui n´est parfaitement visible qu´à l´oeil nu:


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Le numéro frappé dans la bombe est B 1311:


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Les 3 rivets de cerclage:


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Les 3 rembourrages en tissu bleu et blanc, ironie du sort, couleurs de la Bavière:


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Détail du grand rivet arrière:


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Et pour terminer pour aujourd´hui, la jugulaire post WWI qui était montée sur le casque:


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La suite concernant les détails du porteur et sa fiche signalétique dans les archives de Münich au prochain épisode  Wink

Rheinbaben
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Dernière édition par Rheinbaben le Ven 16 Juin 2023 - 14:26, édité 1 fois
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festwagner




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyMar 8 Mar 2022 - 19:45

Attention Philippe, c'est peut-être le début d'une collection de Stahl nominatifs....
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argyll

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyMar 8 Mar 2022 - 22:05

bonsoir,

j'ai hate de lire la suite. atable

quand la petite histoire rencontre la grande histoire lanterne

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michel
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Vauquois




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyMer 9 Mar 2022 - 8:43

Bonjour,

chouette, une nouvelle enquête cheers J'attends la suite avec impatience atable
Cordialement.
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Rheinbaben

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyMer 9 Mar 2022 - 18:31

Bonsoir et merci à vous 3 de suivre et de me lire  Wink

Premier épisode: le porteur et les grands traits de sa carrière.

Le coussinet frontal du casque présente non seulement le nom de cet homme (ZWICK) mais aussi son prénom pas trop commun du tout (Lorenz). Si il n´y avait eu que ces deux mentions, on ne serait tombé que sur cà dans les VL, la combinaison du nom + prénom étant déjà très rare...Un seul et unique Lorenz ZWICK:

http://des.genealogy.net/search/show/5416379

Il s´agit d´un Württembergeois (Sauldorf) mais dans une unité prussienne, blessé grièvement en novembre- décembre 1916. Unité non mentionnée car nous sommes déjà dans une publication de fin décembre 1916... La recherche se serait déjà arrêtée là, ne pouvant plus dénicher aucune autre information, les Kriegsstammrollen prussiennes n´existant plus...

Fort heureusement, comme une seule et unique fois déjà observé sur un de mes casques à pointe hessois (un casque du II/RJR88 portant la  mention prénom + nom+ nom du domicile, soit Rudolf MAGER /Worms), ici aussi le porteur a inscrit le nom de son petit village d´origine situé en Haute Bavière (Oberbayern) à quelques kilomètres au sud-oust du lac de Starnberg: Obereberfing (Aujourd´hui tout simplement Eberfing, 1400 habitants)

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Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Stahl113

À partir de là, les écluses de l´enquête s´ouvrent en grand et laissent déborder la masse d´informations relatives au porteur et à son devenir. Il n´est pas mentionné dans les Verlustlisten, et effectivement, il a eu une chance inouie de littéralement passer entre les balles et les éclats. Il n´a même jamais été malade une seule fois pendant tout son temps de service de 1914 à 1918. Il fit même partie, malgré son âge, de la malheureuse poignée d´hommes de son unité qui échappa de justesse à l´anéantissement total de son régiment et à l´encerclement des quelques derniers survivants à la fin du mois de septembre 1918 à Somme-Py  pale

Ses nombreuses fiches signalétiques dans les Kriegsstammrollen bavaroises nous dévoilent sa carrière. Tout d´abord sa fiche d´arrivée à l´ Infanterie Leib Regiment (ILR) de Münich le 14.9.14. 

ZWICK est né le 10.11.85, sa profession dans le civil est "Hilfsmonteur" (homme à tout faire sur les chantiers de construction), deux enfants (un 3ème sera rajouté plus tard, sa femme ayant été enceinte lors de sa mobilisation), marié, de profession catholique, parents tous les deux décédés. Il mesure 1,67m, stature corpulente, cheveux blonds, moustache rousse, bouche droite, menton et nez de taille "normale". Il fit son service d´active de deux ans à partir d´octobre 1905 à la 9/KBJR3 de Augsbourg. Il est stipulé comme signes particuliers: fracture guérie du pied droit. Jusqu´en octobre 1917, il restera à l´Ersatz-Bataillon du ILR, peut-être à cause de son âge ou bien du nombre d´enfants.

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Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Zwick_10

Sa fiche à l´ILR de septembre 1914 à octobre 1917. Le 18 octobre 1917, il est muté au KBRJR18:


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Sa fiche au KBRJR18. On voit qu´en tout début de guerre, ZWICK a d´abord été mobilisé au Bezirkskommando de Weilheim où il y restera du 2 au 11.8.14. Dans la fiche suivante de la 3.MGK KBRJR18, on pourra lire qu´il s´est blessé lors d´une garde de la gare ferroviaire de Murnau. C´est ensuite qu´il s´est retrouvé le 14.09.14 à l´ILR. On apprend ensuite que ZWICK prit part à un rappel périodique de réserviste du 23.8 au 19.09.09 au KBJR20 de Lindau. Le 25.10.17 il part sur le front de Roumanie au sein de la 12/KBRJR18. Le 23.12.17, il se retrouve à la 3. MGK du KBRJR18 (MGK du IIIème bataillon).

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Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Zwick_15

Sa fiche à la 3. MGK du KBRJR18. Comme beaucoup d´hommes dans le temps, ZW
ICK avait plusieurs professions dans le civil, suivant les saisons et les travaux à effectuer. On apprend qu´il était aussi "Dienstknecht" :homme à tout faire dans un domaine agricole, s´occupant essentiellement des animaux, ce qui aura une incidence sur une période de quelques mois de son parcours militaire. Effectivement, sa fiche indique qu´il est muté dans une clinique vétérinaire pour chevaux du 8.1 au 19.4.18, le "Pferdelazarett 33" qui se trouvait en Ukraine occupée. Le 19.4.18, il sera envoyé sur le front de l´ouest à Verdun pour regagner la 3. MGK de son régiment. C´est à partir de cette période que son ange gardien commencera à travailler très dur.... Il a maintenant officiellement 3 enfants. On y apprend que sa fracture du pied droit a eu lieu lors de son rappel de réserviste au KBJR20, le 7.9.09.
Le 4.10.18, il est muté à la 3. MGK du KBJR32. Nous verrons plus loin la raison "de force majeure" de cette mutation.

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Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Zwick_18

Fiche de ZWICK à la 3.MGK du KBJR32. À peine arrivé à cette MGK le 7.10.18, il est déjà muté à la 2. MGK du même régiment le 6.11.18, le III/KBJR32 ayant à son tour cessé d´exister du fait des terribles pertes humaines des derniers combats...

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Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Zwick_20

Fiche de ZWICK à la 2.MGK/KBJR32. On y apprend finalement que ZWICK fut libéré le 12.12.18. Il percu 50 Reichsmark comme "indemnité de libération" et 15 Reichsmark pour payer ses frais de transport jusqu´à ses foyers.

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Maintenant que les grandes lignes sont tracées, le second épisode traitera de l´arrivée de Lorenz ZWICK dans les Carpates roumaines et les quelques mois passés en Bukowina ukrainienne en tant que force d´occupation après l´armistice signé avec les Russes en novembre 1917. 

À suivre...  study Wink

Rheinbaben
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Dernière édition par Rheinbaben le Ven 11 Mar 2022 - 8:29, édité 1 fois
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quarentroeunpourtro

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 9:40

Bonjour Philippe.

Il n'y a pas que 3 admirateurs qui te suivent.
Comme tous les grands enfants j'adore les belles histoires surtout les vraies!

Bonne journée. /biere/

JP(Quaren'tro)
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CLOVIS 57

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 13:35

quarentroeunpourtro a écrit:
Il n'y a pas que 3 admirateurs qui te suivent. JP(Quaren'tro)
Non, non. //non non//
Mais moi, je reste bouche-bée, paralysé par l'émotion... /super/ Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Worship_ bravo2/
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Plus sérieusement Laughing , j'avais déjà eu la primeur en mp... Wink
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r5georgius

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 15:21

Bonjour,

Belle enquête ayant aboutie
Forcément ça donne une autre dimension à la pièce.

Bravo pour ce travail
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Rheinbaben

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 18:38

Bonsoir,

Merci Messieurs pour votre attention.

L´historique de régiment du KBRJR18, rédigé par Julius Trumpp (mais avec deux "p", même si l´aieul de Trump était lui aussi originaire de Bavière)  Laughing, qui me servira de base de narration à la fois précise et précieuse.

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Trumpp10

L´origine de formation du  KBRJR 18 remonte au 11.12.14, date à laquelle les Feld-Infanterie-Bataillonen I et II furent levés, non pas dans le but de former un nouveau régiment mais pour fournir à un régiment déjà en campagne un 4ème bataillon. La formation de ces bataillons était très composite: soldats revenant de convalescence, volontaires, recrues de la classe 1914.
Le 31.12.14, l´idée de formation d´un 4ème bataillon fut abandonnée et le KBRJR18 vit le jour avec d´abord seulement ces deux bataillons dotés chacun d´un MG Zug. C´est l´Ersatz-Bataillon de l´ILR de Münich qui servit alors à fournir les recrues d´Ersatz au KBRJR18. 
Le 20.1.15, le régiment partit pour la première fois au front en direction des Vosges. Ce n´est que le 23.10.1915 que le III/KBRJR18 fut formé à Münich en grande partie avec des recrues de la classe 15. La future 3.MGK de Lorenz ZWICK ne sera elle formée que le 1.10.16, juste avant le départ du régiment vers le front roumain. À cette période, chaque bataillon avait sa propre MGK dotée de chacune 6 mitrailleuses. 

Le 21 octobre 1916, le KBRJR18 débarque donc à Hermannstadt, suite à la déclaration de guerre de la Roumanie et est intégré à l´Alpenkorps aux côtés d´unités hongroises (Honved) et autrichiennes. Pendant environ un an, le régiment combattra dans les cols et régions montagneuses des Carpates roumaines de Siebenbürgen (Transsylvanie). Ces combats fastidieux et de nombreuses maladies causeront un nombre important de pertes au KBRJR18, tant et bien que le régiment ne dépassa jamais un effectif de 1400 hommes valides pendant cette période. Le 25.9.17 il sera enfin relevé par des unités hongroises.

Dès le début octobre 1917, le régiment se retrouve en repos bien mérité dans la station balnéaire montagnarde de Kovaszna (Covasna). 

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Kovazn10

C´est à ce moment précis que plusieurs transports de recrues d´Ersatz arrivent de Bavière pour combler les pertes du régiment. ZWICK, coiffé de son M16 nouvellement percu, est un de ces hommes et fait partie d´un transport arrivant le 18.10.17 dans cette ville du sud des Carpates. À cette période, il est fait appel à tous les hommes disponibles et le Wehrmann ZWICK qui va avoir 32 ans n´échappe plus non plus à cette règle, il se retrouve d´abord au sein de la 12/KBRJR18. 

Trois jours plus tard, le 21.10.17, le KBRJR18 comportant maintenant un effectif d´environ 2400 hommes est embarqué à la gare de Zabola en direction de l´Ukraine. Le 20.11.17, la frontière ukrainienne est franchie à Oberwikow. Jusqu´au 7.12.17, le régiment effectue de nombreuses marches dans la région de la Bukowina, entre Czernowitz et Bojan, cotoyant des unités de hussards hongrois et des unités de la brigade Polonaise. Le secteur est calme et les combats ont cessé de part et d´autre des lignes.  Le 29.11.17, l´armistice est signé avec la Russie. 

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Bojan10

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Friede10

Le 11.12.17, le KBRJR18 relève le KBRJR15 à Trembowla. Une période de formation et d´exercice intensive débute alors, en particulier aux Minenwerfer ainsi qu´aux mitrailleuses lourdes et légères. ZWICK est muté à ce moment (le 23.12) à la 3ème MGK du régiment, affiliée au IIIB. 
Tandis que le reste du régiment joue essentiellement un rôle de contrôle de Felgendarmen des noeuds de communication dans l´Ukraine occupée, ZWICK est muté au Pferdlazarett 33 (clinique pour chevaux) le 8.1.18. 

Le KBRJR18 sera embarqué à la gare de Zloczow le 20.3.18 (ligne ferroviaire Tarnopol-Lemberg/Lviv) et quitte la Galicie en direction de Verdun. Le 27.3.18, le régiment est débarqué à Conflans en Jarnisy. Les 3 MGK du régiment sont maintenant fortes de 36 mitrailleuses lourdes et légères. Le 4.4.18, le KBRJR18 relève le RJR13 prussien dans la forêt de Béthincourt / Malencourt. Les lignes suivent un axe du sud-ouest au nord-est s´étendant de la Côte 304 jusqu´à la Côte 265 en passant par la Côte 295 (le Mort-Homme). 

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Malanc10

Ce n´est que le 19.4.18 que ZWICK quittera le Pferdelazarett ukrainien pour rejoindre ses camarades de la 3.MGK et du III/KBRJR18 qui occupent les premières lignes extrêmement calmes aux périodes suivantes: du 15 au 24.4, du 25.4 au 3.5, du 14.5 au 23.5, du 24.5 au 2.6, du 13.6 au 22.6, la relève ayant lieu le 23.6.18.

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Malanc11

Suite au prochain épisode...

Rheinbaben
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Dernière édition par Rheinbaben le Jeu 10 Mar 2022 - 19:19, édité 2 fois
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crav19

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 18:45

Bonjour

Je lis et apprécie .....en silence comme beaucoup Very Happy


dom
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junker88

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 19:51

crav19 a écrit:
Bonjour

Je lis et apprécie .....en silence comme beaucoup Very Happy


dom

Bonjour

C est sur que c est lu et suivi Wink

/biere/
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyJeu 10 Mar 2022 - 21:22

Bonsoir Philippe,
Beau travail, j'attends la suite...
L'organisation des mitrailleuses aux bataillons est la même qu'en France : Zug, section par bataillon en 1914, Kompanie par bataillon en 1918.
J'ai évoqué les combats de Roumanie au travers du parcours de Albert Domange, et les combats très violents pour le passage de la Py fin septembre 1918 dans mon post sur Jean Suby au 28 RAC.
Beau travail de recherche, j'adore, merci !
P. Lamy
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festwagner




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyVen 11 Mar 2022 - 11:51

Intéressant, connaît-on précisément les motifs d'exemption dans l'armée allemande durant la guerre ?
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Rheinbaben

Rheinbaben


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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyVen 11 Mar 2022 - 12:46

Bonjour,

C´est à la fois sympa et motivant de voir que je suis suivi  Wink /merci/ à vous tous!


Pendant cette période de 3 mois à Verdun (début avril à fin juin 1917), les 3 bataillons du KBJR18 ne sont pas placés côte à côte en première ligne mais échelonnés de l´avant vers l´arrière: un bataillon en première ligne, un autre juste derrière en seconde ligne et le dernier bataillon en repos en arrière. 
Pour 20 jours de 1ère et 2ème ligne, il y a ensuite 10 jours de repos. 
Les bataillons en première ligne ont surtout deux rôles: une observation permanente des lignes francaises mais aussi un nombre très important de patrouilles pour ramener des prisonniers. En réponse à ces nombreuses patrouilles, les Francais accroissent fébrilement l´activité de leur artillerie sur les premières lignes allemandes, obligeant leurs occupants à effectuer jour et nuit des travaux de terrassement pour réparer abris et boyaux. Cependant, les pertes restent peu nombreuses. 
Le bataillon "au repos" ne reste pas inactif et n´a pas le temps de s´ennuyer . Les armes et équipements sont nettoyés, des exercices militaires énergiques ont lieu, l´hygiène et les vaccins sont à l´ordre du jour.

Finalement, le KBRJR18 est relevé par le JR442 le 2.7.18 et quitte le champs de bataille de Verdun pour toujours en direction de la Marne et de la Champagne.
Par voie ferrée et par marche, il est dirigé sur Montfaucon, Romagne et Milly devant Dun. Jusqu´au milieu du mois de juillet, l´armement est complété et le drill militaire suit son cours. 
Le 13 juillet, le régiment est embarqué pour Rethel où il s´achemine ensuite à pied vers La Neuville. 
L´offensive allemande Marne-Champagne bat son plein et le KBRJR18 est placé en réserve d´attaque le 15 juillet dans le paysage lunaire entre Moronvilliers et Baudensincourt, en plein milieu des positions d´artillerie allemande qui pillonent les positions francaises nuit et jour. Seul l´équipement strictement nécessaire a été emmené, à savoir l´armement, le Sturmgepäck et des rations pour quelques jours.

L´historique du KBRJR18 ne cache pas sa fascination devant cette machinerie de guerre allemande qui atteint ici son paroxysme dantesque, les soldats du KBRJR18 se trouvant en plein milieu de 300 pièces d´artillerie tirant sans pause dans un fracas infernal ne permettant plus de distinguer chaque coup. Tous les calibres y sont représentés, du canon de campagne de 7,5 cm au mortier de 21 cm. Les artilleurs en sueur, la tête nue, les manches remontées, satisfont entre deux coups la curiosité des infanteristes terrés autour des batteries et leur apprennent que les Francais sont en train d´essayer de reconquérir le terrain perdu lors du début de l´offensive allemande.
Soudain, un avion francais fait son apparition et tourne quelques minutes au dessus de cette mer de canons enragée. Le premier coup au but de l´artillerie francaise ne se fait pas attendre, mais la machine infernale allemande continue de plus belle à marteler l´air et la terre sans interruption. Les artilleurs ensanglantés sont portés vers l´arrière . Quelque temps plus tard, la rumeur vient de l´avant que la contre offensive francaise a littéralement été martelée dans le sol. Les canons se taisent les uns après les autres pour atteindre un calme complet. Peu de temps après, les premiers brancardiers allemands reviennent des premières lignes avec les premiers restes de chair meurtris sur leurs brancards...Ce sont des hommes des régiments 237,357 et 467 qui confirment que les Francais ont été stoppés net. Les hommes du KBRJR 18 attendent chaque instant d´être envoyés aux premières lignes pour combler les terribles pertes mais la coupe sanglante passera encore une dernière fois à côté du régiment de Lorenz ZWICK. En effet, dans l´après-midi du 17.7.18, un ordre prévoit le retrait de la divison d´Ersatz bavaroise à laquelle appartient le KBRJR18. Les hommes se demandent où ils vont maintenant être dirigés...Sous un terrible orage, ils sont mis en marche vers le Hindenburg-Lager au sud-ouest de Aussonce, à 20 km au nord-est de Reims. 

Le lendemain, 18 juillet le régiment est mis en marche vers une direction encore inconnue. On parle d´une important brèche francaise dans un secteur allemand du front, personne ne sait encore où...Les hommes sont chargés dans des camions à Poilcourt, près de Bazancourt, à raison de 25-30 hommes par véhicule. Sous un soleil radieux, les camions passent la vallée de l´Aisne, traversent Neuchatel, Courcelles et arrivent à Braine le 19 juillet.
Chacun des trois bataillons du KBRJR18 ne dénombre plus qu´un effectif d´à peine 350 hommes valides. Chaque compagnie ne dénombre plus que 70-80 fusils (en août 1914, une compagnie comptait entre 250 et 280 hommes)... Chaque bataillon dispose encore chacun de 4 Minenwerfer, 6 MG lourdes et 16 MG légères. Cette massive perte en effectifs humains est essentiellement dûe aux gazs et à l´épidémie de grippe espagnole qui commence à faire des ravages. Le 20 juillet, un maigre Ersatz de 40 hommes arrive au régiment, rapidement réparti entre les compagnies...Le 21 juillet, le régiment est mis en marche sur Jouaignes et Arcy. Les Francais ont ouvert une brèche sur la ligne Bercy le sec - Parcy-Tigny. 
Le régiment occupe une position de réserve sur une hauteur au sud de Beugneux. Pendant toute la marche, l´artillerie francaise couvre toute cette zone d´un tir d´artillerie permanent. Dans le ciel, de nombreux combats aériens se déroulent. Juste au dessus du régiment, un avion francais est abattu par un pilote de l´escadrille Richthofen. Les Bavarois sont témoins d´une scène chevaleresque: le pilote allemand atterri à proximité de l´avion francais, saute de son avion, se rend vers le pilote francais, et les deux hommes emmitouflés dans leur combinaison en cuir se serrent la main sur le champ de bataille. 

Le 22 juillet à 20 heures, le KBRJR18 recoit l´ordre de monter en ligne à Oulchy la Ville. Le IIIB marche en tête, avec le IB en support sur la voie ferrée de Grand Rozoy à Oulchy le Château et le IIB reste en réserve sur la côte 157. Dans la nuit du 22 au 23, sous le feu de l´artillerie ennemie, le IIIB de ZWICK franchit la route de Château-Thierry à Soissons. À 1 heure du matin le IIB se place dans les toutes première lignes en forme d´arc de cercle à l´ouest d´Oulchy la Ville et relève le RJR236. 
Au point du jour du 23.7.18, les Francais se lancent à l´attaque contre la position allemande de Oulchy la ville en forme de sac, en engageant même des tanks au nord de la côte de Baillette. C´est le IIIB et la 3.MGK de ZWICK qui parvient à enrailler complètement l´attaque francaise sur Oulchy, surtout grâce au feu nourri de ses mitrailleuses. Une brève infiltration des tanks francais sur la côte de Baillette est peu après stoppée net par le RJR235 refoulant les Francais dans leurs positions de départ. 
Pendant toute la journée du 23 juillet, les Francais relancent l´attaque mais sont à chaque fois foudroyés par les mitrailleuses de ZWICK qui sont placées judicieusement dans un chemin creux et les sous-bois avoisinant, totalement invisibles, même de l´aviation francaise. Les prisonniers francais confirmèrent peu après l´effet meurtrier de ces mitrailleuses qui tuèrent dans l´oeuf chaque nouvelle attaque. 
Malgré tout, le IIIB subit cette journée de fortes pertes par le pilonnage incessant de l´artillerie francaise, perdant deux mitrailleuses lourdes par coups directs. Le IB ne cesse d´approvisionner ses camarades du IIIB avec des munitions et du matériel à panser. En cours de soirée du 23 juillet, l´artillerie francaise redouble son activité et écrase le III/KBRJR18 et les mitrailleuses de ZWICK sous un véritable tir de barrage, tant et si bien que le bataillon est coupé provisoirement du reste du régiment, est menacé d´être encerclé, les lignes d´approvisionnement étant totalement interrompus. ZWICK et ses camarades entâment leurs dernières rations, tout en continuant à faire feu sur les Francais qui ne cessent de se lancer à l´attaque. Dans la nuit du 23 au 24 juillet, quelques hommes du IB arrivent néanmoins à approvisionner les survivants du IIIB avec une soupe chaude. Le reste de la nuit devient alors brusquement calme, tout comme la journée du 24,  les Francais stoppant leur offensive. Dans la soirée du 24 juillet, le IIIB recoit l´ordre de se rabattre sur la hauteur de Baillette, appuyé à la chaussée Soissons - Château-Thierry. Malgré ce mouvement de repli, les hommes du IIIB arrivent encore à faire des prisonniers francais trop hardis qui talonnent de trop près les Bavarois. Ce sont des hommes du 23 RI (Bourg en Bresse, Salins et Pontarlier) et du 128 RI (Amiens et Abbeville). 

Le JMO du 23 RI pour cette journée du 23.7.18 confirme le rôle prépondérant des mitrailleuses de la 3.MGK de Lorenz ZWICK:

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois 23juil10

Le JMO du 128 RI est encore plus loquace et souligne lui aussi le rôle particulièrement meurtrier des mitrailleuses de ZWICK placées dans le Bois de la Justice et qui prirent les Francais en enfilade, causant de lourdes pertes;


Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Beugne10
Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Beugne11
Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois 23juil13

Dans la nuit du 25 juillet, le III/KBRJR18 est placé en réserve et le IB prend sa place dans les 1ères lignes. Ces dernières ne sont plus constituées par des tranchées protégées par des réseaux de file de fer barbelé mais ne sont plus que des trous individuels de 50 cm de profondeur creusés à la hâte.

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Mitrai10


Une massive attaque francaise semble imminente. Cependant les Francais semblent ne pas avoir encore rassemblé assez de troupes, rien ne se produit jusqu´au 27.7.18. Dans la soirée, le KBRJR18 se replie sur la route Grand Rozoy - Beugneux, le IIIB se placant en deuxième ligne derrière la côte 205 au nord de Beugneux et le IB en réserve à la ferme de Bucy le Bras. Le bataillon de ZWICK ne compte plus que 242 hommes et 12 officiers. Une compagnie ne dénombre plus que 35-45 hommes, le régiment en tout 771 hommes et 28 officiers...L´ennemi en face du KBRJR18 dénombre 8000 Francais et Anglais, soit deux divisions.

Le 28 juillet à 9 heure du matin, les Francais et les Anglais concentrent leurs troupes vers l´avant, appuyés par un puissant tir d´artillerie. Le III/KBRJR18 se porte aux côtés du IIB pour le seconder en cas d´attaque. L´ennemi n´attaque cependant pas encore, attendant le 29 juillet. Les malheureux restes du KBRJR18, tels le rocher dans la tempête, ne dénombrent plus que les effectifs suivants:

I/18: 300 hommes
II/18: 230 hommes
III/18: 242 hommes

Armement: 17 schwere MGs, 4 leichte MGs et 6 leichte Minenwerfer

Ces effectifs comprennent tous les hommes également déjà récupérés chez les brancardiers, les téléphonistes, les coureurs et les équipages du train...

Le 29.7.18 allait devenir le jour d´honneur du II/KBRJR18 que le IIIB de Lorenz ZWICK seconda avec la plus loyale des camaraderies lors de l´avalanche de feu qui se déversa sur les deux bataillons et qui causera ensuite le quasi anéantissement du IB. 

Les féroces combats qui vont avoir lieu à Beugneux du 29 juillet jusqu´au soir du 1er août 1918 seront le thème du prochain épisode de ce récit...À suivre sous peu...

Le 29.7.18 à 5 heures du mation, les pièces d´artillerie francaises et anglaises commencent à malmener les positions du II/KBRJR18 et le village de Beugneux. Un brouillard matinal et la fumée des explosions rendent les Bavarois aveugles. Le RJR234 flanquant le KBRJR18 sur son flanc droit confirme lui aussi un terrible bombardement sur ses propres lignes. 
À 7 heures, le bombardement s´arrête et les Bavarois remarquent une fois la fumée dissipée, que l´ennemi s´est  approché très près de leurs lignes à l´abri des nombreux champs de blé au devant des lignes. Les postes d´écoute ont été surpris et n´ont pas pu alarmer le bataillon. Les quelques nids de mitrailleuses légères de la 2MGK postés en avant ont été neutralisés, les hommes tués ou fait prisonniers. 

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Beugne12

Les contacts à droite avec le RJR234 et à gauche avec le KBRJR15 n´existent plus. Deux mitrailleuses lourdes postées sur la route Grand Rozoy-Beugneux ont été prises par encerclement et ne tirent plus. 
Les restes du II/KBRJR18 se regroupent alors sur la hauteur au sud de Beugneux, sur une ligne ne dépassant pas une largeur de 100 m, en tout 48 hommes avec une mitrailleuse lourde et 5 légères. Les autres 76 hommes du bataillon ont été mis hors de combat dès les premières heures. Entre temps, l´ennemi avait réussi à pénétrer avec quelques sections et une mitrailleuse dans Beugneux, risquant de prendre les derniers défenseurs du II/KBRJR18 à revers. Par ailleurs, sur le flanc gauche, le KBRJR15 avait fléchi et abandonné ses premières lignes. 
Les Anglais sont fermement décidés à enlever cette hauteur stratégique, l´écrasent d´obus et lancent plusieurs attaques qui restent toutes infructueuses à cause du feu nourri des mitrailleuses du IIB. 
Les misérables restes du IIB semble perdus et sa destruction imminente...Mais c´est sans compter avec l´esprit de camaraderie des hommes du IIIB de ZWICK qui sont retranchés environ 800 m en arrière, sur la côte 205 au nord de Beugneux. Le chef du IIIB, Oberleutnant der Reserve Bandorf, accompagné de quelques coureurs, se rend dans les deuxièmes lignes pour exhorter ses hommes. 
Ces derniers, accablés par la fatigue des derniers jours de combats dorment dans leurs trous individuels d´un sommeil profond, au mépris du bombardement sur les premières lignes. Les hommes sont réveillés à grands cris, hurlements et bourrades dans le dos. 
Ce sont d´abord les servants des mitrailleuses lourdes qui sont réveillés. Apercevant les Anglais à 200-300 m devant leurs lignes, ces derniers sont pris sous un terrible feu et sont obligés de se replier de l´autre côté de la chaussée Grand Rozoy-Beugneux, laissant de nombreuses victimes sur le terrain. Tout le IIIB s´élance alors sur cette chaussée. Sur le flanc droit, les Anglais ont repoussé le RJR234 et les mitrailleuses de ZWICK sont obligées de tourner leur feu sur la droite pour empêcher un éventuel encerclement. Là aussi, les Anglais sont stoppés net. 
Entre 11 et 13 heures, une contre offensive du 6. Garde Regiment repousse les Anglais de Beugneux, les mitrailleuses du II/KBRJR18 prenant les Anglais en fuite dans leur flanc. Le contact avec les II et III/KBRJR18 est enfin de nouveau établi, ces derniers cessant de former un îlot désespéré en pleine tempête. De 14 heures 30 à 18 heures, la hauteur est de nouveau pillonnée sans interruption. Le 30 juillet à 2 heures 30 du matin, le IIB est relevé par le IIIB de ZWICK. Sa position s´étend de la hauteur au sud de Beugneux, appuyée à la route allant vers Grand Rozoy, sur une longueur d´environ 1 km, occupée seulement par les restes épars du IIIB, soit 120 hommes et 8 officiers...100 mètres en avant de ces lignes, Francais et Anglais se cachent dans les très nombreux champs de blé . Pas un seul réseau de barbelés protège les premières lignes des Bavarois. Aucun homme ne ferme l´oeil dans la nuit du 29 an 30.7.18. Les MGs tirent à intervalles réguliers dans les champs de blé pour éviter une attaque par surprise. Peut-être grâce à ce feu permanent, Anglais et Francais n´osent pas attaquer pendant toute la journée du 30 juillet et concentrent encore plus de troupe en face des lignes allemandes. 
Dans la nuit du 30 au 31 juillet, le IB relève le IIIB qui regagne la côte 205 au nord de Beugneux en deuxième ligne. La journée du 31.7.18 se déroule elle aussi, sans attaque. L´artillerie alliée continue cependant son pillonnage permanent des lignes allemandes. 

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Oulchy10

Le 1er août, à 4 heures du matin, le bombardement se transforme en véritable feu roulant. La côte 205 qui avait le soir précédent encore l´aspect d´une prairie verdoyante avec quelques cratères disséminés ici et là, n´est plus à 5 heures du matin du 1er août qu´un désert terreux totalement bouleversé. Le I/KBRJR18 est en plein centre de cet ouragan de feu et de fer. Tous ses officiers sont blessés ou tués. 43 hommes sont tués et 50 autres blessés. Lorsque les Anglais et les Francais se lancent à l´assaut, le I/KBRJR18 a définitivement cessé d´exister.  Le tour est maintenant au IIIB de ZWICK qui s´accroche désespérément à la côte 205. 
La masse des assaillants se frayent un passage dans les blés presque aussi hauts que les assaillants eux-même, seules les têtes sont visibles. Les hommes du IIIB ne peuvent pas ouvrir le feu en position couchée, ils ne voient pas les attaquants. Les Bavarois sont donc obligés de se lever et font feu en direction des blés en prenant comme cible la tête des Anglais. Pendant ce temps, les mitrailleuses lourdes du IIIB arrivent à court de munition. Les Anglais sont maintenant presque dans les lignes des Bavarois. C´est alors que le Vizefeldwebel Hieber, un chef de section de la 12ème Cie, ordonne aux tireurs de ses deux dernières mitrailleuses légères de les lui positionner sur chacune de ses épaules pour prendre les Anglais sous un feu concentré. 
Un des tireurs était le Gefreiter Kassl, cheminot dans le civil,  le nom du second n´est pas resté gravé dans l´Histoire (Peut-être le Schütze Lorenz ZWICK? On ne le saura jamais). Les deux tireurs font feu jusqu´à ce que leur Vizefeldwebel ne peut plus supporter la chaleur des fûts qui brûlent ses épaules. Les Anglais arrêtés net, recommencent maintenant leur progression. Hieber découvre alors un fusil anti-char à proximité avec un grand nombre de munition. N´ayant encore jamais servi ce type d´arme, il fait feu sur les Anglais, chaque coup est un coup au but, les officiers anglais cravachent leur hommes pour les empêcher de battre en retraite. L´assaut est cependant brisé net. Peu à peu, les lignes du III/KBRJR18 sont renforcées par des survivants du IB, du KBRJR15, des isolés d´unités de la Garde, des brancardiers, des coureurs...Pendant toute cette matinée de combat, les Minenwerfer des I et III/KBRJR18 ont également largement contribué à stopper cette attaque anglaise.
 
Pendant que ces malheureux restes se réorganisent, les Bavarois apercoivent des signaux lumineux sur leur droite. Un regard dans les jumelles est sans appel...8 tanks francais ont ouvert une brèche sur le flanc droit du bataillon. Le feu des mitrailleuses bavaroises ricochent sur leur blindage, sans effet aucun. Les fusils anti-char n´ont plus de munition. Un officier courageux se met alors à courir sous les balles 300 m vers l´arrière, sachant qu´une batterie allemande est en position à cet endroit. Peu après, la dite batterie commandée par un jeune lieutenant maigrelet est amenée en position et ouvre un feu à vue extrêmement précis sur la colonne de tanks francais. Au bout de quelques minutes, les 8 chars sont en feu et les équipages sont capturés. 
Peu de temps après, c´est sur le flanc gauche des restes du KBRJR18 que les Francais ont percé les lignes allemandes. Le II/KBRJR18 est envoyé avec les restes du KBRJR4 vers la ferme de Bucy le Bras. Les francais font tout leur possible pour contourner par le village de Servenay le IIIB de ZWICK encore en place sur la côte 205. Vers midi, ce 1er août 1918, le II/KBRJR18 bloque une nouvelle fois l´avancée des Francais, ses effectifs et celui du IIIB de ZWICK continuant à fondre comme neige au soleil par le bombardement incessant de l´artillerie alliée. 
À 16 heures, les restes des deux bataillons recoivent l´ordre d´abandonner leurs positions à minuit, sans se faire remarquer par l´ennemi, ce qui se produisit sans encombres. Les restes du KBRJR18 furent mis en marche vers Arcy, Cuixy, Limé, Cersenil en direction de la vallée de la Vesle.

Le journal de marche du KBRJR18 recense au 2.8.18 les effectifs du régiment comme suit:  pale

I/18: 3 officiers et 31 hommes
II/18: 7 officiers et 84 hommes
III/18: 6 officier et 96 hommes

Seules 4 mitrailleuses lourdes et 9 mitrailleuses légères sont encore disponibles...
Un régiment comportant en temps "normal" environ 2800 hommes n´en dénombre maintenant plus qu´à peine plus de 200....Et Lorenz ZWICK fait encore partie de ces rescapés, n´ayant miraculeusement recu aucune égratignure....

Ces hommes poursuivent leur retraite vers Courcelles, Moussy, Braye et dépassent Laon le 2 août au soir. 
Du 4 au 12 août, les restes des deux bataillons bivouaquent à Bucy les Cerny. Le 12 août, les restes du IIIB de ZWICK sont mis en marche vers Guise et Bousies. 
Jusqu´au 30.8.18: repos à Bousies..
Le nombre des recrues d´Ersatz est tellement réduit que chaque bataillon ne peut plus former que 3 compagnies dotées chacune de 8 mitrailleuses légères. 

Le 30.8.18, le KBRJR18 est embarqué à la gare du Quesnoy pour Mont Saint Remy, via Maubeuge, Charleville, Rethel et Juniville. Le régiment doit relever le JR426 au sud de Somme Py. Les nouvelles positions sont très bien fortifiées et en très bon état, le terrain descendant tout doucement vers les lignes ennemies. 
La grande partie du mois de septembre se passe sous le signe de nombreuses patrouilles et contre-patrouilles, accompagnées par de fréquents bombardement d´artillerie sporadiques ne durant pas très longtemps. 
Les interrogatoires de prisonniers francais semblent confirmer unisono qu´une attaque d´envergure appuyée par des tanks sera déclenchée le 25 septembre après un pillonnage d´artillerie de 4 heures. De ce fait, l´état-major allemand place une division supplémentaire (7. ID) à la droite de la KB Ersatz Division, entre cette dernière et la 200 ID. Le manque de place dans ce secteur oblige les Allemands à enfreindre la règle qu´ils avaient depuis longtemps appliquée pendant la guerre de position, à savoir de ne jamais masser trop d´effectifs dans les premières lignes, ceci afin de minimiser les pertes lors des bombardement d´artillerie. 

Le 25 au matin, le secteur reste totalement calme, aucun signe d´attaque francaise. Les troupes de réserve sont renvoyées vers l´arrière, dans les abris de l´artillerie.  Une nouvelle rumeur propage alors de nouveau que les Francais vont débuter leur attaque le lendemain, 26 septembre. Les troupes de réserve sont de nouveau amenées vers l´avant, encombrant totalement les tranchées et boyaux de seconde ligne, le nombre d´abris pouvant offrir une bonne protection étant totalement insuffisant...

Dans la nuit du 25 au 26 septembre, vers minuit, les Francais ouvrent un feu terrible sur toutes les positions allemandes encombrées d´hommes, un feu qui dure jusqu´à 7 heures 30, lorsque les premières vagues francaises se lancent à l´attaque. Les pertes dans les tranchées dûes au bombardement sont énormes. Le régiment voisin du KBRJR18 est totalement enfoncé, les Francais parviennent jusqu´à la chaussée Somme Py-Tahure et commencent à prendre le KBRJR18 à revers. Les premières et secondes lignes tenues par les I et II/KBRJR18 résistent héroiquement un certain temps, mais prises sous un feu venant de l´arrière, leur flanc gauche commence à céder sous la pression francaise et les deux bataillons sont totalement submergés. C´est maintenant au tour du IIIB de ZWICK qui occupe les troisièmes lignes de subir le choc de l´attaque, vers midi. De nombreux îlots de résistance se forment et tirent dans le dos des francais qui les dépassent, emportés par un gigantesque élan. Vers 16 heures, les Francais ont déjà atteint l´artillerie de la division d´Ersatz bavaroise et on capturé servants et batteries. Loin en avant, le tactac des mitrailleuses du III/KBRJR18 sont encore percues dans le paysage lunaire... Les IB et IIB ont été totalement anéantis, ils n´existent plus. Les rares survivants ont été faits prisonnier. Parmi les îlots de résistance du IIIB de ZWICK, seuls quelques très rares rescapés, à bout de munition, arrivent à se frayer un chemin vers l´arrière, traversant les lignes francaises, dans la nuit du 26 au 27 septembre. Lorenz ZWICK fait partie de ces quelques valeureux.

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Somme-10

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois Sommep10

Dans cette même nuit, les restes des KBRJR18, KBRJR4 et KBRJR15 sont fusionnés et recoivent le nom de Regiment Bauerschmitt. Il sont retirés à la ferme Médéah lors de la journée du 28 septembre. Vers 15 heures, le Major Amthor recoit le commandement sur ces quelques hommes. À 17 heures, ce régiment squelettique composé de 115 hommes et 11 officiers est renvoyé dans les nouvelles premières lignes, dans un secteur de la chaussée de Somme Py près de la côte 186. Les derniers hommes provenant du KBRJR18 forment les effectifs suivants au sein de cette unité fantôme: 4 officiers, un suppléant d´officier, 4 Vizefeldwebel, 8 Unteroffiziere et 41 hommes, dont Lorenz ZWICK, soit 58 hommes en tout...

Grâce à l´arrivée de deux nouvelles divisions (51 et 199 ID), l´attaque francaise est enfin stoppée et 21 tanks francais détruits.
Le groupuscule est retiré de la ligne de front le 29.09 à 15 heures et est cantonné dans les baraques du camp militaire de Semide. 
Le 30 septembre, les hommes sont réarmés et forment le IIIB du "Regiment Amthor", le bataillon "Daser". Ce bataillon dispose de deux mitrailleuses lourdes, de 5 légères, d´un Minenwerfer et de deux fusils anti-char. L´effectif de ce bataillon est maintenant d´environ 157 hommes, 100 hommes ayant été recrutés au sein de troupes jusqu´à présent non combattantes ( train des équipages, artisans, cuisiniers, téléphonistes, etc.). Seuls les conducteurs, les pères de famille nombreuse et les derniers fils survivant d´une famille sont épargnés. 

À 15 heures, ce "Bataillon Daser" est envoyé en première ligne sous les ordres de l´Oberleutnant Bandorf à l´ouest de la "Côte Médéah" sur la route principale menant à Somme Py. Les Francais lancent des attaques sporadiques dans ce secteur mais les MGs du Bataillon Daser les repoussent toutes.
Le lendemain, le 1er octobre, les mitrailleuses du Bataillon Daser maintenant dénommé "Bataillon Bandorf" sont envoyées d´urgence sur la côte 194, un peu plus au sud-est, pour prêter main forte aux restes de la 23ème KB Infanterie Brigade en proie à de nouveaux assauts francais, en attendant que la 203 ID viennent définitivement renforcer ce secteur. Là aussi, les dernières mitrailleuses du KBRJR18 sauvent la mise grâce à leurs feux concentrés.

À 17 heures 30, le I/JR409 relève enfin le Bataillon Bandorf, ce dernier ne comportant plus qu´un effectif d´une faible compagnie. L´ange gardien de Lorenz ZWICK continue à veiller sur lui car il fait encore partie de ce groupuscule, toujours sans aucune égratignure...Les hommes sont envoyés au repos et traversent Saint Étienne-Machault pour rejoindre les baraques du Gottorplager. 

Le 2.10.18, le Regiment Amthor est dissous et le Bataillon Bandorf (restes du KBRJR18) est envoyé en repos à Alland´huy pour une journée. Il est ensuite aussitôt recomplété avec des recrues jusqu´alors non combattantes et réquisitionnées dans moultes micro-unités n´ayant jamais vu le front. Son effectif est maintenant de 450 hommes. Pendant ces premières journées d´octobre, les exercices militaires sont à l´ordre du jour pour aguerrir les nouvelles recrues...
Le 5.10.18 à 20 heures, l´ordre de dissolution du KBRJR 18 est donné... Ce régiment de réserve bavarois a officiellement cessé d´exister, avec un effectif de 2137 camarades tombés au combat et 144 morts de maladie en presque 4 années de guerre.

Les 3 bataillons de l´ex Regiment Amthor sont mis en marche sur Rethel. Le IB est intégré au KBJR30, le IIB au II/KBJR31 et le IIIB de ZWICK au III/KBJR32.

Suite au prochain et dernier épisode relatant les tout derniers combats de Lorenz ZWICK au sein du III/KBJR32 et sa longue marche vers son foyer bavarois.

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festwagner




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptySam 12 Mar 2022 - 14:18

Effectivement on change complètement de cadre par rapport aux pointus nominatifs.
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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptySam 12 Mar 2022 - 16:25

festwagner a écrit:
Effectivement on change complètement de cadre par rapport aux pointus nominatifs.

Oui Francois,

Je n´avais encore jamais abordé une lecture d´historique de manière aussi poussée pour cette seconde moitié du conflit, pour ne pas dire ici dernier quart...

Quand on est habitué aux récits des premiers mois, à force de devenir esclave des pointus nominatifs, le contexte de fin de guerre "décoiffe" quand même pas mal  Shocked Le "hachoir à viande" avait été entre temps machiavéliquement perfectionné et huilé.... Mais l´émotion émanant de cet objet, sachant maintenant très exactement tout ce qu´il a vu avec son porteur,  est au moins aussi forte que lors d´une enquête "classique" concernant un porteur de casque de tout début de guerre.

Je te recommande d´essayer  Wink je te jure que tu ne regretteras pas  Wink

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptySam 12 Mar 2022 - 17:09

Bonjour à tous,

Merci Philippe,
C'est vrai que les combats du printemps à l'automne 1918 ont été très violents avec l'utilisation massive des gaz, en particulier le fameux sulfure d'éthyle dichloré qui a causé de nombreuses blessures par contact ou éclaboussures, ou contamination par la pluie, j'en ai parlé. Des préparations d'artillerie ou des tirs de barrage dantesques, des assauts très durs contre des défenseurs bien retranchés et l'apparition des attaques air sol par des avions mitraillant et bombardant les tranchées, préfigurant les actions du Blitzkrieg qui aura lieu  moins d'une génération après.
On a dans les JMO les premières blessures par bombes d'avion qui sont signalées.
Albert Domange au IR 136 part à l'assaut durant l'été 1918 avec sa compagnie, déjà réduite à 150 Musketier, qui ne compte plus qu'une dizaine de survivants à la fin du combat.
Louis Rey au 70e BCA en juillet 1918, parle de ces attaques contre les nids de mitrailleuses : "si vous avez de la veine, vous n'êtes pas blessé, ou vous avez la fine blessure. La mitrailleuse prise, vous recommencez pour la suivante, dans la minute, le quart d'heure ou l'heure suivante..."

Merci de cette suite !

Cordialement.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptySam 12 Mar 2022 - 18:02

Bonsoir Rheinbaben,

Merci beaucoup pour ce nouveau Post que je découvre à l'instant - MEA CULPA - et que je promets de suivre pour lire la suite.

Merci aussi aux différents intervenants qui apporte leur(s) connaissance(s) .

Vivement la suite.
Jean-Luc
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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptySam 12 Mar 2022 - 21:31

Bonsoir Philippe,
J'y pense, j'ai un plan directeur au 10.000e, qui se nomme "Somme-Py" il faudrait que je regarde si j'y trouve les points évoqués dans le récit, mais je crois que la levée est de 1917, et c'est un document Français, mais les lignes allemandes sont dessinées.
On en reparle...
Bon dimanche.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyDim 13 Mar 2022 - 10:32

Bonjour et merci pour la continuité de votre attention  Wink

Patrice, je suis prenant pour tout plan de cette zone de combats Somme-Py mais aussi celle de Beugneux-Oulchy le Château  atable  Effectivement, l´activité aérienne alliée est extrêmement présente au dessus des lignes allemandes, l´historique du KBRJR18 raconte que les avions volaient à à peine quelques mètres au dessus des têtes des soldats...

Je n´ai malheureusement rien trouvé dans les historiques ni les JMO  Crying or Very sad Bien souvent on n´y trouve que des croquis du début de guerre de position ou de tout début de la guerre de mouvement...

Je continue donc la rédaction de ce post et lentement, nous allons nous diriger vers l´épilogue.

Lorenz ZWICK arrive donc le 8.10.18 à la 3.MGK du KBJR32 (IIIB) suite à l´ordre de dissolution du KBRJR18 qui a été anéanti à Somme Py. 

Le KBJR32 est une unité bavaroise qui a été formée tardivement, du 15 janvier au 28 février 1917 (je tiens à cet endroit à remercier Joel / Scipion590, le dénicheur d´historiques en ligne difficiles à trouver. Il a eu la grande gentillesse de me trouver celui du KBJR32 que je cherchais désespérément  /merci/).

La 3. MGK de cette unité a été formée à Grafenwöhr par l´Ersatz MG Kompanie 2. 

L´historique mentionne naturellement lui aussi l´inclusion des quelques restes du KBRJR18 au sein de son IIIème bataillon. Ce bataillon continuera à être commandé par l´Oberleutnant Bandorf, un vétéran du KBRJR18. Le KBJR32, tout comme les KBJR30 et 31 ont eux aussi subi d´énormes pertes lors du rétablissement du front après la percée alliée de Somme Py. 
Le 10 octobre, le KBJR32 est retiré sur Sauville, et le lendemain Verrieres, ensuite Remilly sur Meuse, Tetaigne et finalement Nobressart en Belgique, le 19.10.18. Dans l´après-midi, l´ordre atteint la 15 KB Division qu´elle est intégrée à la 5ème Armée et dépendra du " Gruppe Argonnen" en tant que division d´attaque...
Les bataillons percoivent alors l´armement nécessaire pour les combats au corps à corps et un grand nombre de munitions. 

Le 13.10, le régiment se trouve au sud et à l´ouest de Verpel, prêt à monter au front. Le pillonnage d´artillerie cause déjà la perte de 60 hommes au III/32. Au cours de la nuit suivante, le régiment prend ses positions sur la route de Saint Juvin à Saint Georges, relève le JR150 sur l´aile droite de la division. 

Dans la matinée du 14.10, l´artillerie francaise couvre de 8 à 9 heures tout le secteur occupé par le KBJR32. À 9 heures, des troupes américaines s´élancent et atteignent la chaussée Saint Juvin - Saint Georges. Les Américains sont aussitôt repoussés dans leurs positions de départ par les I et II/32, le IIIB de ZWICK se trouvant en réserve. 
Mais sur le flanc droit du KBJR32, les Américains ont réussi à percer les lignes allemandes, ont pris Saint Juvin et l´ont même dépassé. Sur le flanc gauche, ils ont aussi gagné du terrain devant Saint Georges. À midi, les Américains se relancent à l´attaque contre les positions du KBJR32, des violents corps à corps ont lieu, les I et II/32 subissent également de nombreuses pertes dûes au feu des mitrailleuses américaines mais aussi au feu trop court de l´artillerie allemande...Les Bavarois sont contraints de se battre de face mais aussi sur les deux ailes pour ne pas se retrouver encerclés. Les Américains font de nombreux prisonniers.

Au courant de l´après-midi, le IIIB de ZWICK est envoyé vers l´avant et parvient à stabiliser la situation, les positions sont reconquises. 

Le 15.10 vers midi, la division placée à droite du KBJR32 se lance à l´attaque mais cette dernière échoue complètement, les Allemands étant ensuite refoulés 1 km derrière leurs lignes de départ. De ce fait, l´aile droite de la division bavaroise constituée par le KBJR32 est prise par des feux à revers. Les mitrailleuses du régiment, judicieusement placées, parviennent de justesse à sauver la situation et repoussent 4 attaques successives. 

Les 14 et 15.10.18 ont été terriblement meurtriers pour le KBJR32 qui ne compte plus que 50 hommes valides (dont Lorenz ZWICK!) et 6 mitrailleuses lourdes. Ces restes sont provisoirement fondus avec les restes du KBJR31 et forment le groupe de combat Reiß. Pendant ce temps, l´état major du régiment organise des nouvelles recrues d´Ersatz en arrière du front à partir de soldats isolés d´autres unités, pour combler les pertes. 
La division bavaroise n´est plus composée que deux groupes de combat, celui de droite comportant les restes des KBJR31 et 32. 
Du 16.10 au 1.11.18, les Américains cessent leurs attaques mais regroupent et organisent en arrière du front un gigantesque matériel pour la percée finale, dont de très nombreux tanks. Le 2.11, les restes de la division sont donc retirés sur Bar-Buzancy et le 3.11 à la Ferme de Beau Séjour. 

Le soir du 3 novembre 1918, Lorenz ZWICK participera à son dernier combat. Les restes de la division bavaroise ne comptent alors plus que 93 hommes (!!!) qui sont envoyés à la lisière du bois au sud de la Ferme Belle Volé pour stopper une petite avancée américaine locale. Ce groupuscule subira ici encore quelques nouvelles pertes, occasionnant le 4.11.18 la dissolution du III/KBJR32 de ZWICK dont les restes seront intégrés au IIB du régiment. 
Ceci est acribiquement stipulé dans la fiche signalétique de ZWICK qui passe officiellement le 8.11.18 de la 3.MGK à la 2.MGK KBJR32. 

Le 6.11.18 marque le début de la retraite, les restes du régiment se retirent en Belgique où la division doit une nouvelle fois être reformée pour repartir à l´attaque. Après une marche de 27 km, le régiment se trouve à Jamoigne. Le 7.11, il est à Lottert, après 24 km de marche. Le 8.11, journée de repos à Arlon. 
Le 9.11, le I/32 se dirige sur Fouches tandis que le III/312 de ZWICK est commandé à la gare d´Arlon pour recevoir et désarmer une compagnie de pionniers mutinés. 
Après une journée de repos (10.11), et suite à l´armistice signé le jour suivant à 10 heures, les restes du régiment entâment leur longue marche de retour en Allemagne. Cette marche durera du 12.11 au 21.12.18.

Le régiment traverse le Luxembourg, la vallée de la Moselle à Ehrang (16.11), le Rhin à Mayence (28.11).
En Hesse du sud, près de Heppenheim, le régiment reste dans ses bivouaquements du 2 au 7.12 car il a été ordonné que la division joue le rôle de garde-frontières. Les conseils de soldats qui se sont entre temps organisés au sein du régiment s´opposent à cet ordre avec succès. Le 8.12.18, le régiment reprend donc sa marche.
Le 11.12, la division est dissoute et est fractionnée en trois groupes de marche: le "Marschgruppe Passau" composé des restes des KBJR30 et 32 et de quelques artilleurs continue sa marche sous les ordres de l´Oberstleutnant Unna. 

Le 12.12.18, un jour pluvieux, la frontière du Royaume du Württemberg est franchie et le II/KBJR32 bivouaque à Dörtel, à environ 40 km au nord-est de Heilbronn. Ce sera le jour de démobilisation de Lorenz ZWICK. 
Il recevra 15 Reichsmark pour son dernier voyage en train d´environ 200 km vers Murnau.

Après étude acribique des fiches signalétiques des derniers camarades ayant encore accompagné ZWICK lors de cette dernière longue marche, on observe que les hommes sont démobilisés au compte goutte, au fil des dernières étapes de leur marche, principalement en fonction de leur âge, dès le 10 décembre. Lorenz ZWICK est donc un des premiers à être démobilisé après une marche d´environ 600 km sur un peu plus d´un mois. 

Ce n´est que le 21.12.18, sous une tempête de neige et par un vif vent du nord-est que les derniers hommes atteignent le lieu de démobilisation finale, à Regensburg, accueillis par l´orchestre militaire de la garnison. Après une brève allocution en souvenir des camarades morts au combat dans la cour de la caserne des Minoriten, les derniers hommes sont encasernés dans deux écoles. 

Le 22.12.18, le KBJR32 est définitivement dissous. Les recrues de la classe 1896 à 1899 sont d´abord renvoyées dans leurs foyers et dès le 1.1.19, une partie de ces hommes sera rappelée aux JR6 et JR11. Le reste sera définitivement démobilisé.

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyDim 13 Mar 2022 - 10:59

Bonjour Philippe,
Je regarde cela.
Cette mention du mitraillage, je l'ai entendue lors d'une rencontre avec un ancien combattant, et le JMO du service de santé de la 47e DI indiqué comme cause de blessure les bombes d'avions.
Albert Domange, déjà évoqué a été fait prisonnier par des soldats US le 16 octobre si ma mémoire est bonne près de Romagne Montfaucon. Il avait indiqué que les americains étaient très nombreux et très mal disposés trop près les uns des autres. Une DI US comptait 25.000 hommes, à comparer aux effectifs squelettiques allemands.
Cordialement.
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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyDim 13 Mar 2022 - 12:27

Rebonjour,

Si Lorenz ZWICK fut vraiment doté d´une chance incroyable pour pouvoir s´en sortir sans une seule égratignure, ce ne fut pas le cas des deux autres ZWICK originaires du même petit village bavarois, pendant le second conflit mondial...Leurs noms sont inscrits sur le monument aux morts du village...

http://www.denkmalprojekt.org/dkm_deutschland/eberfing_bay.htm

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Je penserais même qu´il puisse s´agir de deux fils de notre homme. Il avait trois enfants en 1914...

L´un se dénommait aussi Lorenz, né le 20.7.10,  tombé le 15.04.43:

Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois AzPrRVrowdUSAAAAAElFTkSuQmCC

Le second, Richard ZWICK, né le 05.01.09 a été porté disparu...

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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyDim 13 Mar 2022 - 13:46

Bonjour

Époustouflant !
"Les Américains font de nombreux prisonniers"
Ne seraient ce pas plutôt des Brit sur la photo ?
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festwagner




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyDim 13 Mar 2022 - 14:15

Même si il n'y a aucun doute, on a peine à croire que ce casque ait pu subir autant de combats si violents. Impressionnant même si moins esthétique qu'un beau pointu.
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois   Des Carpates roumaines à l´Argonne: le M16 d´un MG Schütze bavarois EmptyDim 13 Mar 2022 - 17:56

En fait le plan est au 20.000e, levée du 22 juillet 1917. Ce secteur était traversé par des blockhaus en béton, faisant partie de la ligne Hidenbourg. J'en ai passé un extrait dans mon post sur Jean Suby. Celui-ci décrit le relief exactement comme l'historique allemand.
Ce plan est peut être trop à l'ouest, je vais scanner les parties concernées.
Sur ce plan, Somme Py est à la limite est (265 x 276, Tahure n'y figure pas. Au nord, bois du Fourmilier, grand Bois de St Souplet, au sud St Hilaire le Grand. Les réseaux de tranchées allemandes sont très denses.
Cordialement.
P. Lamy
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