scène de prisonniers allemands

Bonjour,

Le soldat au premier plan porte un casque français à l'envers. Pourquoi ?

Personnellement, je fais l'analyse suivante de cette scène, mais y-a-t-il d'autres explications ?   Je retrouve cette photo dont j'avais lu des commentaires par le passé. Mais où ?

Il s'agit d'Allemands qui viennent d'être fait prisonniers. Leurs sourires et leurs faciès rieurs démontrent leur satisfaction de s'en être sortis vivants et d'en avoir fini avec la guerre.

En ayant mis son casque à l'envers, le soldat français veut montrer, le temps de cette pause, qu'il n'est plus le soldat, qu'il n'est plus leur ennemi. Il n'a plus l'apparence habituelle de l'ennemi.

Le casque porté à l'envers est comme un pied de nez à la guerre et à son rôle de soldat. Il veut montrer que dans ce groupe d'hommes, tous sont égaux, le temps de cette pause, réunis temporairement dans cet ilôt de paix. Juste un groupe d'hommes qui a temporairement échappé à la mort. Pas la franche rigolade, ni la grande amitié, mais tous sont contents d'être ensemble et vivants, sans esprit beliqueux.

Une scène sans doute assez courante dans ce conflit où il n'y avait plus d'animosité entre les bélligérants une fois faits prisonniers.

source site internet https://www.alarecherchedupasse-halluin.net

Bonjour,
photo intéressante...Je ne saurai pas interpreter le port du casque, hasard ou volontaire
Le soldat français debout n'a t-il pas un Adrian avec insigne zouaves?

Bonjour,
Je serai assez d'accord avec l'analyse. Par contre cela dépend de la période et de l'unité. A la fin de l'été de 1918, les soldats allemands se rendaient peut être plus facilement. Mais on a des cas particuliers comme par celui cité dans ma page chasseurs où l'aspirant Rey raconte qu'un officier allemand prisonnier et blessé agresse l'infirmier français qui le soigne et indique "inutile de vous dire qu'il a été proprement zigouillé". Cela se passe en septembre 1918 au 70e BCA .
Ce chasseur indique aussi "il y a une haine terrible pour les Boches".
En fait même s'il pouvait exister une condescendance envers les ennemis capturés, il perdurait une méfiance plus ou moins importante selon les antagonistes qui étaient face à face et la "valeur" de leur unités, l'âge des intervenants aussi peut influencer, les pères de familles étant plus tolérants que les jeunes recrues. La haine et la méfiance envers les Allemands a longtemps perduré après la guerre pour certains...

Cordialement.
P. Lamy

eparges a écrit:

Bonjour,
photo intéressante...Je ne saurai pas interpreter le port du casque, hasard ou volontaire
Le soldat français debout n'a t-il pas un Adrian avec insigne zouaves?

Bonjour,

Oui, je pense que c'est ça!

Yves

p.lamy a écrit:

Bonjour,
Je serai assez d'accord avec l'analyse. Par contre cela dépend de la période et de l'unité. A la fin de l'été de 1918, les soldats allemands se rendaient peut être plus facilement. Mais on a des cas particuliers comme par celui cité dans ma page chasseurs où l'aspirant Rey raconte qu'un officier allemand prisonnier et blessé agresse l'infirmier français qui le soigne et indique "inutile de vous dire qu'il a été proprement zigouillé". Cela se passe en septembre 1918 au 70e BCA .
Ce chasseur indique aussi "il y a une haine terrible pour les Boches".
En fait même s'il pouvait exister une condescendance envers les ennemis capturés, il perdurait une méfiance plus ou moins importante selon les antagonistes qui étaient face à face et la "valeur" de leur unités, l'âge des intervenants aussi peut influencer, les pères de familles étant plus tolérants que les jeunes recrues. La haine et la méfiance envers les Allemands a longtemps perduré après la guerre pour certains...

Cordialement.
P. Lamy

Bonjour, c'est vrai, il y avait autant de comportements que d'hommes, de circonstances, de dates, etc... Je pense cependant que la majorité des prisonniers étaient contents de l'être et qu'il n'y avait plus d'animosité ... sauf des cas comme celui de cet officier allemand... mais c'était un officier...

Tel soldat qui va éprouver de la compassion pour un Allemand blessé et resté dans le no-men's land à geindre, va n'éprouver que de la vengeance envers cette  "ignoble race de boches" quand son frère va être tué (cité dans "14-18 vivre et mourrir dans les tranchées").

Merci à vous.

Salut,

Vu l'air un peu surpris du soldat je l'interprète plutôt comme : " Hé Jean ! Je vais prendre une photo du groupe de boche, mets ton casque pour pas qu'on te confonde avec eux ."

Et le bougre pris au dépourvu, a collé ça sur sa tête rapidement à l'envers involontairement.

Mais je peux me tromper. J'essaye toujours de voir au plus logique et pas le plus compliqué avec sens caché quand y a pas d'éléments qui vont précisément dans ce sens.

Cdlt, Quentin .

André Santi, un ancien combattant et artiste avait bien symbolisé tout cela par une oeuvre magnifique que certains connaissent : deux soldats ennemis, Français et Allemand, depenaillés et hirsutes qui s'enlacent par dessus une croix de bois, dessin qui revenait souvent dans les publications de l'association du souvenir de la bataille de Verdun, créé par Maurice Genevoix et à l'origine du mémorial de Fleury devant Douaumont.
Cordialement
P. Lamy

CG-83 a écrit:

Le soldat au premier plan porte un casque français à l'envers. Pourquoi ?

C'est simple, en cas de repli stratégique ( appelé aussi fuite en avant ) ça donnait l'impression à l'adversaire de charger...

CLOVIS 57 a écrit:

CG-83 a écrit:

Le soldat au premier plan porte un casque français à l'envers. Pourquoi ?

C'est simple,    en cas de repli stratégique ( appelé aussi fuite en avant )  ça donnait l'impression à l'adversaire de charger...

Bonjour voui voui...    

On ne saura jamais, quoi qu'il en soit cette scène reflète la bonne humeur générale. Que sont-ils tous devenus ? On ne le saura jamais non plus.

Bonjour,
J’émets une autre hypothèse. On voit bien qu’il y a du soleil, les hommes sont même visiblement en plein soleil. La nuquière de l’Adrian étant légèrement plus prononcée que la visière, l’homme en question aurait pu inverser son casque pour protéger ses yeux à l’ombre du soleil pendant la pause devant le photographe ?
En ce temps là la photographie devait être posée assez longtemps pour éviter le flou.

Avec les West Pocket, je ne crois pas que le temps de pose soit très différent d'aujourd'hui, en film standard pour exposition normale, avec les bonnes conditions de lumière de cette photo prise au soleil.
Après cette façon d'être coiffé est peut être aussi un pied de nez. J'ai une photo de mon côté où l'on voit un poilu coiffé du Stahlhelm, je la scannerai prochainement.
Cordialement.
P. Lamy

Bonjour,

Même un peu flous, on voit que tous les faciès sont rieurs. Je penche aussi pour cette hypothèse du "pied de nez". C'est la bonne ambiance, si ce n'est la grosse déconnade et pour poursuivre dans cette voie ce soldat met son casque à l'envers.

C'est aussi un signe de refus de la guerre, de refus de porter l'uniforme. Temporairement bien sûr, le temps de cette pause. Pour montrer ce refus de l'uniforme, il ne peut faire qu'une seule chose : mettre son casque à l'envers.

Mais toutes les hypothèses sont possibles.