Bonjour,
Voici un court exposé sur le rôle des femmes pedant la guerre (ce qui est légèrement différent de la vie des femmes pendant la guerre). Il faut savoir que le travail des femmes existait avant la guerre : c'était très souvent un travail non salarié dans la société rurale : les paysannes, les boulangères, les épicières ... aidaient leur mari au travail. Dansle secteur urbain c'était très souvent un travail de domesticité ainsi qu'une activité textile (tisseuses). Certaines femmes étaient salariées, comme les institutrices par exemple.
Avec la guerre la main d'ouvre féminine salariée va croitre dans l'industrie de guerre et dans les fonctions des hommes d'avant-guerre.
A. La main d'oeuvre féminine au profit de l'effort de guerre.Les paysannes travaillent à la ferme et dans les champs, les autres femmes travaillent dans l'administration, dans les transports et dans les usines...
Au niveau de l'industrie de guerre les relations entre l'Etat et lesgrandes entreprises sont étroites.
L'Etat se rend tres vite compte (fin 1914) qu'il manque cruellement de main d'oeuvre. Ainsi la loi Dalbiez rappelle 500 000 travailleurs mobilisés au front pour rejoindre les industries et chemins de fer.
On fait appel aussi aux polonais, espagnols, grecs, portugais etc qui sont en fait des ressortissants d'états européens pas en guerre. On fait appel à nos coloniaux, mais on manque encore de main d'oeuvre.
Alors en 1915 l'Etat fait appel aux ouvrières, qu'on va surnommer les "munitionnettes".
En 1917, 40% des femmes se retrouvent dans la main d'oeuvre salariée dont 1/4 dans usines d'armement.
On développe des machines de portage pour aider les femmes à porter et on instaure aussi le taylorisme...pour produire plus et plus rapidement.
Un travailleur fait 12 heures/jour, et il y a parfois suppression du repos dominical.
La loi Enguerand fait apparaitre dans les usines de plus de 100 femmes des chambres d'allaitement.
(1917, année de crise, les femmes ne sont pas épargnées et s'inscriront dans le mouvement de grêve)
B. Le rôle des femmes au front et à l'arrière.1.au frontles femmes font partie du personnel hospitalier ainsi que dans la croix rouge.
il n'y a pas de femmes médecins dans les hôpitaux militaires sauf si elles se sont engagées en tant qu'infirmières.
il y a aussi les prostituées, qualifiées de "mal nécessaire" par l'Etat et l'armée, elles sont encouragées par le bordel militaire, utiles au front...
2. à l'arrièreelles sont les gardiennes du foyer et de l'éducation des enfants.
Elles sont organes de l'assistance publique, sont infirmières dans les hôpitaux et maisons de convalescence, elles travaillent dans les bureaux, l'administration, les transports etc.
Les femmes sont aussi marraines de guerre et épouses, c'est à dire le soutien moral par l'envoi de lettres et colis. Les marraines visient aussi les hôpitaux. Mais elles sont aussi un risque d'énervement des combattants dû à l'éloignement mais aussi à cause du décalage arrière/front
image de la femme dans la propagande-celle qui réconforte le soldat quand il revient au foyer
-la mere qui tient son enfant tué (telle la vierge qui tient jesus mort).
-la femme encourageant son mari au combat.
-l'ennemi violente nos femmes, il faut donc les défendre.
voici quelques cartes postales illustrant le rôle de la femme dans la propagande : ici, celui de réconforter les soldats (collection
hotchkiss62).
cette photo de l'écusson de la 141éme section sanitaire, Un poilu embrassant une infirmiere.. (encore maintenant, le phantasme de l'infirmiere perdure!)
On s'aime en France:
Saviez vous, que l'amour se payait en chéque à l'époque?!
"Vivement la perm'" que devait se dire le soldat recevant cela!!!
On s'aime aussi en Allemagne!
On s'aime en Amérique (en leur faisant croire que la guerre ferait d'eux des héros... Et c'est bien connu, les femmes aiment les héros..)
C. les femmes dans l'après guerre.1. les changements.Il y a 600 000 veuves au sortir de la guerre.
Grâce à leur travail pendant la guerre, elles ont su montrer qu'elles peuvent travailler, être responsables et indépendantes.
Sur le plan vestimentaire, il ne faut pas généraliser le stéréotype de la "mode garçonne" qui est en fait juste une image spécifique d'une femme jeune de la bourgeoisie urbaine cultivée de Paris et des grandes villes.
Les pouvoirs publics veulent relancer la natalité : il y a une legislation restrictive en terme de propagande anticontraceptionnelle; une immigration d'hommes européens dans les années 20 a pour but de remplacemer les maris et ouvriers.
2.émancipation relativeLe mouvement féministe d'avant-guerre a abandonné ses objectifs au profit de l'effort de guerre. Apres 1918 le monde industriel et les pouvoirs publics se sont mis en accord pour privilégier le retour des hommes dans leurs postes d'avant-guerre, c'est donc un retour partiel à la situation d'avant-guerre. De plus quand le soldat rentre chez lui, il veut retrouver la situation qu'il avait avant son départ...la femme reprend dans la place qu'elle avait.
Il n'y a véritablement pas d'émancipation politique : le Sénat refuse le droit de vote aux femmes alors que l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les USA, la Russie...l'ont donné. (en fait, dans notre tradition républicaine, on pensait que donner le droit de vote aux femmes c'était égal à donner le vote aux curés, car les femmes sont vues à l'époque comme des pratiquantes "acharnées".
En définitive les responsabilités que les femmes avaient pendant la guerre sont en majorité perdues apres 1918.
Elles ont été indispensables à l'effort de guerre ainsi qu'au fonctionnement du pays et ont su montrer qu'elles étaient responsables.
Cependant elles n'ont pas été récompensées au lendemain de la guerre, il faudra qu'elles attendent 1944 pour avoir le droit de voter.