Bonjour à tous,
Je voudrais vous présenter un livre qui n'est pas très récent (2010) et que peut-être certains connaissent déjà :
C'est comme son nom l'indique, le journal d'un gendarme de 1914 à 1916. Ce livre m'a plu parce qu'il "réhabilite" l'image de la Gendarmerie et des gendarmes durant cette période. Il est vrai que la Gendarmerie a pour beaucoup conservée cette image de "planquée" ayant un comportement inhumain envers des poilus martyrs de la guerre, ce qu'à titre personnel je trouve particulièrement ingrat.
Ce livre apporte un nouvel éclairage sur les tâches (et la vie quotidienne) effectuée par le Capitaine
Jules Allard .
Le rôle de ce gendarme sera d'une part de surveiller, chercher, repérer, arrêter, déferrer voire punir : les suspects (du fait de dénonciations), les espions (il y en a eu), les insoumis, les abandons de poste, les pilleurs -travailleurs civils ou soldats- de biens civils ou militaires, les "faux" malades, les dépôts de munitions, sans oublier le contrôle de la correspondance, et les tâches policières (délits ordinaires, maintien de l'ordre).
Le Capitaine Jules Allard aura d'autre part un rôle logistique important : ramassage des blessés et des morts ( réquisition de véhicules, organisation et surveillance de "l'assainissement" du champ de bataille), ramassage des isolés, organisation du campement et parcage des civils en fuite, réquisition de véhicules pour transport de matériaux aux tranchées, organisation de la circulation.
Il n'y eu pas que cet aspect, par exemple il fallut procéder à la vérification du vin (reconnu frelaté), empêcher et punir la fabrication de pâté fabriqué à partir des chevaux morts, etc.
La Gendarmerie apparaît à travers ce livre comme "arme à tout faire" et les gendarmes durent eux aussi se blinder contre les émotions, ils eurent bien des morts et des blessés, beaucoup moururent d'épuisement, comme le
Capitaine Jules Allard , pourtant, ils n'obtinrent jamais la carte du Combattant.
Cordialement,
Mathurin