Bonjour à tous, je vous présente une photo-carte, datée du 23 mars 1915, probablement réalisée en Artois, puisqu'il s'agit de soldats territoriaux
appartenant au 27eme RIT, mis à la disposition, à cette époque, à la 45eme Division algérienne, 33eme Corps d'Armée (Pétain).
Pour ce qui concernent les détails uniformologiques, on remarquera le port des tuniques modèle 1897, 1893 ainsi qu'une vareuse GDFB modèle
1913.Les modèles de capotes pour les hommes du rang sont variés: capotes 1877 et premières capotes "poiret". Les coiffures sont également diverses,
du képi 1884 aux premiers képis modèle 14 pour la troupe et de splendides couvre-képis en toile cirée pour certains sous-officiers et officiers. Enfin,
on distinguera le port de grades amovibles du caporal assis au centre du cliché et des deux sous-officiers fourriers (brisque de spécialité portée sur l'avant-bras).
L'ArtoisDu 1er au 8 octobre, les 2eme et 3e Bataillons sont engagés à
nouveau à l'aile française au nord et à l'est d'Arras, à Mercatel,
Saint- Laurent-Blangy, la Maison-Blanche et Roclincourt.
Ils contiennent la poussée ennemie, malgré la violence du feu
de l'artillerie et les pertes subies.
Le 21 octobre, le 1er Bataillon rejoint les 2e et 3° Bataillons
aux environs d'Arras.
Le 22 octobre, le Groupe des Divisions Territoriales est
dissous, le 27° est rattaché à la 10" armée.
La guerre de position succède à la guerre de mouvement.
LA, TARGETTE, ECURIE, ROCLINCOURT.
La période qui commence sera l'une des plus dures périodes
de guerre du Régiment.
Rattaché au 33° C. A. du Général Pétain, le 27° est mis
à la disposition de la 45° Division Algérienne, commandée
successivement par les Généraux DRUDE et QUIQUANDON.
Cantonné sous les marmites à Anzin et à Marœuil où le P.C.
du Colonel sera démoli de fond en comble, le 27° prend les
tranchées avec les zouaves, les Tirailleurs et les "Joyeux" sur le
front Ecurie-Roclincourt-La Targette, au pied des crêtes que
couronnent Thélus et Vimy, dans cette région qu'illustrera plus
tard la prise du Labyrinthe et dont les pluies d'hiver transforment
en un champ de boue, la forte terre argileuse.
Dans cette période héroïque, la lutte est incessante.
Nos positions sont en butte aux attaques d'un « ennemi
extrêmement agressif et entreprenant ». Et les ripostes éner-
giques des troupes Françaises en font un secteur « particulière-
ment difficile ».
Il faut aussi lutter contre la boue, et cette lutte est aussi
tragique que l'autre.
Le 27° partage le sort des troupes coloniales. Il participe au
coup de main de la Maison Blanche, le 21 novembre et prend
part à de nombreuses attaques au cours desquelles il fait des
prisonniers.
Les 1re et 4me Compagnies sont citées toutes entières à
l'Ordre de la Division Algérienne. Des détachements de la 8e et
de la 12° Compagnie et le Régiment tout entier sont félicités
éloquemment par le Général DRUDE.
Au retour des tranchées, pendant les périodes de repos le
27° travaille. Il participe sans relâche aux travaux de défense
et à la guerre de mines, menée dans ce secteur terrible par la
Compagnie du génie POMEAU, citée deux fois à l'Ordre de
l'Armée et honorée de la fourragère.
Le 27° dont les pertes et les souffrances s'aggravent au cours
de ces rudes travaux qu'il a tous partagés est cité à l'Ordre de
la Division par le Général OLIOUANDOX.
(Notice historique du 27eme RIT dans la grande guerre, Impr.
Alfred Chevalet)
Byng