Bonjour à tous, une photo carte aux détails uniformologiques évocateurs de la période transitoire des effets dits de fortune. Ce cliché, dont il figure une date
au dos de cette carte, le 22 février 1915, représente un adjudant et un sergent du 105eme RI, il a été réalisé dans le secteur d'Erches (Somme). L'adjudant
(à gauche) porte étui-jambon de révolver glissé sur un ceinturon 1845 et une cartouchière Lebel, vêtu d'une tunique modèle 1897, comme le sergent à ses
côtés. Celui-ci a abandonné les jambières, au profit de molletières droites en ces débuts de guerre de positions. Le sergent a préféré, conserver les guêtres
d'entrée de guerre (modèle 1913). Les pantalons sont de forte toile bleu (décisions du 12/16 octobre 1914) enfilés directement sur les pantalons garance.
L'organisation des tranchées, secteur d'Erches.Le 25 décembre, il quitte ses cantonnements et entre en ligne le 27 dans
le secteur d'Erches. C'est maintenant la véritable guerre de tranchées qui
commence. Mais à ce moment l'organisation défensive est encore bien
insuffisante : les premières lignes sont composées d'ouvrages qu'il faut
relier par des tranchées continues, les boyaux de communication ne sont
pas achevés, aucun abri n'existe pour les hommes. De gros travaux sont
nécessaires et ils ne peuvent être exécutés que de nuit. Enfin la pluie et le
froid rendent le séjour particulièrement pénible dans ce secteur qui n'a pas
été organisé pour l'hiver. Peu d'incidents saillants, peu de brillants faits
d'armes à relater dans cette phase de la campagne : il n'en faut pas moins
admirer la ténacité, la patience, le courage qui ont été montrés dans cette
guerre de tranchées. Pendant des mois on doit monter la garde devant
l'ennemi, se résigner à s'enterrer, à ne plus circuler que dans des boyaux,
à vivre isolé en quelque sorte du reste du monde.
Périodiquement par bataillon, quelques jours de repos dans des villages
où il ne reste presque plus d'habitants. Et pendant près d'un an ce sera le
cycle ininterrompu : séjour aux tranchées, relève, court repos. Le service
de guetteur est pénible : Surveiller l'ennemi sans trêve jour et nuit en
risquant la balle du tireur adverse ou l'éclat d'obus qui ne pardonne pas |
quand on n'est pas en faction il faut travailler. Les minen, les shrapnels vous
frappent partout : à la tranchée, au travail, au repos dans un mauvais abri ;
aucun moment de détente, en secteur aucune sécurité nulle part, fatigues
et dangers sont supportés vaillamment par tous.
L'esprit offensif est d'ailleurs soigneusement entretenu durant cette
longue période de stabilisation. Chaque nuit des patrouilles vont tâter
l'ennemi. De plus, dès que la première ligne est suffisamment organisée,
des sapes russes sont poussées en avant et dirigées sur le Bois Carré,
point d'appui fortement défendu par l'ennemi et dont on veut s'emparer.
Après avoir tenu le secteur d'Erches de la fin décembre 1914 au
20 juin 1915, le Régiment va occuper le Ier juillet celui de Marquivillers.
(D'après historique du "Courrier du Puy de Dôme", 1920)
On déchiffre difficilement dans la correspondance le nom de l'adjudant "Pileyre de St ..."
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