Bonjour à tous, je vous présente une série de trois photos réalisées en septembre 1914, qui représente un détachement issu du 1er Groupe d'auto-mitrailleuses et d'autos-canons français. Dès le début du conflit, l'armée française, notamment la Cavalerie, finit par se convaincre de l’utilité des automitrailleuses, dans la logique de l’offensive à outrance et des manœuvres de grand style. Ainsi, comme le relève bien le Colonel Michel Goya, pendant la Bataille des Frontières, le Général Louis Conneau (commandant du Ier Corps de cavalerie de 1914 à 1917) plaide pour la formation d’Escadrons mécanisés qui appuieront les troupes montées (Dragons, Hussards, Cuirassiers, Chasseurs à Cheval) dans des manœuvres offensives. Cette combinaison "picotin-pétrole" (comme on dira plus tard) s’inscrit dans une sorte de retour de la cuirasse au sein d’une arme qui a perdu de son poids décisif. Mais cette fois, la cuirasse est montée sur roues et comprend un moteur. Le Commandement et le Gouvernement français décident alors de lancer la production d’automitrailleuses, en passant commandes aux firmes Renault, Peugeot, Archer, Dion-Bouton, Gasnier, Delaunay-Belleville et White TBC. Plusieurs modèles ne seront pas adoptés celui de Dion-Bouton, trop peu maniable.
Le 6 septembre 1914, le général Gallieni chargea le lieutenant
de vaisseau Gaëte de former le 1er groupe A. M. A. C. et lui
donna le commandement de cette unité.
Le 25 septembre 1914, le 1er groupe, composé de marins et de
quelques cavaliers et fantassins, quitte Vincennes pour se ren-
dre dans le nord et participer à la « course à la mer ». Les voi-
tures sont constituées par un châssis de tourisme doublé dans
ses parties les plus vulnérables d'une plaque d'acier avec, au
milieu, un canon ou une mitrailleuse fixé sur un fort billot. Les
deux servants sont protégés par un masque étroit.
Le 29, le groupe arrive à Arras et est mis à la disposition du
colonel du Jonchay, commandant dix escadrons de spahis auxi-
liaires.
Le 30, le groupe part en reconnaissance, soutenu par un es-
cadron de goumiers. Une fusillade nourrie, partant d'un village
aux toits de chaume, accueille le groupe. Les obus de nos ca-
nons ont vite fait de mettre le feu aux chaumes. L'ennemi s'en-
fuit, perdant du monde.
Le 1er octobre, le groupe arrête, par son feu, l'ennemi qui
tente de progresser.
Le 2 octobre, deux autos-mitrailleuses encerclées dans Douai,
après une héroïque défense, sont abandonnées par leurs équi-
pages qui, après les avoir mises hors d'usage, se dégagent en
faisant le coup de feu et traversent les troupes d'investissement.
Deux hommes sont portés disparus.
Le 4, le groupe prend sous son feu, à 300 mètres, le sommet
d'un mur d'où part une fusillade nourrie et permet à l'escadron
de dragons qu'il appuie de rompre le combat et de se remettre
en selle.
Le 6 octobre, notre unité surprend par un tir violent et effi-
cace un escadron de uhlans pied- à terre. Les cavaliers ennemis
fuient dans une panique indescriptible.
Le 13 octobre, à l'attaque de Neuf-Berquin, le clocher du vil-
lage abritant des signaleurs ennemis est démoli en quelques
obus. Le groupe tire jusqu'à la nuit, épuisant toutes ses muni-
tions, sur l'ennemi qui tente en vain de progresser.
Le 19 octobre, placé sous les ordres de l'amiral Ronarch', le
groupe appuie une reconnaissance de deux escadrons de gou-
miers à l'est de Dixmude: Au retour, un ballon d'observation al-
lemand monte tout proche; une voiture-canon du groupe s'ar-
rête, tire : en quelques obus, le ballon tombe, salué par les « hur-
rahs » des cyclistes belges qui nous dnt rejoints.
Le groupe fournit en ligne des sections de mitrailleuses rele-
vées périodiquement.
La marine ayant besoin de son personnel reprend les marins
appartenant aux A. M. A. C. Ceux-ci sont-remplacés dans les
groupes par des éléments de l'armée de terre.
(Sources: Acier et tranchées/Wordpress, Historique du 1er groupe d'auto-mitrailleuses/Lavauzelle 1920)
(Mitrailleuse montée sur voiture de tourisme, cliché pris dans la région d'Arras en 1915)
Byng