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Une partie présentant l'entrée en guerre
L’attentat de l’archiduc François-Ferdinand servit donc d’élément déclencheur au premier conflit mondial. En effet, l’Autriche-Hongrie accusa la Serbie d’être responsable de l’assassinat de François-Ferdinand. Or, la Serbie n’y était pour rien puisque les extrémistes serbes venaient de Bosnie-Herzégovine (territoire de l’empire austro-hongrois depuis 1908). Le 23 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie adressa un ultimatum de 48h à la Serbie mais les termes de ce dernier sont inacceptables pour la Serbie (notamment le fait que la recherche des responsables de l’assassinat se fasse en Serbie sous la direction d’enquêteurs de l’empire). La Serbie accepte toutes les conditions de l’ultimatum sauf l’envoi des enquêteurs autrichiens. Ainsi, le 25 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie rompt les relations diplomatiques et déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. Toujours dans l’optique de défendre les peuples slaves des Balkans, la Russie décrète la mobilisation générale le 30 juillet 1914 à 16 h.
Pour l’Allemagne, la mobilisation générale Russe est inacceptable et renforce le sentiment de danger ressenti vis-à-vis de la Russie. La situation est délicate car une guerre contre la Russie signifie une guerre contre la France à cause du jeu des alliances. Une guerre sur un front occidental et sur un front oriental signifie, à coup sûr, la défaite de l’Allemagne. C’est pourquoi, les stratèges Allemands ont mis au point le plan Schlieffen qui prévoit de battre la France en 6 semaines puis de se tourner contre le front russe qui est plus lent à se mobiliser du fait de la taille du pays et de l’importance du nombre de mobilisés.
Ainsi, le 1er août 1914, l’Allemagne et la France proclament la mobilisation générale, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. Le lendemain, l’Allemagne adresse un ultimatum à la Belgique et envoie des unités pour s’assurer que le gouvernement belge ne s’opposera pas au passage des troupes allemandes sur son territoire. Cette attitude choque un pays qui est resté pour l’instant profondément neutre dans la crise de juillet 1914 : le Royaume-Uni.
Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le 4 août, l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie. Le 11 et 12 août 1914, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Les protagonistes sont prêts à en découdre mais aucun ne pensait, en cet été 1914, que le conflit prendrait la tournure qu’il a eu. En effet, les stratèges allemands étaient sûrs que le conflit serait court puisque selon eux aucun pays ne pouvait survivre à une telle mobilisation car cela paralyserait toutes les activités économiques.
Il est intéressant d’évoquer les sentiments qui se dégagent dans les pays lors de ces mobilisations générales. En ce qui concerne l’Allemagne, le déclenchement du conflit répond à un sentiment de défense contre une agression. Il y a le développement d’une ivresse guerrière d’autant plus que Guillaume II, jugé avant le déclenchement de la guerre comme timide et faible par la presse nationale, a poussé l’Autriche-Hongrie à se montrer intransigeante contre la Serbie. Toutefois, une fois l’ivresse tombée, les sentiments retournent à l’angoisse et à la panique. Il ne semble pas que les soldats allemands soient plus joyeux que les autres lors du départ vers le front.
En ce qui concerne le Royaume-Uni, ce pays a la particularité d’avoir une armée de métier extrêmement réduite et efficace lors du déclenchement du conflit (100 000 hommes). De plus, il n’y a pas de service militaire en Grande-Bretagne. Cela oblige donc les autorités à faire appel aux volontaires qui répondent en nombre face à l’agression allemande.
En France, on a tous en mémoire l’image d’Epinal selon laquelle les soldats sont partis au combat en 1914 la « fleur au fusil », certains de prendre leur revanche et de récupérer rapidement l’Alsace-Lorraine. Il apparaît en fait que le sentiment revanchard a presque disparu en 1914. Durant la crise de l’été 1914, la population des villes est tenue informée de la crise internationale qui a lieu. Toutefois, les campagnes représentent la majorité de la population française de l’époque et l’annonce de la mobilisation générale provoque la stupéfaction voire la consternation. En effet, la mobilisation générale du 1er août 1914 ne peut pas tomber plus mal pour un paysan puisque, dans certaines régions, les récoltes viennent de s’achever il faut encore les rentrer tandis que, dans d’autres régions, on est en pleine préparation. Pour un paysan, c’est un véritable crève-coeur de laisser à ceux qui restent un tel fardeau inachevé. Il n’y a pas de trouble provoqué par les socialistes (Jean Jaurès a été assassiné le 31 juillet 1914 par un nationaliste) car l’attitude dominante en France semble être la résolution à se défendre contre l’agression allemande.
Ainsi, lors du déclenchement du conflit, 3,6 millions de Français, 3,8 millions d’Allemands et 10 millions de Russes sont mobilisés. Ceux sont des chiffres jamais atteints auparavant, l’importance de ces nombres est expliquée par le développement du service militaire obligatoire dans la plupart des pays.
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