Bonjour à tous, une photo réalisée au printemps 1915, qui met en scène une escouade de la 11e compagnie du 9e Régiment
d'infanterie. Un petit moment de répit pour ces hommes en cantonnement, non loin de la ligne de front, certains ont conservé
leurs lunettes, type de soudeur ou automobiliste, portées sur le képi, protections alors dérisoires contre les gaz. Au dos de la
photo, les noms et surnoms des poilus sont indiqués. Un quart de ces hommes, d'après la liste qui figure dans l'historique du
régiment, sont morts au combat.
Après l'offensive de Champagne, l'Artois, mai 1915 à février 1916Fortement éprouvé par ces luttes ininterrompues, mais gardant sa belle ardeur offensive, le régiment
est amené par voie de terre derrière le front des Éparges, en vue d'une poursuite. Il n'a pas à
intervenir et est embarqué pour la région de Montdidier, qu'il quitte pour gagner l'Artois, où il
mènera, du mois de mai 1915 au mois de février 1916, l'existence désormais légendaire des unités
de choc pendant cette phase épique de la grande guerre : attaques de Roclincourt, Thélus,
Achicourt, Ronville, Beaurains, noms inscrits en lettres de sang aux communiqués officiels de
l'époque.
Le 9 mai, il attaque la butte de Thélus. L'ennemi, dans cette région, qui est pour lui d'importance
vitale, a accumulé les moyens de défense. Nos soldats, accablés sous des feux intenses d'artillerie
lourde, d’artillerie de campagne, d'artillerie de tranchée et de mitrailleuses, tentent des efforts
prodigieux pour émietter la solide organisation adverse. Au cours de ce combat acharné, le régiment
subit de lourdes pertes. Les lieutenants FRANÇOIS, d'AUBIGNY, de COURLON, s'y couvrent
de gloire et se font tuer à la tête de leur unité.
Ces tentatives sont renouvelées en juin, devant Bailleul, et le 9e prend ensuite un repos relatif dans
le secteur d'Achicourt et de Ronville.
Le 25 septembre, après avoir organisé offensivement les secteurs artésiens au sud de la Scarpe,
le régiment attaque le village de Beaurains ; mais le corps de droite ayant été arrêté par des tirs
meurtriers de mitrailleuses, le régiment n'a pas à exécuter le plan d'exploitation qui lui avait été
assigné.
Relevé en février 1916 par des unités britanniques, le 9e est transporté en Lorraine où il travaille
pendant deux mois à l'organisation des secteurs d'Arracourt, Bathelémont, forêt de Parroy.
(Source: historique du 9e RI, édition Chapelot, Paris)
Liste des noms qui figurent au dos de cette carte:ARCELIN (Côtes du Nord), dit le malouin
LE LESLE (Ille et Vilaine), dit la fraise
(tué au combat)MESPLET, sergent, ancien fonctionnaire
CHAMPON, caporal, du mas d'agenais, dit le pruneau d'Agen
VIALATTE, (Lot et Garonne), dit le bouif
BOUDET, (Manche), dit la rade de Cherbourg
(tué au combat)CHIGNAC, (Dordogne), dit foissac
(tué au combat)X , (Tarn et Garonne), dit le marquis de la plume
PINNEL, (Haute Garonne), dit le petit nègre
FINGONNET, (Haute Vienne), dit la fillette
CAVEL, (Ile d'Oleron), dit le japonais
BOUGET, (Côtes du Nord), dit le gros mahaut
Le soldat Jean LE LESLE, (surnommé la fraise), tué quelques semaines plus tard, le 22 septembre 1915 à Achicourt (près d'Arras).
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