casque modèle 15 à double affectation

Bonsoir, voilà un modèle 15 affecté au CGR 9  en 15 puis au IR 138 en 16. IL y a un nom à l'intérieur. La jugulaire est fausse ainsi qu'un cocarde. Peut-on en savoir plus sur le porteur?
Cordialement
Olivier

Bonjour Olivier,

Le casque d´un brancardier.

Je déchiffre: "Krankenträger Heinrich Hilgers".

Malheureusement, aucune touche, ni au JR138 ni au CGR9 

Mais guère étonnant pour un tel casque qui a beaucoup vécu après sa fabrication en 1915 et son transfuge au BA XV en 1916, pour atterrir au XXI AK duquel dépendait la 59 IB et donc le JR138...

Excellent et peu commun tampon K.B.A. II.  (Kriegsbekleidungsamt du II AK) duquel dépendait le CGR9 

Bonsoir Philippe,
merci pour tes renseignements. On me l'a proposé car il est passé au 138 IR et comme j'en ai déjà 3 j'en ai parlé à un copain. Puis on me l'a déposé pour le copain et j'ai pu juger sur pièce et voir les marquages. Il est plaisant et si le copain ne se décide pas... je le prendrai finalement.
Amicalement
Olivier

Bonjour 0livier,
Encore un casque qui valse de B.A. en B.A. Le béaba ou B.A.-BA qui en met dans le baba à celui qui avait snobé mon ex B.A.XV  136R passé au B.A. XVI 145KIR. ...il y a quelques années maintenant... Depuis, d'autres "probe" dans le genre ont pu être observés !!

du partage.

Bonjour
Dans le prolongement de ce post intéressant, un autre ex de changement d’affection.
Ce Pti gris issu du BA XIV ou XV, probablement destiné à un régiment Badois ou Alsacien, s’est retrouvé en Westphalie au JR53 de Cologne.
On remarque un écartement très important des pontets, un J. Jansen de Strasbourg qui fabriquait pour ces 2BA?
Un marquage I E.B., Ersatz bataillon ?
Un nom sur la visière A.Korn. On trouve un Anton Korn à la 1ere Cie du JR 53 disparu en 10/1916, cela pourrait correspondre.
Une réparation sur la couture arrière de la coiffe due à une altération du cuir(humidité ? Sang?…) et une autre marque K ou R.
Bon partage et bon WE

Flophil a écrit:

Un nom sur la visière A.Korn. On trouve un Anton Korn à la 1ere Cie du JR 53 disparu en 10/1916, cela pourrait correspondre.

Salut,

Malheureusement non...

La mention des VL du 28.10.16 indiquant cet homme comme d´abord blessé.

https://des.genealogy.net/search/show/4969741

est en fait une rectification de la première mention datant du 28.10.14, traitant des combats entre le 23.8 et le 30.9.14 et le mentionnant maintenant comme disparu:

https://des.genealogy.net/search/show/497998

Et effectivement, on retrouve cet homme dans les listes des disparus définitifs, porté disparu le 14.9.14 (Merlet, Reims, Guignicourt):

https://des.genealogy.net/search/show/9387479

Il n´a donc pas pu porter un casque M15 à cette date précoce....

On le retrouve dans les fiches de la CICR, sous les deux prénoms Anton et Toni, présumé prisonnier en France, mais sans traces de lui... Vu la dernière fois le 11.9.14 à Merlet:




Une hypothèse: casque de Anton  Korn endommagé, récupéré sur le champ de bataille dont la visière a servi à reconditionner un tout nouveau casque à partir de différents éléments, dont une bombe provenant du BA XIV ou du BA XV. On remarque une nette différence de teinte entre le cuir de la visière et celui de la nuquière.

Ok, merci pour ton retour.
J’ai connu des casques réutilisés avec le nom de précédents porteurs Dcd, ou même plusieurs porteurs. Mais là ce serait très particulier
Quelques photos des coutures, visiblement tout est d’époque.
Ton hypothèse semble cohérente vu la « gueule »de la visière qui semble avoir été travaillée pour être réadaptée par les artisans des BA.

Bonjour Flophil,
-Concernant la visière, les traces sont le résultat de l'appui de la jugulaire en position de repos, pendant un long moment, et lors d'exposition à la chaleur (au soleil, sous des tuiles ...Etc).
-Concernant le recyclage de ce casque, sans écarter la plausibilité, je ne constate aucune trace d'intervention (échange de coiffe, remplacement de la visière ou de la nuquière.) Ceci dit, on ne peut écarter la reprise d'une ancienne bombe badoise M95, par un KriegsB.A. , un R.B.A. ou B.I.A. pour équiper un Ersatzmann. Lorsque cela s'est fait on observe généralement des traces d'intervention (coutures décousues, bouchons de cuir, rustines de basane etc...) Ici, le fait de ne pas constater ce genre d'intervention ne dit pas que ce ne fut pas le cas. Le travail a pu être fait sans laisser de trace autre que l'écartement des pontets de l'aigle prussien a adapté à l'ancien griffon badois. ( il y a quelques années un membre m'avait demandé un aigle M15 avec des pontets à 10cm !!!) Et je lui en avait trouvé un dans mes réserves...
-Concernant la "traçabilité" d'Anton Korn, je note des approximations, des supputations, officielles/officieuses, des incertitudes rectifiées etc... (tout à fait compréhensibles, pendant une guerre) Difficile d'en tirer des conclusions certaines, devant ces hésitations. Mais je fais entièrement confiance à Rheiny, le chantre des Verlustlisten et autres informations nominatives et historiques.
-Concernant les "ajustements de guerre" quant aux "uniformes" qui n'en étaient plus, concernant la subordination des certaines troupes et leur mouvances :
Je cite :
50e division d'infanterie :
La division était une unité majeure indépendante de l' Empire allemand pendant la Première Guerre mondiale . C'était une division de guerre , c'est-à-dire qu'elle n'a été créée qu'au cours de la guerre.
Les divisions n'étaient pas toutes également équipées. Il y avait des divisions équipées différemment, tant en termes de matériel qu'en termes d'âge et de niveau de formation des soldats. Les mieux équipées étaient les 50 divisions d'infanterie d'avant-guerre et la Division de cavalerie de la Garde. Il y avait aussi les divisions de guerre, composées de divisions d'infanterie, de réserve, de Landwehr, de réserve et de marine. En outre, il y avait au total 10 divisions de cavalerie et des divisions spéciales telles que le Corps alpin.
En plus des unités de combat d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie, une division comprenait également des troupes de soutien telles que des ingénieurs, des troupes de renseignement, des unités ferroviaires et médicales.
Toutes les unités subordonnées ne sont pas restées dans la division pendant la guerre. Pendant la guerre, certaines unités ont été subordonnées à d'autres divisions, dissoutes ou réorganisées selon les exigences et les conclusions des dirigeants supérieurs.
En bref, la rectitude du temps de paix, laissa la place à l'improvisation de circonstances de guerre.

-Concernant le cheminement de ce casque : Voilà une hypothèse parmi d'autres :
Je ne pense pas que les E.B, les R.D. ou les éléments levés dans les 2 ans de la mobilisation (encore avec le casque à pointe), étaient exclusivement coiffés de casques livrés "neufs" par les fabricants. A mon avis, après une bataille perdue, les "pointus" étaient récupérés en trophées par l'ennemis, MAIS, après une bataille gagnée, le maximum d'équipement "perdus ou abandonnés" par l'armée allemande étaient récupérés pour être remis en circulation. (y compris l'armement "pris à l'ennemi !!!). Dans ce cas on pourrait imaginer des wagons de pièces détachées "perdus" sur Namur, ou sur la Marne retournés au B.A. de Cologne pour être recyclés, restaurés, révisés et retournés au Front.
Ce qui expliquerait les "errements" des marquages.

CLOVIS 57 a écrit:

Je ne pense pas que les E.B, les R.D. ou les éléments levés dans les 2 ans de la mobilisation (encore avec le casque à pointe), étaient exclusivement coiffés de casques livrés "neufs" par les fabricants. A mon avis, après une bataille perdue, les "pointus" étaient récupérés en trophées par l'ennemis, MAIS, après une bataille gagnée, le maximum d'équipement "perdus ou abandonnés" par l'armée allemande étaient récupérés pour être remis en circulation. (y compris l'armement "pris à l'ennemi !!!).

Salut Cloclo,

C´est totalement ma vue des choses! 

Par ailleurs, le casque à pointe a été porté aux EB jusqu´à la fin de la guerre! Il l´était même encore en 1917 et 1918 lors de certaines cérémonies directement derrière le front, car composant à part entière du "Friedensuniform".

Merci à tous les 2 pour vos retours.
Histoire complexe de ces confections de guerre.
Passionnant !

Un couvre-casque de Rheinbaben et un des miens

https://lagrandeguerre.1fr1.net/t135468-un-couvre-casque-de-grenadier-hanseatique

confirment ces réutilisations opportunistes de matériels récupérés sur des morts allemands

Cette tâche brune sur l’arrière de la coiffe pourrait être sanguine et corroborer à une récupération sur un blessé ou un mort….

Le travail a pu être fait sans laisser de trace autre que l'écartement  des pontets de l'aigle prussien a adapté à l'ancien griffon badois. ( il y a quelques années un membre m'avait demandé un aigle M15 avec des pontets à 10cm !!!)  

Ici écartement des pontets 9 cm