Derniers souvenirs avant l'oubli

Bonjour.

Derniers et ultimes souvenirs de cette guerre, dans les cimetières militaires :

Tous les objets de mémoire déposés par les familles au cours du XXe siècle ont progressivement disparus des cimetières militaires de 14 - 18. Forcément, avec le temps les familles disparaissent. Et comme le réglement n'autorise que le dépot -temporaire- de fleurs coupées, tous ses arrangements mémoriels ont progressivement disparu.

Dernières et ultimes traces :

Marius Abric avait la chance, si on peut dire, de recevoir la visite de ses proches, probablement son épouse et son enfant qui avaient déposé ce petit médaillon, qui, à son tour, s'efface et va disparaitre. Photo 09/2011




Au pied de sa croix en béton d'un cimetière militaire, son image subsiste, au dessus d'un coeur dirait-on ! C'est un comble. Mais pour combien de temps encore, pour autant qu'elle ne soit pas déjà disparue ? Photo 08/1998.

Que dire???

Le temps passe...

Quel souvenir pour les hommes tombés lors des précedents conflits? Ceux de la guerre de 1870 par exemple... L'oubli touche les soldats de 14, dans 30 ans il touchera ceux de 40. Nous serons nous même oubliés. Je ne dis pas que c'est bien, mais c'est un peu inévitable

En quoi les plus jeunes se sentent-ils concernés par 14-18 ?
Leurs parents connaissent à peine l'histoire de leur grand père ou AGP en 40,voire en AFN.
La grande roue de la vie tourne, le temps passe et force inévitablement à l'oubli.

Cordialement.
P. Lamy

Rarement, une personne fleurit la tombe de son grand-père, "tué à la guerre de 14". Mais quel âge a-t-il ? Et combien de temps pourra-t-il encore le faire ? Et même, aujourd'hui, on peut dire qu'il ne le fera plus jamais !
1 seule croix sur des milliers ...

Bonsoir,

Autre époque, même hommage.
Photo prise il y a quelques jours, dans un cimetière civil d’Eure-et-Loir.

Tombe d’un soldat tué en Juin 40

Bonjour,

Mon sujet ne parlait que des cimetières militaires. Ceux de l'oubli. Dans les cimetières civils, le soldat est parfois en caveau familial, et au dessus de lui se trouvent ses enfants, voire même ses petits-enfants : Il y a donc un souvenir récent qui -parfois- se matérialise par la famille.


Par contre, hier j'ai traversé en long, en large et en travers le cimetière de la Crouée à Souain, sans distinguer une seule particularité au pied des 10.000 croix en béton qui s'y trouvent : C'est que c'est trop lointain, trop vieux. Qui a encore souvenir d'une personne qui serait enterrée ici ? Personne ! Personne ou presque : seules quelques personnes, venues voir un défunt, renseignent le registre des visiteurs.

Mais à chaque fois, c'est l'occasion de s'interroger sur quelques destins funestes : 3 seuls exemples :

- Henri GELEBART, médecin d'un régiment d'artillerie lourde (RAL), tué à l'ennemi le 5 octobre 1918 à Orfeuil, dit sa fiche :
===> quelles furent les circonstances de sa mort ? En octobre 1918, les Allemands fuyaient vers le nord. Etait-il dans un poste de secours qui a reçu un obus ? Les RAL étaient quand même assez loin à l'arrière. En octobre 1918 les mouvements étaient importants. Une mort à élucider.
Fiche : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239ea882df8b/5242bde84d41a




- THIEBA... Marcel : Un cas classique, quand on a retrouvé ses restes, son nom n'a pas pu être identifié formellement. THIEBAUT et THIEBAULT sont des patronymes très courants. Et pourtant, coup de chance, un seul THIEBAUT Marcel a été tué à SOUAIN. Tous les autres Thiébaut MArcel et Thiébault Marcel sont morts loin de Souain.
===> Le mort sous sa croix est donc probablement Marcel Nicolas THIEBAUT, né le 6 mars 1890 aux Forges (Commune de "LES FORGES" Vosges-88), 1er canonier au 62e R.A, tué le 15 juillet 1918, premier jour de l'offensive allemande dite Friedensturm. Cependant, Nicolas serait sont premier prénom...
Mais, il n'y aura jamais de certitude. Un autre THIEBAULT, prénommé Pierre Marcel, disparu à Mesnil-les-Hurlus. Sans doute que dans les années 1920, les proches de Marcel l'auront recherché, en vain.
Fiche : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523a01fd9e507/5242c099e1ec9
ESS : vide : https://recherche-archives.vosges.fr/ark:/50275/vta55afcc1975f9b/daogrp/0/3#id:1112628132?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=878.768,-697.145&zoom=7&rotation=0.000

EDIT : Commune de "LES FORGES"





- N'DIAYE dit N'Diouga N'Diaye dit Jean : AU 109e RI, dit sa plaque nominative. On l'aurait plutôt vu dans un  bataillon de titailleurs sénégalais. Tué lui aussi le 15 juillet 1918
===> Les "alias" existent, mais là, 2 alias l'un derrière l'autre, ce n'est pas courant. Il est possible que l'officier d'Etat Civil et les fossoyeurs se sont trouvés perplexes devant l'identité de ce mort. Bah, qui pense encore à lui au Sénégal ? Cela fait penser au film "Tirailleurs" avec  Omar SY.
- Sa fiche est très brouillon, avec des ratures et un mot illisible. On y lit 2 données contradictoires : "décès établi d'après ****** transfert de corps" et d'autre part : "disparu au combat"
Fiche : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239f9438449a/5242bf8320baf



Au revoir.

Vue cartes postales, avec un peu d'inflation d'époque sur le nombre de morts et aussi sur le nombre de tombes :

Selon Wiki : " 30 734 soldats français tués pendant la Grande Guerre dont 9 050 identifiés et inhumés dans des tombes individuelles et 21 688, non-identifiés, inhumés dans huit ossuaires. "

Bonjour,

Etat Signalétique des Services de Henri GELEBART : page 157 (matricule 1087)
===>  https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/series/medias/collections/R/01R/1R01410?s=FRAD029_1R_01410_0001.jpg&e=FRAD029_1R_01410_0867.jpg

N'apporte rien sur les causes de sa mort...



L'image ne veut pas s'afficher avec son URL, mais elle s'affiche en fichier de l'ordinateur !