Les protections françaises contre les gaz
Ce sont les Allemands qui, pour la première fois, utilisent lors d’une bataille des gaz de combat. Les Français n’ont alors aucun équipement de protection. L’état major doit réagir rapidement pour contrer les effets dévastateurs du gaz sur les soldats.
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C’est contre le chlore que les soldats doivent dans un premier temps se défendre.
Les premiers éléments de protection que reçoit l’armée sont des bâillons, des compresses qui ne recouvrent que la bouche et le nez. Ils sont enduits d’une solution qui permet de neutraliser le chlore.
exemple de baillon français et son étui. (Il s'agit d'un baillon et non d'une compresse). Typique de mai à juillet 1915 (collection
arsine).
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Les premiers bâillons sont créés après l'attaque sur Ypres du 22 avril 1915 ; le modèle est simplement copié sur des exemplaires allemands récupérés sur le terrain à Ypres .
Le 25 avril 1915, le ministre de la Guerre décide de lancer la production des bâillons. La Section Technique du Génie est chargée de la production et réquisitionne la main d'oeuvre des Grands magasins de nouveautés de Paris. Le bâillon mesure environ 8cm sur 12 et est constitué par une enveloppe remplie de gaze ou de coton. Les 150 000 premiers exemplaires sont envoyés à l'armée du Nord le 12 mai 1915. Les autres armées le reçoive dès le 22 mai (200 000 envoyés à ce jour). On prévoit alors d'en fabriquer 1 125000 unités. "
autre exemple de bâillon et de son « sachet protecteur »
Exemple de compresse (exemplaire d’Emeric)
une autre compresse française et son sachet (c’est le grand modèle, sur les photos…) protecteur, en tissu imperméable..(collection
arsine)
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Les yeux, eux, ne sont dans un premier temps pas protégé. Mais rapidement, devant les graves brûlures qu’occasionnent les gaz, l’armée réquisitionne des lunettes civils (celle d’automobilistes notamment) puis appelle toutes les entreprises pouvant fabriquer des protections pour les yeux de fournir l’armée. Toutefois ces lunettes n’offrent que peu de protection.
Post de Arsine◦
Les Français vont également décider de copier les « cagoules » britanniques. Leur fabrication est lancée (la pénurie de tissu explique la non homogénéité des cagoules françaises)
Photo de Killer2lamor
une photo avec des soldats portant des cagoules (collec.
jojo)
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Au milieu de l’année 1915, un pharmacien aide-major du nom de Piedalu propose un nouveau type de masque qui protégerait et la bouche/nez et les yeux. Il est fabriqué en une sorte de tissu éponge muni de deux oculaires.
Exemple de modèle Piedalu (exemplaire de Arsine)
Photo de Killer2lamor
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Le Tampon P2 apparaît vers le mois d’août 1915. Il est de forme rectangulaire.
Exemple de masque P2 (Exemplaire de Numa)
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Des compresses seront ajoutées au masque précédent donnant les masques C1, C2, C3.
Post de ArsineExemple d’étui pour masque C1 (exemplaire de Emeric)
tampon contre les gazs, fabriqué par "l'aouaterie Landelle" le mode d'emploi est a l'intérieure du sachet.
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En octobre 1915, un nouveau masque est adopté. Celui imaginé par Tambuté qui va donner son initiale au modèle. Le masque T sera distribué dès le mois d’octobre. Mais toujours soucieux de protéger le mieux possible, le masque T va être amélioré. Le modèle amélioré portera alors le nom de TN (pour Tambuté Nouveau modèle). Sa forme est la même mais il se différencie du précédent par son pare-pluie et la composition des produits. Le masque est livré dans un étui triangulaire muni de deux sangles permettant de le porter au ceinturon. L'étui est lui-même glissé dans un sachet S2 car il est trop petit pour les lunettes.
A partir de 1916, les masque TN sont livrés dans des étuis métalliques ovales.
(exemplaires de Verdun79)
Photo de Killer2lamor
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Presque que tous les modèles précédent avaient les lunettes et la compresse séparés. Un nouveau modèle, le masque M2, va être adopté. Il rassemble (comme son homologue allemand) la protection des yeux et des voies respiratoires en un seul objet. Le masque M2 est mis en service à partir d'avril 1916. Ce sera le masque français le plus typique et le plus fabriqué de toute la guerre. Deux variantes sont observables. Les premiers masques ne possédaient que trois sangle s'ajustant sur le dessus de la tête plus une autre sangle permettant de porter le masque autour du coup entre les alertes. Les masques fabriqués à partir de 1917 possédaient une sangle supplémentaire passant derrière la nuque pour permettre un meilleur ajustement du masque sur les maxillaires.
Exemple d’un premier modèle de masque M2 (exemplaire d’Eparges)
Exemple d’un masque M2 et de sa boite de transport (exemplaire de Boyer)
Autre exemple d’un M2 et de sa pochette de transport (exemplaire de tetedebananier)
Tube anti-buée pour occulaire de masque M2
exemplaire d'Emeric
Photo de soldat portant le M2 (photos de Killer2lamor)
Exemple de boite de transport pour M2 (exemplaire de Romain)
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Se basant sur le modèle allemand, et devant l’évolution des gaz, un nouveau masque à gaz va équiper à partir de 1918 la troupe. L’ARS 17 est le dernier modèle distribué durant la guerre. En usage jusque dans les années 30, il est nécessaire depouvoir reconnaître un « bon » WW1 d’un après guerre. Le bon ww1, a une toile enduite (alors que dans les années 20 non), les élastiques ne comportent pas de ressorts et la date ne figure pas entre les deux oculaires sur la face interne (ils ne sont pas datés). La boite de transport quant à elle est circulaire, parfois la date est indiqué sur le dessous. Un modèle bon WW1 a des attaches de sangles fixes et non mobiles.
Exemple d’un ARS 17 (exemplaire de Felgrau)
Exemplaire de Simon
dossier réalisé par
verdun79 sur la
boite de l'ARS17Les boîtes métalliques pour le masque à gaz ARS 17 (appareil respiratoire spécial modèle 1917) posent souvent un problème aux collectionneurs : comment reconnaître celles qui sont WW 1 de celles qui sont postérieures à la guerre.
Les premières fabriquées étaient peintes en bleu, puis rapidement elles ont été peintes en brun.
Les premiers modèles sont munis de passants métalliques fixes pour la bretelle, soudés sur la boîte. La bretelle elle-même est en toile, relativement fine et fragile. Le troisième passant fixe permet de passer la pièce de tissu destinée à accrocher la boîte à un bouton de capote pour ne pas qu'elle bringuebale dans tous les sens.
Le 31 mai 1918, le principe d'une ceinture de renfort d'une hauteur de 35 mm, en haut de la boîte, est adopté. Les passants de bretelles restent fixes.
(photo)
Il semble qu'ensuite, on ait fabriqué des modèles intermédiaires, avec les deux passants de bretelles fixes, mais avec un le troisième passant, celui du bas, composé d'un anneau de passant articulé retenu par une chape.
Au centre du cylindre, la striure horizontale qui partage les cannelures en deux partie est simple dans les premières fabrications, mais peut devenir double et plus large dans les suivantes.
Enfin, dans les années 1920, les trois anneaux sont articulés. Les bretelles sont
désormais fabriquées en grosse toile, très résistante et la pièce d'attache au bouton de capote est renforcée d'un bourrelet de toile et de cuir.
Parmi les principaux fabricants de ces boîtes, on trouve JJ Carnaud, la Société des Cirages Français et EW, certaines ne comportant aucune marque de fabricant.
Ici, un étui réalisé dans une boite de conserve qui contenait une cartouche de rechange pour l'ARS.
Exemplaire d'Emeric
◦ Enfin, des appareils spéciaux ont été inventé. C’est le cas de l’appareil Tissot, du nom de son inventeur.
Exemple d’appareil Tissot dans sa boite de transport (exemplaire de La mitraille)
exemplaire de Killer2lamor (il n’y a que le bidon filtreur)
une carte postale montrant un appareil de sauvetage d'un autre age dont il est fait mention dans un manuel d'époque sur la guerre de mines (également utilisé par les pompiers si je me souviens bien):
Photo de Killer2lamor
Photothèqueune boite de M2 (collec.
Admin)
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une autre housse pour M2 (collec.
lewis)
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caisse de transport du petit appareil Tissot (collec.
Verdun79)
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Des équipements en situation (collec.
paquet fabrice)
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lunettes de protection contre les gaz septembre 1915 (collec.
daniel jackson)
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une carte postale sur le thème (collec.
killer2lamor)
Le Tampon P et ses lunettes (modele du commerce) en situation:
Vu de la pochette, avec sur le devant; la boucle permettant de l'accrocher a un bouton de la capote:
détail de la séparation interieur en deux compartiments: un pour les lunettes, l'autre pour le tampon:
un beau cliché de pulvérisateur, l'homme est un cycliste, il porte la vareuse dolman à croissants, insigne de spécialité, message glissé dans le parement en botte de la vareuse, brassard de brancardier, en voilà un qui cumule les occupations! on notera également le couvre casque en toile
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Le manuel de règlement concernant les gaz de combat et la protection (collec.
bourru14)
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une note sur les attaques au gaz (collec.
jojo)
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un tampon "TN" et lunettes "Bertrand"(collec.
garau)
de face: l’apparence est curieuse, voir impressionnante ... on dirait presque un charognard
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Voici quelques photos pour étayer le sujet. (collec.
Emeric )
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une paire de lunettes été 1915 (collec. Florian
12100)
Lunettes en caoutchouc doublé de molleton, du type fourni avec le masque TN, fabriquées par Meyrowitz.
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Un tampon TN et deux paires de meyrowitz ainsi qu'un M2B (collec.
Metz)
La date présente sur le M2 :
M2 (collec.
Metz)
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une pochette s2 pour le tampon p (collec. 95deligne)
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post de garenne
une autre protection non encore évoquée, un masque TNH:
C'est un modèle contemporain au masque M2.
TN comme le tampon TN et H comme Hutchinson.
C'est donc la réunion de ces deux protections et d'une toile imperméable contre la pluie.
Il a la particularité de séparer la zone de vision de la zone de respiration,
et ainsi de limiter l'apparition de buée sur les lunettes.
Ce modèle est une proposition de la firme Hutchinson. Il s'agissait d'utiliser les nombreux masques TN et les lunettes devenues obsolètes avec l'avènement du masque M2.
Merci à ARSINE pour les précisions quant au modèle exacte.
Remarquez que la boite est légèrement différente qu'une boite de M2, sur les dimensions et sur la fabrication:
Est-ce une boite spécialement fabriquée pour le TNH?
Enfin, cette boite a une Histoire:
Ici le monument au mort 1914 1918 de la commune de Chaufailles,71.
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un masque TN avec lunettes "Bertrand" (collec. AFRIKA)
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Une photo montrant le port de masques TN et lunettes meyrowitz (collec. Citronfoug)
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post de killer2lamor
je poursuis avec cet appareil Fernez issu des mines civiles et fourni en petit nombre à l'armée, la respiration étant trés difficile avec cet appareil, il a sans doute été peu utilisé (Arsine nous avait fourni d'autres infos quant à son fonctionnement lorsque je l'avais présenté dans les trouvailles lors de son acquisition mais le post a disparu par autodélestage):
vue issue du livre de L.Mirouze et S.Dekerle sur l'armée française:
vue issue du livre de G.Lachaux et P.Delhomme sur les masques à gaz:
vue collection privée:
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Post de adjudant1
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Post de Cantal
Le même homme que celui présent sur la CPA de adjudant1:
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Post de lafourmi
Tampon P2 + paire de lunettes fabriquée par la DMCG (juillet 1915) et montée sur un molleton Bertrand (août 1915) pour devenir polyvalent (Arsine)
M2 ______________________________________________________________________________
Post de art14-18
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Post de pyl
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Post de civodul
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Post de passionguerredu03
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Post de gixave
Boite d'ARS peinte en BH
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Post de Gixave
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Post de adrian
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Post de emeric
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Post de Hotchkiss62
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Post de killer2lamor
photo où l'on voit un cuir d'officier pour M2:
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Post de titi
Caisse pour l'appareil Tissot
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Post de Eric
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Post de bourlonwood
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Post de Bertrand11
Sachet S2 avec lunettes et une cagoule bien marquée du laboratoire Robert & Carrière
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L'utilisation du pulvérisateur de type Vermorel.
Cet appareil, utilisé par les jardiniers, est un pulvérisateur, il a servi durant la guerre à pulvériser du produit après une attaque aux gaz, afin de décontaminer les tranchées, "casser" neutraliser l' effet des gaz..
Le Vermorel faisait partie de l'équipement collectif de protection contre les gaz de combat.
Une description de son utilisation est faite dans le règlement concernant les gaz de combat de 1916, page 115 chapitre II, article 413 :
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Post de bourru14
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Post de gcg
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Post de adjudant1