Bonjour à tous, je vous présente une photo-carte prise dans le nord de la France qui représente un "platoon" du 4th South-African Infantry (Scottish Transvaal). Ce cliché plutôt rare fait apparaitre en premier plan la mascotte de ce régiment, une antilope au nom de "Nancy", très connue parmi les nombreux animaux qui se remarquèrent durant le conflit.
Nancy, une mascotte d'un régiment sud-africain fut le seul animal dans l'histoire militaire à qui l'on accorda des honneurs militaires durant les obsèques et être enterré dans un cimetière de guerre Allié.
Cette mascotte Antilope de Springbok du 4ème Régiment d'Infanterie sud-africain (Tranvaal écossaise) qui est morte de pneumonie à Hermeton en Belgique pendant le rude hiver de 1918 sur le front ouest.
Aucune mascotte plus appropriée ne pourrait avoir été trouvée.
L'insigne de Brigade SA représentait une tête de d'Antilope de springbok, entourée d'un cercle portant la devise : "l'Union est la Force - Eendracht Maakt Macht".
La sonnerie aux morts fut entamée dans un silence profond...
Une ou deux fois le joueur de clairon a hésité, mais Nancy a commencé sa carrière militaire en mars 1915, quand sa propriétaire, Mme McLaren Kennedy de la ferme Vierfontein dans l'état de Free Orange, la récupéra à Potchefstroom.
Nancy était devenue un animal de compagnie et venait d'avoir un peu plus d'un an quand Mme Kennedy l'offrit pour le service de guerre.
"Je sens," a-t-elle écrit au Général Tim Lukin, que si Nancy a été adoptée par un régiment sud-africain en tant que mascotte, elle garderait les mémoires de l'Afrique du Sud vivante."
Quelques jours plus tard elle avait une réponse.
C'était un télégramme du Général Lukin : "enchanté de votre offre," a t-il dit. "Pourriez-vous nous la confier ?"
La formation militaire de Nancy put commencer.
Elle était confiée aux bon soins du private Petersen durant six mois pour apprendre à répondre à tous les appels régimentaires, aussi bien que la conduite à tenir durant la parade et les cérémonies diverses.
Début septembre, le régiment fut ordonné de s'entraîner à Cape Town avant de s'embarquer sur le HMT BALMORAL, en route pour l'Angleterre.
Mme Kennedy fut invitée à Potchefstroom pour dire adieu à Nancy.
A son arrivée en Angleterre, le régiment continua sa formation et prit la mer, destination pour l'Égypte en début d'année suivante.
La chaleur et les dunes de sable étaient plus à la convenance de Nancy que l'hiver anglais.
Au Camp Mex à Alexandrie, où son unité complétait sa formation, Nancy était toujours le centre d'intérêt des foules.
Un matin elle n'apparut pas pour la parade. Elle avait sectionnée sa laisse en corde et demeura absente sans autorisation.
À midi, sa disparition fut considérée comme sérieuse, elle fut affichée à la tête des publications régimentaires et les nouvelles de son absence furent étendues dans tout le régiment...
Après la campagne égyptienne, Nancy accompagna le régiment en France et débarqua avec lui à Marseille en avril 1916.
Par suite d'une maladie contagieuse qui éclata sur le bateau qui les amenèrent, le régiment fut mis en quarantaine jusqu'au mois de mai, quand ils prirent la direction pour Steenwerck, le quartier général de la Brigade.
Un mois plus tard, le régiment fut déplacé vers le village de Sailly-le-Sec, à environ deux kilométres derrière les premières lignes.
C'était là que Nancy, qui avait été sous les bombardements à de multiples occasions, elle subit une blessure lorsque les allemands commencèrent d'importants tirs de barrage pendant la Bataille de la Somme. Tandis que la Brigade SA stationnait près d'Armentieres, une un obus avait éclaté aux dépots de transport où Nancy avait été attachée. Dans la peur elle s'était cassée une corne contre un mur. Cette corne était de manière permanente de travers et continuait à pousser vers le bas.
Le sommet de la carrière militaire de Nancy arriva le 17 février 1918 quand elle assista à sa dernière parade. Elle mena fièrement sur ses pattes minces, quatre bataillons de la Brigade sud-africaine au premier service instauré au Bois Delville, comme si elle savait qu'elle était chérie de chaque soldat durant la parade et que ceux-ci venaient là pour l'honorer.
La parade était non seulement la dernière pour Nancy mais c'était aussi la derniere pour le Général Lukin en France.
Nancy attrapa la pneumonie durant l'hiver sévère de cette année et, bien que le clairon Petersen fit preuve de dévouement auprès d'elle, elle mourut le 26 novembre 1918.
Sa mort fut annoncée dans les journaux officiels, probablement la seule occasion dans l'histoire militaire que cet évènement eut lieu. Il n'y eut pas de parade cette fois là.
La tête de Nancy et sa peau ont été envoyées à Londres, furent traitées et expédiées ensuite à monsieur William Dalrymple qui mit ses restes en valeur et les présenta au régiment.
Du mur du Mess des officiers au quartier général régimentaire écossais de Transvaal, elle a gardé un oeil malicieux à la vue des officiers.
Elle a depuis été promue et est maintenant membre du Musée de Guerre à Johannesburg.
Byng.