Bonsoir,
Bel objet à conserver, car relativement rare.
Dommage que le système concutant ait été scié avec le barillet.
C'est la fusée à double effet de 30/38 Mle 1884 qui armait notamment les obus de 80, 90 mm francais à balles ou à mitraille.
La fusée de campagne à double effet, de 30/38 mm modèle 1884 se composait de deux parties principales :
Un appareil percutant, analogue à celui qui fut adopté ensuite pour les fusées percutantes de 30/38 mm modèle 1887 (système Saussier).
Un appareil fusant, qui était celui de la fusée à double effet de campagne de 25/38 mm modèle 1885 à chapeau fixe.
Cette fusée permettait les tirs fusants et percutants dans tous les tirs de campagne, de montagne et de siège. Comme les fusées de siège, elle pouvait fonctionner avec des charges réduites.
En 1891, elle était réglementaire pour l'armement des obus de 80 mm, 90 mm et de 95 mm.
Adoptée en 1885, la fusée à double effet de 30/38 mm modèle 1884 est devenue en 1902 la fusée à double effet de 30/38 mm modèle 1884 T, après adjonction du tenon nécessité par l'emploi du débouchoir double.
En 1918, elle armait des obus à mitraille de 80 mm, 90 mm, 95 mm, des obus à balles de 80 mm modèle 1895 A ainsi que des obus à balles à charge arrière de 120 mm.
La fusée modèle 1884 T comprenait :
- Le corps de fusée, en laiton, comportant un plateau sur lequel s'appuyaient le barillet et une queue cylindrique logeant le système percutant.
Le plateau était percé d'un canal cylindrique horizontal formant chambre à poudre et d'un orifice oblique dans lequel était engagé un petit tube de cuivre doré qui mettait en communication la chambre à poudre et le tube fusant. Cet orifice était obturé par un grain de plomb. Sur le pourtour du plateau était fixé le tenon guide pour l'emploi du débouchoir double.
- La tige-bouchon, en laiton, vissée dans un taraudage du plateau et de l'extrémité antérieure de la queue de fusée. Elle portait à sa partie postérieure le rugueux du système percutant. Une gorge circulaire, ménagée à hauteur du plateau, constituait, avec le canal horizontal foré dans celui-ci, la chambre à poudre de la fusée qui communiquait avec le système percutant par trois canaux creusés verticalement dans la tige-bouchon et garnis de mèche étoupille.
La partie supérieure de la tige était évidée, pour contenir le dispositif concutant.
- Le système concutant, analogue à celui des autres fusées fusantes décrites par ailleurs. Toutefois le porte-amorce était divisé en deux compartiments dont l'un, à l'avant, recevait l'amorce et l'autre, à l'arrière et de diamètre plus petit, contenait de la poudre superfine non tassée et fixée par une goutte de pâte de pulvérin.
- La rondelle de transmission, maintenue comme celle de la fusée fusante de 22/31 mm modèle 1916.
- Le barillet et son écrou. Il avaient la même forme que ceux de la fusée fusante de 30/55 mm modèle 1913, mais de dimensions plus réduites. Toutefois, le joint du barillet et du plateau ne recevait pas de coupelle obturatrice.
- Le tube fusant. Il présentait la même vitesse de combustion et le même mode de fermeture que pour la fusée fusante de 30/55 mm modèle 1913. Sa longueur était de 300 mm pour une durée de combustion de 22 secondes.
- Le chapeau et sa vis de serrage, analogues, sauf pour les dimensions, à ceux de la fusée fusante de 22/31 mm modèle 1916.
Le chapeau portait 23 trous numérotés de 0 à 22 et correspondant à des nombres entiers de secondes, ainsi que 22 trous plus petits placés au milieu des espaces entre les grands, et correspondant à des demi-secondes. Les traits intercalés entre les trous correspondaient à des dixièmes de secondes.
L'intervalle qui séparait l'évent zéro seconde de l'évent 1 seconde ne comportait que six traits correspondant aux durées 0,4 - 0,5 - 0,6 - 0,7 - 0,8 - 0,9 seconde. Cette graduation tenait compte des trois dixièmes de seconde qui représentaient le temps nécessaire à la transmission du feu de l'appareil concutant à la charge du projectile.
Un trou évent ménagé dans le haut du chapeau et du barillet permettait l'évasion des gaz de la rondelle de transmission quand on utilisait la fusée uniquement comme percutante.
- Une charge de poudre superfine (1,5 gramme) contenue dans la chambre à poudre du plateau, fermée par un bouchon vissé.
- Un système percutant (système Saussier), avec porte-amorce, dé-agrafe, masselotte, ressort d'armement, ressort de sûreté, rondelle de carton et bouchon de queue. Le fonctionnement de ce système percutant est analogue à celui de la fusée à double effet de 22/31 mm modèle 1897, mais il y avait un double accrochage de la masselotte au porte-amorce, d'une part par les languettes du dé-agrafe qui s'accrochait aux stries supérieures de la masselotte, d'autre part par la rondelle striée en étain qui se moulait dans les stries supérieures de la masselotte.
Les fusées étaient dotées d'une coiffe protectrice en plomb étamé, sertie sous le plateau et recouverte de trois couches de vernis blanc au copal.
Les marques étaient disposées comme celles de la fusée fusante modèle 1916. Elles étaient reproduites sur la coiffe.
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