Bonjour à tous, une photo-carte d'un groupes d'officiers appartenant au 74eme RI, hormis le maréchal des logis du 7eme Chasseurs à Cheval
en arrière-plan à droite. La canne à la main, ils semblent revenir de la ligne de front, à en voir les brodequins fortement crottés. Ce cliché a pu
être réalisé dans la Marne (secteur Courgivaux, Courcy), le dernier trimestre 1914. Ces gradés portent tous la vareuse 1913 gris-de-fer-bleuté,
sauf le lieutenant, au premier plan à droite, qui a revêtu une capote 1877 de troupe avec les grades de manches raccourcis (JO du 22 octobre
1914). Les couvre-képis sont évidemment de rigueur à cette proximité du front, certains possèdent une lucarne afin de laisser apparaître le
numéro de régiment.
Les premières tranchéesLe 22 septembre, le Régiment reçoit du Dépôt un important renfort de réservistes et d’engagés
volontaires Alsaciens-Lorrains. Dès le 23, les bataillons sont engagés successivement dans des
actions locales, avec mission de reprendre à l’ennemi le village de Courcy et le massif de Brimont.
Mais le boche s’est ressaisi, il a fortifié les abords de Courcy ; appuyé par une puissante artillerie
lourde, il passe à la contre-attaque. La lutte est chaude, ce n’est qu’après plusieurs jours de combats
acharnés qu’il ralentit son effort.
Nous sommes au moment où dans le nord, la course à la mer, puis la bataille de l’Yser ont absorbé
nos réserves, l’action se ralentit sur le front de Champagne. Le mot d’ordre est maintenant de tenir
les positions si chèrement acquises.
C’est le début de la guerre de positions, avec ses tranchées, ses boyaux, ses réseaux, et des
nouveaux engins. Dans la boue et le froid, les armes nouvelles sont la pelle et la pioche, le poilu du
74ème s’en sert courageusement. Nuit et jour il travaille à fortifier ses lignes. Les seuls instants de
détente sont quelques heures, passées en réserve dans les villages de Villers-Franqueux, Pouillon et
Merfy.
Ce premier hiver de guerre est pour lui une rude école d’endurance, mais son entrain et sa bonne
humeur ne se démentissent jamais. Des reconna issances hardies, exécutées en dépit de la vigilance
de l’ennemi, montrent à ses chefs que son esprit offensif n’a pas faibli.
(Sources: historique 74eme RI/anonyme, imprimerie L. Wolf)
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