FRONTKLEIDERKAMMER: Frontinstandsetungs-Werkstatt: Réparateurs du front

Bonjour,
Cela fait longtemps que lorsque vos jugulaires ne présentent pas le travail soigné et conforme à ce qu'on peut attendre de celui de couturier, bourrelier,bottier cordonnier, sellier, maroquinier professionnels, et j'en passe, et que ces jugulaires n'étaient tout de même pas des copies, j'émettais l'hypothèse de réparations d'urgence, au front.
Voici la preuve d'une "Kammer" au front, la photo est légendée: Frontkleiderkammer :

Ces "magasins" n'étaient pas que des "distributeurs" mais il y avait aussi des ateliers de réparations, de coutures etc...
Les réparations effectuées par ces gens devaient être efficaces, rapides et efficientes. La solidité primait à la beauté esthétique, sans intérêt au front, et contraire aux cadences exigées.

bonjour

Moi je suis le kammer des quarts, ils n'en ont pas beaucoup lol
Belle photo en tout cas

Bonjour,
Avec ton titre racoleur, je m'attendais à voir LA photo .
C'est de la publicité mensongère ici .

Même si ce cliché est très beau et a un caractère intéressant de par les quarts qui sont rarement représentés en magasin, ton titre est plutôt trompeur...

CLOVIS 57 a écrit:

Voici la preuve d'une "Kammer" au front, la photo est légendée: Frontkleiderkammer

Il s'agit ici d'un banal kammer, pas au front mais sans doute au pays comme à l'ordinaire.
La photo est d'ailleurs simplement manuscrite "kleiderkammer", et l'a été bien après le conflit !


Les petites réparations, retouches, modifications de l'équipement sont effectuées essentiellement par les Handwerker comme ici fin 1915 :




Ces ateliers sont répartis à l'arrière, plus ou moins prêts du front, et ont fort à faire notamment avec les bottes des soldats qui restent l'équipement qui s'use le plus vite.


Les BJA s'occupent sans doute de modifications plus ardues et disposent vraisemblablement d'un matériel plus sophistiqués, ils tamponnent d'ailleurs ce qui passent entre leurs mains.


Bonne journée.
Cordialement.

Bonjour à tous,

Les machines à coudre SINGER ont été sur tous les fronts.

Belle photo qui peut faire l'objet d'une représentation lors d'une expo.

Bon confinement à tous et bon continuation dans ces moments très particuliers.

jjcoq

HumanBonb a écrit:

C'est de la publicité mensongère ici .Cordialement.

Salut Julien,
Après m'avoir SINGER avec ta machine à coudre, , je te remercie pour ta participation. Effectivement j'ai mis cette photo que j'avais en archives, et qui me paraissait pouvoir imager mon propos.
Merci pour le partage de ta photo, je sais que tu es bien mieux achalandé que moi en la matière.
Je ne doute pas de pouvoir en ajouter à mon tour, une plus appropriée, un de ces jours.

Bonjour,
Dans le même esprit si je puis dire, j'ai quelque part une photo de récupération d'effets sur les morts. Rien ne se perdait, surtout s'agissant d'effets coûteux. Je cherche et la scannerai.
En tous cas, merci du partage.
Cordialement.
P. Lamy

p.lamy a écrit:

récupération d'effets sur les morts. Rien ne se perdait, surtout s'agissant d'effets coûteux.

Salut!

Je confirme. La lecture des historiques de régiments nous informe parfois de ces carences en matériel.
J´ai en mémoire l´historique du LJR19 qui mentionne que les tenues feldgrau furent récupérées sur des morts et des blessés lors des tout premiers affrontements avec les Russes lorsque ces derniers envahirent la Prusse Orientale en août 1914. Ceci afin de les redonner aussitôt aux nouvelles recrues d´Ersatz qui arrivaient au front avec l´uniforme dunkelblau

Rheinbaben

Dépouiller Pierre pour habiller Paul, c'est fait aussi chez les français...

Bonsoir,
Une petite photo pour agrémenter le post
cordialement
Scipion

Bonjour,

chose promise, deux photos de la "récup" côté allemand et côté français, photos de ma collection.







"Faut pas gâcher" (Guy Roux - AJ Auxerre)


Cordialement.
P. Lamy

Merci pour vos participations.
On retourne en atelier de réparation, recyclage, bricolage...


Dans le même ordre d'idée, une échoppe en territoire occupé, à l'arrière du front :

Bonjour,
Ce sujet sur les magasins d'habillement et les ateliers de réparations es à mettre en relation avec deux autres sujets :
- Un dossier à thème sur les réparations et modifications des casques à pointes : https://lagrandeguerre.1fr1.net/t89902-la-fabrication-la-modification-et-la-reparation-des-casques-a-pointe?highlight=r%C3%A9paration
- Un sujet photo sur les uniformes réparés : https://lagrandeguerre.1fr1.net/t121868-les-effets-d-uniforme-repares

Voici un de ces fameux magasins d'habillement (BekleidungsAmt) qui nous permet de mieux comprendre l'organisation de la distribution du matériel :




On peut y voir des casques à pointe, essentiellement ersatz, dont certains combinant cuir et feutre, qui sont classés en "Kiregsgarnitur". 167 Helme d'une côté, et 87 de l'autre.
L'homme au en train d'écrire dispose de pattes d'épaule au numéro 99.


A ne pas confondre avec les ateliers de réparation (Handwerker). Ces derniers font essentiellement s'activer aux réparations des bottes qui est l'équipement qui s'use le plus vite.
En voici un exemple :




Bonne journée à tous.
Bien cordialement.

Bonjour à tous,

Très intéressant et peu connu.

Concernant la "récup", pour les Français, souvenez vous du film d'Yves Boisset, "Le pantalon" de 1997 qui relate le triste sort du soldat Lucien Bersot....

On peut le voir sur internet.

Bonne journée à tous.  

Quaren'tro

quarentroeunpourtro a écrit:

Concernant la "récup", pour les Français, souvenez vous du film d'Yves Boisset, "Le pantalon" de 1997 qui relate le triste sort du soldat Lucien Bersot....

Oui, tu m'a coupé l'herbe sous le pied, je voulais justement le mentionner...


Cette "manière de faire", ce comportement explique entre-autres la "composition" ou "recomposition" de certains casques à pointe dans les 3 premières années de la guerre (14-15-16). J'en attends un...  de cet acabit, je me languis déjà de le décortiquer (visuellement bien sûr.) Je lui consacrerai  un post, il le vaut bien. C'est déjà un régal dans ma tête.

HumanBonb a écrit:

On peut y voir des casques à pointe, essentiellement ersatz, dont certains combinant cuir et feutre, qui sont classés en "Kriegsgarnitur". 167 Helme d'une côté, et 87 de l'autre.

Bonjour,

Tu arrives à lire ce qu´il y a de marqué sur les pancartes des étagères?
Comment tu fais?

Rheinbaben

Rheinbaben a écrit:

Tu arrives à lire ce qu´il y a de marqué sur les pancartes des étagères?
Comment tu fais?

Bonjour,
Je scanne ma photo en 1200 DPI.
Ici elle est publiée en 800 pixels de largeur. En sortie de scanner, elle est à plus de 6400.

Il ne faut pas s'étonner de voir des emblèmes avec la tête de l'aigle décollée :

HumanBonb a écrit:

Bonjour,
Je scanne ma photo en 1200 DPI.
Ici elle est publiée en 800 pixels de largeur. En sortie de scanner, elle est à plus de 6400.

Il ne faut pas s'étonner de voir des emblèmes avec la tête de l'aigle décollée :

Excellent! Merci!! On est vraiment au coeur de la Bekleidungskammer    
Vraisemblablement la Kammer d´une compagnie avec un effectif d´environ 250 hommes.

Rheinbaben

Bonjour,
Pour les spécialistes du Pickel, pourquoi l'expression Kriegsgarnitur ? Cela signifie que ces casques sont destinés aux recrues au départ pour le front, comme l'expression française "effets de guerre" ou "collection de guerre" ?
Cela m'interpelle d'autant car les Pickel sont les mêmes en temps de paix, exception faite des "Extrahelm"...Ou ce sont les plaques de casques qui sont "de guerre" ?
Je pinaille peut être, mais j'aime bien tout comprendre...
Cordialement.
P. Lamy

p.lamy a écrit:

pourquoi l'expression Kriegsgarnitur ?

Salut,

Sauf erreur de ma part, ces "Kriegsgarnituren" sont des effets tout neufs qui sont stockés en temps de paix par les Kammer pour équiper la troupe en cas de guerre.

Lorsqu´une nouvelle production de Kriegsgarnitur remplace l´ancienne dans les dépôts, cette dernière devient alors "die erste Friedensgarnitur" (première garniture du temps de paix). Je pense que c´est à ce moment que beaucoup de casques recoivent le chiffre romain "I" sur la nuquière pour 1. Friedensgarnitur.

Notre ami staffy68 pourra certainement nous présenter le document d´époque adéquat si il tombe sur ce post


Rheinbaben

Re,

Tout est stipulé dans cet ouvrage    








Voici un résumé sommaire des passages nous intéressant:

Les régiments obtiennent chaque année une certaine somme d´argent pour "rafraîchir" leurs divers stocks en équipement. Les nouvelles "Garnituren" qui sont alors achetées sont stockées dans les Kammer du régiment. Ce sont les Kriegsgarnituren, les "Garnituren" les plus neuves. Elles recoivent alors un marquage de régiment et plus tard, si elles sont encore dans les Kammer du régiment lors de l´inspection des effets ayant lieu tous les deux ans, un tampon date de l´année de cette inspection.
Lors du stockage de ces pièces neuves dans les Kammer du régiment, autant de pièces les plus anciennes encore stockées dans ces mêmes Kammer, sont reversées dans les Kammer des bataillons pour rafraîchir leur équipement. Les bataillons apposent alors leur propre tampon de bataillon.
Suivant le même procédé, les bataillons se séparent alors de leurs pièces les plus anciennes et les reversent dans les Kammer des compagnies qui apposent alors leur tampon de compagnie et un tampon date de la réception de ces effets. Il y a donc un roulement constant d´équipement du haut vers le bas, du régiment vers la compagnie.
C´est à ce dernier niveau de la compagnie que les effets recoivent des numéros de "Garnitur" en chiffres romains, en fonction de leur ancienneté.

I: Kriegsgarnitur (au niveau de la compagnie), donc les effets les plus récents recus des bataillons et réservés pour une éventuelle mobilisation.
II: Paradengarnituren (pour les parades)
III: garnitures du dimanche, pour les permissions et sorties de caserne
IV: garnitures pour les gardes en garnison
V: garnitures pour les exercices
VI: garnitures pour le service en garnison, pour le nettoyage des chambrées. Ces garnitures les plus usagées et les plus anciennes étaient données aux recrues lorsque leur temps de service d´active était terminé et quand elles passaient au status de réservistes.

Cependant, il faut tenir compte que les casques à pointe n´étaient pas des effets étant portés perpétuellement en caserne et ne s´usaient donc pas aussi rapidement que les pièces d´habillement en tissu. Pour les casques, le déclassement en garniture n´allait donc généralement que jusqu´à la Garnitur III. Par ailleurs, ces vieux casques n´étaient pas donnés aux recrues ayant terminé leur service!

Les effets les plus anciens, encore considérés dignes d´être porté et qui étaient stockés dans les Kammer des compagnies, étaient alors destinés à équiper le surplus de recrues en cas de guerre, les troupes d´Ersatz et d´occupation.

En cas de mobilisation, les troupes se trouvant à ce moment-là en service d´active percoivent alors les Kriegsgarnituren les plus neuves de la compagnie et cèdent leurs garnitures moindres aux réservistes venant compléter les effectifs de chaque compagnie (à titre d´info: une compagnie du temps de paix comprenait environ 80 hommes. Une compagnie mobilisée avait un effectif variant entre 250 et 280 hommes).

Le surplus en équipement encore nécessité en cas de mobilisation est alors fourni par les Kammer des bataillons, ces dernières servant aussi à fournir les Kammer des unités de Landwehr.


Rheinbaben

Merci Philipe de toutes ces explications, c'est parfait.
Ainsi je comprends la constante que j'ai entendue lors du recueil de mes témoignages : tout le monde a remarqué les équipements neufs portés par les Allemands qui partaient en ligne en traversant les villages Mosellans. Ce système de "roulement" était au point.
Mais toutes les personnes que j'ai rencontrées avaient été impressionnées par ces équipements "absolument neufs" comme je l'ai entendu. Cela donnait aussi une impression de puissance et modernité à cette armée..

Merci encore.
Très bon WE.
P. Lamy

Bonjour Rheiny,
 pour ce "cheminement" des effets d'habillement, avec les mentions particulières aux casques à pointes et coiffures (Shako, Chapska, Colback ...)  J'avais pu en décrypter la trame à la vue des centaines de casques que j'ai eu en main pendant mes plus de 50 ans de passion.  Mais grace à toi, on a le texte...
J'aurai l'occasion d'en disséquer prochainement un bel exemple que je viens de recevoir ce matin.


N.B. je vois que tu mets aussi en exergue les "réservistes régimentaires du temps de paix" qui venaient abonder les bataillons des régiments d'active, y affectés pour les monter en puissance et... les réservistes des RJR nouvellement levés.