Bonjour à tous, je vous présente une image mortuaire éditée à la mémoire du sergent François Doyen, affecté tout d'abord au 129eme R.I. durant son temps de classes (1910), puis reversé à la mobilisation au 329eme (Le Havre). le régiment prend naissance le 4 août 1914, troisième jour de la mobilisation. Le 8 août, le 329e se trouve complètement mobilisé, en avance de 24 heures sur l'horaire. Constitué par rappel des classes de la réserve d'active provenant du recrutement de l'arrondissement du Havre, il comprend 2091 hommes de troupe, 111 sous-officiers et 38 officiers, soit au total : 2240 hommes. Il forme deux bataillons de chacun quatre compagnies, prolongeant les mêmes unités du 129e R.I.
L'offensive d'ArtoisLa Xe Armée, commandée par le général d'Urbal, doit prononcer une vaste offensive
en Artois. La 53e division, dont le commandement vient de passer au général Berthelot en
remplacement du général de Grandmaison, est affectée en réserve de cette Armée et doit se
concentrer dans la région d'Arras.
Le déplacement des unités commence le 28 avril par le transport par voie de fer du
329, de Boves à Bouquemaison. Le régiment va cantonner dans les villages de Neuvillette
(E.-M. et 6e bataillon) et à Canteleux (5e bataillon). Puis, le 4 mai, à Avesnes-Ie-Comte (E.-
M. et 5e. bataillon) et à Beaufort ( 6e bataillon) .
Le 9 mai, la Xe Armée prononce son offensive contre les lignes allemandes dans la
région d'Arras. Le 319 se rapproche du front en allant cantonner à :Wanquetin. La 53e
division est alors mise à la disposition du 20e Corps d' Armée. Certaines unités de ce Corps
se trouvant stoppées dans leur progression, le régiment, alerté, arrive à Mareuil le 10 mai, à 19
heures, et va prendre position à droite de Neuville-Saint-Vaast sur deux lignes parallèles au
long de la route Béthune-Arras, entre le hameau des Rietz et le ravin le séparant de la
Maison Blanche. La première ligne, formée du 6e bataillon, est au long de la route, et le 5e
bataillon dans les tranchées françaises de première ligne parallèles à la route, face à l'Est.
La nuit et la matinée se passent dans le calme. Le 329 doit attaquer à 14 heures après
une violente préparation d'artillerie qui commence à midi. Mais auparavant, l'ennemi, intrigué
par certaines allées et venues accusées sur nos lignes, déclenche sur nos positions de départ un
intense bombardement de gros calibre. Le lieutenant-colonel Vannière, ainsi que le médecin
du 6e bataillon, Jacquelin, sont grièvement blessés. Des tués et des blessés sont également
relevés dans l'entourage du colonel.
Néanmoins, l'heure de l'attaque est arrivée et le régiment, par vagues successives,
composées chacune de deux compagnies, s'ébranle afin de s'emparer des positions ennemies
couvrant Neuville-Saint-Vaast et dont le principal objectif est: les Tilleuls, sur la grand'route
d'Arras à Lens. Malgré le violent barrage ennemi, la première vague, formée des 22e et 23e
Cies, atteint le front jalonné par le chemin de Neuville à Ecurie; elle est aussitôt rejointe par la
deuxième vague (24e et 21e Cies). Le mouvement des 3e vague ( 17e et 18e Cies) et 4e vague
( 19e et 20e Cies), quelque peu désaxé, est ramené dans la direction qu'elles doivent suivre.
Vers 15 heures, le régiment entier est arrêté sur la tranchée qui longe le chemin de
Neuville à Ecurie, et en raison de nombreuses mitrailleuses ennemies installées sur ses deux
flancs, comme aussi de la ligne avancée qu'il donne par rapport au 224e dont le mouvement
n’est pas assez accentué. ne peut plus déboucher. Toutefois, vers 17 heures, le 37e RI, à
gauche, ayant pu se rendre maître du cimetière de Neuville, le 329 peut finalement gagner la
partie Nord du boyau de la Vistule, où il se déploie: un bataillon à l'Est et l'autre à l'Ouest.
L'épuisement et la désorganisation des unités ne peuvent plus permettre une nouvelle
progression et la nuit est consacrée au rassemblement des compagnies et bataillons
complètement mélangés par le combat et affaiblis par des pertes sévères.
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