BENOIT RENE 5eme BCP MORT A ENTRE DEUX EAUX LE 01/09/14 (final)

Bonjour

Le destin d un homme et d une famille.
Mon agp mort pour la france le 01/09/14 à l age de 26 ans.


BENOIT RENE 5EME COMPAGNIE DU 5 BCP








LE TEMP DE PAIX

AU REGIMENT 1911











RENE A LA BTT THAON LES VOSGES (BOUSSAC) EN 1912




LETTRE A SA FEMME MARTHE LE 24/08/14 (7 jours avant sa mort)
Elle semble écrite à la va vite j' ai essayé de retranscrire les fautes








                 24 août 1914

Ma chère Marthe

Je te dirais que je suis heureux
Car j ai reçu tes deux lettres aujourd hui 1 du 4 et l autre du 14
Allors tu voye que les lettres ont du retour je suis heureux que vous soyé en bonne santé tout les deux et que tu à a mangé.

Je te dirais que j ai reçu une lettre de chez nous aujourd hui en même temps que les tienne et il me disent que tu leurs couve ce que tu fais car ils ont le temps long après de toi et la gosse.

C est tout ce que je voye à te dire car l on nous défend de dire sur les lettres ou nous sommes et ce que nous faisons.

Si tu voulais m envoyé un peu d argent cela me ferait plaisir car je n ai plus que... sous et il faut que j achète du tabac.
En attendent je te loisir de vous voir je vous embrasse bien fort tous deux.
                                                                                                           Milles baisers
Le bonjour à tes sœurs et au voisin.
                                          Ton homme qui t aime et qui pense à toi tous les jours

                                           René (sa fille qui lui fait des dessins)
Envoye moi mes lettres au dépot
Benoît René au dépot Besançon Doubs
5eme bataillon 5 compagnie faire suivre


COMBAT D ENTRE DEUX EAUX 01/09/14






DOCUMENT STAFFY68 (   )


LE JMO DU 5e DU 30 AOUT AU 03 SEPTEMBRE



Entre-deux-Eaux

Malheureusement, la situation militaire du Nord et du Nord-Est ne permet pas au commandement de conserver en Alsace les forces assez considérables qui s'y trouvent et le 5e B. C. A. doit gagner Gérardmer, par Munster et le col de la Schlucht.

Le 30 août, il arrive à Gérardmer. De durs combats sont en cours depuis plusieurs jours à l'est de Saint-Dié que les Allemands occupent depuis le 22.

A midi l'ordre parvient au commandant Jacquemot d'avoir à diriger et d'urgence son bataillon sur SaintLéonard où le bataillon se trouve rassemblé à 22 heures.

L'ennemi occupe en ce moment la crête de Fouchifol, Mandray, la Behouille; dans la nuit le bataillon se porte à Entre-deux-Eaux, au pied de cette crête, en liaison à droite avec le 13e chasseurs, à gauche avec le 238 régiment d'infanterie. Le 1er septembre, à 5 heures du matin, le combat s'engage; il s'agit de déloger l'ennemi de la crête et le rejeter sur Provenchère et l'ancienne ligne frontière. Les chasseurs, grisés par leur beau succès d'Ingersheim, se lancent à l'attaque avec un entrain splendide.

Rapidement, le village d'Entre-deux-Eaux, dont l'ennemi tenait une partie, est enlevé ; la 3e compagnie enlève d'assaut le hameau de Fouchifol. Le capitaine de Guernon reçoit une balle dans la jambe et est évacué.

Malheureusement l'ennemi dispose de forces considérables et d'une artillerie nombreuse; le 238 régiment d'infanterie, déjà éprouvé par quatre journées de durs combats, cède devant des forces allemandes supérieures. Le bataillon, menacé d'être tourné sur sa gauche, est obligé d'entamer un combat en retraite; il ne cède le terrain que pied à pied.

Les chasseurs se défendent avec un acharnement farouche. Le capitaine Nardin tombe frappé à mort; le lieutenant Schlumberger est tué à la tête de sa section ainsi que le lieutenant Conjard. Le sous-lieutenant Bouchut, grièvement blessé, expire à l'hôpital d'évacuation de Gérardmer, le 3 septembre 1914. La section de mitrailleuses, en batterie dans le chemin creux qui monte à Fouchifol, fauche les Boches qui tentent de dévaler les pentes. Pris à parti par l'ennemi les mitrailleurs se défendent avec la dernière énergie puis cessent le feu. Bientôt ne restent plus debout que le lieutenant Beucler, le caporal Creusot et le chasseur Fleurot. Les pièces sont toutes hors d'usage.


A 16 heures, le bataillon rompt le contact et peut retraiter sans être inquiété sur Anould. Pendant douze heures, les chasseurs se sont battus sans arrêt ne cédant le terrain à l'ennemi que contraints par une supériorité numérique indiscutable. Les pertes de cette dure journée sont lourdes : Un capitaine et deux sous-lieutenants tués ; Un capitaine, un sous-lieutenant, 300 chasseurs blessés et environ 100 chasseurs morts ou disparus.

De son côté, l'ennemi épuisé par son effort ne cherche pas à prolonger la lutte. Il se contente de se cramponner à la crête de Fouchifol - Mandray et d'y rassembler des forces pour un nouvel effort.




SANS NOUVELLES

N ayant plus de nouvelles Marthe se tourne vers la mairie de Thaon les Vosges, qui contact la croix rouge.





L ESPOIR

Renée (sa fille) ma racontée que ne trouvant aucune réponse au destin de son homme Marthe avait écrit milles lettres...fait milles déplacement afin d obtenir une bride de renseignement allant jusqu a écrire aux maire des communes ou elle supposait que son mari avait combattu.
Gardait elle le secret espoir qu il fut prisonnier ??

La réponse du curé de Rothau à été préservée.



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Rothau(Basse Alsace)
ce 27 décembre 1918

Madame,
Je puis donner des renseignements très précis sur un pauvre soldat français nommé Benoit qui a ete blessé grievement à Rothau le 20 aout 1914 près de la gare.

J ai visité le blessé, je lui ai administré les secours de notre bonne mère l Eglise puis fait prisonnier moi même et conduit par deux boches dont l un avait le revolver chargé et l autre la baïonnette au bout du fusil, a une trentaine de mètres de l endroit ou ce tenait Benoit, j ai vu de mes yeux comment ce pauvre malheureux soldat a été entouré par une vingtaine de soldats allemands du 180eme régiment d infanterie (Eubingen Gemund) Wurtemberg et achevé d un coup de révolter.

J ai vu non sans épouvante un sentiment d horreur pour l acte féroce de ces bandits, le nuage de fumée s élever au dessus du corps du martyr.

Deux témoins de Rothau ont vu le fait.

J ai rédige un rapport sur ce crime (en double) les témoins ont signés avec moi, nos signatures ont été legalisées a la mairie et le tout a été déposé entre les mains d un capitaine instructeur.

L affaire suivra son cour.J espère bien que les parents s il en a seront largement dédommagés.

Le pauvre Benoit repose a une cinquantaine de mètres de l église catholique de Rothau sur un pré appartenant a la maison Weinfeil (??) et compagnie, il est enterré la avec un bon nombre de soldats français et quelques allemands.

Excusez moi de vous donner des nouvelles ci tristes je dois a la vérité de dire ce que je viens de vous communiquer.Je réclame justice.
Salutations bien Sincères en cette ....(???)
                  Moet (ou Met ??) curé de Rothau
Un certain h Collet de Thaon (Vosges) ma fait une vsite au commencement de Décembre il ma déclaré connaitre Benoit, je lui ai alors raconté la scène du 20 aout. Il pourra à l occasion vous fixer sur d autres détails.

Je ne puis dire si Benoit était chasseur ou si faisait partie de l infanterie, il me semble si mes souvenirs sont fidèles, qu il ne portait pas de pantalon rouge comme l un de soldat français qui était noyé dans le fossé qui longe la voie ferrée à quelques mètres seulement de Benoit.


La tradition familiale à retenue que Rene avait été achevé à coup de baionnette,  toutefois le soldat cité ne peut être du 5eme chasseur.En effet à cette date le 5e combat à Ingersheim soit à 84 kilomètres de Rothau.


Le JMO du 5e à la date du 21 au 30 Août.

Le 21 août, le 5e continue son mouvement en avant et va cantonner à Niedermorschwir. Le 22 au
matin, le bataillon se dirige sur Turckheim par Ingersheim, laissant dans ce dernier village les 1re
et 5e compagnies sous le commandement du capitaine LALLEMAND.

A gauche de ces compagnies se trouve le 28e B. C. A. Ingersheim est situé au nord-nord-ouest de
Colmar, à environ 3 kilomètres de cette dernière ville. Le village est protégé au sud par le cours de
la Fecht qui, à cet endroit, est assez large quoique peu abondante au mois d'août.

La route Colmar - Ingersheim franchit la Fecht par un pont de pierre qu'emprunte le chemin de
fer à voie étroite Colmar - La Poutraye. La rive sud de la Fecht est bordée par une route allant à
Turckheim ; un bois de sapins d'une cinquantaine de mètres d'épaisseur longe la route sur 500
mètres environ. De l'autre côté du bois, des vignes hautes et touffues s'étendent jusqu'au faubourg
d'Holgelbach.
Vers 10 heures du matin, une batterie de 210 allemande établie sur le terrain de manœuvre de
Colmar entreprend un bombardement violent du pont d'Ingersheim et des rives de la Fecht. Vers
11 heures, une brigade de landwehr bavaroise, composée des 1er et 2e régiments de landwehr,
débouchant de Colmar, se porte le long de la route Colmar - Trayserberg à l'attaque du village
d'Ingersheim ; les 1re et 5e compagnies, alertées par les sentinelles, prennent immédiatement
position le long de la Fecht et sur le pont où une barricade a été élevée. Le 28 ème Bataillon de
chasseurs prolonge à gauche les deux compagnies du 5e; le combat s'engage aussitôt. Les
Allemands se sont infiltrés dans le petit bois de sapins qu'ils occupent ; à plusieurs reprises il tentent
de s'emparer du pont, chaque fois les chasseurs rejettent l'ennemi à la baïonnette de l'autre côté de la
route.
A 12 heures, le commandant JACQUEMOT reçoit l'ordre de contre-attaquer le flanc gauche de
l'ennemi en se portant parallèlement à la route Turckheim - Ingersheim. Le reste du bataillon,
rapidement rassemblé, se porte à l'attaque à midi 30. La 2e compagnie a pour mission de charger le
flanc de l'ennemi ; les chasseurs se lancent à l'assaut ; les Allemands, surpris d'une attaque qu'ils
n'ont pas prévue, hésitent, reculent et finalement battent en retraite dans une véritable déroute,
abandonnant leurs armes et leurs mitrailleuses. A 19 h.30 environ, le combat est terminé.

Le 5e Chasseurs vient de recevoir le baptême du feu. Pendant plusieurs heures, deux compagnies du
bataillon et deux compagnies du 28e  B. C. A. tiennent tête à toute une brigade allemande. Malgré les
pertes sensibles, les hommes n'ont pas reculé d'un pas mais, au contraire, infligent une sanglante
défaite à l'ennemi. Le lendemain matin, on trouve sur le champ de bataille 600 cadavres allemands,
des armes en quantité, plusieurs mitrailleuses. L'ennemi, durement éprouvé, ne recommence plus
ses attaques jusqu'au 28 août ; le bataillon effectue son service d'avant-garde, tout en mettant en état
de défense l'entrée de la vallée de la Fecht.






FINALEMENT


Finalement le corps à été retrouvé  et dûment identifié, le jugement à été rendu en 1920.Toutefois et certainement suite à la lettre du curé de Rothau, ses restes ont deux sépultures.

A la nécropole de plaine 67 (proximité de Rothau) à l ossuaire.(Certainements les restes du soldat de Rothau)

A la nécropole de Saulcy sur Meurthe (88) tombe 189.





Si René à été dûment identifié,  l identité du soldat de Rothau restera très certainement ignorée à jamais.




Ma grand mère née en 1913 n aura pour ainsi dire pas connue son père, pas suffisamment pour en garder un souvenir clair.

Marthe sa mère ne c est jamais remariée et à due subvenir seule aux besoins de son enfant.

Le fait qu'elle ai conservée les documents présentés tout au long de sa vie  prouve bien, si toutefois c est nécessaire, que cette "plaie" à marquée et guidée tout le reste de son existence..




Pas d indication concernant la reception de ce document

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Un grand merci à Rheinbaben et Staffy68 pour l aide concernant les unités allemandes


https://charlesbarberot.fr/lhecatombe-des-cadres-du-5e-bataillon-de-chasseurs-a-pied-au-linge/

Bonsoir Junker88,

26 ans ...c'est bien jeune .
Je peux lire qu'il est écrit PROVENCHERE ,mon grand-père paternel était de là-bas .

Merci à vous pour ce partage.
Jean-luc

Très intéressant et bien rédigé
Merci

Bonsoir

Merci a vous deux c est sympa.

Deux trois petits rajouts à faire pour que l histoire soit complète.

Bonjour,

très beau travail de mémoire ; le corps de ce malheureux a-t-il été retrouvé ?
Cordialement

eparges1915 a écrit:

Bonjour,

très beau travail de mémoire ; le corps de ce malheureux a-t-il été retrouvé ?
Cordialement

Bonjour

Le post est terminé avec la conclusion

Merci pour votre intérêt.

Bonjour et merci à Junker88 pour ce témoignage.

Toujours émouvante l'histoire de nos aïeux. Surtout si on a comme toi la chance de récupérer les archives familiales.

Quaren'tro

Bonjour,



Si chacun était en mesure de cultiver son histoire familiale de la sorte, on ne vivrait pas dans un tel monde de brutes et d´ignorance
Celui qui se fout de son passé n´est pas digne de son avenir.

Rheinbaben

Très beau témoignage merci à vous pour le partage

Bonjour,

Merci pour ce témoignage

Elgo

Bonjour,

très émouvant ! merci pour ce partage.

PL