Bonjour à tous, une photo-carte d'une compagnie du
50eme Régiment d'Infanterie, quelque part en Artois, à l'été 1915. À la déclaration de guerre,
le 50e RI est caserné à Périgueux et il est commandé par le colonel Valette. Il fait partie de la 47e brigade de la 24e division d'infanterie subordonnée
au 12e corps d'armée. Il participe aux offensives d'Artois, dans le secteur Thélus, Neuville-Saint-Vaast (juillet à octobre 1915) puis, à nouveau Neuville-
St-Vaast, de décembre 1915 à avril 1916.
Extrait de l'historique du 50eme RI, l'arrivée en Artois, 22 juillet 1915.En deux étapes d’auto, le régiment gagne Habarcq et Duisans ; le 23 juillet, au matin, après
une relève très pénible (boyaux de communication infiniment longs, rendus glissants par la pluie) le
régiment est en secteur au sud-est et prés de Neuville Saint Vaast.
L’organisation est très incomplète ; elle sera perfectionnée sans relâche pendant la fin de
juillet, les mois d’août et de septembre, alternativement par le 50° et le 126° (relève tous les neufs
jours, repos à Habarcq, Noyelette et Agnez les Duisans. Il y a parfois des bombardements
violents ; un gros minenwerfer surtout produit par l’ébranlement formidable des explosions, des
effets de terreur sur les occupants de la gauche du secteur, vers le chemin de Neuville à Thélus.
Mais tout cela est intermittent ; dans l’ensemble, secteur calme.
Peu à peu, le commandement fait connaître le but définitif des travaux exécutés : il s’agit de
préparer une attaque importante visant à rompre le front ennemi
Le 15 septembre, le général Foch, commandant le groupe des armées du nord, passe le 50°
en revue ; après la revue, il rassemble officiers et sous-officiers et précise les intentions du haut
commandement. Il s’agit bien de briser le front ennemi. L’attaque sera exécutée sur la plus grande
partie du front français, on aura tous les moyens : « nous briserons leurs fils de fer, nous briserons
leurs tranchées, leurs abris, nous briserons leurs canons, nous briserons leur moral, nous briserons
tout. Il n’y aura qu’à y aller avec tout son cœur ! »
Quelle impression et quelle espérance ! La date, non encore fixée de l’attaque est attendue
avec une sorte de fièvre, désirée comme une libération. Ce sera le 25 septembre.
Entre temps, il s’est produit au 50° et à la Brigade deux mutations importantes.
Le 31 août, le colonel Valette a été évacué. Epuisé par les dures fatigues physiques et
morales d’une année de campagne, pendant laquelle il s’est toujours refusé tout confort qui ne
pouvait pas en même temps être donné à ces soldats, sentant ses forces au-dessous de sa charge, il a
demandé lui-même un repos qui lui était indispensable. Le 29 août, pour la dernière fois, il a assisté,
les larmes aux yeux, au départ de son régiment pour les tranchées. Quelle peine infinie pour ce chef,
dont officiers et soldats ont apprécié la bonté, l’affection si sensible, sous une rudesse apparente et
dont la seule ambition était de rentrer à Périgueux, la guerre finie, à la tête du 50°, de quitter son
beau régiment ainsi et au moment où il va participer à un grand effort de la France.
Le 2 septembre, le lieutenant –colonel Payerne prend le commandement du régiment. Ce
nouveau chef de corps a toutes les qualités qui attirent la confiance et l’affection ; dés le premier
contact, officiers et soldats sont conquis.
On remarquera, le prix de tir sur le haut du bras de ce poilu, assis au centre, également la jugulaire tressée de celui
debout, à droite du cliché.
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