William Porter de profession mineur est né en 1893 . Il s'engage en mars 1916 dans le 193th , il fut passé en décembre 1916 dans le 42th et transféré au 85th bataillon en mars 1917 , c'est a ce moment que notre homme se débarrasse certainement de sa plaque car celle ci retrouvée en bordure de route sur un axe de passage des troupes et plié volontairement , il fut ensuite de nouveau basculé en avril 1918 dans le 4th Canadian machine gun ou il y perdra la vie
Quelques faits de ce mois d'octobre (source duboischoulik)
Octobre 1918 : Depuis août 1914, notre région est occupée par les allemands. Cependant, plusieurs indices nous font penser à une libération prochaine.
Les allemands organisent leur départ. Ils font sauter le clocher de l’église Saint Barbe d’Arenberg, de nombreux carrefours sont minés dans le village : les quatre rues, le Pont de pierre, etc…. les troupes repassent à pied sans arrêt, le profil bas, avec des scènes d’insubordination surprenantes.
Le bruit du canon que nous percevions parfois, quand le vent était favorable, est maintenant permanent et de plus en plus proche.
Le matin du vendredi 18 octobre, les « boches » nous sortent de nos maisons en hurlant que tout allait sauter. Les artificiers mettaient le feu aux mines. Tous, jeunes et vieux, nous courions aussi vite que nous le pouvons.
Un vacarme extraordinaire accompagné d’un tremblement de terre nous arrêta et nous jeta tous contre terre. la route tremblait, à un point que l’on aurait pu croire qu’elle était minée également.
Le danger que l’on craignait dessous était au-dessus. Malgré la centaine de mètres qui nous séparait du carrefour du Pont de pierre, il se mit à pleuvoir des pierres, des pavés et un tas de choses. Le carrefour, les maisons environnantes, tout tournoyait en l’air et retombait avec fracas.
Afin de permettre la défense ou l’évacuation de valenciennes, les allemands avaient disposé, entre autres, un barrage entre Bellaing et Wallers. Il avait pour mission de retarder l’avance des Alliés.
Ils utilisèrent le talus formé par la ligne de chemin de fer reliant la fosse d’Arenberg à Denain comme rempart pour abriter leurs troupes. Une mitrailleuse, en avant-poste dans une tranchée circulaire près d’une ancienne carrière d’argile, était le centre du dispositif. Une batterie d’obusier (plus probablement de mortiers) était en position à la cachette (rue B. Malon) entre deux chaumières, position qui dominait le vallonnement. C’est à ce dispositif qu’allaient se heurter nos libérateurs.
Un bruit court dans le quartier : nos soldats sont dans Wallers depuis cette nuit. D’un commun accord, mon cousin et moi n’y tenant plus, nous décidons d’y aller.
Ils arrivaient par la rue du Faubourg, marchant le long des murs, fusils en main. La difficulté pour avancer n’était pas la résistance de l’ennemi, mais les acclamations des habitants. Ce n’était pas des soldats français comme nous le pensions, mais des canadiens francophones. Vite nous faisons demi-tour, contents de les avoir vu et de pouvoir confirmer la nouvelle.
En arrivant dans les gravats du carrefour, nous croisons un sergent allemand qui allait en direction du village. Son manteau d’artilleur ouvert, sans arme, en touriste en quelque sorte. Sa rencontre avec les Canadiens ne pouvait manquer (peut être la cherchait-il ?). Une femme sur sa porte l’avertit de l’évènement. Il continua en lui répondant « je vais voir, Madame ».
Dès qu’il fut aperçu par les Canadiens, il fut salué de quelques coups de feu. Se jetant au pied de la haie qui bordait les jardins, il fut relevé comme prisonnier.
Les éclaireurs étaient suivis d’une compagnie qui continua après le carrefour, en direction de la rue Blanquart (actuelle rue Jules Guesde) ils n’avanceront pas plus loin que le carrefour de la Drève.
Les soldats étaient de plus en plus nombreux. Ils étaient accompagnés de mulets, attachés à la file par trois, chargés de toutes sortes de colis. Là où les roues ne passaient plus, eux passaient toujours. Ils franchirent les décombres du carrefour avec une aisance qui faisait plaisir à voir.
Avertis du barrage qui les attendait, ils cantonnèrent chez nous et organisèrent leurs services dans les maisons et les fermes environnantes. Nous étions le samedi après midi, on devinait que la bataille se préparait. Après avoir placés des sentinelles, aidés par les gens du quartier, ils organisèrent un passage dans le carrefour éventré. Chacun y mettait du sien, on était fiers de travailler avec nos soldats, on avait l’impression de participer à la victoire.
Une mitrailleuse fut installée au centre de la cour de la ferme et se mit à tirer sans arrêt, assez haut en direction de Valenciennes. Sans qu’on en comprenne la raison.(*) Avec les planches des chariots et quelques piquets, ils édifièrent un échafaudage afin de pouvoir tirer au dessus du mur, vers Bellaing.
Dès l’aube, le dimanche 20, les combats s’engagent. Des soldats écossais (en fait des soldats du 13ieme Bataillon de Highlanders Canadiens) arrivent du village et débordent par le chemin du Chau-chau. Les nombreux saules les abritent de la vue des allemands. Quand les premières vagues furent aperçues, les canons de la cachette (mortiers) ouvrirent le feu. Au départ du coup, les officiers donnaient un coup de sifflet et tous se jetaient au sol, pour se relever et repartir aussitôt les obus arrivés.
De par sa situation sur le champ de bataille, le ferme de l’oncle Auguste (38 rue Paul Lafargue) faisait comme un rempart entre les belligérants et protégeait nos alliés.
Notre homme faisait parti de cette vague d'assaut et fut tué le 20 octobre 1918 et enterré au cimetière d'Auberchicourt