Bonjour à tous, je vous présente une photo achetée il y a quelques années en provenance des Etats-Unis. Celle-ci a été prise certainement à Arras, après l'attaque du 9 mai 1915 dans le secteur de Roclincourt. Elle représente au premier plan, l'adjudant-chef Pierre Pépin du 11eme RI, né en 1887, matricule 1377, qui fut tué le 25 septembre 1915 durant les combats de Beaurains (canton sud d'Arras). On aperçoit sur ce cliché qu'il arbore lors de cette prise d'armes, la croix de guerre avec palme.
BEAURAINS, les combats du 25 septembre 1915."Après un repos de six jours à Barly et Fosseux, le 11eme RI revient sur le front qu'il occupait entre Saint-Laurent et Saint-Sauveur. En raison de l'attaque prévue, le 1er Bn est relevé à Blangy par le 83eme RIT, le 2eme Bn l'est à Saint-Sauveur par des éléments du 207eme RI, le 3eme Bn est remplacé également par des hommes du 83eme RIT, face à Ronville. Ces bataillons vont prendre leur position devant la briqueterie.
Pou r l'assaut, le 11eme RI doit envoyer deux bataillons en 1ere ligne, et en placer un troisième en seconde ligne. En cas de succès et d'avance dans les positions ennemies, le 83eme RIT et les deux compagnies du 207eme RI devront être prêts à avancer. Les hommes porteront la tenue d'assaut, chacun aura deux cents cartouches, trois grenades, deux jours de vivres de réserve et de la nourriture pour la journée. Les cuisines du régiment sont arrivées près des voies ferrées de la gare d'Arras. Les voitures avec les munitions sont en place à Warlus, celles avec les vivres et les bagages, ainsi que le train régimentaire sont installés à Sombrin. Le PC du colonel est dans les caves du château de Ronville. Tout est prévu pour les blessés, ils seront amenés dans les ambulances d'Arras, y seront triés et évacués ensuite vers Wanquetin….
A 12h25, l'ordre de monter à l'assaut est donné. Les deux vagues sortent des lignes de départ et bientôt le drame se déclenche avec toute son horreur. Nos braves sont immédiatement pris sous les tirs des mitrailleuses ennemies…
Il y eut de nombreux corps à corps. L'ennemi effectua de nombreux tirs de barrage et ses mitrailleuses furent on ne peut plus virulentes. Deux tiraient dans l'axe de la route nationale, deux autres situées en face de nos parallèles effectuaient un tir violent. La 3eme vague avança jusqu'aux barbelés ennemis, mais s'y heurta, seules de brèches purent être faites en partie. Une 4eme vague se prépara à suivre, hélas sans succès. Les réseaux de barbelés faisaient de 50 à 70 mètres de profondeur et n'étaient pas coupés au-delà de 10 mètres. Nos soldats qui essayèrent de couper les barbelés furent tués, d'autres tentèrent d'organiser un talus. A 14h des renforts furent encore envoyés et bientôt, les garçons du 11e RI s'aperçurent que ceux du 20e RI placés sur leur droite battaient en retraite. La situation était critique. Le 2eme Bn s'accrochait au talus...Résistance désespérée et sans issue."
( D'après André Coillot, Beaurains, quatre ans sous le feu, éditions 1996).
Pierre Pépin était né en 1887 à Portets (Gironde).
La tombe de l'adjudant-chef qui repose à la nécropole de La Targette (Neuville-St-Vaast, PdC).
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