Bonjour à tous, je vous présente une photo-carte, prise en Artois, probablement entre les offensives du 16 juin et du 25 septembre 1915
(elle est daté du mois d'août 1915). On distingue trois poilus appartenant au 77eme RI profitant d'un moment de répit. Ils portent une
capote simplifiée modèle 1914 et des pantalons-culottes pour troupes à pied également du modèle 1914, ceux-ci semblent (tout au moins
pour deux) être en velours brun côtelé.
L'attaque du 16 juinLe 16 juin, le régiment doit attaquer la cote 140, le bois et la ferme de la Folie; il est disposé en
quatre vagues de trois compagnies chacune, les bataillons fournissant une compagnie pour chaque vague.
L'assaut est donné.
Seules les trois premières s'élancent et trouvent bientôt devant elles des fils de fer barbelés
incomplètement détruits ; dans certains endroits même, ils sont intacts.
Les trois vagues s'arrêtent au bord de cet obstacle et engagent le feu avec l'ennemi.
A la 7ème compagnie, le lieutenant MOUTON et l'adjudant DALUIN réussissent à prendre pied dans
un petit poste allemand et à s'y maintenir toute la journée.
L’officier est tué, victime de son audace et de sa témérité.
Son corps est ramené le soir par le soldat MOULIN.
L'adjudant réussit à rejoindre nos lignes à la faveur de la nuit.
Pendant cette attaque, tout le monde s'est admirablement comporté.
Le lieutenant BELLANGER, commandant la 5ème compagnie, fut tué en arrivant sur les fils de fer ; le
sous-lieutenant BREGEON, l’ayant remplacé, rétablit l'ordre et réussit à maintenir ses hommes sur place.
L’aspirant COUTURE passe toute la journée avec sa section, couché au milieu d'un champ de
betteraves.
Le moindre mouvement fait par eux était le signal d'une violente fusillade.
Le capitaine d'YTURBIDE, commandant la 7ème compagnie est grièvement blessé, puis ramené le
soir par le soldat FAUVETTE ; il obtint la citation suivante à l'ordre de l'armée :
« Officier d'une grande bravoure et d'une énergie peu commune, s'est encore distingué d'une façon
toute spéciale au cours de l'attaque du 16 juin 1915, au cours de laquelle il a été blessé.»
La quatrième vague, non encore engagée jusque-là, est venue occuper la parallèle de départ; elle y
subit un bombardement intense par torpilles durant toute la journée.
Byng