6e Bataillon alpin de Chasseurs à Pied, l'Argonne, l'Yser, puis l'Artois.

Bonjour à tous, une photo-carte réalisée en studio improvisé, qui représente deux solides alpins du 6e Bataillon Alpin de Chasseurs à Pied.
Le 6e bataillon de chasseurs, parti aux manœuvres alpines dans la première quinzaine de juin, prend connaissance de la tension du conflit
qui se prépare courant juillet 1914. Il est rappelé en toute hâte à Nice où se tient sa garnison et arrive le 2 août pour procéder à sa mobili-
sation. Le cliché présenté peut être situé à l'automne 1914, un des deux chasseurs porte déjà une culotte de velours. Le bataillon se situe
à cette époque en Argonne, avant de rejoindre le front de l'Yser en novembre 1914.




Artois, décembre 1914

Depuis que la guerre de tranchées est en cours, seules
des affaires locales ont été tentées; la première offensive
de quelque importance destinée à percer le front va avoir
lieu en Artois, menée par deux corps d'armée.

Le 6e bataillon, qui jusqu'à ce jour a été de toutes les
opérations difficiles, aura encore une place de choix au
premier rang.

Le 7 décembre, le bataillon commence les étapes qui,
de Dickebuch (Belgique) l'amèneront le 14 à Béthonsart
(Pas-de-Calais). Là il prend quelques jours de repos et,
le 27 décembre, à 7 heures, le 6e, à l'effectif de sept com-
pagnies de 150 chasseurs et une section de mitrailleuses,
vient se placer à Mont-Saint-Eloi et dans les tranchées au
sud de Berthonval.

A 13 heures, l'artillerie française bombarde les lignes
allemandes. Il fait un temps affreux, la pluie tombe sans
discontinuer depuis plusieurs jours et le piétinement des
nombreuses allées et venues qui précèdent l'attaque a
transformé l'eau dont sont remplies les tranchées en une
boue épaisse dans laquelle on enfonce au-dessus du genou.

Les 1eres et 2e compagnies vont occuper les premières
lignes; en plus des difficultés qu'elles ont à se mouvoir
dans ce bourbier, elles sont gênées dans leur mise en
place par la présence, à leur point de départ d'assaut,
d'une compagnie d'un corps voisin amenée là par erreur.

A 13 h. 50, les compagnies de tête s'élancent à l'assaut
des tranchées allemandes du bois de Berthonval.

Parties superbement, elles sont au bout de quelques
instants prises de front par des feux d'infanterie, et de
flanc par des mitrailleuses. Elles progressent néanmoins
jusqu'à un chemin creux situé à 250 mètres de la parallèle
de départ; mais là, elles sont obligées de s'arrêter, les
mitrailleuses d'un ouvrage situé en pointe et à droite de
la ligne allemande, et qui n'a pu être enlevé par les batail-
lons de gauche, prennent de flanc et couvrent d'une nappe
de balles les cent mètres de glacis qui séparent le chemin
creux de la tranchée ennemie.

Les pertes des compagnies atteignent en ce moment
60 p. 100 de leur effectif et, rien que pour la 2e, 2 officiers
et 9 sous-officiers sont hors de combat; celte unité est
donc d'un seul coup privée de ses cadres.

Les compagnies se retranchent dans le chemin creux,
un poste est poussé dans un boyau allemand jusqu'à la
première ligne, refoulant l'ennemi dans sa tranchée de
soutien.

A 16 heures, les 3e et 4e compagnies et la section de
mitrailleuses viennent renforcer les 1eres et 2e compagnies
sur la position.

Le long du chemin creux, des tranchées sont construites
et renforcées à l'aide de réseaux Brun. A 17 heures, les
travaux poussés activement permettent de relier par boyau
la nouvelle position aux tranchées de départ.

Les chasseurs, dans l'eau et la boue jusqu'à la ceinture,
sous un bombardement continuel, travaillent avec une
ardeur digne d'admiration.

Pendant toute la journée du 28, les travaux continuent
sous la pluie et le marmitage, le bataillon est relevé le 29;
les chasseurs, couverts de boue, épuisés, mais fiers sont
envoyés au repos à Hermin pendant une dizaine de jours.

(Source: Historique du 6e Bataillon alpin de Chasseurs à Pied,
 Librairie Chapelot, Paris)
 











Byng

bonjour,

merci pour cette photo.

quel est l'insigne sur la tarte de ces 2 chasseurs?



michel

argyll a écrit:

quel est l'insigne sur la tarte de ces 2 chasseurs?

Bonjour Michel, on rencontre de temps à autre cette "pastille" ou cocarde sur le côté des tartes de chasseurs. J'avoue ne pas savoir
à quoi elle correspond. Le cor de chasse découpé de couleur jonquille étant réglementaire depuis 1896, certains régiments ont apporté
quelques fantaisies du type de la fleur d'Edelweiss ou du numéro de régiment (pour les régiments d'infanterie comme le 15.9 en supplé-
ment de la grenade en drap rouge.



Byng

bonjour,

merci pour ta réponse.

peut être un insigne religieux comme l'on peut rencontrer des fois sur des photos fin 14 début 15 jusqu'à leurs interdictions.



michel

Bonsoir à  tous, bonsoir Michel.

Peut être bien ce type d'insigne

Bien amicalement
Fred

argyll a écrit:

bonjour,

merci pour ta réponse.

peut être un insigne religieux comme l'on peut rencontrer des fois sur des photos fin 14 début 15 jusqu'à leurs interdictions.



michel

Personnellement je ne pense pas, les breloques religieuses sont portées sur l'uniforme comme déjà vu sur photos, à l'arrière du front, sur
une coiffure, je ne pense pas que les encadrants auraient admis ce genre de choses. Je vais essayer de retrouver d'autres clichés. A remar-
quer que le cor de chasse n'est pas présent dans ce cas, cette "cocarde" semble le remplacer, donc réglementaire ?



Byng

bonsoir bing,

j'ai vue sur le net cette photo qui de notre secteur (Loos) avec des Territoriaux portant un insigne religieux comme sur mon képi :







michel

argyll a écrit:

bonsoir bing,

j'ai vue sur le net cette photo qui de notre secteur (Loos) avec des Territoriaux portant un insigne religieux comme sur mon képi :

Oui, c'est bien l'insigne de dévotion au sacré-coeur qui a été porté pour une certaine occasion, j'ai entre autre une photo (ci-dessous)
d'officiers du 15.9 en Artois qui semblent porter celui-ci. Je dois avoir d'autres photos d'alpins qui le porte. En tout cas je pense que
cette breloque a été portée au front, uniquement dans le contexte de la prise du cliché. Cela n'empêche pas d'ailleurs qu'il s'agisse
d'elle apparaissant sur ces 3 photos.
Dès 1915, L’Oeuvre des Insignes du Sacré-Coeur (19 quai de Tilsitt à Lyon) distribue pour la population et les soldats du front insignes
et drapeaux. Pour la totalité du conflit, ces distributions représenteront douze millions d’insignes, plus d’un million cinq cent mille fanions,
trois cent soixante quinze mille scapulaires et plus de trente deux mille drapeaux. A partir de juin 1917, voit l'interdiction d’apposition de
tout emblème apparent porté sur l’uniforme, dont les représentations religieuses.







Byng (avec un "Y" )