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 Les bataillons scolaires

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Eric
gcg
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p.lamy




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MessageSujet: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyMer 25 Mai - 19:18

Bonjour à tous,

j'aborde le sujet des bataillons scolaires que beaucoup connaissent aux travers des fameux fusils utilisés dans ces bataillons si particuliers, nés très peu de temps après la défaite de 1871.

La France vaincue et humiliée de la défaite infligée par la Prusse et ses états alliés, se devait moralement de se relever sur le terreau fertile de sa jeunesse que l'on a ainsi formée au développement d'esprit de la revanche, poussé fort en poupe par la ligue des Patriotes de Paul Déroulède. Il reste de cette époque différents modèles de fusils scolaires que l'on voit passer sur ce forum ou différents documents.

Je débute ce post avec une présentation générale et je développerai ensuite quelques aspects particuliers, de ce mouvement nationaliste en milieu scolaire qui s'achèvera avec les sociétés de tir et gymnastique à la veille de 1914.

Libre à tous de présenter ici leurs objets liés à ce thème.

Nés de l’esprit de revanche consécutif au désastre de la guerre de 1870, certains bataillons scolaires sont créés avant la fin des années 1870.
Les bataillons scolaires ont été reconnus légalement par la loi du 28 mars 1882 et le décret du 6 juillet 1882, pour les enfants âgés de 12 ans et plus. « Les bataillons scolaires ne pourront être armés que de fusils conformes au modèle adopté par le ministère de la Guerre.
Ces fusils devront présenter les trois conditions suivantes : n’être pas trop lourds pour l’âge des enfants ; comporter tout le mécanisme du fusil de guerre actuel ; n’être pas susceptibles de faire feu, même à courte portée »

Un arrêté du 27 juillet 1882 précisait que dans les communes où les bataillons sont constitués, les exercices de bataillon ne pourront avoir lieu que le jeudi et le dimanche.
En 1886, année des effectifs les plus élevés, 146 bataillons ont été constitués. 49 départements sur 87 ont un ou plusieurs bataillons (21 pour le Nord, 24 pour la Seine) et 43.326 élèves sont incorporés dans ces bataillons.

A la même époque, le mouvement nationaliste de Paul Déroulède, la Ligue des Patriotes, fondée en 1882 a compté jusqu’à 200.000 membres en 1887. Parallèlement se sont développées des sociétés de gymnastique et tir, à l’attention des plus âgés.

Le but initial de ces bataillons était de former les plus jeunes à l’esprit de défense de leur pays et de mieux les préparer à leur incorporation future. Mais les besoins de main d’œuvre et les pressions des familles et du clergé (absence à la messe le dimanche), tentèrent de limiter l’accès des plus jeunes à ces bataillons. De plus tous les bataillons ne pouvaient pas équiper leurs recrues (habillement et fusils), les communes et les familles n’en n’ayant alors pas les moyens financiers.

Peu à peu, la désaffection s’est installée. Cette formation était incomplète et peu appréciée des militaires, car cette institution avait une valeur éducative trop éloignée de la conscription et l’expérience prendra fin en 1892.

Cependant l’instruction au tir s’est développée à l’école et était organisée par les arrêtés du 27 juillet 1893 pour les élèves de plus de 10 ans. En 1895 une « Instruction officielle relative aux exercices de tir » vit le jour. En application de la loi du 21 mars 1905 sur le recrutement de l’armée, il fut rappelé aux maires en 1907 « l’intérêt qui s’attache à la création immédiate dans leur commune d’une société de tir scolaire » et ce en application de la loi de 1905, qui a rendu « cette organisation d’autant plus indispensable qu’elle constitue une œuvre d’une haute portée nationale ».

Ces sociétés de tir ont perduré jusqu’au début de la première guerre mondiale.

Jean Billet ancien poilu du 70e bataillon de chasseurs alpins, largement présenté sur un autre post, indique dans ses souvenirs de sa période de classes au printemps de 1915 :

« Un Parisien montrait le fonctionnement du fusil Lebel à un de ses camarades nouvellement arrivé. Je connaissais déjà cette arme pour l’avoir utilisée dans ma société de tir et gymnastique »

A suivre...Dans quelques jours...

Cordialement.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyMer 25 Mai - 20:14

Merci beaucoup pour cette explication
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyJeu 26 Mai - 10:24

Bonjour,

quand les fusils scolaires reprennent du service, sur les cartes patriotiques éditées durant la grande guerre.

Il existe des fusils avec tenon de baïonnette, d'autres sans, avec canon en tôle et obturateur en sortie de boîtier de culasse, d'autres à canon permettant le tir. Tous sont copiés du fusil 1874, sans bronzage, et restent de jolis objets car très bien fabriqués et finis.
Sur les cartes postales ci-dessous, on a l'emploi de fusils scolaires avec et sans tenons de baïonnette, les figurants s'adaptent donc lors de la prise de vues.

Les bataillons scolaires Numzo282
Sur cette image on voit 3 fusils scolaires avec tenon de baïonnette, le dernier à droite n'a pas de tenon, c'est pourquoi le figurant le tient à l'embouchoir, faisant croire la baïonnette engagée. On voit bien la pointe arrondie de la baïonnette scolaire.

Les bataillons scolaires Numzo283
Là aussi, baïonnette maintenue par la main.

Les bataillons scolaires Numzo284
Là également, maintien à deux mains, qui n'est pas dans l'axe.

Les bataillons scolaires Numzo285
Et ici, on dirait  une baïonnette 1886, qui n'est pas dans l'axe  Laughing  Laughing, le fusil est bien un modèle scolaire.

Cordialement.
P. Lamy
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Eric
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Eric


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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyJeu 26 Mai - 14:53

Bonjour,

Merci pour ce post, voici une photo déjà présentée sur le forum avec fusils Garrigues bois et métal

Les bataillons scolaires Img_2020
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Catalan

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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyJeu 26 Mai - 17:18

Bonjour,

En 2015 j'ai choisi comme sujet de mémoire de recherche à la faculté de lettres Rennes II "Les bataillons scolaires de la IIIème République". En étudiant plus particulièrement les bataillons scolaires de l'Ille-et-Vilaine, profitant de l'accès aux archives départementales qui sont présentes à Rennes.

J'ai pu dépouiller plus de 400 documents concernant l'exercice militaires scolaire et les bataillons scolaires du département.
Je me permets donc de présenter de manière vulgarisée une partie de mes recherches de l'époque :

I. Les prémices

La première évocation d'une préparation militaire dès le plus jeune âge, pour les écoliers, remonte à 1791 et un rapport sur l'Instruction publique à la Constituante de Charles-Maurice de Talleyrand au nom du Comité de constitution. Pour la première fois est demandé une instruction physique et militaire en plus de l'enseignement intellectuel. Sont proposés :

- Dans les écoles primaires, deux jours pour fortifier le corps
- Dans les écoles des districts à partir de 8 ans, un début d'enseignement militaire
- Dans les écoles départementales un enseignement sur l'art de la guerre

Ce projet ne fut pas voté, d'autres par la suite l'ont été, sans jamais être réellement appliqués. En 1793, un autre projet nous rapproche un peu plus des futurs bataillons scolaires. Le député Lakanal demande une instruction militaire présidée par un officier. Première apparition de "l'instructeur militaire".
Enfin le projet du député Delacroix lui aussi très proche des futurs bataillons :

" Les enfants se diviseront en dizaines, cinquantaines et centaines. Ils seront armés de piques ; il sera donné à chaque cinquantaine quelques arcs pour ceux au-dessous de douze ans, et quelques fusils pour les autres au moyen de quoi ils s’exerceront par peloton, alternativement, à tirer au but "

Les bases sont posées : Différenciation des activités en fonction de l'âge, regroupement par peloton, des fusils pour les plus âgés et l'exercice au tir.

De nombreuses initiatives se sont succédées sous les différends régimes qui ont suivis sans jamais voir officiellement le jour. Il faut attendre 1869 pour une nouvelle tentative du ministre de l'Instruction publique et des beaux arts Duruy avec un nouveau programme sur la gymnastique dans les écoles primaires, collèges et lycées de France comprenant des exercices militaires. Le décret fut voté le 3 février 1869 mais la guerre empêcha son application.

En 1876 le régime de l'Ordre total fait place à la République des opportunistes. Ce nouveau gouvernement est composé de patriotes et fervent défenseur de l'armée. L'armée et l'école deviennent deux piliers de la IIIème République.

Gambetta s'exprimait alors : « Il faut mettre partout, à côté de l’instituteur, le gymnaste et le militaire afin que nos enfants, nos soldats, nos concitoyens soient tous aptes à tenir une épée, à manier un fusil, à faire de longues marches, à passer les nuits à la belle étoile, à supporter vaillamment toutes les épreuves pour la patrie 10».

L'antichambre des bataillons scolaires va naitre du Conseillé municipal du Vème arrondissement de Paris : Aristide Rey. Il propose au Conseil le 4 novembre 1880 d'organiser en bataillons armés et équipés, les enfants des écoles communales de son arrondissement. La proposition est votée le 18 juillet 1881. Peu à peu, la décision s'étend aux autres arrondissement de Paris.
La gouvernement suit avec attention cet élan patriotique, une Commission de l'éducation militaire est organisée par Paul Déroulède en janvier 1882.

Déjà le 3 aout 1881, Jules Ferry alors ministre de l'instruction publique avait fait inscrire dans le plan d'études des écoles primaires les exercices militaires. La loi des finances du 29 juin 1881 mise à disposition du ministère 1 million de francs pour cette instruction militaire.
Cette somme fut utilisée pour la commande de deux sortes de fusils, l'un pour les manoeuvres et défilés, l'autre pour l'exercice du tir. 52 600 fusils furent commandés.

« Les fusils scolaires, pour la fabrication desquels un crédit d'un million de francs a été ouvert au ministère de la guerre, sont exclusivement destinés à l'enseignement du tir. Toutes les écoles publiques de garçons en seront pourvues ; M. le ministre de la Guerre m'a fait savoir que les manufactures de l'Etat en livreraient très prochainement une certaine quantité. L'administration n'est pas en mesure de fournir une autre arme aux écoles, et les municipalités qui désireraient acquérir des fusils d'exercice auront à s'adresser à l'industrie privée. Je suis d'ailleurs disposé à leur venir en aide, s'il en est besoin, dans la limite de mes ressources. Il est bien entendu que le fusil d'exercice ne doit pas être susceptible de recevoir la cartouche, tout en se rapprochant autant que possible, comme mécanisme, du modèle en usage flans l'armée ; il va sans dire que son poids et ses dimensions seront en rapport avec les forces et la taille des enfants qui auront à le manier. Les élèves âgés de plus de onze ans pourront seuls être exercés au maniement de l'arme ».

L'État ne saura donc fournir des fusils à tout le monde, si ces premières commandes sont passées à des Manufactures d'État, les communes qui n'auront pas été livrées devront les commander elles-mêmes et se tourner vers l'industrie privée.

Le 28 mars 1882, Jules Ferry fait inscrire les exercices militaires aux programmes des écoles. Le 6 juillets 1882, il faut publié le décret concernant la formation des bataillons scolaires.

II. Exercices militaires et bataillons scolaires

1. Les exercices militaires :

Il y a deux choses à ne pas confondre, les exercices militaires et les bataillons scolaires. le décret du 28 mars 1882 intègre à l'emploi du temps des écoliers les exercices militaires. Premièrement, ces exercices ne sont pas un substitut à la gymnastique, celle-ci existe toujours. Les exercices militaires se rajoutent dans le cadre du développement physique des élèves et sont pris sur le temps scolaire.
Ils commencent dès l'âge de 9 ans :

- Au cours moyen de 9 ans à 11 ans les élèves apprennent à marcher, s'aligner et former un peloton.
- Au cours supérieur de 11 ans à 13 ans, on y apprend les principaux alignements et le changement de position

On parle d'ailleurs officiellement de "L'école du soldat sans armes".

Viennent ensuite les exercices militaires spéciaux, toujours dans le cadre scolaire, qui consistent à apprendre le maniement de l'arme avec des fusils modèle réduits qui reprennent le mécanisme sans pouvoir pour autant faire feu.
Ces deux exercices sont donc compris dans le programme d'étude et ne doivent pas être comparés aux bataillons scolaires.

2. Les bataillons scolaires

Nés du décret du 6 juillets, les bataillons scolaires doivent "officiellement" répondre à un règlement précis pour être formés :

- Un minimum de 200 élèves et un maximum de 600, âgés de 12 ans et plus
- Un arrêté préfectoral pour former le bataillon
- L'arrêté ne pourra être délivré qu'après qu'une commission de trois membres (deux officiers désignés par l'autorité militaire et l'inspecteur d'académie ou son délégué) reconnaisse le groupe d'élèves apte à exécuter l'école de compagnie
- Chaque bataillon est composé d'au moins 4 compagnies de 50 enfants minimum.
- Seuls les élèves ayant réussi une visite médicale et ayant un degrés d'instruction suffisant peuvent participer aux bataillons scolaires
- Tout bataillon est placé sous les ordres d'un instructeur en chef et un instructeur adjoint désignés par l'autorité militaire.
- La réunion des bataillons scolaires aura toujours lieu en dehors des heures de classes réglementaires. Le dimanche matin et le jeudi soir.
- Chaque bataillon officiellement formé reçoit un drapeau des mains de l'autorité républicaine.

La bataillon scolaire est donc une sorte de récompense pour les meilleurs élèves âgés de 12 ans et plus. Ses activités consistent en des sorties périscolaires le jeudi soir et le dimanche matin pour mettre en application la théorie apprise lors des exercices militaires scolaires.
Dans les régions qui ont connues des combats, les instructeurs militaires emmènent les bataillons sur les champs de batailles pour parler de stratégie et de tactique militaire, mettent en formation les enfants. En dehors de ces activités, les bataillons ont surtout un rôle de représentation et sont sortis principalement lors des fêtes nationales et des célébrations ou commémorations locales.

Enfin dernière prérogative des bataillons scolaires, l'exercice au tir, décrit dans le décret du 6 juillet 1882 :

- Le tir est ouvert aux élèves de 14 ans au moins, que l'instructeur militaire aura reconnu apte
- Le tir sera effectué avec le fusils scolaire spécial, au stand ou sur un champ de tir suivant un règlement bien spécifique.
- 3 fusils seront accordés par école
- Les fusils ainsi que les munitions seront stockés en gendarmerie ou dans les magasins des corps de troupe
- Dans chaque subdivision de région , l'autorité militaire désignera les corps de troupes chargés de stocker les fusils et de fournir les munitions.
- Les fusils doivent être nettoyés avant d'être re déposé et les étuis de cartouches tirées doivent être récupérés.

En outre la demande pour faire effectuer un tir doit se faire via un modèle type, envoyé en trois exemplaires aux différentes autorités régionales (mairie, académie, armée). La réglementation au tir étant tellement lourde en procédure, ces exercices de tirs ont rarement été effectués.

Concernant les fusils, deux modèles sont en vigueur donc. Le fusils d'exercice aux maniements qui ne tire pas mais peut avoir un mécanisme de fonctionnement. Et le fusils d'exercice spécial destiné au tir.
Ces fusils peuvent être fabriqué par des manufactures d'État ou des entreprises privées. Dans tous les cas, il doivent avoir le poinçon rectangulaire prouvant qu'elles ont été approuvés par l'autorité :

Les bataillons scolaires Img_0413

Voici le document concernant le compte rendu de la visite du contrôleur d'armes Rivollier pour faire approuver les fusils d'exercice aux maniements destinés aux écoles communales de Rennes.

De mes recherches j'ai pu constater que pour les fusils de tir, la manufacture d'armes de Châtellerault en a fabriqué près de 11 600. Leurs canons sont marqués C1881.

Les bataillons scolaires 12-55110

Réduction de fusils gras, apte au tir, ce fusil fait parti des collections du Musée de l'Armée et cette photographie m'avait été envoyée par un conservateur que j'avais contacté.

III. La fin des bataillons scolaires

On trouve la date de 1892 pour année de fin des bataillons scolaires. En réalité, il n'existe pas de fin officielle des bataillons scolaires. Aucun décret officiel. Il y a tout simplement eu un essoufflement de l'engouement national et des difficultés pour les communes à maintenir les bataillons en place, étant donné qu'elles devaient assumer le financement de ces bataillons.

Albert Bourzac dans sa thèse sur les bataillons scolaires retient la date de 1892. Cette date vient d'une erreur d'interprétation, pour Bourzac, ce qui forme officiellement un bataillon scolaire c'est la remise du drapeau. Or à partir de 1892, il n'a plus trouvé de trace de la délivrance d'un drapeau à un bataillon scolaire.
Cela dit, le caractère officiel de la formation d'un bataillon scolaire vient de l'arrêté préfectoral et non de la délivrance du drapeau. S'il n'y a plus d'arrêtés après 1892 c'est parce que les bataillons sont déjà quasiment tous formés, là ou les communes peuvent financièrement se permettre de le faire.

Cependant on peut tout à fait constater la perte de visibilité des bataillons scolaires à partir de la décennie 1890. Plusieurs raisons et plusieurs détracteurs.

D'abord la presse locale, ou la place des publications sur les sorties des bataillons scolaires va considérablement se réduire à partir des années 1885-86. Les bataillons n'intéressent plus l'opinion publique. On ne trouve dès lors que quelques articles et surtout celui pour le défilé du 14 juillet.

L'armée : Elle s'efface peu à peu de l'opinion publique est n'est plus au centre des espoirs de revanche. On observe une croissance de l'antimilitarisme dans la presse et la littérature française ("Joujou patriotisme" de Rémy de Gourmont).
Édouard Petit dans "L'école moderne" de 1892, avance même l'idée que les soldats eux-mêmes ont finit par se moquer des bataillons scolaires : « les vrais soldats très galonnés et très dorés, se tournent contre les petits soldats, les lardent d’épigrammes, se moquent des jeunes sous-offs, des apprentis caporaux, des lignards en herbe ! »

L'opinion cléricale : Elle accepte mal le recul de son influence sur la jeunesse. D'autant plus que la réunion des bataillons scolaires se fait le jeudi soir et le dimanche matin. Le dimanche est consacré à la messe et le jeudi soir aux cours de catéchisme habituellement.

Les communes : Avec un argument économique, Edouard Petit écrit ainsi : « Le moyen de lutter contre des conseillers municipaux qui, avec raison, trouvent trop cher un jeu se soldant par une dépense annuelle de 150 000 francs ! ».

Ce sentiment trouve aussi une explication dans la critique de la formation des jeunes Français, le bataillon scolaire est ouvert entre 12 et 14 ans, ces jeunes ne seront appelés qu’à 20 ans par l’armée. Durant six années, ils n’auront plus de formation. C’est pourquoi les sociétés de gymnastique et de tir connaissent un succès certain à cette époque. Elles permettent de maintenir un niveau sportif et se substituent à l’école pour la formation au tir après 14 ans.

Dans tous les cas voici une source photographique du Musée de Bretagne. Il s'agit de l'inauguration de la statue de Le Bastard, le 14 juillet 1895.

Les bataillons scolaires M0212_12

Le bataillon scolaire de Rennes est présent lors de cette cérémonie, en 1895 :

Les bataillons scolaires Captur17

On peut y voir dans la foules les pompons de bachi montrant que la commune de Rennes avait adopté un uniforme sur la base de celui de la ville de Paris

IV : Les bataillons scolaires, un outil de propagande ?

Le bataillon apparaît comme la pratique scolaire de l’enseignement patriotique. Les sorties, qui ont eu pour objet l’activité militaire, n’ont représenté que peu de promenades. On en compte tout de même 69 pour les Bouches-Du-Rhône. En 1892, dans le département de la Somme, deux promenades ont été enregistrées ayant pour but des champs de bataille. L’objectif était de rendre le récit plus saisissant en montrant aux élèves les positions des Français et des Prussiens en 1870. Les promenades militaires ont une valeur d’initiation patriotique par l’histoire. Les images d’Epinal sont aussi d’autres instruments de la propagande autour des bataillons scolaires. Leur but premier était de valoriser les bataillons pour le recrutement des écoliers.

En dehors du cadre scolaire se multiplient les manifestations autour des bataillons scolaires qui vantent leur mérite. Assiettes patriotiques, statuettes, fioles, imageries d'Épinal :

Les bataillons scolaires Imager10

La dernière vignette est la plus parlante, voici son commentaire : « Il n’a pas quatorze ans lorsqu’il reçoit les galons de sergent après avoir été cité à l’ordre du jour. Cet enfant, n’en doutons pas, sera quelque jour un brave officier ». La France a trouvé en Marc un nouveau défenseur de la patrie. Les bataillons apparaissent comme des outils de propagande au service des républicains, cette éducation militaire doit unifier la France dans l’esprit de revanche. D’autre part, hormis l’aspect militaire, c’est aussi la laïcisation qui intéresse les républicains. En effet, comme précédemment évoqué dans les possibles causes de l’essoufflement des bataillons, les clercs ne voyaient pas d’un bon œil le remplacement du culte religieux le jeudi par la participation au bataillon scolaire. Or les lois de Jules Ferry du mars 1882 instaurent l’école gratuite, obligatoire et aussi laïque. Avec les bataillons scolaires, le culte de Dieu est remplacé par celui de la « Patrie » et de la « Revanche ». La participation au bataillon entrave la préparation à la communion qui a lieu tous les dimanches matins lors de la messe. Albert Bourzac cite une « Chronique religieuse de Dijon » de 1884 « Les gens entrent à l’église ; les bataillons scolaires défilent devant la porte, ils se rendent à l’exercice. Et cela tous les dimanches. Parmi ces enfants se trouvent ceux qui se préparent à la première communion ». L’opposition cléricale sera une pression supplémentaire contre la survie des bataillons.

Les bataillons scolaires 15096511

Les bataillons scolaires Archiv22

Autre point, concernant les instructeurs militaires. Ils sont choisies par l'autorité militaire, en général il s'agit de réservistes ou territorialistes. En échange de leur temps d'instruction, l'armée réduit leur temps de présence sous les drapeaux. La République en a aussi profité pour mettre en place un système de surveillance politique et religieux dans les rangs de l'armée.
Dans les sources de Rennes j'ai retrouvé des tableaux des hommes s'étant inscrits pour devenir instructeur, ils ont fait l'objet d'enquête pour connaitre leur opinion politique et religieuse. Chaque homme soupçonné d'être catholique conservateur ou anti-républicain était mis de côté et voyait sa candidature non retenue.

V : L'uniforme

Concernant l'uniforme, le décret du 6 juillet 1882 précise que celui-ci n'est pas obligatoire. Si un uniforme est choisi il doit être payé par les communes. Dans l'imagerie populaire on retiendra l'uniforme bleu avec bachi à pompon et bandeau :

Les bataillons scolaires Batail10

Cet uniforme est celui choisi par Aristide Rey avant le décret du 6 juillet 1882 de J. Ferry. Il s'agit de l'uniforme des bataillons scolaires de Paris mais de nombreux bataillons ont eu d'autres uniformes.

Les bataillons scolaires Julien10

J'avais demandé au conservateur du Musée de l'Armée si un uniforme de la ville de Paris était conservé dans les réserves du Musée. Il avait fait des recherches et avait constaté qu'un uniforme complet de bataillon scolaire de la ville de Paris avait fait parti des collections du Musée mais qu'il avait perdu sa trace des les registres à partir de 1919.. Aucune trace du dit uniforme malheureusement.
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyJeu 26 Mai - 18:46

Bonjour,
Merci Catalan de cet exposé on ne peut plus clair, et bien sûr de son origine parfaitement documenté.
Je rajouterai des éléments d'après deux numéros de 1996 et 1997 de la revue des amis du musée de Toul "Études Touloises" ainsi que d'après un article de la revue Cibles du début des années 1980 qui décrit les modèles scolaires issus du fusil Gras mle 1874.
En tous cas, magnifique travail de votre part sur un sujet plutôt méconnu, encore merci !

Très bonne fin de journée.
P. Lamy
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Catalan

Catalan


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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyJeu 26 Mai - 21:00

Bonjour p.lamy et merci pour votre commentaire Wink. La documentation que vous allez proposer est très intéressante, je pense qu'on l'on devrait arriver à mettre en place suffisamment d'éléments probants pour nous permettre d'identifier les fusils (de manœuvres ou de tir) que l'on peut attribuer aux bataillons scolaires !

Voici une photographie de ma collection acquise sur le forum il y a quelques temps :


Les bataillons scolaires Captur18

Il s'agit d'une compagnie, la photo ayant été prise à Montpellier, du bataillon scolaire de Montpellier. On peut y voir un uniforme sur la base de celui de la ville de Paris, avec un bachi à pompon, une tunique à double rangs de boutons et un pantalon avec passepoil mais le tout dans un drap plus claire.
Dans ce cas précis, la ville a pu avoir un budget conséquent pour son bataillon, les uniformes sont de qualité, certains ont des grades, et les musiciens portent même le galon spécifique.
Les réductions de gras semblent de belle qualité, avec les réductions de baïonnettes.

Enfin on peut observer l'instructeur en chef, capitaine du 122ème régiment territoriale d'infanterie (de Montpellier) et les deux instructeurs adjoints (avec grade de maréchal des logis)

Les bataillons scolaires Captur19

Un petit zoom sur le bout des réductions de baïonnettes et sur le capitaine. J'ai essayé de l'identifier grâce à ces médailles. Portant le dolman, la photo est à dater de 1883/84 au minimum. Dans l'annuaire de 1884 il y a 3 capitaines au 122ème territoriale avec la Légion d'honneur et la Médaille militaire. Le problème des fiches de la base Léonore des territorialistes vers 1880 c'est que leur fiche de service s'arrêtent souvent à 1870/72 quand ils ont reçu la Légion d'Honneur. Donc impossible de vérifier si ces hommes ont été nommés instructeur de bataillon scolaire ou si même cette information pouvait être inscrite sur un fiche de service.
Cependant sur les trois officiers l'un n'a reçu aucune médaille en dehors de la LH et MM, or ici le capitaine en porte une troisième.
Le deuxième a obtenu en plus de la LH et MM la Médaille de Crimée dont la forme ne peut pas correspondre à la troisième médaille sur la photo.
Enfin le troisième Charles Auguste Génot a reçu la Légion d'Honneur, la Médaille militaire ainsi que la Médaille d'Italie qui elle, peut correspondre sur la photo. Je note aussi qu'il a reçu une médaille d'or de l'école normale de gymnastique, qualité qui peut parfaitement correspondre pour un instructeur en chef d'un bataillon scolaire.
Impossible à prouver et le capitaine Génot avait 50 ans en 1884, je sais qu'à cette époque le trait pouvaient paraitre plus âgés pour 50 ans mais il me semble tout de même que le capitaine de la photo pourrait être plus agé (il n'y a pas de date sur la photo, elle peut être plus vieille que 1884 cependant, disons une fourchette entre 1883/84 et 1893-94 pour la fin des bataillons et du port du dolman pour l'infanterie).


Dernière édition par Catalan le Jeu 26 Mai - 23:54, édité 3 fois
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyJeu 26 Mai - 21:12

Merci de ces images, cella fait avancer.
La description de Cibles est assez bien faite et distingue deux modèles inspirés du fusil 1874.
Un premier permettant le e tir, sans tenon de de baïonnette, un second obturé à la sortie du boîtier de culasse et canon en ne tôle, avec OU sans tenon.
Je ferai des photos de mon modèle a canon tôle et tenon en montrant tous les marquages existants, ainsi que de la baïonnette, en complément des schémas de Cibles.
Mais que dans quelques jours, le temps aussi de synthétiser également mes documents.
Cela avance, cela me plaît.
Bonne soirée.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 9:18

Bonjour,

j'avais contribué, il y a une dizaine d'années, à la réalisation d'un sujet sur les bataillons scolaires, documents officiels à l'appui, mais ce sujet a disparu et il me reste peu de documents Sad , mais voici ce que j'ai pu extraire de mes archives concernant le fusil de tir des bataillons scolaires :

Les bataillons scolaires Organi10

Le fusil d'exercice

Les bataillons scolaires Decret17
Les bataillons scolaires Decret16

Le fusil de tir

Les bataillons scolaires Fusils10

une description plus précise de celui-ci :

Les bataillons scolaires Aide-m11

Une photographie retrouvée dans mes archives... j'en ignore la provenance  Embarassed  :

bataillon scolaire "fortuné" ou enfants de troupe ?

Les bataillons scolaires Sans_t13
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p.lamy




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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 9:34

Merci mille fois ! cheers /biere/ /champagne/

J'ai là l'explication de mon fusil scolaire : le canon est en tôle, mais le boîtier de culasse accueille une culasse normale, non réduite, de fusil 1874.

Depuis le temps que je cherchais l'explication.
Donc, à partir de fusils 1866, on aurait aussi fabriqué des fusils à canon en tôle.

Je ferai des photos du fusil démonté également.

Cordialement. /biere/

P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 9:53

Bonjour p. lamy,


voici un autre document, tiré de mes archives... éparses  Embarassed , concernant la fourniture de fusils "hors d'état de tir" à des "sociétés scolaires",...en 1912

Les bataillons scolaires 25_mai10
Les bataillons scolaires 25_mai11
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 10:17

Bonjour,

Concernant votre photographe bothrops, il s'agit d'enfants de troupe, les bataillons scolaires ont disparu depuis longtemps à cette date (vu l'uniforme !)

La circulaire de 1912 il me semble nous parle d'un recyclage des armes mises hors d'état de faire feu pour des sociétés agréées et sociétés scolaires. Sans modification du poids et de la taille, ces armes seront certainement utilisées pour le maniement uniquement (mises hors d'état de faire feu) et pour des enfants plus âgés que 14 ans puisqu'on ne parle pas de modèles réduits.

Une petite question concernant la nomenclature des modèles d'armes en service, ce document date de 1883 ?
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 10:32

Bonjour,

voici les images du fusil

Les bataillons scolaires Dsc_0310

Les bataillons scolaires Dsc_0210
Les bataillons scolaires Dsc_0211

Les bataillons scolaires Dsc_0212
Les bataillons scolaires Dsc_0213
Les bataillons scolaires Dsc_0311
Les bataillons scolaires Dsc_0312
Les bataillons scolaires Dsc_0214
Les bataillons scolaires Dsc_0215
Les bataillons scolaires Dsc_0318


Le fusil est marqué "CLAUDEL" entre le pontet et le battant de crosse. Il porte le numéro 342 sur la crosse sous le n° 21 Bon, le boîtier de culasse et le bois sont marqués du numéro 26. La hausse est graduée, il manque le curseur. Le tenon de baïonnette n'est pas tout à fait adapté à la baïonnette, qui ne "clipse" pas.
...


Dernière édition par p.lamy le Ven 27 Mai - 10:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 10:39

...et de la baïonnette avec une modèle 1874 de 1879 pour comparer :



Les bataillons scolaires Dsc_0313
Les bataillons scolaires Dsc_0314
Les bataillons scolaires Dsc_0315
Les bataillons scolaires Dsc_0317
Les bataillons scolaires Dsc_0316

J'ai le fusil depuis 45 ans, il provient d'un ancien château revendu en 1978, il y avait deux scolaires, dont un tout en réduction, qui est resté propriété du découvreur, lequel m'avait donné l'autre...la baïonnette, je l'avais trouvée plus tard en marché aux puces. Pour la petite histoire, ces fusils scolaires avaient servi à des pièces de théâtre données en mon village...dans les années 1950...

Bien sûr, il y avait beaucoup d'autres choses, surtout 39-45 ou années 30...

Cordialement
P. Lamy


Dernière édition par p.lamy le Ven 27 Mai - 14:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 11:08

Catalan a écrit:
Bonjour,


Une petite question concernant la nomenclature des modèles d'armes en service, ce document date de 1883 ?

extrait de ce document :

Les bataillons scolaires Aide-m12

Il est daté de 1879; mais cette quatrième édition est, très certainement, postérieures à 1882... donc, pourquoi pas 1883 Smile


Les fusils, tous inaptes au tir, destinés aux formations scolaires, doivent être poinçonnés différemment suivant qu'il sont jugés "aptes" à pourvoir les bataillons scolaires ou non :

Les bataillons scolaires Poinzo11
Les bataillons scolaires Poinzo10

Le document présenté par Catalan en est excellent exemple de l'application de ce texte :

Les bataillons scolaires Img_0420
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 12:29

Une note importante concernant le tir scolaire :

Comme je l'expliquais plus haut, les bataillons scolaires ont vu le jour officiellement à l'échelle nationale en 1882 grâce au décret de J. Ferry.
La même année, il introduit les exercices militaires dans le programme scolaire. Ces exercices pris sur le temps scolaire, ne sont que physique, pas de tir, tout au plus des maniements d'armes qui ne sont susceptibles de faire feu.

Pour le tir, comme vu dans le décret du 6 juillet 1882 sur la formation des bataillons scolaires, celui-ci peut se faire lors des réunions des bataillons, sur un temps périscolaire le jeudi soir ou dimanche matin, sur demande de l'instructeur en chef via un modèle type à adresser en même temps à l'académie, au maire et à l'autorité militaire régionale.
Les fusils d'un modèle spécifique, dit "fusils scolaires spéciaux" sont conserver par la gendarmerie locale ou le corps tout comme les munitions.

Un arrêté du 27 juillet 1893, du ministre Poincaré fait évoluer le programme scolaire en intégrant pour la première fois le tir scolaire aux exercices militaires. Il faut voir dans cette évolution une réponse pour faciliter les procédures de tir pour les écoliers. Comme je l'expliquais plus haut, en réservant le tir aux bataillons scolaires, la procédure en place pour permettre à l'instructeur de faire une demande, de récupérer les fusils et les munitions, d'organiser le tir, soit dans les cours de récréation en dehors du temps scolaire, soit dans un champ, et de ce cas précis, il fallait aussi prévenir les riverains suffisamment à l'avance que des tirs allaient avoir lieu, a considérablement compliqué l'exercice du tir.
On peut aussi voir dans cet arrêté une fin utile des bataillons scolaires, à qui on enlève maintenant la prérogative du tir pour les écoliers.

Concernant les armes, ce tir scolaire maintenant, sera effectué sur des armes de type "Flobert", avec système Gras en calibre 6mm.
Une commission est formée à la suite pour mettre en place un règlement sur le tir scolaire, cette commission aura aussi pour mission d'ouvrir un concours pour la fabrication de fusils.

Deux modèles sont retenus, sur la base du nouveau fusil Lebel. Le premier est la carabine "La Française", calibre 6mm dont le concours est porté la L'Union Nationale des Sociétés de Tir de France.
Le deuxième est le fusil à canon mince présenté par la Société nationale de tir des communes de France.

L'instruction officielle est datée de 1895 sur le modèle de la carabine "Flobert" décrivant le déroulé du tir scolaire. À partir de 1896 un championnat annuel de tir est organisé par l'Union des Sociétés de Tir de France.

À partir de 1905, un nouvel élan pousse les enseignants à organiser le tir scolaire partout en France et même à créer des sociétés de tir périscolaires pour continuer la formation après l'école quand les élèves ont quitté le système scolaire et cela jusqu'à ce qu'ils soient appelés sous les drapeaux à l'âge de 20 ans.

Cependant il faut nuancer l'idée que les sociétés de tirs ont remplacé les bataillons scolaires. Ces sociétés de tir existent déjà depuis au moins 1870.
D'autre part les championnats de tirs existent aussi du temps des bataillons scolaires et mettent parfois en concours des bataillons scolaires contre des sociétés de tir :

Les bataillons scolaires Captur20


Voici un article le concours de tir de Verdun organisé par la Fédération de l'Est, tiré du Moniteur Officiel de la Gymnastique, du tir et de l'escrime de 1888.
On peut voir les bataillons scolaires concourir contre des sociétés de tir.

En réalité, l'essoufflement des bataillons scolaires et la volonté de l'État de former au tir les écoliers ont poussé le gouvernement à intégrer le tir au programme scolaire en 1893 et à se rapprocher des sociétés de tir existantes pour l'organiser. Afin de répondre aux besoins à l'échelle nationale, entre 1905 et 1907 les instituteurs sont poussés à créer des sociétés de tir scolaire, qui se multiplient donc. Les nouveaux décrets et arrêtés de 1893 et 1895 facilitent l'organisation du tir en milieu scolaire. Les bataillons scolaires ont donc montrer, dans l'organisation, leurs limites aux yeux de l'État, réduits à partir de 1893 aux simples sorties sur le terrain et défilés, ils se sont essoufflés peu à peu.
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 12:43

Merci bothrops pour ces précisions et les nouveaux documents. En réalité je demandais s'il était daté de 1883 car j'avais en tête le texte que vous avez mis juste en dessous du général Thibaudin de 1883 !
Ce texte décrit ainsi parfaitement la procédure pour le choix des fusils des bataillons scolaires qui permet en effet de comprendre le document de la Direction de l'Artillerie de Rennes que j'ai partagé. Théorie et application Wink

Il permet aussi d'identifier le type de poinçon et son placement ! Poinçon que l'on peut observer sur la réduction de fusils partagé par p.lamy. Un bel exemplaire parfaitement attribuable aux bataillons scolaires !
Concernant le fusil Andreux. L'article de 1985 de la Gazette des armes indique qu'une première tentative d'armement des bataillons scolaires avait eu lieu à l'école militaire de la Flèche avec des fusil Andreux qui est une réduction du fusil Chassepot, présenté par Mr Andreux à l'exposition universelle de 1867 (preuve qu'avant 1870 il y avait bien dans l'ère du temps la volonté de former au tir les écoliers !).

La carabine Flobert sera aussi utilisée par les bataillons scolaires pour le tir, c'est pour cela qu'à la suite de l'arrêté de 1893 qui introduit le tir dans les programmes scolaires, c'est cette carabine qui sera choisie sur le moment, car elle est déjà distribuée et utilisée, avant d'ouvrir le concours à de nouvelles armes, notamment des réductions de Lebel.


Dernière édition par Catalan le Ven 27 Mai - 16:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyVen 27 Mai - 14:27

Merci à tous de vos interventions, qui m'éclairent comme jamais.
J'avais aussi par le passé une baïonnette scolaire Andreux, exactement semblable à mon modèle. En tous cas, ce sont de très beaux "jouets".
Pour le fonctionnement des bataillons, j'y reviendrai pour ceux du Toulois, d'après les revues que j'ai citées.
Pour ce qui est des sociétés de Tir, le second numéro d'études Touloises en parle également
Il faut que je synthétise tout cela, on en reparlera donc, sur un post déjà bien dense.
Merci à tous, en attendant d'autres photos de fusils scolaires.

Cordialement.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyDim 29 Mai - 17:43

Bonjour,

toujours dans le même thème, voici quelques photos :

Les bataillons scolaires Numzo290
Les bataillons scolaires Numzo289

et des publicités relevées dans les journaux du Toulois :
Les bataillons scolaires Numzo293
Les bataillons scolaires Numzo292
Les bataillons scolaires Numzo291


Et, en prime, la chanson des bataillons scolaires :

Marche des bataillons scolaires
Cher écolier
Quand au sortir de la classe
A ton fusil tu cours avec orgueil
Tu vois toujours La Lorraine et l'Alsace
Ce coin de France à la couleur du Deuil

Source de l'ensemble :
Etudes Touloises N° 77 Les bataillons scolaires (Jacques Fournier) 1996
Etudes Touloises N° 84 Sociétés de tir et gymnastique à Toul, de 1865 à 1914 (Jacques Fournier) 1997

...A suivre.

Cordialement.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyDim 29 Mai - 18:17

Les photos sont intéressantes, à mon sens, elles ne peuvent représenter des bataillons scolaires. Les élèves doivent avoir entre 12 et 14 ans et les petits bouts sur ces deux photos, pour l'ensemble sont beaucoup plus jeunes.

Je ne sais pas de quelles sources elles peuvent être issues, mais à l'époque de mes recherches je m'étais rendu compte que la faible bibliographie concernant les bataillons et la confusion avec les sociétés de gymnastique et de tir surtout, permettait de voir de nombreuses photographies estampillées "bataillon scolaire" sans que ce ne soit le cas
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyDim 29 Mai - 19:13

Je comprends bien votre réaction, j'ai tiré ces documents des revues citées, je ne connais pas la source originale, et vous maîtrisez mieux le sujet...

Après, c'est peut être une interprétation hâtive de l'auteur, sur un sujet assez méconnu, la partie société de tir est mieux documentée par des cartes postales, mais ce n'était pas l'objet de mon sujet...
Merci encore de votre concours éclairé !

Cordialement.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyDim 29 Mai - 21:25

Je pense aussi qu'il est question d'interprétation mais finalement tout cela fait bien partie du sujet et c'est très intéressant. Je pense qu'il peut s'agir de photographies d'écolier, en milieu scolaire avec les fusils servant pour le maniement de l'arme uniquement pendant les cours d'exercices militaires.

Je partage aussi une photographie qui va dans ce sens :

Les bataillons scolaires Batail11

Il s'agit d'une photographie prise dans une cour d'une école communale de Beauvais où l'on y voit non pas les écoliers du bataillon scolaires mais les écoliers de l'école en plein exercice de maniement de l'arme qui ne peut faire feu, sur le temps des exercices militaires.

Un petit zoom sur la photo peut nous permettre de penser à des canons en bois peint, simulés sur ces fusils assez simplistes.

Sur un autre sujet, j'ai ressorti mais documents des archives de Rennes, je voulais vérifier si un passage comme instructeur (en chef ou adjoint) d'un bataillon scolaire laissait des traces sur les fiches de services des officiers. Comme je le disais plus haut, la plupart de ces officiers étant subalternes et de la territoriale dans les années 1880, leur fiche sur la base léonore s'arrête assez tôt.
Cependant j'ai pu trouver un document, une lettre issue du 10e corps d'armée à Mr le Maire, pour faire figurer le capitaine adjoint-major Pastureau du 41ème régiment d'infanterie de Rennes en remplacement du capitaine adjoint-major au même régiment De Villiers Roger, Marc.
Ces officiers d'active ont des fiches de service plus parlantes et celle du capitaine De Villiers comprend sa période d'instructeur au bataillon.
Aucune mention n'y est faite sur sa fiche de service dans la case des observations.

Enfin, pour en revenir aux fusils, on peut souvent lire que les épées-baionnettes réduites ont été adoptées à partir de 1883. Je viens de retrouver la lettre collective du Ministre de la guerre allant dans ce sens et envoyée dans toutes les académies :

Les bataillons scolaires Captur21

La sécurité avant tout, l'importance d'une pointe arrondie est soulignée en fin de document. D'autre part, sur ce premier texte il est indiqué que ce sont les fusils de manœuvre (et donc qui ne tirent pas) qui seront pourvus des baïonnettes.
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyLun 30 Mai - 11:45

Bonjour,

Les fusils de bataillons scolaires, selon un article paru dans la revue Cibles en 1980-1981. Je n'ai gardé que les pages "scolaires" de l'article qui décrivait le système Gras, dont les variantes de carabines particulières comme le modèle gendarme à pied ou a cheval, avec leurs garnitures en laiton... Je ne peux pas non plus indiquer l'auteur de l'article.

Le modèle N° 1
Il s’agit d’une copie conforme du fusil1874 mais aux cotes réduites : Il mesure 1.145 m de long, le canon, un simple tube d’acier, de 0.69 m de long, et de 17mm de diamètre externe, est obturé par une rondelle dès la sortie  de la boîte de culasse. Il comporte à son autre extrémité le grain d’orge et sur 7 cm le tenon de baïonnette et sa directrice, et dépasse du fût de 13 cm. La boîte de culasse de dimensions réduites fait 13 cm et la culasse en 3 parties est la réduction de celle du fusil 1874. Il existe des modèles avec et sans hausse. Comme le fusil 1874, embouchoir, grenadière, battant de crosse plaque de couche et pontet sont de même allure que sur le mle 1874, fixés par ressorts ou vis à bois sur une monture en noyer de 100 cm. La baïonnette « jouet » mesure 46.5 cm de long pour une lame de 37.5 cm et un fourreau en tôle de 41.5 cm de long. Les plaquettes ne sont pas rivetées mais vissées et il n’y a pas le décrochement entre la partie laiton et les plaquettes en bois. Bien sûr, il existe des variantes de fabrication des fusils et baïonnettes.

Les bataillons scolaires Numzo294


Le modèle N°2
Identique au premier modèle, de fabrication plus massive, il mesure 1.155 m de long avec une monture plus courte à 99 cm. Le canon dépasse de 15.7 cm de la monture sur ce modèle. Le canon ne comporte pas de tenon ni de directrice pour fixation d’une baïonnette. La baguette est de section plus forte, et la hausse de fabrication plus sérieuse, car ce fusil permet le tir de façon couchée. Le canon de 68 cm est donc un vrai canon d’un diamètre externe de 15 mm et comporte des rayures. Sur son côté droit on peut trouver une marque comme S 1881 (Saint Etienne – 1881) La boîte de culasse de ce modèle mesure elle 14.5 cm. La munition est à tir réduit, le calibre n’est pas indiqué, vraisemblablement de l’ordre de 6 mm.

Les bataillons scolaires Numzo295

Espérant quelque peu éclairer la lanterne de la connaissance de ces fusils particuliers.

Concernant la munition pour le tir réduit, je crois qu'une boîte était passée en photo sur ce forum il y a quelques temps...

Cordialement.
P. Lamy
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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyLun 30 Mai - 12:10

Je continue sur un autre point des bataillons scolaires qui me permettra d'introduire un document concernant les fusils :

Le décret du 6 juillet 1882 réglementant la formation des bataillons nous indique qu'officiellement, ceux-ci n'ont pas pu être créés du jour au lendemain.
En effet, pour créer un bataillon il faut au moins 200 élèves âgés d'au moins 12 ans et suffisamment formés aux exercices militaires et maniement du fusil. Or, les exercices militaires ont été introduits dans le programme scolaire seulement 4 mois avant le décret sur les bataillons.

Prenons l'exemple du bataillon de Rennes, celui-ci est formé à l'été 1883, soit un an après la décret. D'ailleurs, le décret prévoit la formation d'un commission spéciale composée de trois personnes issues des autorités compétentes (militaire, académique et locale).
Cette commission doit passer en revue les écoliers, vérifier qu'ils ont bien 12 ans au minimum et qu'ils sont au nombre de 200 et puis surtout que ces écoliers connaissent les rudiments des exercices militaires.

J'ai pu consulter plusieurs documents issus de la correspondance entre l'autorité militaire, l'académie, la préfecture d'Ille-et-Vilaine allant dans ce sens et le résultat de cette commission montrant que les écoliers des différentes écoles de Rennes ont donné amplement satisfaction lors de cette revue. S'en suit alors l'arrêté officiel de la préfecture formant le bataillon et la demande de remise de drapeau pour la fête nationale du 14 juillet 1883. Le bataillon est officiellement formé.

Pourtant, des bataillons ne remplissant pas ces conditions et n'ayant pas eu à passer toute cette gymnastique administrative ont tout de même été adoubés par certaines autorités françaises. C'est le cas du bataillon de Fougères.

Dans le cas de Fougères, ce sont des ententes et amitiés entre locaux et personnalités politiques bien placées qui expliquent la chose.

Ainsi le 1er juillet 1884 le cabinet du ministre de l'Instruction Publique fait savoir au préfet d'Ille-et-Vilaine que le ministre de l'Intérieur en personne demande la remise d'un drapeau au bataillon de Fougères. Il est demandé au préfet de faire savoir si le bataillon de Fougères remplit les conditions.
Le préfet s'étonne d'une telle demande, car il n'existe pas de bataillon à Fougères pour la simple est bonne raison que seulement 80 élèves âgés d'au moins 12 ans peuvent prétendre à en faire partie.
S'en suit une correspondant entre les secrétariats des ministères de l'Intérieur et de l'Instruction publique, du préfet, du sous préfet et du maire de Fougères, assez chaotique.

Finalement un télégramme du Ministre de l'Intérieur en personne pour le préfet indique que la remise du drapeau au bataillon de Fougères est une demande particulière du ministre lui-même et que la question ne doit pas être débattue, le drapeau a été envoyé et il sera remis lors d'une cérémonie le 16 juillet 1884.
Il y a donc eu officiellement un bataillon scolaire à Fougères formé seulement de 80 écoliers.

Quant aux fusils, voici un télégramme du sous-préfet au préfet indiquant que la cérémonie de remise était prévue pour le 14 juillet 1884 et que les écoliers devaient être réunis en costume et équipés de fusils Andreux. Confirmation que ces fusils étaient bien distribués dans le cadre des exercices militaires mais aussi pour les bataillons scolaires à cette date là :

Les bataillons scolaires Captur22


Je lis en même temps votre message sur les fusils. Merci pour ces documents précieux avec planches en plus. Pour le calibre des munitions, l'arrêté du 6 juillet 1882 qui fixe aussi les conditions du tir ne le donne pas mais nous précise qu'il s'agit de munitions de fusils 1874 dont la cartouche est raccourcie, la balle est ronde et en plomb, le charge de poudre diffère aussi.

Les bataillons scolaires Captur23

À mon sens le modèle 2 est celui qui a été fabriqué par les Manufacture d'État avec le marque sur canon S1881 pour Saint-Etienne et comme je l'indiquais plus haut C1881 pour Châtellerault. Si ces modèles (peut-on les nommer 1881 ?) n'ont pas de tenons pour l'épée baïonnette c'est peut-être parce qu'ils ont été commandés en 1881 avec la somme allouée par l'État de 1 millions de francs, pour 52 600 fusils aux manufactures d'État. Or à cette date et jusqu'à 1883, il n'était pas prévu d'épée-baionnette. À ma connaissance c'est la seule commande passée par l'État aux manufactures. Le reste sera fait par les communes dans le privée, plutôt pour du modèle 1.

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MessageSujet: Re: Les bataillons scolaires   Les bataillons scolaires EmptyLun 30 Mai - 12:30

On avance ! Merci de cette suite.
L'article de Cibles ne parle pas de la cartouche, cela doit être de nos jours une rareté je pense.

L'article indique bien que le tir ne se faisait qu'uniquement en position couchée en raison de la portée réduite.

Je reviendrai avec les exemples du Toulois lorsque j'aurai fait la synthèse.

Bonne journée.
P. Lamy
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