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bourru14Une des particularités de la lame de la Rosalie est qu'elle infligeait des blessures pas facile à refermer et ce à cause de sa forme cruciforme.
Elle était dépourvue de lame mais sa forme cruciforme était la hantise des chirurgiens allemands.
I.) La Rosalie à l’entrée en guerre
L’épée baïonnette Mle 1886 appelée aussi baïonnette « Lebel » ou plus communément « Rosalie »
Ci-dessous la constitution de l’épée baïonnette Mle 1886
Vous trouverez l’historique de cette baïonnette soit dans la « Gazette des armes » hors série n° 7 et certainement sur la toile.
Deux baïonnettes apparemment semblables et pourtant différentes :
II.) Marquages :
Le plus voyant de ces marquages est le matricule de l’arme composé d’une lettre en cursive et de cinq chiffres.
La baïonnette fait partie du fusil, la lettre indique la manufacture ayant fabriqué ce dernier, les chiffres un numéro d’ordre. Ils sont frappés sur le côté gauche du quillon ainsi que sur le bracelet-pontet du fourreau.
Les poinçons du directeur et du contrôleur principal sont frappés sur la partie ronde du talon de la lame, d’autres poinçons sont frappés sur la croisière, la virole et le fourreau, ce sont des poinçons de contrôleurs après réception des pièces.
Quelques vues montrant les différents poinçons appliqués sur ces deux baïonnettes :
III.) Modification de l’épée baïonnette du 1er type.
III.A) Première modificationLa première modification est due à un défaut de conception, le ressort de virole est guidé dans son mouvement par une petite vis, cette vis ayant tendance à se dévisser bloque la virole, pour suppléer à ce problème elle sera simplement supprimée, ceci en 1888.
Les baïonnettes déjà en service ne sont pas modifiées.
Si la vis est perdue, elle n’est pas remplacée, par contre le trou doit être bouché.
En observant avec attention une petite différence de conception est bien visible.
En haut épée baïonnette du 1er type en dessous celle du 2ème type.
III.B) Deuxième modification en mai 1890
L’assemblage lame poignée sur le 1er type avait tendance à prendre du jeu, pour remédier à ce défaut la soie sera rallongée jusqu’au pommeau de la poignée, un écrou de poignée remplacera le bouchon de poignée.
Ce n'est pas une rivure de la queue de soie mais simplement un bouchon de poignée que vous voyez sur cette baïonnette du 1er type.
Écrou de serrage sur la baïonnette à soie longue de la baïonnette du 2ème type.
III.C) Troisième modificationUn défaut plus grave que les précédents oblige à cette modification, au court des tirs la baïonnette à la très fâcheuse tendance à ce détacher, après plusieurs essais le défaut est constaté, le taquet de virole est trop petit, le taquet est élargi et l’échancrure allongée, le bouton poussoir légèrement aplani.
Epée baïonnette Mle 1886.
En 1893 le taquet de virole est élargi, l’échancrure de virole est allongée.
Taquet de virole Mle 1886 1er type.
Modification du taquet de virole en 1893 2ème type.
IV.) Les productions du temps de guerre
IV.A) le Mle 1886/15 (modifié 1915) Ce modèle n'a plus de quillon (afin d'éviter qu'il s'accroche dans les barbelés et autres), mais rien n'empêche de penser que les modèles précédents 1er type et 2ème type ne subirent pas cette modification lors de réparations, soit redressement ou remplacement de la lame ou raccourcissement de celle-ci. On retrouve ces 1886/15 avec poignée maillechort mais aussi laiton.
un exemplaire initialement avec quillon, qui a été coupé (collec.
Opinel)
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un exemplaire avec poignée laiton (collec.
AlainK)
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Les trois types de porte fourreau: peau de chien, cuir fauve,cuir fauve riveté (collec.
Zouave9)
Rosalie du premier modèle, rosalie fabriquée sans quillon et rosalie fabriquée sans quillon avec poignée laiton:
premier modèle riveté, deuxièmes modèles vissés:
Marquage sur la poignée d'un premier modèle rivetée:
IV.B) La "1886/17"
La poignée est en fonte de fer à partir du 20 juillet 1917
baïonnette lebel modifiée 1915 à manche en fer , il n'est pas en laiton et ni en maillechort (collection
viandoxy)
Quant à la baïonnette de gendarmerie c'est le modèle 1890
semblable à la "Rosalie" dans sa forme générale mais tout à fait différente dans son mode de verrouillage sur la carabine Mle 1890, soit la carabine ou mousqueton de cavalerie de ce type :
La baionnette :______________________________________________________________________________
autre exemplaire (collec.
jicete)
Une remarque sur le terme "ROSALIE".
Jamais les vieux poilus et les hommes des tranchées n'utilisaient le terme Rosalie. Ils trouvaient ça ridicule . Ils employaient couramment le terme "Fourchette" .Pour eux, le terme Rosalie était purement une appellation des planqués de l'arrière, des journalistes et chansonniers.
"Nos Poilus désignent plaisamment la baïonnette
par cure-dents et fourchette {Aller à la fourchette,c'est charger à la baïonnette), à côté de tire-boches ou tue-boches: « Alors le môme... prend son tue-boches et va prendre la faction à un poste de grenades », Lettre d'un ouvrier parisien. "
Cf ce post : https://lagrandeguerre.1fr1.net/t63517-la-baionette-rosalie-un-mytheMise en page par Metz 19.01.21.