Bonjour à tous, une photo-carte réalisée en studio représentant un sergent-major du 226e RI. Les numéros de képi, de pattes de col,
également les grades ont été repassés à la craie (comme à l'accoutumée chez certains photographes), il ne s'agit donc pas là d'un sous-
officier issu d'un régiment territorial (de plus, les régiments 224 à 229 ne figurent pas dans l'infanterie territoriale). On remarquera la
façon peu usuelle de porter le ceinturon modèle 1903, muni d'une cartouchière 1888, glissée du même côté que l'étui du révolver
d'ordonnance. Le cliché a été réalisé en décembre 1914, notre sous-officier déjà perdu quelques boutons d'un revers de sa capote 1877.
Opérations en Artois, octobre décembre 14Le 28 septembre, la 70e division embarquait en chemin de fer à Nancy et se rendait dans les plaines de Douai. Parti d'Hénin-Liétard
où il s'était rassemblé, le 220e prenait part à la manoeuvre audacieuse qui, par une attaque de flanc, devait dégager Arras menacé
d'encerclement.
La division engagée près d'Acheville contre des forces supérieures, fit front à travers les falaises de Vimy et dut venir chercher la liaison
sur les positions de Mont-St-Eloi et de Villers-Au-Bois. Par son âpreté à défendre le terrain pied à pied, elle permit le débarquement de
quelques unités anglaises et du 21e corps à sa gauche, tandis que la division marocaine prenait position à sa droite. Alors, solidement
épaulée, elle opérait du 8 au 10 octobre, un retour offensif sur La Targette où la ligne fut stabilisée. Ces durs combats coutèrent la vie
au lieutenant-colonel FERNIER, qui avait remplacé le lieutenant-colonel HOFF à la tête du régiment; la garde d'honneur périt tout entière
et le drapeau demeura mutilé et sanglant.
Jusqu'au milieu du mois de décembre, les bataillons se relevèrent mutuellement dans les tranchées de Mont-St-Eloi et de Bertonval. Avec
un mordant admirable, les compagnies poussèrent quelques incursions dans la ligne allemande, préludant ainsi aux opérations actives qui
caractèrisèrent sur le front d'Artois la fin de l'année 1914.
Une de ces opérations avait été décidée pour le 18 décembre. Au jour fixé, deux compagnies du régiment, les 18e et 19e, se portèrent à
l'attaque des tranchées ennemies, en sortant des leurs avec un enthousiasme admirable. La 19e compagnie poussa trois vagues en avant,
la 18e en fit sortir deux. Malheureusement, fauchées par les mitrailleuses qui n'avaient pas été détruites, elles jonchèrent bientôt le sol. Les
unités voisines subirent d'ailleurs le même sort. Ce ne fut que le 27 que l'attaque fut renouvelée avec préparation d'artillerie et en liaison avec
le 27e bataillon de chasseurs. Cette fois, la progression atteignit 200 mètres, mais bien des braves, le soir, ne répondaient plus à l'appel.
(Source: Historique du 226e RI, Imprimerie Berger-Levrault, Nancy)
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