Bonjour
Je me suis déjà un peu intéressé à la question, car un soldat de ma commune (Vendée) est mort dans cet effroyable accident, passé sous silence à l'époque (500 morts environ, de mémoire).
En résumé, selon mes souvenirs : c'était un train de permissionnaires revenant du front italien, pour Noël.
Le train était en surcharge. Les trains de l'époque avaient un système de freinage mécanique (à vis) et pas pneumatique comme par la suite. Chaque wagon avait un homme désigné "serre-frein".
A l'arrêt dans la dernière gare avant l'accident, connaissant le tracé (et la pente) et les limites techniques de son train, le conducteur (un sous-officier) a refusé de repartir et a alerté le chef local, un officier : Celui-ci n'a pas voulu s'exposer à la colère des soldats, dont un certain nombre étaient avinés. Malgré l'avertissement, il a donc donné l'ordre formel au chauffeur de repartir.
La suite vous la connaissez : entraîné dans une course folle dans une pente très raide, les freins inopérants, chauffés au rouge, le train en surcharge a fini par sortir des voies, finissant en amas de longerons et de bois broyant les pauvres soldats. Emprisonnés dans les débris, les survivants furent carbonisés car un incendie se déclara aussitôt conséquence de l'échauffement des roues et des freins, empêchant les secours d'approcher.
Voilà en quelques mots. Une page très sombre de la Grande Guerre.
Cordialement
Bertrand