Bonjour à tous, deux photos-cartes mettant en scène des hommes qui appartiennent au 24eme régiment d'infanterie, rattaché
à la mobilisation au 3e C.A. (6e D.I.), le 1er et 3e bataillons étaient casernés à Paris et Aubervillier, le 2e à Bernay. Les tenues
que portent ces poilus, sont représentatives de la période du 2eme trimestre 1915, capotes simplifiées (modèle 14, 3eme type)
et képis simplifiés (modèle 14, 2eme type), écussons des cols de capotes en fond jonquille.
Pour ce qui concerne le deuxième cliché, les deux hommes portent des capotes Poiret à une poche de poitrine (modèle 2eme type
novembre 14), les écussons jonquille des cols de capotes ne possèdent plus les découpes en accolade (détail abandonné par note
officielle le 28 janvier 1915).
Artois, (mai à juillet 1915).Le 9, il embarque à Jonchery pour la région d'Arras. Le 12, il prend connaissance de l'ordre du jour suivant du général
commandant la 10e armée :
" Soldats de la Xe armée,
Notre offensive a heureusement débuté: 3.000 prisonniers dont 50 officiers, 6 canons, un nombre important de
mitrailleuses sont vos trophées dans ces deux jours. Le moment est venu de porter à l'ennemi le grand coup et
de libérer définitivement notre sol de la présence détestée de l'envahisseur.
La France vous regarde et compte sur vous. "
Signé: D'URBAL.
Le 15, il relève le 15e R.I. dans le secteur d'Aix-Noulette.
Secteur terrible où la lutte constante à la grenade, le contact avec un ennemi acharné causent des pertes exceptionnellement lourdes.
Le 25 mai, après une faible préparation, les vagues d'assaut débouchent sur un terrain battu par les feux de
mitrailleuses et de mousqueterie. Le plus grand nombre des assaillants est fauché. Une faible partie des effectifs engagés gagne la tranchée adverse, où un combat corps à corps s'engage.
Les survivants de la vague d'assaut organisent le terrain tant bien que mal. Mais l'ennemi contre-attaque avec fureur et quelques isolés
seulement peuvent regagner la base de départ.
Du 15 au 25, le 24e R.I. a subi des pertes excessivement lourdes: 30 officiers hors de combat, dont 10 tués; 1 055 hommes hors de combat, dont 160 tués (sous-lieutenant BATTINY, lieutenant KEMPF, lieutenant BESSE, capitaine SALLES, capitaine VALENCE, sous-lieutenants HENNEQUIN, PELERIN, APPERT, etc., tués).
Relevé dès le 26 au matin, le régiment est transporté en automobiles aux environs de Fosseux, et est reconstitué par des éléments de la classe 1915 qui, pour lapremière fois, fait son apparition au front.
Avec les missions diverses, le régiment effectue des mouvements dans la région d'Arras. Il attend la percée
à Monténescourt, puis reste en réserve à Grand-Servins, du 21 juin au 7 juillet.
Le 8, il prend à l'ouest de Neuville-Saint-Vaast un secteur agité et occupe les tranchées conquises au cours des attaques du mois de mai. Des cadavres partout dans les champs incultes, des boyaux à peine creusés, en guise d'abris des niches qui s'écroulent, deux ou trois combats à la grenade par nuit, des grosses mouches bleues en quantité innombrable, du pain moisi, tels sont les souvenirs que gardent de ce secteur célèbre les poilus qui y ont vécu...
(Source: historique du 24e RI, anonyme, Lavauzelle, 1920)
Byng