Fonction "tambour" pendant la WW1

Bonsoir,
Pouvez-vous m'indiquer l'utilité, le but de la fonction de tambour au sein d'un régiment d'infanterie pendant la 1ère Guerre ?
Merci
Bertrand

Bonsoir,
Personne pour m'aider ?
Bertrand

Bonsoir,
Le tambour est simplement un joueur de tambour au sein de la musique du régiment.
les musiciens font partie de la compagnie hors rang.
pendant la première guerre mondiale, les musiciens faisaient souvent fonction de brancardiers sur le front.
La musique était cependant présente pour accompagner toutes sortes de manifestation du régiment: revues, marches, remises de décoration ,enterrement, ... .

C'est ce que j'ai pu constater au fil de mes lectures.

Cordialement, Nicolas.

Merci Nicolas pour cette réponse.
Bertrand

Bonjour,

tambours, clairons et trompettes sont des fonctions particulières que l'on ne peut pas assimiler totalement (et uniquement) à des musiciens, au sens philharmonique du terme.
Ces trois instruments servent à la transmission des ordres et cela porte le nom de céleustique.  
Ils n'ont, ainsi, pas la mission, comme les soldats de la "musique", de se transformer en brancardiers lors du combat, mais ils conservent leurs instruments et les utilisent pour la transmission des ordres ; rassemblement, charge, retraite, cessez le feu, etc...
Ainsi, les tambours peuvent battre la charge (et remettre les troupes dans le sens de la marche, comme les tambours de Magenta, si mes souvenirs sont bons ? Il faut que je ressorte mes documents).
Tous les tambours n'ont pas cette fonction, un certain nombre d'entre eux n'étant pas utilisés à la transmission des ordres, ils font simplement partie de l'ensemble musical régimentaire.

Je vous suggère de consulter les sujets consacrés du forum concernant les musiciens et les instruments de la céleustique :

https://lagrandeguerre.1fr1.net/t101992-les-musiciens-brancardiers-francais?highlight=musiciens

https://lagrandeguerre.1fr1.net/t86756-les-instruments-de-musique-caisses-tambours-clairons-trompettes?highlight=musique


Les tambours, clairons et trompettes ont un galon spécial de "fonction", et leur désignation est, simplement, "tambour", "clairon" et "trompette".
Les soldats faisant partie de la musique régimentaire sont appelés ; "musiciens-brancardiers".


Voici un tableau extrait du texte de la loi du 13 mars 1875 sur les effectifs de l'Armée ; j'ai fait ressortir le distinguo entre "musiciens" et "tambours et clairons" d'un régiment d'infanterie, leurs effectifs et leur répartition :




Il fut question, à une certaine époque, de supprimer les musiques régimentaires car gourmandes en effectifs, distraits de la mission première des armées. La question fut posée de leur remplacement dans la mission opérationnelle de "brancardiers"...


Actualisés en 1914 ; extraits :







Voici enfin, à titre d'exemple, et pour bien "cadrer" ce qui constitue une "musique" régimentaire, un document daté de 1904 :





fait remarquable ; on ne relève ni clairons, ni tambours qui existent au sein des compagnies.

Tous les documents mis en ligne ci-dessus sont numérisés et disponibles sur le site Gallica de la bnf.

Bonsoir,
Encore un grand merci à bothrops atrox (après l'identification du piquet pour cheval) pour cette explication des plus complètes !
Bertrand

Bonsoir,
Merci Bothrops atrox pour les rectifications.
Les explications documentées, c'est le top.

Cordialement, garenne.

Bonjour MB399579 et GARENNE,

je vous remercie pour vos appréciations.
Les tambours, clairons, trompettes et les musiciens constituent un "casse-tête" à tous points de vue..., du moins au début. Indépendamment de leur rôle exact dans le service, en général, et sur le champs de bataille, tout est compliqué ; les galons spéciaux, l'armement et son utilisation, etc...
Lors du combat, les musiciens abandonnent leurs instruments, reprennent leur armement règlementaire et participent au brancardage des combattants blessés.
Les tambours et les clairons suivent l'autorité dont ils sont chargés de transmettre les ordres à l'aide de leurs instruments et, comme tout combattant, portent leur armement règlementaire. Si un clairon peut sans inconvénient majeur porter, à la fois, son arme et son instrument, cette double charge est longtemps restée problématique pour les tambours, comme en témoigne cet extrait de presse (Armée et marine - 1907- armement des tambours) :




Quelques images dues à de Moltzheim pour les deux premièrse et à Edouard  Detaille pour la troisième et la quatrième :






Un tambour du à Eugène TITEUX, armé du revolver :




Ceci, par contre, n'est pas envisageable sur le champ de bataille  :
toujours due à E. Detaille




L'extrait de presse ainsi que les gravures de de Moltzheim proviennent du site Gallica-bnf

Bonsoir,
Encore merci bothrops atrox pour ces éléments.
Je pense qu'en 1916, les tambours n'avaient pas encore été équipé d'un fusil comme pourrait le faire supposer cette citation de mars 1916 d'un soldat du 33ème RI, nommé "tambour" en 1907, donc mobilisé comme tel, comme peut le faire penser une de ses 2 citations qui indique "...au cours d'une contre-attaque, a entraîné par son exemple ses camarades en prenant un fusil à défaut d'un tambour..."
Bertrand

Bonjour  MB399579,

ce projet n'eut pas de suite, bien que le mousqueton d'artillerie 1892 fut mis à l'essai.
Voici ce que dit Galot à ce propos ; je cite :

"...
les tambours sont armés du sabre-baïonnette modèle 1866 - dit série Z - Le fourreau sera bruni en 1875.
Ils recevront également le revolver mod. 1873 - dans un étui en cuir fauve.
Un essai aura lieu vers 1907 leur donnant le mousqueton d'artillerie mod. 1892. Cet essai n'aura aucune suite.
..."

Ceci pourrait prêter à confusion, mais, cet extrait tiré d'une revue consacrée aux armées étrangères semble concerner l'armée italienne, comme le laisse entrevoir le millésime de l'armement (?) :



Source : gallica/bnf

Ce que confirme (armée italienne) cette autre recherche faite sur le net :






Ceci d'autant plus, concernant l'abandon par l'armée française, que le gain de poids (3kgs) escompté du fait de l'introduction des fûts en aluminium le 15 mai 1901 n'eut pas, réellement, de suite, du fait de l'abandon de ce métal en 1911, pour la réalisation des caisses de tambours, avec retour aux anciens fûts en "cuivre" :

Bonjour,
Merci à nouveau, je suis impressionné par votre persévérance !
C'est vraiment très sympathique de votre part.
Bertrand