Bonsoir,
je dois disposer d'un ou deux textes concernant les marques de deuil sur la tenue militaire.
Il me semble me souvenir que le port d'un crêpe (c'était, me semble-t-il le terme employé) noir au bras gauche
était autorisé en cas de
deuil familial. Il n'était pas spécifié que le défunt dut appartenir à l'institution militaire et les textes évoqués dataient de bien avant l'hécatombe de 1914-1918.
Il était fait mention, dans ces mêmes textes, du deuil militaire (?), sans plus de précision, dont la manifestation était le
port d'un crêpe à l'épée ou au sabre.
Tout ceci n'explique, bien sur, pas les 2 "chevrons" visibles sur cette photographie, mais il semble qu'il n'ait pas existé de modèle précis de ce type de tour de bras en crêpe. On peut donc tout imaginer, à commencer par des décès multiples dans la même famille, et pas seulement par faits de guerre.
Je rechercherai les documents précités pour en mettre en ligne la teneur exacte.
Je viens de trouver ce document de 1895 concernant les tenues de la gendarmerie et les signes de deuil :
cela reprend exactement le contenu des documents que j'évoquais précédemment (ils datent de 1892 et 1906).
Le crêpe porté au bras gauche ne revêtant pas un caractère d'accessoire règlementaire, je crois qu'il sera difficile d’interpréter la présence de ces barrettes. Pourquoi pas un système de fixation ?
sur ce post est visible un crêpe de deuil agrémenté de semblables "galons" :
http://www.chasseurs-de-memoire.com/t26762-leongendarmele membre Ortet Georges, qui est aussi membre du forum HM, émet une hypothèse, déjà avancée ici, qui voudrait que cela indique des deuils familiaux multiples et simultanés.
D'autres recherches faites sur le net semblent confirmer que ce deuil était celui d'un proche, membre de la famille, épouse, ascendants, et pas nécessairement celui d'éléments masculins morts au combat. Ce qui me parait logique étant donné le caractère facultatif de cette mesure et "humainement" plus concevable.
Une des pages consultées, commentaires de photographies de militaires par leurs descendants, rattache la présence d'un tel "brassard" de deuil sur la tenue d'un militaire au décès d'une certaine "Alice" (mère, soeur, épouse...?) .
Le port de ce crêpe au bras gauche était, à cette époque, la manière habituelle d'afficher son deuil sur la tenue civile. Vêtement noirs pour les femmes et brassard au bras gauche ou crêpe à la boutonnière pour les hommes.
Quant à l'hypothèse du grade affiché sur le brassard de deuil, elle se trouve bien compromise lorsqu'on considère le personnage de gauche, sur la photographie, qui ne semble pas être un officier.
S'agissait-il, alors, de rappeler, à cette occasion, l'état militaire et le grade du proche décédé?
Bonne soirée,