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| Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. | |
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bothrops atrox
Nombre de messages : 4463 Localisation : france metropolitaine Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. Sam 24 Mar 2012 - 18:00 | |
| Bonjour, Le marquage des chevaux et autres montures appartenant à l’ État ne suscite guère d’intérêt compte tenu, notamment, du fait qu’il n’est, apparemment, jamais retrouvé de vestiges correspondants sur les emplacements des stationnements et des combats et ce, malgré le grand nombre de chevaux qui furent utilisés et tués. J’ai retrouvé quelques textes officiels qui nous apprennent que les chevaux appartenant à l’ État, marqués à l’encolure (je suppose au fer rouge ? L’encre ou le tatouage me semblant improbables) depuis le 24 avril 1865 (je ne possède pas le texte correspondant) furent marqués au (x) sabot (s) à partir du 6 juin 1878. Voici un petit récapitulatif des textes concernant le marquage des chevaux et mulets pour une période s’étendant de 1832 à 1896 : Deux textes détaillés datés de 1888 et 1901 : - Recueil législatif et administratif à l’usage des vétérinaires de l’Armée…Daté de 1888 : - Recueil administratif à l’usage des corps de troupe de toutes armes ou code manuel par E. Charbonneau…9ème édition – 1901 : Pour ce dernier texte, il faut lire, je pense, à la 19ème ligne du 2° « la marque du régiment, composée de » 3 à 4 caractères et non pas 304 ! Nous pouvons retenir de ce qui précède que les chevaux étaient marqués aux sabots antérieurs ; du coté hors montoir (droit), la marque du régiment et du coté montoir (gauche), le matricule. La croissance de l'ongle impose le renouvellement du marquage tous les 6 mois. Compte tenu de la nature organique de la corne et de sa putrescibilité, il y a fort peu de chance de retrouver des « vestiges archéologiques » de cette pratique ! Toutefois, il semble que certains cavaliers aient fait prélever et aient conservé, tel que, ou sous forme d’objets utilitaires (encriers, presse-papiers), les sabots de leur monture décédée et c’est, je pense, ce qui explique que l’on rencontre parfois des sabots marqués. Mais les équidés ne sont pas les seules montures appartenant à l’ État, notamment en Afrique du Nord. Si les chevaux se font faire les ongles, on met des boucles d’oreille aux camélidés . C’est ce que vous démontreront 2 textes que je suis en train de numériser. Il va sans dire (mais c’est beaucoup mieux en le disant ) que mon unique source est constituée par des documents mis à la disposition du public par la banque de données Gallica-bnf. A très bientôt pour les dromadaires (chameaux dans les textes officiels)
Dernière édition par bothrops atrox le Mar 25 Mai 2021 - 16:16, édité 1 fois |
| | | bothrops atrox
Nombre de messages : 4463 Localisation : france metropolitaine Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. Sam 24 Mar 2012 - 18:45 | |
| La caravane progresse. Le marquage des chameaux se fait au moyen du « bouton d’oreille ». Voici 2 descriptions de cet « ornement » dont la mise en place ne devait pas toujours être facile compte tenu du caractère que l'on prête à cet animal . Le bouton de 1904 semble d’un emploi plus facile et, peut-être, était-il mieux accepté par l’animal. 1902 : 1904 : Ma source est toujours gallica-bnf. Je ne peux, hélas, apporter à ce petit sujet que le texte ! Si certains d’entre vous ont de quoi l’illustrer, je pense, ici, aux encriers et presse-papiers que l’on rencontre, parfois, au hasard des brocantes… Et pourquoi pas un bouton d’oreille ! Notons qu’il suffit de regarder les étals des bouchers ou certains cheptels bovins pour se rendre compte que cette méthode de marquage est toujours d’actualité. Bonne fin d'après midi,
Dernière édition par bothrops atrox le Mar 25 Mai 2021 - 16:31, édité 1 fois |
| | | dieulet
Nombre de messages : 867 Age : 68 Localisation : Bourgogne, Ardennes Date d'inscription : 25/09/2010
| Sujet: Re: Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. Dim 25 Mar 2012 - 11:47 | |
| Bonjour Bothrops Atrox,
Effectivement, les marques auriculaires pour les animaux d'élevage sont toujours d'actualité et obligatoires, traçage de l'animal oblige. reste le même.
J'ai la chance de posséder le recueil administratif à l'usage des corps de troupe de toutes armes (CHARBONNEAU) édition 1878, peu d'évolution en ce qui concerne le marquage des chevaux. Si une ou plusieurs pages vous intéressent, je peux essayer de les poster.
Cordialement,
Dieulet. |
| | | bothrops atrox
Nombre de messages : 4463 Localisation : france metropolitaine Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. Sam 31 Mar 2012 - 12:47 | |
| Bonjour à tous, bonjour dieulet, compte tenu de sa date d'édition, 1878, je pense que votre exemplaire du "Charbonneau" doit sonner le glas du marquage à l'encolure et inaugurer le marquage au sabot. Les documents que j'ai présenté au tout début de ce sujet comportent une anomalie qui n'a certainement échappé à personne; il s'agit de l'absence de référence aux spahis. S'agissant du marquage des chevaux appartenant à l’État, j'ai émis, sur un autre forum, une hypothèse qui est la suivante : les chevaux étaient la propriété de chaque spahi et n'avaient donc pas à être marqués comme propriété de l’État. Le document suivant, extrait du Répertoire général alphabétique du droit français : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57586634.r=%22creation+des+spahis%22.langFRDont, pages 1003 à 1007 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57586634/f1013.image.r=%22creation+des+spahis%22.langFRsemble confirmer cette hypothèse en ces termes, Je n'ai rien trouvé qui vienne contredire ceci dans les textes ultérieurs de 1862, 1866, 1874, 1897, 1899 et 1900 malgré une évolution certaine du mode de fonctionnement des escadrons de spahis, mobiles et sédentaires. Bon après midi, PS : un autre texte, de 1874, celui ci
Dernière édition par bothrops atrox le Mer 26 Mai 2021 - 8:45, édité 2 fois |
| | | bothrops atrox
Nombre de messages : 4463 Localisation : france metropolitaine Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. Mar 3 Avr 2012 - 9:37 | |
| Bonjour à tous, j'ai consulté de nombreux textes officiels, dont beaucoup de l'année 1888 qui viennent tous confirmer cet aspect particulier aux spahis algériens ; posséder un bon cheval pour pouvoir s'engager. Il est, notamment, question du remboursement de leur cheval lorsque celui ci vient à être tué lors d'action de guerre, à la manière de ce qui se fait pour les officiers propriétaires de leurs monture. Certains avantages financiers leurs sont étendus du fait de la charge que représente l'acquisition, le renouvellement et l'entretien de leur cheval. Les spahis tunisiens (créés en 1886) dont le recrutement est différent (appelés à passer simplement 2 ans sous les drapeaux en vertu de la loi beylicale) et qui comptent très peu d'engagés ne sont tenus, ni les uns, ni les autres à posséder leur monture et ne bénéficient donc pas des mêmes avantages que les spahis algériens. Je pense avoir trouvé la date de disparition de cette obligation de fournir son cheval, pour les spahis algériens, dans une nouvelle rédaction de l'article 8 du décret portant réorganisation des régiments de spahis algériens du 1er mai 1897 : il n'y a plus la clause n°4 qui existait dans le précédent décret du 6 janvier 1874. Voila, cette recherche née d'un excès de curiosité créée par les textes administratifs concernant le marquage des chevaux appartenant à l'état et l'omission apparente des unités de spahis, m'aura appris énormément de choses sur ces derniers, leur mode de vie, leur organisation, leur recrutement, etc... Bonne journée,
Dernière édition par bothrops atrox le Mar 25 Mai 2021 - 17:40, édité 2 fois |
| | | bothrops atrox
Nombre de messages : 4463 Localisation : france metropolitaine Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Marquage des montures appartenant à l'Etat au 19ème siècle. Mar 3 Avr 2012 - 17:37 | |
| Suite...et fin (tout au moins pour moi ) Après avoir consulté 4 derniers documents je pense avoir situé assez précisément la date à laquelle un changement dans la remonte des spahis algériens est intervenu. Ce serait entre 1897 et 1899. Pour éviter d’alourdir un peu plus ce passage indigeste, je vais essayer d’être le plus concis possible, sans mettre en ligne trop de nouveaux extraits des textes auxquels je vais faire référence. Le décret du 14 aout 1896 « portant règlement sur la remonte des officiers et assimilés de tous grades et de toutes armes » vient curieusement prendre, exceptionnellement, en compte les chevaux cédés à titre onéreux à des personnels non officiers appartenant à la gendarmerie (sous-officiers, brigadiers et gendarmes) et aux spahis (sous-officiers, brigadiers et cavaliers). Je crois donc être autorisé à penser qu’en 1896, les spahis acquièrent toujours leurs montures et en sont propriétaires. Comme je l’ai mis en ligne ce matin, le décret du 1er mai 1897 « portant réorganisation des régiments de spahis algériens » ne semble plus, dans son article 8, faire de la possession d’un cheval une condition préalable à l’engagement. Deux ans plus tard, un autre décret « portant réorganisation des régiments de spahis algériens » daté du 13 novembre 1899 complète le précédent, introduisant un article consacré à la remonte et une réforme de la gestion des masses (habillement, harnachement, remonte, etc…). Si j’ai bien assimilé ces textes administratifs ésotériques, il me semble que c’est en 1899 que se fait le rachat de la monture à son cavalier et le transfert de la dépense à l’État. « Art. 42. Les masses supprimées, savoir : la masse individuelle, la masse de remonte, la masse de secours et la masse d'entretien seront liquidées le jour du passage au nouveau régime ; une instruction ministérielle réglera les détails de la liquidation, ainsi que le mode de constitution de la masse d'habillement et de la masse de harnachement créées le 1er janvier 1900 dans chacun des trois régiments de spahis algériens. » « Art. 43. Le compte de masse individuelle des spahis algériens, français et indigènes, figurant à l'effectif le jour de la liquidation, sera arrêté comme s'ils étaient libérés à cette date. La valeur du cheval et des effets repris à chacun d'eux sera versée à son compte particulier, pour le montant lui en être payé le jour où il aura atteint le terme de son service légal, ou bien le terme de son contrat actuel, s'il est lié par un acte d'engagement ou de rengagement; les commissionnés seront payés aussitôt après que leur compte aura été arrêté. » Je mentionne un quatrième document, il s’agit du décret du 9 décembre 1894, relatif aux bataillons et escadrons de tirailleurs et spahis sahariens. Décret consécutif à la loi du 5 décembre 1894 portant création de troupes sahariennes. On peut y lire, Chapitre VI, article 30 : « Art. 30. Les chefs de groupe et cavaliers indigènes fournissent eux-mêmes les deux montures dont ils doivent constamment être pourvus.Les mehara destinés aux officiers, sous-officiers, brigadiers et cavaliers français leur sont fournis gratuitement par l'administration de la guerre. » Bonne fin d'après midi,
Dernière édition par bothrops atrox le Mar 3 Avr 2012 - 17:54, édité 1 fois |
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