Bonjour,
Ah, facile pour moi de répondre à cette question héhé ^^ Je vais essayer de faire simple
Le 119e RI ayant une caserne à Courbevoie, beaucoup de futurs musiciens professionnels devançaient l'appel et demandaient à faire leur service là bas pour pouvoir continuer à pratiquer leurs instruments dans la musique du régiment et, pour certains, le soir à Paris.
René Dorin, le père de Françoise Dorin, était l'un de ceux là. René Dorin était violoniste et chansonnier. Il a débuté son service militaire en 1912 ou 1913 au 119e RI. A la mobilisation, il a été affecté comme musicien brancardier à la CHR.
A l'autonme 1914, plusieurs soldats du 119e vinrent le voir en lui demandant de leur écrire des chansons car les chansons que les soldats chantaient lors des périodes de paix, ne correspondaient plus à ce qu'ils étaient en train de vivre.
René Dorin décida alors d'écrire une chanson sur le Pot au feu que tous mangeaient tous les jours dans les tranchées de la Marne (et dont il était en charge de préparer pour les musiciens du régiment) et utilisa pour cela l'air du régiment.
Un des soldats appris alors la chanson et celle ci se diffusa à tous les bataillons lors des releves.
Quelques temps plus tard, le capitaine de la 1ere compagnie (Henri Bédoura), lors de l'organisation du premier concert du régiment, demanda à Dorin de chanter cette chanson devant les troupes et les soldats se mirent à la chanter avec lui.
A Verdun, Bédoura disait à ces soldats " Quand un obus siffle trop près, couchez vous et criez :"Pot au Feu" vous ne courrez aucun danger." De même, lors de concert officiel, Bédoura faisait jouer ce morceau et dirigeait lui même l'orchestre.
Le 1er bataillon ayant été honoré, c'est naturellement qu'il fit marquer sur son fanion "Pot au Feu".
Les soldats étaient très attachés à ce fanion. En Août 1916, un chef de bataillon souhaite le supprimer et fait interdire la chanson. Des soldats rapportent à un lieutenant que lors du prochain assaut : "La première balle sera pour lui". L'information étant remonté jusqu'au Colonel, le chef de bataillon sera muté dans une autre unité.
Bédoura quand à lui terminera la guerre comme chef du 1er bataillon; Il était parti capitaine à la 1ere compagnie en août 1914 et était visiblement très apprécié de ces hommes, je possède moi même une version de cette carte ou est inscrit au dos, par un soldat décédé en octobre 1918 : " Je vous envoi la photo d'un brave ..."
Bonne journée à tous et bonne lecture
Xavier
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