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 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique

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festwagner
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festwagner




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16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique Empty
MessageSujet: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMar 9 Jan 2024 - 20:03

La récente présentation de Rheinbaben sur son beau casque du JR 75 m’a donné la motivation d’aller au bout de l’histoire d’un porteur d’un autre casque hanséatique, l’un des premiers que j’ai acquis il y a presque 10 ans. En effectuant ces recherches, j’ai pu également lever une part de mystère d’un autre casque « hanséatique » que j’ai.

Voici donc un casque du RJR 76. Même si le couvre-casque n’a pas été trouvé avec le casque, les deux vont parfaitement ensemble, couvre-casque et casque comportent le même marquage de bataillon (le marquage du casque est peu lisible au début)

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Les chiffres verts passés collent avec  le changement de chiffres du rouge au vert puis à une période de pluie intense.

Le RJR 76 a été levé à partir du JR 76 de Hamburg. Mais ici ces sont deux unités différentes qui ont équipés le III/RJR 76. Le casque provient du JR 163 et le CC du JR 76.

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Le casque comporte bien les deux éléments caractéristiques des unités hanséatiques de réserve : la cocarde spécifique du régiment de Hamburg et la croix de réserve spécifique des unités hanséatiques avec la devise mit Gott fürs Vaterland

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Le casque comporte également le nom d’un porteur, A Myohl.

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Un seul homme à ce nom et initiale apparaît dans les VL pour le RJR 76, le musketier Alfred Myohl de la 10/RJR76, d’abord porté disparu dans la liste de perte du 4 novembre 1914 puis déclaré prisonnier par la liste du 22 décembre 1915. La première liste fait référence aux combats du 15 au 24 septembre 1914 dans l’Oise au sud de Noyon.

https://des.genealogy.net/search/show/596077

https://des.genealogy.net/search/show/3455824

L’historique du RJR 76 et de son régiment frère, le JR 163, donnent ici des éléments très précis sur ces combats, ainsi que de nombreux témoignages qui permettent de décrire assez précisément les conditions de la capture de Myohl.

Après la défaite de la Marne, les Allemands retraitent vers le nord jusqu’aux hauteurs de l’Aisne. Les Français poursuivent la I. Armee et tentent de la déborder par son flanc droit, le IX Korps. Pour éloigner cette menace, le Reserve IX Korps qui vient d’arriver à marche forcée depuis la Belgique, doit rejoindre au plus vite le secteur de l’Oise. Le parcours de ce Korps en août 1914 est assez singulier.

Ce Korps (17. et 18. Reserve Division) était resté en Allemagne au début de la guerre pour couvrir la frontière danoise, en cas d’entrée en guerre de ce dernier pays. Cette mission explique en partie pourquoi la division de réserve dans laquelle se trouve le RJR 76 comporte également des unités d’actives, les JR 162 et 163, encasernés dans le Schleswig Holstein. Cette 17. Reserve Division comporte la particularité d’avoir des unités de toutes les villes hanséatiques, Hamburg (RJR 76), Bremen (RJR 75) et Lübeck (JR 162).

Le 23 août, compte-tenu de l’évolution de la situation à l’ouest et de la neutralité du Danemark, le Reserve IX Korps est envoyé vers l’Ouest par train. Il arrive en Belgique dans la nuit du 24 au 25 août à l’est de Liège, qui a capitulé le 16 août. Le régiment marche vers Louvain et subit ses premiers combats. Le IX. Korps est ensuite affecté au siège d’Anvers (où s’est refugiée l’armée belge) puis, le 28 août, à la garnison allemande de Bruxelles et enfin, jusqu’au 12 septembre, avance vers Gand puis Courtrai. Le régiment n’a quasiment pas eu de pertes et comporte plus de 2400 hommes aptes au combat.

Le 12 septembre, compte-tenu de l’évolution de la situation en France, le Reserve IX Korps reçoit l’ordre de marcher vers le sud au plus vite. Le rythme est effréné, le 12 septembre 40 km entre Tournai et Hornaing en France, 13 septembre 40 km entre Hornaing et Cambrai, 14 septembre 40 km entre Cambrai et Saint-Quentin, le 15 septembre près de 50 km jusque dans le secteur de Noyon, à Thiescourt à l’est de Noyon. Les hommes sont exténués et nombreux sont ceux qui se délestent d’une partie de leur équipement, notamment les pioches et outils de terrassement. Les premiers contacts avec l’ennemi, d’abord cavalerie puis quelques éléments d’infanterie ont lieu, c’est l’IR 163 qui combat. Le 15 septembre, le bivouac du RJR 76 a lieu sous la pluie  dans des vergers à Thiescourt, à 5 km à l’ouest de Noyon. L’IR 163 est accroché plus au sud près de la ferme de l’Ecouvillon et tient ses positions en face.

Le 16 septembre, les unités reçoivent leurs ordres de combat : la 18. Reserve Division marche vers le sud-ouest de Noyon (Nampcel, Carlepont), la 17. Reserve Division doit marcher vers le sud en direction de Ribecourt, gros bourg le long de l’Oise, à 10 km au sud-ouest de Noyon. La protection du flanc droit, face aux Français, est assuré par le détachement Dernen composé des I et II/JR 163 et II et III/RJR 76 de Myohl et de batteries du I/RFAR 17. En cas d’attaque, les hauteurs à l’ouest de l’Oise, sur lesquelles se trouve la 17. Reserve Division doivent être tenues.
Le gros de la 17. Reserve Division avance sur Orval, où de premiers combats ont lieu pour le I/RJR 76, puis sur la ferme d’Attiche. Ribecourt est atteint à 8H30 mais est occupé par l’ennemi. I/RJR 76, II/RJR 75 et le JR 162 sont lancés à l’attaque mais subissent d’importantes pertes face à un ennemi solidement retranché. Les combats durent jusqu’à la nuit sans pouvoir avancer.

Le détachement Dernen avance dans l’ordre suivant : III puis II/RJR 76 puis I/RFAR 17 puis II et III/JR 163. La compagnie de Myohl, la 10/RJR 76 du Hauptmann Witt-Hoe, est en tête. Après 4 km de marche vers le sud, de premiers combats ont lieu au lieu-dit Ecouvillon où les postes du JR 163 installés la nuit précédente sont attaqués. Les unités du JR 163 se déploient face à un adversaire tapi dans la forêt. Ce sont des unités du 38ème RI de la 25ème Division du 13ème Corps. Ce dernier vient aussi d’arriver en renfort dans le secteur pour faire face aux tentatives de débordement des Allemands dans le cadre de la course à la Mer. La 10 et 12/RJR 76 sont utilisés pour une attaque de flanc en passant par un chemin forestier au nord est de l’Ecouvillon. Myohl fait donc partie des assaillants qui enveloppent la ferme par le nord.  Après plusieurs heures de combats, l’ennemi est chassé du bois et d’Ecouvillon. Les morts sont enterrés et les unités remises en ordre.

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A midi, la marche reprend sur Elincourt plein ouest, où les Allemands ont appris la présence de fortes unités françaises. Le III/RJR 76 est toujours en tête avec la 12/RJR 76 en pointe. La marche est compliquée, les unités sont harcelées par des tireurs invisibles, les collines et forêts masquent les vues, les chemins sont étroits. Un bataillon ennemi est dans le bois de Thiescourt sur un chemin parallèle à la route Ecouvillon Elincourt empruntée par les Allemands. Myohl et le III/76 sont envoyés contre. A 13H30, I/163 est déployé à sa gauche.

16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique B210

A 16H, la première attaque du JR 163 sur Elincourt est bloquée à 300 m de l’entrée du village. L’arrivée de Myohl et du III/RJR76 depuis le Nord permet de faire tomber le village en fin d’après-midi. Les pertes du JR 163 sont lourdes, près de 750 hommes hors de combat pour JR 163. Le III/RJR 76 bivouaque à la sortie sud du village.

Le 17 septembre, le gros de la 17. Reserve Division relance son attaque sur Ribecourt, qui tombe après un bombardement efficace. Il ne reste que 200 hommes au I/RJR76.
Le Détachement Dernen poursuit également son avance vers Compiègne, Myohl et le III/RJR 76 marchent en tête de la colonne. L’ordre de marche de l’avant-garde du III/RJR76 est 10, 12, 9/RJR 76. A 8H45, l’avant-garde s’arrête devant Machemont occupé par des éléments du 86ème et 38ème RI. Après une préparation d’artillerie sur des bâtiments occupés par l’ennemi, l’avant-garde du III/RJR 76 (et donc Alfred Myohl), restée sur la grande chaussée, essuie des tirs violents. Le reste du détachement Dernen, la colonne principale, choisit de contourner par le sud le village et s’installe à l’est du village sur la Hauteur 413 face à Bethancourt. Le détachement reçoit l’ordre d’obliquer sur Ribecourt. Soudain, à ce moment-là, le détachement est attaqué de trois côtés, Cambrone, Bethancourt et Chevincourt. En effet, Elincourt et Chevincourt ont été réoccupés par l’ennemi.
Les unités allemandes doivent s’organiser en catastrophe.

L’IR 163 constitue une position de bouchon à Marchemont vers l’O et le N avec la 4/163 de l’Oblt Hedike. Elle assure la protection de l’artillerie mais une section doit être envoyé en urgence car le Gefecht Bagage du RIR 76 est attaqué. Deux autres compagnies doivent être envoyées pour nettoyer le village. Le village est pris à 13h15.

A midi, le major Raspe du II/RJR76 reçoit l’ordre de prendre Bethancourt. Une vaste attaque est organisée. Le II/163 attaque à l’ouest, les II et III/76 au nord et le I/163 entre les deux. La 3/RFAR 17 est engagée immédiatement derrière l’infanterie.

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Mais la défense des Français est particulièrement efficace, le II/163 oblique vers le sud-ouest pour envelopper le village mais est surpris par des feux de MG depuis des péniches sur l’Oise. Les Allemands qui ont pu s’approcher des rues de Bethancourt constatent la présence de barricades. Les assaillants subissent de fortes pertes, yc en officiers, le commandant du RJR76 est atteint d’un tir au ventre à 14H. Les sanitaires réussissent à le mettre à couvert avec les nombreux autres blessés. Le major Raspe tombe. Il y aussi de fortes pertes au JR 163 ainsi que dans les chevaux chargés de transporter canons et bagages. Les unités sont isolées entre elles ainsi que du III/RJR76. Les reconnaissances ne donnent rien.

L’état major prend la décision de commander directement et de sauver ce qui peut encore l’être. Le Hptm Hedicke du RFAR17 prend le commandement. Une avant-garde prend un chemin à l’est de Bethancourt où le feu ennemi s’éteint progressivement.
Le III/RJR76 de Myohl tente alors une manœuvre d’encerclement par l’est de Bethancourt vers le canal. Il atteint la voie ferrée à l’est et reçoit là les mêmes tirs de MG depuis des péniches sur le canal de l’Oise. Celles-ci sont bombardées. Conjuguée à l’attaque frontale sanglante depuis la Hohe 413, cette manœuvre du RJR 76 permet enfin de chasser l’ennemi de ses positions et de le forcer au repli, avec de nombreux prisonniers. Dernen reprend le commandement de son détachement très imbriqué et regroupe ses troupes sur la place du château avant de partir vers Ribecourt pour éviter le danger d’être isolé par l’ennemi.

En parallèle, les survivants des compagnies des II/RJR76 et JR 163, rassemblés au nord du village, sont également envoyées à l’ouest vers Ribécourt. Ils récupèrent en route les cuisines, et les lourdes voitures belges réquisitionnées pour porter les sacs des hommes, qui doivent être poussées pour éviter de tomber aux mains ennemies. Malgré le manque de place, les officiers ont tenu à charger l’Oberstlt von Heynitz blessé, commandant du RJR 76 et le corps du major Raspe. Les autres blessés, à l’exception de ceux qui peuvent monter sur les sièges ou tout autre endroit dans les chariots, doivent être abandonnés dans le poste de secours.
Dès que les unités allemandes combattantes ont quitté Bethancourt, les Français le réoccupent, des Français étaient restés cachés dans les caves. Les bagages de combats sont alors dans une situation difficile. Le poste de secours avec les blessés allemands et le personnel sanitaire est capturé.

En prallèle, la 11/RJR76 a reçu la mission de nettoyer le champ de bataille à Elincourt. Mais elle doit se protéger face à des poussées ennemies. Elle revient le soir à Thiescourt.

Bivouac du RJR 76 à Ribecourt. L’Oberstleutnant Krieger prend le commandement. II et III/RJR 76 bivouaquent au nord du village et le I/RJR76 assure la protection à la sortie sud. L’ordre de la brigade arrive : l’ennemi semble s’être retiré vers le sud-est, seules de faibles forces sont à Bethancourt. La 17 Reserve Division tient ses bivouacs à Bethancourt, Ribecourt (Detachement Dernen), Dreslincourt. Les postes de sécurité sont à tenir vers le sud le long de la voie ferré, JR 163 à l’ouest de la route vers Bailly et de la route en liaison avec le I/RJR76 à Ribecourt. II et III/RJR 76 sont à l’est de la route. Les postes doivent être tenus à tout prix.

Le 18 septembre est calme, les troupes reçoivent l’ordre de mettre en état de défense Ribecourt et le 19, à la tombée de la nuit, arrive l’ordre de retraite vers le Nord, sans que l’ennemi ne le remarque. Le RJR76 rejoint le JR 163 et bivouaque à Deslincourt. Le RJR 76 a perdu 800 hommes sur les 2400 engagés dans les combats.

Alfred Myohl fait partie de ces hommes. Sur les 3 batailles dans lesquelles le III/RJR 76 a été engagé, on peut exclure la première, celle de la prise de la ferme de l’Ecouvillon car les historiques indiquent bien que les Allemands, restés maître du terrain, ont eu tout le temps d’évacuer les blessés et d’enterrer les morts.
Restent deux batailles, celle d’Elincourt le 16 septembre et Béthancourt le 17 septembre. Dans les deux cas, les postes de secours allemands sont capturés. Pour Elincourt, où ce sont plus des blessés du JR 163 qu’on trouve. un témoignage anonyme d’un homme de la 11/RJR 76 resté sur ce champ de bataille le 17 septembre, avec pour mission de récupérer les blessés et les morts, nous permet de saisir la souffrance de ces blessés abandonnés et la perte du poste de secours.

« Nous avions pour mission de chercher les blessés et enterrer les morts. Notre section avait un secteur attribué du champ de bataille. Nous nous dispersons et cherchons. Du côté de la position d’artillerie, c’est assez effroyable, 6 hommes gisent en rangée. Nous les allongeons dans une fosse commune. Nous avons beaucoup à faire, mais même pour cette tache, les Français ne nous laissent pas tranquilles. Les Français nous bombardent, nous devons retourner vers le village sous le feu ennemi, le village brûle. Nous rejoignons deux camarades, près de nous se trouve la colonne de munition. Bientôt un mur s’écroule, puis une maison s’effondre, un camarade puis un cheval sont blessés.
A midi le feu se calme, la mission reprend mais sur un autre secteur, là où le JR 163 a combattu la veille, sur un terrain impraticable. Dans un bois, nous trouvons un groupe fauché, d’un côté des Français, de l’autre des camarades. Certains morts tiennent encore leurs fusils chargés, d’autres présentent des impacts de balle à la tête, des Français encore dans les positions défensives. Trois de nos camarades sont encore en vie. Nous leur donnons à boire, ils gisent là depuis 26 h sous une pluie battante. L’un a trois balles dans le bras et le pied et a faim. Nous lui ouvrons une boîte de conserve de viande et devons le nourrir car il ne peut le faire lui-même. Le second est assis, le visage souillé par du sang, sans remuer. A lui aussi, il faut porter la gourde à la bouche. Il est chargé dans une toile de tente puis transporté vers l’arrière. Le troisième s’en sort mieux, il a une balle dans la jambe. Nous croisons deux Français. L’un tape avec son pied sur une gamelle pour nous faire réaliser qu’il est encore vivant. Il a une blessure à la tête et semble épouvantés. Ils sont transportés tous les deux à l’église, les morts doivent être laissés sur place.
Le bombardement recommence, plus violent qu’avant. Les Munitionskolonnes partent vers le nord par le seul chemin resté libre, ainsi nous sommes encerclés. Deux escadrons de Uhlans ont établi leurs quartiers ici, ils se préparent à partir, bientôt ils ont aussi quitté le village. Notre Hauptmann reste, il ne veut pas abandonner les blessés. L’église dont la tour arbore le pavillon de la croix rouge a été la cible de tirs. Nous emmenons les blessés à l’extrémité du village, près de nos quartiers. Alors que la compagnie s’organise pour le poste de garde de la nuit, les Français le remarquent et nous tirent dessus régulièrement. Cela ne va plus. On retraverse le village et partons par le chemin pris pour l’attaque, on atteint la chaussée. Le Hptm demande des volontaires, 1 Uffz et 8 hommes qui retournent au village pour aller chercher les blessés et le médecin. Le village est en feu, donnant une forme démesurée aux ombres des hommes. Les habitants, que nul n’avait vu auparavant, tentent d’éteindre l’incendie et sauver leurs biens. Nous apportons notre message. Le médecin nous indique de repartir car les blessés ne peuvent être emportés car il n’y a pas de moyen de transport. Nous ramassons quelques isolés et abandonnons le cœur lourd les blessés. On rejoint la chaussée et après quelques heures de marche les chasseurs où nous nous sentons en sécurité. Au bout de 2 jours, on rejoint le régiment qui nous croyait perdu. »

L’absence des chariots nécessaires au transport des blessés graves scelle le sort des blessés graves allemands. On retrouve la même problématique à Béthancourt où les Allemands, certes victorieux, sont obligés d’évacuer au plus vite la localité pour aller vers Ribécourt rejoindre le gros de la 17. RD.
Les chariots manquent cruellement. En effet, dans la confusion de ces combats où les localités changent de main en quelques heures, les convois allemands, Gefeschtsbagage, sont attaqués. C’est le cas de de celui du RJR 76 dans Machemont. Le village est considéré comme sécurisé par la 4/JR 163 et les convois du RJR 76 s’y engagent. Mais des Français y sont encore. La 4/JR 163 et deux autres compagnies devront aller au secours de ce convoi. Un autre témoignage d’un Unteroffizier de la 7/RJR 76 qui accompagne les chariots permet d’apprécier les pertes et les tentatives pour ramasser les blessés trouvés en chemin.

« Une grêle de balles s’abat. Partout des camarades blessés ou morts. Les chevaux de la première voiture gisent aussi à terre. Je chercher un couvert et trouve l’entrée d’une cave. Les tireurs sont invisibles, impossible de les voir. Je remarque d’un coup une vingtaine de prisonniers français que nous avons avec nous depuis le matin, blottis sur le sol, près du lourd chariot à cartouche.
Soudain une idée me traverse l’esprit : la route doit être libre. Je bondis alors, le fusil à la main vers les prisonniers et leur dis par geste de se lever et ce qu’il faut faire. Les prisonniers agissent comme un vrai commando et semblent désireux d’agir. Ainsi une voiture à munition qui était entrée en collision avec une autre a été tirée prestement sur le côté. Elle est hors service mais l’autre semble intacte. Mais les 4 chevaux qui tractaient ces véhicules ont été tués et leurs cadavres sont enchevêtrés et encombrent la route. Par geste, j’indique aux Français que faire. Deux hommes saisissent chacun une des jambes du cheval et traînent les cadavres au bord de la route. Les Français coopèrent bien et l’un vient vers moi en enjambant le timon et montre avec les mains comment il compte les utiliser pour tirer le chariot. D’autres camarades allemands sont là et rapidement la première voiture repart, tractées ou poussées par les Français. Puis les autres suivent.
Le désatellement des chevaux morts se fait avec le souci permanent de ne pas déchirer les harnais que le régiment n’a pas en rab.
La lourde voiture des havresacs avance en tête, les Français poussant les autres derrière. On sort ainsi de cet enfer, en poussant, courant, transpirant. Au cri de « Halt », un équipage indique avoir découvert un blessé allemand qu’il charge. Nos deux derniers chevaux peuvent souffler, leur respiration sifflante traduit leur épuisement. Puis au moment de repartir, deux Français s’approchent avec un camarade criblé de balles, il est aussi chargé.
La marche reprend, puis les Français hurlent « Allemand, Allemand » et montre un blessé grave allemand qui gît au bord du chemin et que nous venons de dépasser. La voiture avance trop vite, nous ne pouvons le prendre, nous sommes limités par ce que la voiture peut prendre. On récupère ensuite des isolés sortant d’un bois et le convoi fait une pause à une intersection. Là gisent de nombreux blessés dont notre commandant, l’Oberstlt von Heynitz blessé d’une balle au ventre et deux autres officiers. Les blessés sont déjà entassés dans les voitures mais on trouve une place pour le commandant et un autre officier qui sont chargés sur notre voiture. Sur un chemin bifurquant à droite, on aperçoit des troupes des 163 et 76 qui se rassemblent. L’arrivée à Ribecourt permet de retrouver des camarades que l’on n’avait plus vu depuis Machemont. »

Les pertes en chevaux et en chariots pèseront durement lors de la décision d’évacuer au plus vite Bethancourt. Les Allemands concentreront leurs efforts sur les hommes valides. Ainsi, les nombreux canons abandonnés par les Français entre Bethancourt et Cambronne ne peuvent être emportés car la mission principale est d’utiliser les véhicules disponibles pour évacuer au plus vite et sans perte supplémentaires les hommes épuisés des différentes compagnies vers Ribecourt. Les blessés trop graves qui ne peuvent se hisser seuls sur les chariots sont donc abandonnés. Le poste de secours de Bethancourt est également capturé par les Français dans la soirée.

Si Alfred Myohl s’y est trouvé, il n’a pas fait partie d’un petit nombre de prisonniers libérés providentiellement par une patrouille allemande le soir du 17 septembre, comme le relate un Lieutnant de la 5/RJR76 sur son action à Bethancourt le soir du 17.
«Suite au départ rapide de Bethancourt, le corps de notre Hauptmann était resté devant ce village et on avait appris que l’ennemi avait réoccupé le champ de bataille. Je demande des volontaires dans la compagnie pour venir récupérer le corps. 12 hommes se présentent et partent vers Béthancourt. Alors qu’ils entrent dans Béthancourt, ils constatent que le village est occupé mais 3 hommes y entrent quand même. Ils se heurtent à un petit convoi français de prisonniers allemands et vont directement dessus. Ils conviennent avec les Français que chacun se retire librement, et récupèrent les prisonniers. Ils expliquent aux Français qu’ils cherchent le corps de leur capitaine. Les Français l’indiquent et se retirent. Les 3 hommes auront la croix de fer. Le Major et le Hauptmann sont enterrés sous les vieux arbres du château de Ribecourt. »

Alfred Myohl n’a pas réussi à sortir à temps d’Elincourt ou de Bethancourt avant le retour des Français, ou faisait partie de ces blessés le long de la route de Machemont que les chariots n’ont pu charger et a été fait prisonnier. Au regard des dates de la VL 15 au 24 septembre, une dernière hypothèse moins plausible est une capture lors du seul engagement ultérieur sérieux du III/RJR 76 lors d’une attaque nocturne sur la ferme d’Attiche (au sud de celle d’Ecouvillon) le 21 septembre. La ferme a été prise par les Français (86ème RI) et, à 18H30, au moment de la relève du 3ème bataillon par le 2ème, un bataillon allemand prononce un violent retour offensif sur Attiches. Les Allemands sont repoussés. Il s’agit du III/RJR76. Mais l’action est de courte durée, les Allemands se retirent rapidement avec peu de pertes.

Myohl fait partie des 85 hommes de la 10/RJR76 mis hors de combat durant cette semaine de combat dans l’Oise, soit presque un tiers des effectifs de la compagnie.

Ces recherches m’ont également permis de lever un voile sur le destin d’un autre casque énigmatique acquis il y a quelques années.

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Il sort directement d’une grange en Bourgogne. Son propriétaire avait juste pu me dire qu’un de ses aïeux l’avait ramené de la Grande Guerre, qu’il avait servi de jouet pour les enfants de la famille (qui avaient cassé la jugulaire) pour finir dans la grange. A l’époque, le propriétaire m’avait garanti qu’il allait retrouver la demie jugulaire manquante (je n’ai jamais eu de nouvelle) et se souvenait enfin d’une seule chose : le lieu de trouvaille était similaire au nom de l’otage Ingrid Betancourt. Les recherches sur le FAR 9 n’avait rien donné mais cette histoire donne une nouvelle piste très intéressante. C’est le FAR 9 qui a monté le RFAR 17 qui accompagne la 17 RD. La croix de réserve atteste un casque passé à la réserve. On notera qu’elle est totalement atypique pour un casque de réserviste prussien puisqu’elle est spécifique aux unités hanséatiques.

16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique P1070231

Peut-être un manque de plaque de réserve à la mobilisation et un dépannage par un dépôt voisin ? Itzehoe, lieu de garnison du FAR9, n’est qu’à 60 km de Hambourg.
Lors des combats de Bethancourt, les artilleurs du RFAR17 sont envoyés soutenir l’infanterie. Plusieurs ont dû être tués ou blessés par les feux français, faisant autant de morts ou de blessés graves tombés aux mains françaises au même titre que ceux de l’infanterie. Et autant de casques tombés aux mains françaises. L’information donnée sur un casque pris dans un lieu nommé phonétiquement Bethancourt milite très fortement pour un casque d’artilleur du RFAR17.
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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 13:13

Bonjour François,
Le RFAR17, est apparenté à la 17ème Réserve-Division, appartenant elle même au IX RAK (Hanséatique). Donc cette LWK spécifique à la Hanse se comprend tout à fait sur cet aigle de ligne prussienne. Il s'agit effectivement d'un pis-aller de la mobilisation.  /tresbien/
/biere/

/super/ bravo2/
Continuez à vous tirer le bourre, Rheiny et toi, c'est un régal. /merci/ 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique Worship_


Dernière édition par CLOVIS 57 le Mer 10 Jan 2024 - 13:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 13:31

Bonjour François

Très belles pièces et merci pour tout le travail de recherche... bravo2/

/biere/
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Rheinbaben

Rheinbaben


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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 17:52

Bonsoir,

Un post riche en détails qui me fait aussitôt penser à mon propre article d´octobre 2019 dans le N° 409 de Militaria Magazine, dans lequel j´avais utilisé le même matériel cartographique pour expliquer la capture d´un porteur de la 8/RJR76 (IIB) à Béthancourt, bien précisément  Very Happy

16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique 0220
16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique 0522
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16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique 1212
/biere/
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festwagner




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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 18:44

Excellent, nous sommes décidemment faits pour nous entendre.
Au moins, on ne pourra pas m'accuser de plagiat ! Je vais relire avec plaisir cet article. study
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Elgo

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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 19:57

Bonjour

Merci pour ce post très local pour moi
L‘Écouvillon, la ferme d’Attiche, la Carmoye, Orval…

Ce même secteur sera le théâtre de violents combats en juin 1918, lors de la bataille du Matz.
La Croix Ricard, le mont de Caumont…

Elgo
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Vauquois




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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 20:30

York a écrit:
Bonjour François

Très belles pièces et merci pour tout le travail de recherche... bravo2/

/biere/

Bonsoir,

+1

Merci pour cette présentation  /merci/   Je sais le temps que cela peux prendre en recherche.

Cordialement.
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lebriscard

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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyMer 10 Jan 2024 - 20:50

Superbe reportage et superbe pièce.

Bravo pour le boulot de recherche.
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Dragunov42

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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyJeu 11 Jan 2024 - 3:39

Salut Smile ,

Toujours un plaisir d ' entendre les pièces parler /super/ .

Merci du partage /biere/ .

Cdlt , Quentin .
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r5georgius

r5georgius


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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyJeu 11 Jan 2024 - 8:46

Bonjour,

Bravo, superbe(s)

Les plus belles pièces de collec à mes yeux: celles avec traçabilité.
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Poilu60600




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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyJeu 18 Jan 2024 - 11:18

Un superbe post comme je les aime! On en redemande!!!!!!
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visionmasterpro




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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyVen 19 Jan 2024 - 21:13

Exactement la région de mon enfance. Il reste beaucoup de vestiges de cette période car entre 1915 et 16 le front reste stable entre Ribécourt et Chiry et en remontant sur Lassigny.
AU dessus de Dreslincourt / Chiry, il y a des carrières sur des km qui étaient aménagées par les allemands, il restait encore des sculptures, des zones aménagées (hôpital) et un peu d'obus et autres vieux trucs dispersées un peu partout
Aux 5 Pilliers il reste des grands bas reliefs et un grand aigle et un peu plus loin également une grande inscription sur un fronton.
Vers la ferme d'Attiche (ne reste plus rien) il reste les sorties des souterrains des carrières vers la première ligne allemande.
A Chiry il reste une partie d'un PC, une construction en brique genre abris à canon, un cimetière Allemand démantelé après la guerre (il restait des pierres tombales et un immense escalier en granit jusqu'aux années 2000).
J'ai une pierre tombale avec un français resto et 3 allemands verso, les allemands volées les pierres tombales des cimetières civils pour créer leur propre cimetière.

Un peu plus haut dans la foret une batterie de canons allemand est encore bien visible

Ma grand mère habitait Chiry à cette époque (évacuée avec le repli allemand ) ils vivaient sous les bombardements français venant de Carlepont en face. Avec les mouvements de repli allemand de 1917 et surtout la bataille du Matz de 1918 tout les villages ont étaient détruits. C'est encore bien visible dans les paysages urbains (nouvelles constructions en briques, quelques maisons ou parties de maison rescapée en pierre de taille, éclats d'obus, jusqu'aux années 2000 il restait des maisons jamais reconstruites. Le village haut n'a jamais était reconstruit, il reste des ruines dans la foret au dessus de Chiry.
Il reste un ou deux pas de porte en granit dans la rue principale, c'est les habitants qui ont été les chercher au cimetière allemand qui eu même les avaient volées je ne sais trop ou...

Si on aime l'histoire il faut aller juste à coté au cimetière de Ville (qui est un village), il y a deux obélisques de soldats de Napoléon avec leurs campagnes, un vrai tour d’Europe en passant par l’Égypte
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p.lamy




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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyDim 21 Jan 2024 - 8:41

Bonjour,
merci François de ces beaux objets et surtout de l'histoire très bien développée qui va avec.
Cordialement.
P. Lamy
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festwagner




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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyDim 21 Jan 2024 - 18:46

visionmasterpro a écrit:
Exactement la région de mon enfance. Il reste beaucoup de vestiges de cette période car entre 1915 et 16 le front reste stable entre Ribécourt et Chiry et en remontant sur Lassigny.
AU dessus de Dreslincourt / Chiry, il y a des carrières sur des km qui étaient aménagées par les allemands, il restait encore des sculptures, des zones aménagées (hôpital) et un peu d'obus et autres vieux trucs dispersées un peu partout
Aux 5 Pilliers il reste des grands bas reliefs  et un grand aigle et un peu plus loin également une grande inscription sur un fronton.
Vers la ferme d'Attiche (ne reste plus rien) il reste les sorties des souterrains des carrières vers la première ligne allemande.
A Chiry il reste une partie d'un PC, une construction en brique genre abris à canon, un cimetière  Allemand démantelé après la guerre (il restait des pierres tombales et un immense escalier en granit jusqu'aux années 2000).
J'ai une pierre tombale avec un français resto et 3 allemands verso, les allemands volées les pierres tombales des cimetières civils pour créer leur propre cimetière.

Un peu plus haut dans la foret une batterie de canons allemand est encore bien visible

Ma grand mère habitait Chiry à cette époque (évacuée avec le repli allemand ) ils vivaient sous les bombardements français venant de Carlepont en face. Avec les mouvements de repli allemand de 1917 et surtout la bataille du Matz de 1918 tout les villages ont étaient détruits. C'est encore bien visible dans les paysages urbains (nouvelles constructions en briques, quelques maisons ou parties de maison rescapée en pierre de taille, éclats d'obus, jusqu'aux années 2000 il restait des maisons jamais reconstruites. Le village haut n'a jamais était reconstruit, il reste des ruines dans la foret au dessus de Chiry.
Il reste un ou deux pas de porte en granit dans la rue principale, c'est les habitants qui ont été les chercher au cimetière  allemand qui eu même les  avaient volées je ne sais trop ou...

Si on aime l'histoire il faut aller juste à coté au cimetière de Ville (qui est un village), il y a deux obélisques de soldats de Napoléon avec leurs campagnes, un vrai tour d’Europe en passant par l’Égypte  

Merci pour ce tour d'horizon très précis !
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Rheinbaben

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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyVen 15 Mar 2024 - 15:10

Bonjour,
Je reviens une nouvelle fois sur ce post  Very Happy

Francois, pourrais tu préciser la signification du tampon ci-dessous? Que vois tu?

Il me semble voir 1.B. II  scratch  Ou bien est-ce 1.R.B. (1.Reserve Batterie?). À moins que ce soit 1. Reitende Batterie (batterie montée).

16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique Far9f10

16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique Far9f11
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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyVen 15 Mar 2024 - 18:16

Salut Philippe

Je vois 1 RB que j'ai interprété comme 1. Reitende Batterie
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Rheinbaben

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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyVen 15 Mar 2024 - 21:32

festwagner a écrit:
Salut Philippe

Je vois 1 RB que j'ai interprété comme 1. Reitende Batterie
Merci Francois, c´est à mon avis aussi la meilleure des interprétations!

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Tony

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MessageSujet: Re: 16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique   16/17 septembre 1914, Elincourt, Bethancourt, gisement de trophées hanséatique EmptyDim 17 Nov 2024 - 9:24

Belle présentation François !

Voici son frère d'arme ;

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