La baionette "Rosalie" : un mythe ?

Bonjour

A travers différents écrits sur les forum ou autres, on voit régulièrement écrit le surnom "Rosalie" au sujet de la baïonnette 1886 pour le Lebel .
On voit aussi écrit par certains, que ce nom est un mythe, une appellation erronée après guerre etc....

Ce matin au hasard d'une de mes lectures, (journal de tranchée "Le canard Poilu" du 4 aout 1915), ce petit poème d'un dénommé "Dominus".
Je vous en laisse maintenant la lecture :

Bonsoir!
La dénomination de "Rosalie" pour la baionnette Française fut inventée par les journalistes de l'époque... Car jamais un Poilu n'aurait donné le nom d'une femme à un outil de mort...

Salut tout le monde

Oui, c'est un surnom journalistique de l'arrière, mais

Col Radec a écrit:

Car jamais un Poilu n'aurait donné le nom d'une femme à un outil de mort...

ce n'est pas forcément vrai: les prénom des canons sont 3/4 féminin...

155C

+1 avec 155C
Les poilus étaient des hommes et si ils avaient meme l'envie de donner un surnom féminin à leur ouvre boite ils le faisaient point barre.
La baionnette fut appelée de diverses façons et il n'y a pas de règle.
Le plus courant est rosalie mais aussi, le pic, ma pointue, l'épée, chaque soldat appelait sa baio comme il le voulait.
Mon arriere grand père l'appelait sa canne à pêche.
Pas de règle.
ndlorette

ndlorette a écrit:

e.
La baionnette fut appelée de diverses façons et il n'y a pas de règle.

ndlorette

Salut !

Je pense comme ndlorette ! il n y a pas de règle je pense ! qui mettrait sa main à couper, qu aucun poilu au front, n aurait appelé sa baio "Rosalie" !??

thierry

Col Radec a écrit:

Bonsoir!
La dénomination de "Rosalie" pour la baionnette Française fut inventée par les journalistes de l'époque... Car jamais un Poilu n'aurait donné le nom d'une femme à un outil de mort...

D'où vient réellement cette appellation ? On ne le saura sans doute jamais exactement .... cependant, affirmer qu'aucun poilu n'aurait donné un prénom de femme à une baionnette, c'est un peu ridicule .... ou alors ce serait mieux connaitre la guerre des tranchée que nos poilus eux-memes

bonjour:


J'ai trouver un document sur la baionette"rosalie il dit:

En ce qui concerne le surnom "rosalie",inventé par les chansonniers dans la veine du comique troupier,il fut très modérément employé par les poilus.Alors voila je dit cela car j'ai lu que la le nom de la baionette rosalie a été donner par des journaliste.

Bonjour

Il semble que ce soit le Barde Breton Théodore Botrel qui aurait crée ce mythe de la Rosalie dans une de ses chansons patriotiques.

Maintenant une question, Rosalie, est-ce seulement la 1886 ou la 1886 et la 1886-15???

Bonjour,

Canne à pêche est plutôt le nom du nougat (flingot) équipé de son épée-baïonnette...

Mais effectivement, il n'y a pas vraiment de règle absolue des surnoms, certains ayant été inventés par les collectionneurs eux-mêmes et n'ayant jamais eu cours à l'époque...

Bien cordialement.
P. Lamy

+1 avec LAMY et + 1 avec Curly

" Rosalie c'est ton histoire (bis)
que nous chantons à ta gloire
Versa a boire
Avec tambours et clairons
buvons donc"

"Toute blanche elle est partie( bis)
MAis a la fin d'la partie
Verse a boire
elle est couleur Vermillon
buvons donc

Et faut voir la débandade (bis)
Des mecs d'HAmbourd et d'Bade
Versa a boire
Des Bavarois et des Saxons
Buvons donc

Etc .....

Bonsoir,
pour illustrer le sujet, le fascicule " à la Baïonnette " daté 1916 dont le N° spécial titre " La Rosalie
Cordialement
Chercheur57

Bsr Rosalie pique comme l'épine d'une rose. Mais cette fleur est au bout du fusil.

Bonjour,

quand on pense que le fusil Lebel équipé de sa baïonnette faisait une longueur invraisemblable de presque 1m 80 avec des soldats à l'époque d'une taille moyenne autour d'un mètre soixante, imaginez le poilu cheminant dans une tranchée bouleversée par les bombardements, dans un bois qui vient d'être haché par la mitraille ou dans un réseau de barbelés, en train de tenir son nougat dans ces endroits si peu praticables.
On a beaucoup parlé des attaques "à la baïonnette"; celles-ci ont causé très peu de blessures (moins de 1%), et durant les offensives de 1918, la statistique des blessés de la 47e DI (division de chasseurs) fait état d'aucune blessure par arme blanche. En 14-18, 60 à 85 % des blessures ont été causées par les obus et leurs éclats.
On devrait plutôt parler "d'attaques en molletières" comme l'on écrit certains auteurs...

Cordialement.
P. Lamy

p.lamy a écrit:

On devrait plutôt parler "d'attaques en molletières" comme l'on écrit certains auteurs...

+1,
La plus crainte, était la bande molletière, qui ne faisait pas de quartier. Ses attaques étaient dures, jamais mi-mollet...

S'agissant de la "Rosalie", elle était rentrée dans l'argot du poilu, comme "pinard", fridolin, crapouillot ou rata".
https://www.francetvinfo.fr/societe/guerre-de-14-18/des-poilus-aux-crapouillots-revisez-l-argot-de-la-grande-guerre_453240.html

Clovis,

si tu lis bien cet extrait de la liste à laquelle tu te réfères:

"Rosalie. n.f. Surnom de la baïonnette du fusil Lebel. Ce terme, qui compare la baïonnette à une femme, est surtout utilisé par les personnes à l'arrière, et en particulier par certains chansonniers. "Rosalie m’fait les doux yeux", dit La petite Tonkinoise, une chanson de l’époque."

Tu peux constater que ce n'est pas de l'argot de poilu mais ce pékins de l'arrière.
Bien au contraire, si l'on en croit les ouvrages sérieux sur ce conflit, il semble que les soldats n'appréciaient pas du tout ce surnom et rares étaient ceux qui l'utilisaient. D'ailleurs dans les tranchées elle était souvent utilisée à d'autres choses qu'au combat: crochets pour tenir les fils téléphoniques dans les tranchées, bougeoirs dans les cagnas, etc...

Bonjour CurlyRedRyder
Ceci dit, de la sémantique non essentielle. Une fois que le terme fut "inventé" par ceux de l'arrière, il a pu entrer  dans les mœurs ( pas dans les morts ) par simple "facilité" de dénomination.
Je suis assez méfiant...sur les théories d'historiens contemporains, ou la pensée philosophique (et philosophale )  moderne vient parfois travestir la vérité.
 Dommages que nous ne pouvions plus poser la question aux témoins, tous bâillonnés ...pour l'éternité
Ceci-dit, je ne vois pas trop le "grand" intérêt de la chose...Rosalie or not Rosalie...


C'est comme l'histoire des blessés allemands, portant une baïonnette-scie, qui auraient été achevés par des poilus, au lieu d'être soignés...info ou intox... le sujet me parait autrement plus important... sur le plan historique.

Bonjour

Marrant cette guerre de tranchée sur le sujet, que de certitudes peut on lire.....
On en oublierait presque qu'au départ du post je fais référence à un journal de tranchée du 15è corps d'armée, d'avril 1915.
Écrit ou pas par un "pékin de l'arrière", c'est bien du "vocabulaire d'époque" et sans être sûr de rien, je serais très étonné que ce terme ne fusse pas utilisé par les soldats.
C'est comme le top 50 à force d'envoyer de la m.erde dans les oreilles des auditeurs, ces derniers finissent par chantonner la "chose", qu'ils aiment ou non . La force de la presse et des médias.......

Re

Plutôt d'accord avec l'ami Clovis

Rosalie devait être employé aussi par la troupe - je ne vois pas pourquoi ce ne serait réservé qu'à l'arrière. Plus couramment employé par le biffin le cure-dents ou fourchette.

Plutôt d'accord avec Clovis,

on ne peut pas inventer en 2019 des mots qui auraient été employés -ou non - par les personnes de l'époque, les témoins n'étant plus là pour nous les confirmer. A lire les ouvrages de Jacques Meyer, "La Biffe" par exemple, dans lesquels il aborde le sujet avec justesse, ayant été mobilisé et combattant.
Pour ma part, mes entretiens avec Jean Suby ancien du 70e BCA de 1915 à 1918 m'ont permis d'entendre certains mots savoureux de poilus, mélangés au français magnifique parlé par les personnes de sa génération.
Il avait été blessé par "un pétard" lancé par un Allemand devant Péronne en octobre 1916, lors des combats de sa division sur la Somme face à la garde prussienne. On dirait maintenant une grenade à manche...
Il faut donc se méfier des interprétations actuelles de l'argot de "poilu" qui tentent de faire "plus vrai"...

Pour revenir à "l'épée baïonnette modèle 1886", si elle était au canon du fusil en vertu des règlements de manœuvre de l'infanterie lors des assauts, son usage était fréquemment détourné comme support ou point d'attache...Imaginez en plus son fourreau battant les jambes lors du "pas de gymnastique" d'un assaut, plus d'un poilu a dû se ramasser par les magnifiques crocs-en-jambe causés par cet accessoire...