Le 3 octobre 1914, les troupes françaises quittent la ville de Lille, n'y laissant qu'un détachement commandé par un Lieutenant-Colonel mis en retraite en 1912 et rappelé au déclenchement e la guette : Marie-Félix de Pardieu. Le même soir, un plénipotentiaire allemand se rend à l'Hotel de Ville. On lui confirme que la ville est « ouverte ». Un train blindé allemande se dirige vers la gare à toute vapeur pour la prendre le plus rapidement possible.
Des cheminots français qui quittaient la ville le prennent pour cible.
Le 9 octobre, le détachement de De Pardieu quitte à son tour la ville et il est pris sous le feu ennemi. Le même jour, un avion allemande survole la ville et, visant sans doute le bâtiment des Postes et Télégraphies, il rate sa cible et laisse tomber sa bombe sur l'Hotel de Bretagne. Le lendemain, De Pardieu reçoit l'ordre de retourner à Lille.
A 16H30, un peloton du 46e chasseur à cheval de réserve remonte le Boulevard de la Liberté en direction de la Préfecture. Un quart d'heure plus tard une quarantaine de Uhlans font de même, au pas, accompagnés d'un groupe d'otages, dont le maire de Lille, Charles Delesalle, et un groupe de conseillers municipaux.
Rapidement, les otages sont abandonnés et le groupe de cavaliers tente de s'échapper. Il y a des fusillades dans toutes la ville. Lille est devenu un enjeu important en tant que nœud de communication ferroviaire.
Un radiotélégramme signé du Kaiser lui-même arrive le 11 octobre au grand quartier général :
« Je donne l'ordre de prendre Lille à tout prix ».
Des régiments de cavalerie sont envoyés pour contrôler les axes de retraite possibles pour les français et encercler la place.
Le général Wahnschaffe, établi au Croisé-Laroche, fait savoir à De Pardieu, qui a installé son poste de commandement dans la Maison Duyck, au coin de la place de Strasbourg et de la rue Nationale, que le bombardement commencera à 8h si la coté de se rend pas.
De Pardieu a pris le téléphone mais n'a pas répondu et a fait dire au téléphoniste qu'il ne l'avait pas trouvé. L'ultimatum est prolongé d'une heure.
De 9h à 10H30, la ville subit un tir nourri. Wahnschaffe a annoncé la chute d'Anvers et expliqué que toute l'artillerie mobilisée par ce siège convergeait désormais vers Lille. Vers 21h00, ce sont alors les obusiers du général Goetz von Olenhussen de la 40e division, qui tirent depuis la route de Lens, au sud.
L'objectif a été fixé du coté de la Grand Place. Le bombardement dure 20 minutes environ puis reprend vers 23h00 à coup d'obus incendiaires et dure jusque 1h00 du matin. Les rues de Béthune et du Molinel, une partie du boulevard de la Liberté, sont détruits. Les allemands se sont emparés des réservoirs d'eau de l'Arbrisseau, et les pompiers sont impuissants.
Lille est encore entourée de remparts ouverts de plusieurs portes. Le 12 au matin, l'artillerie prussienne ouvre une brèche, entre la trouée de la voie ferrée qui mène vers Paris, et la Porte de Douai. Une autre attaque a lieu au sud.
Dans la grande tradition, un officier allemand accompagné d'un trompette et d'un porte-fanion se présente à cheval à l'une des portes. Il est amené, les yeux bandés à De Pardieu à qui il demande de se rendre. Dans le même temps, un pilote français parvient à poser son appareil sur l'esplanade, il apporte un message du général Maud'huy demandant à De Pardieu de tenir bon.
Victime d'une crise d'appendicite, le pilote est emmené à l'hôpital de campagne installé dans la cathédrale Notre Dame de la Treille et opéré. Quelques pigeons voyageurs sont envoyés mais ils ne parviendront pas à destination. A 16H30, les allemands finissent par faire sauter la porte de Douai et font entrer un canon de 77 à l'intérieur de la Ville qui se met à tirer à la mitraille sur le boulevard. Des détachements du 181e régiment d'infanterie Saxon pénètrent dans la ville en chantant « Nun denket alle gott et die wacht am rhein ». Des immeubles d'où sont auraient tiré des francs-tireurs sont incendiés. De Pardieu fait hisser le drapeau blanc en haut de l'Eglise du Sacré Coeur.
Le 13, devant l'esplanade, les prisonniers ont été rassemblés. A 9h00 arrive le Kronprinz Rupprecht de Bavière et son état-major. Il rend son épée au Commandant Vicomte Félix De Pardieu :
« Colonel, je suis heureux de vous rendre votre épée en témoignage de l'héroïsme de vos troupes pour la défense de Lille. Je vous remercie pour l'humanité que vous avez témoigné envers nos prisonniers ».
En hommage aux soldats allemands ayant participé à ce fait d'arme, une médaille fut distribuée aux soldats et aux officiers de la 40eme division d'infanterie, à certains éléments du 19eme corps d'armée et de la 6eme division qui s'illustrèrent dans les combats pour la prise de Lille.
La Porte de Douai, intra muros :
La porte de Douai, extra muros :
L'arrivée des allemands par la Porte de Douai :
Le Kronprinz Rupprecht de Bavière :
Après les combats :
La médaille commémorative ( il existe à ma connaissance les 2 variantes suivantes ) :
La Citadelle aujourd'hui :