Bonjour à tous,
Voici un "avant/après" réalisé avec une photographie aérienne.
Cette vue a été immortalisée lors d'un vol de reconnaissance effectué le 2 Mai 1917 à une altitude de 2900m.
Aux commandes se trouvaient le Sergent HAUSSAIRE, accompagné d'un observateur, le Lieutenant BISOUARD.
Ils ont ainsi photographié un secteur allemand situé entre la Meurthe-et-Moselle et la Meuse, à un peu moins de 3 kilomètres des premières lignes où des combats fient rages en 1915.
L'intérêt de cette photographie aérienne qui fait partie de tout un lot sur le secteur réside dans le fait qu'elle dispose d'un calque de renseignements, forcément utile pour nous passionnés !
Ainsi ce qui va nous intéresser, ce n'est pas ce dédale de tranchées qui s'éparpillent ici et là mais bel et bien cette fameuse "batterie active casematée" ainsi que son "emplacement de rechange" que je me suis permis de repositionner vers le Nord.
Après ce vol de reconnaissance et l'objectif bien identifié, on peut supposer que ces positions subirent un déluge de feu !
Pour confirmer cela, j'ai réussi à me procurer quelques vues du secteur après-guerre.
Ainsi, une vue de 1950, alors que l'agriculture a repris depuis quelques temps déjà, laisse entrevoir deux parcelles de bois bien moins étoffées qu'en 1917 et qui laissent, de ce fait, supposer que l'artillerie ennemie a bien atteint son but !
Par ailleurs, on remarquera que la tranchée parallèle à cet espace boisé est encore clairement visible et n'a pas du être rebouchée totalement.
En 1977, la végétation reprend petit à petit ses droits. L'emplacement de rechange a totalement disparu pour la culture du sol !
Malgré cela, on peut voir qu'en 1987, cette fameuse tranchée est toujours visible dans les sillons des laboures.
On remarquera par ailleurs que la parcelle de bois s'est vue grignotée petit à petit au fil des années.
De nos jours, nous pouvons voir que l'espace boisé qui renfermait 100 ans auparavant la batterie active casematée allemande est toujours bel et bien là, bien que sa superficie a légèrement diminué.
La tranchée parallèle elle est encore clairement visible vue du ciel !
Ni une, ni deux, l'envie était trop forte ! Il fallait me rendre sur place et voir ce qui avait pu se passer pour ces artilleurs allemands.
La route principale étant assez éloignée, il fallu se frayer un chemin sur les tracés sinueux laissés par les tracteurs afin de se rapprocher au maximum du lieu, le reste devant se faire à pied.
Je mis quelques temps une fois sur place avant de me situer mais je finis enfin par entrevoir au loin la fameuse position
!
Au fur et à mesure que j'avançais, la forme de cette parcelle de bois se faisait de plus en plus précise, bien plus petite que ce que j'imaginais.
Une fois devant, il fallu pénétrer dans cette épaisse végétation afin de découvrir ce qu'elle renfermait et ce qui était advenu de la batterie casematée photographiée un jour de printemps 1917.
Comme je l'avais supposé, ce ne fut que désolation une fois à l'intérieur ! Le vert étincelant qui tranchait avec la couleur orangée du champ labouré laissait cette fois-ci place à un paysage dévasté, un terrain retourné par les obus français dont subsistent encore au sol de nombreux éclats de gros calibres.
Les casemates bétonnées ne sont plus debout et les amas d'acier déformés par le déluge de feu laissent supposer que les tirs de contre-batterie français ont bel et bien touché au but !
Voilà, c'est fini
. J'espère que ça n'a pas été trop embêtant à lire.
En tout cas, se fut un réel plaisir de découvrir ce lieu et j'espère pouvoir réaliser la même chose avec les autres clichés du secteur que j'affectionne tant et qui sont tout aussi intéressants.
Bonne journée à tous et
.
Bien cordialement.