Bonjour à tous,
Suite au succès de mon précédent sujet (
https://lagrandeguerre.1fr1.net/t120925-au-travers-d-une-vue-aerienne?highlight=travers ), j'ai décidé de retenter l'expérience.
Voici donc un nouvel avant/après au travers une photographie aérienne française d'une position allemande :
Cette vue a été réalisée en fin de matinée le lundi 23 juillet 1917 lors d’une mission de reconnaissance. Elle représente une zone en Meurthe-et-Moselle dans le secteur du fameux Bois-le-Prêtre où d’importants combats firent ragent en 1915.
Notre intérêt va se porter sur les éléments renseignés sur le calque joint à cette photographie, à savoir quatre batteries allemandes dans une tranchée :
Nous sommes ici au niveau des positions de seconde ligne (zweite linie). Ces pièces d’artillerie se situent à 1.2km de la première tranchée française, c’est dire la proximité du front !
En agrandissant les points renseignés, l’on observe un important remblai de terre, de forme demi-circulaire, légèrement en avant des supposés canons, ce qui confirme bien leur position.
Les nombreux points blancs que l’on observe ne sont autres que des trous d’obus de gros calibres. Tous ne sont évidemment pas visibles à une telle altitude, nous sommes en effet à 3200 mètres de hauteur, il est donc difficile de se rendre compte du véritable déluge de feu qui a du s’abattre à l’époque sur ces hommes.
En effet, rappelons que le rôle de l’artillerie adverse était, entre autres, d’effectuer des tirs de contre-batterie afin de forcer les canons ennemis à se taire. Nul doute donc que nos canons de 75 et autres pièces d’artillerie française de plus gros calibre se mirent au travail une fois ces objectifs clairement identifiés !
De nos jours, il est difficile de se rendre compte qu’en ces lieux, la première guerre mondiale a eu lieu...
Ni une ni deux, me voici parti sur les routes afin de me rendre sur place et découvrir ces lieux.
Quelle ne fut pas ma surprise une fois arrivé...
En effet, dans la précipitation, je n’avais même pas prêté attention à la végétation qui occupe la zone qui nous intéresse.
Comme beaucoup d’endroits, certaines parcelles qui furent des zones à découvert à l’époque, furent replantés après-guerre avec des résineux. Les tranchées furent donc rebouchées et le terrain nivelé afin d’optimiser au maximum les plantations.
C’est donc ici notre cas, et il est dès lors difficile de s’imaginer qu’à cette endroit se trouvaient une série de tranchées, ainsi qu’un ensemble de batteries d’artillerie.
C'est d'autant plus vrai qu'une coupe a eu lieu il y a quelques temps.
Les arbres en fond délimitent le bois tel qu’il était à l’époque du conflit et que l’on peut observer sur notre photographie d’époque.
En m’approchant de ce dernier, l’on se rend compte qu’à cet endroit, le terrain est resté plus ou moins intacte, le boyau menant à notre tranchée est clairement visible !
Si l’on remonte légèrement en arrière, un cliché aérien de 1976 nous permet d’observer, suite à une de ces fameuses coupes, le dessin des anciennes tranchées allemandes malgré le bouleversement du terrain et l’exploitation forestière entreprise depuis des décennies.
45 ans plus tard, il ne reste malheureusement plus rien si ce n’est quelques variations dans la surface plane du sol et quelques indices comme ici une bouteille de vin, à n’en pas douter d’époque.
Ne me laissant pas abattre, je me décide de me porter sur la tranchée suivante la plus en avant de la seconde ligne que l’on voit sur notre photo. Celle-ci se situe à environ 130 mètres des batteries allemandes et se trouve être en hauteur par rapport à celles-ci, offrant une vue sur les premières lignes situées rappelons-le à 1 kilomètres environ.
Le temps d’une pause casse-croute avec une petite photo pour immortaliser le moment. C’est en prenant celle-ci que je me rendis compte de la présence d’un nouvel indice.
Et oui, il fallait avoir l’œil !
Ceci me conforta dans mon choix de continuer ma petite escapade.
Après plusieurs mètres et ce grâce à l’affaissement du terrain, je tombais sur les restes d’une tranchée renforcées comme on peut le voir à l’arrière.
Plus en avant, j’observais dans les ornières d’un engin forestier d’autres vestiges de cette tranchée et notamment des pierres avec jointure au ciment.
Nous sommes dans une zone où les tranchées furent excessivement profondes et où les soldats allemands s’étaient fortement organisés défensivement comme en témoigne cette photographie d’époque prise spécifiquement dans ce secteur !
Quelques mètres plus loin, mon regard fut attiré par un antre béant, l’entrée d’un souterrain allemand !
Me voici donc descendre avec l’équipement nécessaire dans les profondeurs de la terre.
Nous sommes ici en présence d’un abri souterrain comme on en retrouve sur la plupart des tranchées organisées. Ces derniers servaient de lieu de vie, avec bien souvent des lits superposés, et permettaient surtout aux soldats de s’abriter en cas de bombardement, avec une entrée et une sortie.
Voici ce souterrain localisé sur notre vue aérienne :
De retour au grand air, je me rapprochais de la voiture en suivant le tracé imaginaire de cette ancienne tranchée.
Je retombais ainsi sur une nouvelle entrée camouflée par de la végétation.
Une fois descendu en bas, quelques vestiges trainaient au sol, comme notamment cette pile de lampe de poche allemande, plutôt bien conservée par la fraicheur et l’humidité de ce lieu plus de 100 ans après.
Voici ce second souterrain localisé, légèrement en avant du précédent comme on peut le voir :
Voici terminé ce nouveau reportage qui ne s’est malheureusement pas déroulé comme je l’attendais, mais qui m’a cependant valu quelques bonnes surprises tout de même.
Je vous souhaite une bonne semaine à tous.
Bien cordialement.