Atelier de production de casques.

Bonsoir à tous,
Voici une photo assez remarquable puisqu'elle a été réalisée dans un atelier de fabrication de casques à pointe .
Il s'agit ici d'un atelier d'un fabricant saxon bien que les casques montés portent l’emblème prussien
. Ces derniers semblent par ailleurs être en tôle !

Assez parlé, place à la photographie d'époque que nous allons ensemble essayer de décrypter :




Au premier plan, deux jeunes hommes semblent sertir des coiffes fauves dans le bourrelet des casques métalliques :




L'homme de derrière, plus agé, semble quant à lui fixer la visière et le couvre-nuque des casques. Pour bien réaliser cette étape, ils utilisent un marteau.
On notera par ailleurs que la pile de casques disposent de pointe dont le sommet ne semble pas peint . On peut dès lors supposer que le casque était peint par plongeon de celui-ci tenu dans un bac de peinture, le tout tenu avec les doigts !




L'homme à sa gauche, tout aussi agé, semble réalisé le même montage. On voit d'ailleurs un tas de visières et couvres-nuques attendant d'être monté :




On s'arrêtera là pour ce soir, je pense qu'il y a de quoi dire déjà sur ces quelques intéressants agrandissements.

N'hésitez pas à participer.


Bonne soirée à tous et merci.
Bien cordialement.

Salut à toi,

voilà encore un document très intéressant. Merci beaucoup pour le partage.

Dan

Bonsoir HB,    
Très belle photo. Effectivement des bombes évidemment en tôle d'acier, avec les pointes serties.
Sur la dernière photo, le casque qui est sur la table juste derrière le petit "jeune", parait avoir une pointe qui se dévisse, ou c'est un effet d'optique. De même qu'on dirait un "kork" recouvert de tissus, j'ai l'impression de voir une couture entre le tourillon et l'embase de pointe;
A l'avant les hommes s'affèrent sur des bombes en tôle, et au fond les femmes semblent s'occuper sur des "feutres"...A moins que les tôles en noir, ne soient ensuite repeints en feldgrau de finition.
S'agissant du sertissage des coiffes dans la gorge du bord inférieur de la bombe, celà pourrait être des casques du type Weissenburger ou Von der Heyden. Les ersatz avaient un bandeau riveté dans la bombe.

Bonsoir HB,

Merci pour le partage

Effectivement les casques au premier plan semblent bien être en tôle, alors que ceux des tables arrières seraient bien en feutre

Quand tu dis que c'est un fabricant saxon, cela prouve que tout le monde peut participer à l'effort de guerre



Chris

Bonjour HB, en voilà des photos extraordinaires!

un vrai paradis pour certains si on pouvait remonter le temps!

merci de nous avoir fait partager ça

Bastille.

Cette photo est vraiment exceptionnelle.... bravo !

Dernière photo, derrière "l'ancien" à gauche, on voit les bombes de profil. Bombe à embase rectiligne, apport serti des visières et couvre-nuque, présence d'un jonc de renfort arrière, ce sont des contrats "Weissenburger" ou "Von der Heyden".
Il ne s'agit pas des "tôles" dites ersatz, ni des "Bing", d'une seule pièce, et plus en forme de "chapeau melon", profil ondulé à la base, pas de jonc de renfort.

Dernière photo, derrière "l'ancien" à gauche, on voit les bombes de profil. Bombe à embase rectiligne, apport serti des visières et couvre-nuque, présence d'un jonc de renfort arrière, ce sont des contrats "Weissenburger" ou "Von der Heyden".
Il ne s'agit pas des "tôles" dites ersatz, ni des "Bing",  d'une seule pièce, et plus en forme de "chapeau melon", profil ondulé à la base, pas de jonc de renfort.
---pas ça :

---pas ça :

---mais ça :

 

Pour éviter les contradictions... que je soupçonne faisander chez certains..."pointus" du sujet :

Les versions M14 ont un jonc de bordure de visière en laiton, et le jonc de renfort arrière aussi.
Les versions M14-15 ont un jonc de bordure de visière qui est un replis en tôle d'acier, et perdent le jonc arrière.
Les premiers ressemblaient au "Pickel M95", bombe peinte en noir, garnitures laiton, les seconds, plus au "ersatz" car totalement recouvert d'une peinture feldgrau.

Bonjour,

Merci pour le partage de cette photo intéressante!
Je dois avouer que les casques en métal ne sont pas ma tasse de thé ni ma préférence

Cependant j´aimerais bien connaitre la source stipulant qu´il s´agit d´une usine saxonne

Rheinbaben

Bonjour et merci à tous pour vos commentaires.

CLOVIS 57 a écrit:

Sur la dernière photo, le casque qui est sur la table juste derrière le petit "jeune", parait avoir une pointe qui se dévisse, ou c'est un effet d'optique.

Je pense en effet à un effet d'optique ou à un défaut de l photo. Il me semble voir le profil de la pointe noyée en arrière plan dans les casques... bizarre bizarre




Par ailleurs, dans l'un des agrandissements que j'ai proposé plus haut, il me semble apercevoir des emblèmes à vis apparente centrale :

HISTORIC a écrit:

Le suite plus tard...

Oui, ça se retrouve sur des Von der Heyden de la deuxième série, (sans jonc arrière et peint en feldgrau) comme sur certains ersatz d'ailleurs.
Je ne sais pas si c'est une exclusivité des Von der Heyden ou si les 2 marques avaient le pontet horizontal dans un premier temps, puis la simple vis centrale sur le deuxième modèle.

Bonjour,
Un petit complément de cette analyse avec quelques nouveaux agrandissements.

- Pile de casque dont l'emblème semble bel et bien être à vis centrale :




- Les casques à la dernière tablée ont été peints en Feldgrau, ils semblent s'agit toujours de casques en tôles donc on peut émettre l'hypothèse que cette firme produisait 2 types de casques.
On notera qu'ici, les femmes mettent en place cocardes et jugulaire sur les couvres chefs.




N'hésitez pas à donner vos avis et peut être nous révéler de nouveaux détails.


Bonne journée.
Cordialement.

Rheinbaben a écrit:

Je dois avouer que les casques en métal ne sont pas ma tasse de thé ni ma préférence

Tu as pourtant un beau V.d.L Wurtembourgeoi chez toi

crapouillot59 a écrit:

Rheinbaben a écrit:

 

Je dois avouer que les casques en métal ne sont pas ma tasse de thé ni ma préférence

Tu as pourtant un beau V.d.L Wurtembourgeoi  chez toi  

Ah bon? Il est à moi? Cà change tout alors!!!

Rheinbaben

Rheinbaben a écrit:

crapouillot59 a écrit:

Rheinbaben a écrit:

 

Je dois avouer que les casques en métal ne sont pas ma tasse de thé ni ma préférence

Tu as pourtant un beau V.d.L Wurtembourgeoi  chez toi  

Ah bon? Il est à moi?   Cà change tout alors!!!

Rheinbaben

Quand on se verra je te ferai un petit cours de droit privé relatif à la possession et à la propriété.

crapouillot59 a écrit:

Quand on se verra je te ferai un petit cours de droit privé relatif à la possession et à la propriété.    

Je peux t'aider ...
Par exemple... un certain DSK a possédé une femme de chambre dans un  Sofitel mais sans en être propriétaire...  Saisis-tu la différence...juridique...C'est comme "pris la touffe, et priv-a-tif, ou prise hâtive... La subtilité est parfois mince...

Pour en revenir à la photo de Julien

Ce qui m'interpelle c'est que dans la meme usine, nous avons des casques laqués noir et des casques feldgrau ?

Rheinbaben a écrit:

Cependant j´aimerais bien connaitre la source stipulant qu´il s´agit d´une usine saxonne

Bonjour,
C'est grâce à Jasta qu'il me semble avoir reconnu l'atelier de production de mon cliché.
En effet, ce dernier a découvert dans un ouvrage en date de 1992 cette photographie dont les similitudes ne trompent pas :




Cet ouvrage retrace l'histoire des entreprises Nier-Frankonia à Beierfeld en Saxe ( "Beierfeld - Bilder der Vergangenheit" ). La légende de ce cliché indique un changement de production avec la fabrication de casque pour l'infanterie ( "Betriebsumstellung auf Infanterie Helme" ).

A savoir que l'entreprise Nier produisait des lampes à pétrole avant guerre.


Encore un grand merci à Jasta pour le partage .
En espérant que cela fasse avancer nos futures conclusions.


Bonne journée à tous et merci.
Bien cordialement.

Bonjour,
Histoire d'en finir avec cette firme, cela semblant intéressé tant de monde , voici une dernière photo de cet atelier :




Ce cliché a sans doute été pris la même journée que celui que je présente en début de post. Nous sommes dans l'angle gauche de la pièce et on reconnaît quelques personnes qui sont à l'ouvrage.

Malgré ces deux vues, il est difficile de déterminer les différentes étapes lors de la production de ces casques livrés en finition noire ou feldgrau.

Cette femme doit s'occuper du perçage des plaques pour la vis centrale :




Ici, on semble s'occuper des coiffes, entre autres... :




A ce stade, c'est idem, difficile d'être catégorique. S'agit il de coiffe en cuir ou alors d'un tas de protection en feutrine à placer au fond de la coque ?




Ce jeune homme s'occupe peut être de la fixation des tourillons, quelques piles de casques en semblent dépourvues :




Au fond de l'atelier, les casques semblent être terminés, prêt à l'usage, cocardes et jugulaire montées :




En espérant que ce petit sujet sortant de l'ordinaire vous ait plu, en tout cas à moi, il m'aura couté du temps et de l'argent .


Bonne journée et merci.
Bien cordialement.

Bonjour Julien,
j'aime

Presse à balancier, qui met en forme l'aigle à partir de la feuille de laiton prédécoupée. L'outil n'est pas une perceuse mais un pilon qui embouti.
La femme qui est devant elle, manipule le même engin, mais avec un "outil" différent. Je pense qu'il s'agit de la découpe de pourtour dans la feuille, mais le geste est le même, l'inertie du "volant" fait tourner l'axe hélicoïdal pour abaisser l'outil de presse ou de coupe.

La belle époque...
du plein emploi...
Aujourd'hui un tel atelier nous montrerait 1 ou 2 pelés...technicien-régleur sur machines numériques...
Tous les autres jouent aux cartes, regardent la télé, ou cherchent des pokemon-go en percevant le RSA et les alloc.

Bonjour et merci à toi pour ce petit complément concernant ces machines .

Bon dimanche.
Cdlt.

Bonjour,

Merci pour ce reportage sur la fabrication des casques ... à pointe. Avec tout ce qu'il fallait construire, il n'y avait pas de chômage ! !

En 1916, les Allemands conçurent un casque des plus robuste et des plus protecteur, le fameux "Stahlhelm". Sa fabrication par estampage progressif lui permettait d'avoir partout la même épaisseur, alors que les Britanniques n'y arrivaient pas. Enfin, c'est ce que j'ai retenu d'un documentaire TV.

On ignore la date exacte de mise en service de ce casque. Pas sûr que les Allemands le portaient à Verdu en février 1916...




légende de la photo : Between 1914 and the war's end in 1918, more than 65 million soldiers were mobilized worldwide - requiring mountains of supplies and gear. Here, on a table set up outside a steel helmet factory in Lubeck, Germany, a display is set up, showing the varying stages of the helmet-making process for Stahlhelms for the Imperial German Army

Monte-au-Creneau a écrit:

On ignore la date exacte de mise en service de ce casque. Pas sûr que les Allemands le portaient à Verdu en février 1916...

Bonsoir,
on voit que tu montes au créneau depuis peu ici. (c'est de l'humour   )

Extraits choisis d'Orages d'acier d'Ernst Jünger,
--- page 154:
"Bataille de la Somme -Guillemont- le 23 Août 1916, ....Un coureur Wurtembergeois devait conduire ma section jusqu'à Combles. Ce fut le premier soldat allemand que j'aie vu sous le casque d'acier...le visage figé, encadré par le bord d'acier du casque..."
--- page 157, quelques jours plus tard :
"Dès 4 heures, nous fûmes tirés de notre couche, pour recevoir des casques d'acier."
L'auteur était dans une Sturmkompanie, du FR73, unité hanovrienne d'élite...plus tard dans le livre, il indique que ses hommes et lui-même décousent leur bandeau de manche "Gibraltar" pour ne pas être identifiés...et deux fois au moins, qu'il ramasse un "Stahlhelm" à terre pour poursuivre le combat... Donc pas de nominette dans ceux-là...


On en déduit donc que les Stahl 16 ont équipés les bonhommes à l'articulation fin Août début Septembre, donc en gros M95 et M95/14 pendant un an du 8-14 au 9-15, petit gris M15 pendant un an du 9-15 au 9-16 et 2 ans pour les Stahl 16 et leur déclinaison 17-18 soit du 9-16 au 11-18.

Donc aucune chance de voir un Stahl en février 16, ce qui est confirmé par les découvertes archéologiques contemporaines des environs de Verdun (comme l'attaque du LIR 115 au bois des Caures ) et les photos d'époque.



Je ne peux que vous vanter l'excellent témoignage apporté par 0rages d'Acier, à partir du journal de guerre d'Ernst Jünger, 14 blessures graves par balles, éclats de grenades ou de schrapnells, 20 cicatrices (en comptant l'entrée et la sortie ), une centaine d"égratignures Néanmoins, engagé volontaire de guerre" Kriegsfreiwilliger" il fut le soldat puis l' officier le plus décoré de la WW1 coté allemand, avec notamment la médaille d'or des blessés. Il fut décoré de la croix de l'ordre suprême "Pour le Mérite", sur décision de l'Empereur, alors qu'il était Lieutenant, (comme 14 autres de toute la guerre)... sauf que lui seul,  n'avait que 23 ans...
Il y parle des lieux de cantonnement et des attaques du FR73, parfois associé à l'IR76 et 164 pour former la 111°Division, en Lorraine, dans la Marne, ou dans la Somme.